HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVI

Chapitre 44-45

  Chapitre 44-45

[46,44] καὶ τῶν τε ἱππέων τινὰ καὶ ἄλλους ὑποτοπήσαντες ἐπὶ κατασκοπῇ σφῶν παρεῖναι ἔσφαξαν, καὶ τὰ χωρία τῶν ἀντιγνωμονούντων σφίσιν ἐλυμαίνοντο, ἐπί τε τῇ προφάσει ταύτῃ καὶ ἄλλα πολλὰ ἐκακούργουν. πυθόμενοι οὖν οἱ βουλευταὶ τὴν ἔφοδον αὐτῶν, τά τε χρήματα αὐτοῖς πρὶν πλησιάσαι σφᾶς ἔπεμψαν, εἴ πως λαβόντες αὐτὰ ἀναχωρήσειαν, καὶ ἐπειδὴ καὶ ὣς ἠπείγοντο, ὕπατον τὸν Καίσαρα ἀπέδειξαν. {καὶ} οὐδὲν μέντοι οὐδὲ ἐκ τούτου ἀπώνηντο· ὧν γὰρ οὐχ ἑκόντες ἀλλ´ ἀναγκασθέντες ἔπραξαν, οὐδεμίαν σφίσι χάριν οἱ στρατιῶται ἔσχον, ἀλλὰ καὶ ἐπὶ πλεῖον, ἅτε καὶ ἐκπεφοβηκότες αὐτούς, ἐθρασύνοντο. μαθοῦσα οὖν ταῦθ´ γερουσία μετεβάλετο, καὶ ἐκείνοις τε ἀπηγόρευσε μὴ πελάσαι τῇ πόλει, ἀλλ´ ὑπὲρ πεντήκοντα καὶ ἑπτακοσίους σταδίους ἀπ´ αὐτῆς ἀποσχεῖν, καὶ αὐτοὶ τήν τε ἐσθῆτα αὖθις ἠλλάξαντο καὶ τοῖς στρατηγοῖς τὴν φυλακὴν τῆς πόλεως ἐνεχείρισαν, ὥσπερ εἴθιστο. καὶ τά τε ἄλλα ἐν φρουρᾷ ἐποιήσαντο, καὶ τὸ Ἰανίκουλον μετά τε τῶν αὐτόθι στρατιωτῶν καὶ μεθ´ ἑτέρων ἐκ τῆς Ἀφρικῆς ἐπελθόντων προκατέλαβον. [46,44] Un chevalier et quelques autres particuliers, soupçonnés d'être venus au milieu d'eux pour les espionner, furent égorgés, les terres des citoyens qui étaient du parti opposé furent ravagées, et ce prétexte sertit à commettre bien d'autres dégâts encore. Le sénat, informé de la marche des soldats, leur envoya, avant leur approche, l'argent demandé, dans l'espoir qu'ils se retireraient après l'avoir reçu ; comme ils continuaient à s'avancer, il nomma César consul. Mais cette nomination ne servit à rien : car le sénat n'avait pas agi volontairement ; il avait cédé à la nécessité , et les soldats ne lui en surent aucun gré. Au contraire, la crainte qu'ils lui avaient inspirée les rendit plus insolents encore. Le sénat, s'en étant aperçu, adopta une autre politique, et il leur enjoignit de ne pas approcher de Rome à une distance de plus de sept cent cinquante stades; lui-même, il changea de nouveau d'habit et confia ta garde de la ville aux préteurs en la manière accoutumée. Il mit des gardes dans tous les autres postes et fit, à l'avance, occuper le Janicule tant par les soldats qui se trouvaient à Rome que par ceux qui étaient venus d'Afrique.
[46,45] ἕως μὲν δὴ ἐν ὁδῷ ἔθ´ Καῖσαρ ἦν, ταῦτά τε οὕτως ἐγίγνετο, καὶ ὁμοθυμαδὸν αὐτῶν πάντες οἱ ἐν τῇ Ῥώμῃ τότε ὄντες ἀντελαμβάνοντο, ὥσπερ που φιλοῦσιν οἱ πολλοί, πρὶν ἔς τε τὴν ὄψιν καὶ ἐς τὴν πεῖραν τῶν δεινῶν ἀφικέσθαι, θρασύνεσθαι. ἐπεὶ δὲ ἐν τῷ προαστείῳ ἐγένετο, ἐφοβήθησαν, καὶ πρῶτον μὲν τῶν βουλευτῶν τινες, ἔπειτα δὲ καὶ τοῦ δήμου συχνοὶ πρὸς αὐτὸν μετέστησαν. κἀκ τούτου καὶ οἱ στρατηγοὶ ἔκ τε τοῦ Ἰανικούλου κατέβησαν καὶ τούς τε στρατιώτας καὶ ἑαυτοὺς αὐτῷ παρέδωκαν. τήν τε οὖν πόλιν οὕτως Καῖσαρ ἀμαχεὶ κατέσχε, καὶ ὕπατος καὶ πρὸς τοῦ δήμου ἀπεδείχθη, δύο τινῶν ἀντὶ ὑπάτων πρὸς τὰς ἀρχαιρεσίας αἱρεθέντων, ἐπειδὴ ἀδύνατον ἦν μεσοβασιλέα δι´ ὀλίγου οὕτως ἐπ´ αὐτὰς κατὰ τὰ πάτρια γενέσθαι, πολλῶν ἀνδρῶν τῶν τὰς εὐπάτριδας ἀρχὰς ἐχόντων ἀποδημούντων. τοῦτο γὰρ τῶν δύο ἀνδρῶν διὰ τοῦ στρατηγοῦ τοῦ ἀστυνόμου ψηφισθῆναι μᾶλλον τὸ τοὺς ὑπάτους δι´ αὐτοῦ χειροτονηθῆναι ὑπέμειναν, ὅτι μηδὲν πλέον τῶν ἀρχαιρεσιῶν ποιήσειν ἔμελλον, καὶ κατὰ τοῦτο μηδ´ ἀρχήν τινα ἰσχυροτέραν αὐτοῦ ἐσχηκέναι δόξειν. καὶ ἐγίγνετο μέν που ταῦθ´ ὑπὸ τῶν ὅπλων· δὲ δὴ Καῖσαρ, ἵνα δὴ μὴ βεβιάσθαι τι αὐτοὺς δόξῃ, οὐκ ἀπήντησεν ἐς τὴν ἐκκλησίαν, ὥσπερ τινῶν τὴν παρουσίαν ἀλλ´ οὐ τὴν δύναμιν αὐτοῦ φοβουμένων. [46,45] Tant que César fut encore en route, les choses se passèrent de la sorte ; tous ceux qui étaient alors à Rome prirent part à ces mesures d'un commun accord, selon la coutume de la multitude qui, tant qu'elle n'est pas arrivée à voir et à éprouver le danger, se montre pleine d'arrogance. Mais, quand César fut sous les murs de la ville, la crainte s'empara de tous; il y eut d'abord quelques sénateurs, puis une foule de plébéiens, qui passèrent à lui. Les préteurs, à leur tour, descendirent du Janicule et se livrèrent à lui, eux et leurs soldats. César prit donc la ville sans coup férir et fut proclamé consul par le peuple, qui nomma deux proconsuls pour tenir les comices, attendu l'impossibilité, en ces limites de temps et en l'absence d'un grand nombre des magistrats patriciens, d'instituer, selon la coutume des ancêtres, un interroi pour leur tenue. On aima mieux faire nommer ces deux proconsuls par le préteur urbain que de faire élire les consuls par lui, parce que ces magistrats devaient s'occuper seulement des comices, et, pour cette raison, paraître n'avoir été investis d'aucune charge dont la durée excédait celle de ces mêmes comices. Tout cela était dû à la force des armes, bien que César, pour ne pas paraître user de violence, n'assistât pas à l'assemblée, comme si l'on eût craint sa personne et non sa puissance.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006