HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVI

Chapitre 46-47

  Chapitre 46-47

[46,46] οὕτω μὲν οὖν ὕπατος ᾑρέθη, καὶ αὐτῷ καὶ συνάρχων, εἴγε τοῦτο δεῖ, ἀλλὰ μὴ ὕπαρχον αὐτὸν εἰπεῖν, Πέδιος Κύιντος ἐδόθη. καὶ ἐπί τε τούτῳ μέγιστον ἐφρόνει, ὅτι ἐν ἐκείνῃ τῇ ἡλικίᾳ, μηπώποτέ τινι ἐγεγόνει, ὑπατεύσειν ἔμελλε, καὶ ὅτι τῇ πρώτῃ τῶν ἀρχαιρεσιῶν ἐς τὸ πεδίον τὸ Ἄρειον ἐσελθὼν γῦπας ἓξ καὶ μετὰ ταῦτα δημηγορῶν τι πρὸς τοὺς στρατιώτας ἄλλους δώδεκα εἶδε· πρός τε γὰρ τὸν Ῥωμύλον καὶ πρὸς τὸ οἰώνισμα τὸ ἐκείνῳ γενόμενον ἀναφέρων καὶ τὴν μοναρχίαν αὐτοῦ λήψεσθαι προσεδόκησεν. οὐ μέντοι ὡς καὶ δεύτερον ὑπατεύων, ὅτι ταῖς τιμαῖς ταῖς ὑπατικαῖς ἐκεκόσμητο, ἐσεμνύνατο. καὶ τοῦτο καὶ ἔπειτα ἐπὶ πάντων τῶν ὁμοίων μέχρις ἡμῶν ἐτηρήθη· Σεουῆρος γὰρ αὐτοκράτωρ πρῶτος Πλαυτιανὸν ὑπατικαῖς τιμαῖς τιμήσας, καὶ μετὰ τοῦτο ἔς τε τὸ βουλευτικὸν ἐσαγαγὼν καὶ ὕπατον ἀποδείξας, ὡς καὶ δεύτερον ὑπατεύσαντα ἀνεκήρυξεν, καὶ ἀπ´ ἐκείνου καὶ ἐφ´ ἑτέρων τὸ αὐτὸ ἐγένετο. δ´ οὖν Καῖσαρ τά τε ἄλλα τὰ ἐν τῇ πόλει πρὸς τὸ δοκοῦν αὑτῷ κατεστήσατο, καὶ χρήματα τοῖς στρατιώταις, τοῖς μὲν ὅσα τε καὶ ὅθεν ἐψήφιστο, τοῖς δὲ λοιποῖς ὡς ἑκάστοις, λόγῳ μὲν οἴκοθεν ἔργῳ δὲ ἐκ τῶν κοινῶν ἔδωκε. τότε μὲν οὕτω τε καὶ ἐκ τοιαύτης αἰτίας οἱ στρατιῶται τὸ ἀργύριον ἔλαβον· παρακούσαντες δέ τινες τοῦτο ἔδοξαν ἀεὶ πᾶσιν ἁπλῶς τοῖς πολιτικοῖς στρατοπέδοις, ὅσα ἂν ἐς τὴν Ῥώμην μεθ´ ὅπλων ἀφίκηται, τὰς δισχιλίας καὶ πεντακοσίας δραχμὰς ἀναγκαῖον εἶναι δίδοσθαι. καὶ διὰ ταῦτα καὶ οἱ μετὰ τοῦ Σεουήρου ἐπὶ τῇ τοῦ Ἰουλιανοῦ καθαιρέσει ἐς τὸ ἄστυ ἐλθόντες φοβερώτατοι αὐτῷ τε ἐκείνῳ καὶ ἡμῖν ἐγένοντο ἀπαιτοῦντες αὐτάς· καί σφας, οὐδ´ εἰδότων τῶν ἄλλων τι ποτὲ ἠξίουν, ἐθεράπευσεν Σεουῆρος πεντήκοντα καὶ διακοσίαις δραχμαῖς. [46,46] C'est ainsi qu'il fut nommé consul: pour collègue (s'il faut l'appeler un collègue et non un lieutenant), on lui donna Q. Pedius. César était fier de ce qu'à son âge, ce qui jamais encore n'était arrivé à personne, il allait être consul, et aussi de ce que, le premier jour des comices, à son entrée dans le Champ de Mars, six vautours, puis, tandis qu'il haranguait les soldats, douze autres s'étaient offerts à sa vue. Se reportant à Romulus et à l'augure qui lui était arrivé, il conçut l'espoir d'obtenir la même puissance monarchique. Cependant, bien qu'il eût été précédemment décoré des ornements consulaires, il ne s'en fit pas honneur comme d'un second consulat. Cette coutume s'est conservée jusqu'à nos jours dans toutes les occasions semblables. Ce fut, en effet, l'empereur Sévère qui, le premier, après avoir décoré Plautien des ornements consulaires, lorsque ensuite il le fit entrer au sénat et le nomma consul, le proclama comme consul pour la seconde fois, et de lui cette coutume a passé aux autres. César, dans Rome, régla les affaires suivant son bon plaisir: quant aux soldats, il paya aux uns les sommes qui leur revenaient d'après les décrets et sur les fonds alloués à cette destination ; le reste fut, en apparence, payé de ses propres deniers, mais, en réalité, des deniers publics. Ce fut de cette façon et pour ce motif que les soldats reçurent alors de l'argent; et c'est pour avoir mal compris cette distribution que quelques-uns ont regardé comme une nécessité de faire toujours, à toutes les légions romaines indistinctement qui entrent à Rome avec leurs armes, cette largesse de deux mille cinq cents drachmes. Ce fut aussi pour cette raison que les soldats venus dans la ville avec Sévère pour renverser Julianus lui causèrent, à lui et à nous, une grande frayeur en la réclamant; et que Sévère, sans que les autres connussent ce qu'ils demandaient, les calma par un don de deux cent cinquante drachmes.
[46,47] δ´ οὖν Καῖσαρ τοῖς μὲν στρατιώταις τά τε χρήματα ἔδωκε καὶ χάριν καὶ πλείστην καὶ ἀληθεστάτην ἔγνω· ἄνευ γὰρ τῆς παρ´ αὐτῶν φρουρᾶς οὐδὲ ἐς τὸ βουλευτήριον ἐσφοιτᾶν ἐτόλμα· τῇ δὲ δὴ γερουσίᾳ χάριν μέν που, πλαστῶς δὲ δὴ καὶ προσποιητῶς, ἔσχεν· γὰρ βιασάμενός σφας εὕρητο, ταῦθ´ ὡς καὶ παρ´ ἑκόντων αὐτῶν εἰληφὼς ἐν εὐεργεσίας μέρει δῆθεν ἐτίθετο. καὶ ἐκεῖνοι οὖν ἐπί τε τούτοις, ὡς καὶ ἐθελονταὶ αὐτὰ δεδωκότες, ἐσεμνύνοντο, καὶ προσέτι ὃν οὐδ´ ὕπατον ἑλέσθαι πρότερον ἠθελήκεσαν, τούτῳ καὶ μετὰ τὴν ἀρχὴν πάντων τῶν ἀεὶ ὑπατευόντων, ὁσάκις ἂν ἐν στρατοπέδῳ , προτιμᾶσθαι ἔδοσαν· τε δίκας ἐπάξειν ὅτι δυνάμεις καθ´ ἑαυτὸν μηδενὸς ψηφισαμένου συνέστησεν ἠπειλήκεσαν, τούτῳ καὶ ἑτέρας προσκαταλέξαι προσέταξαν· καὶ ἐφ´ οὗ τῇ τε ἀτιμίᾳ καὶ τῇ καταλύσει τῷ Δεκίμῳ πρὸς τὸν Ἀντώνιον πολεμῆσαι ἐκεκελεύκεσαν, τούτῳ καὶ τὰ ἐκείνου στρατόπεδα προσέθεσαν. καὶ τέλος τήν τε φυλακὴν τῆς πόλεως, ὥστε πάνθ´ ὅσα βούλοιτο καὶ ἐκ τῶν νόμων ποιεῖν ἔχειν, παρέλαβε, καὶ ἐς τὸ τοῦ Καίσαρος γένος κατὰ τὰ νομιζόμενα ἐσεποιήθη, καὶ διὰ τοῦτο καὶ τὴν ἐπίκλησιν μετέθετο. ὠνόμαζε μὲν γὰρ καὶ πρότερον αὐτὸς ἑαυτόν, ὥς γέ τισι δοκεῖ, Καίσαρα, ἐξ οὗ τὸ ὄνομα αὐτῷ τοῦτο μετὰ τοῦ κλήρου κατελείφθη· οὐ μέντοι οὔτ´ ἀκριβῆ τὴν προσηγορίαν οὔτε ἐπὶ πάντας εἶχε, πρὶν δὴ καὶ ἐκ τῶν πατρίων αὐτὴν τότε ἐβεβαιώσατο, καὶ οὕτως ἐξ ἐκείνου Γάιος Ἰούλιος Καῖσαρ Ὀκταουιανὸς ἐπεκλήθη· νενόμισται γάρ, ἄν τις ἐσποιηθῇ, τὴν μὲν ἄλλην αὐτὸν πρόσρησιν ἀπὸ τοῦ ποιησαμένου λαμβάνειν, ἓν δέ τι τῶν προτέρων ὀνομάτων σχηματισθέν πως τηρεῖν. τοῦτο μὲν οὖν οὕτως ἔχει· ἐγὼ δὲ οὐκ Ὀκταουιανὸν ἀλλὰ Καίσαρα αὐτόν, ὅτι πᾶσι τοῖς τὸ τῶν Ῥωμαίων κράτος λαμβάνουσιν προσηγορία αὕτη ἐκνενίκηκεν, ὀνομάσω. προσεκτήσατο μὲν γὰρ καὶ ἑτέραν τὴν τοῦ Αὐγούστου, καὶ αὐτὴν διὰ τοῦτο καὶ οἱ ἔπειτα αὐτοκράτορες τίθενται· ἀλλ´ ἐκείνη μὲν ὅταν ἐς τὴν συγγραφὴν ἔλθῃ λελέξεται, μέχρι δὲ δὴ τότε ἀρκούντως τοῦ Καίσαρος ἐπίκλησις τὴν τοῦ Ὀκταουιανοῦ δήλωσιν ἀποπληρώσει. [46,47] César donc distribua de l'argent aux soldats et leur témoigna une reconnaissance très vive et très sincère, car il n'osait se rendre au sénat sans être gardé par eux ; aux sénateurs il rendit des actions de grâces feintes et empruntées, car ce qu'il se trouvait avoir obtenu d'eux par force, il fit semblant de le compter, comme une faveur volontaire, au nombre de leurs bienfaits. De leur côté, ils en tirèrent vanité comme s'ils l'eussent volontairement accordée, et celui que, auparavant, ils avaient refusé d'élire consul, ils lui accordèrent de jouir à sa sortie de charge, toutes les fois qu'il serait à l'armée, d'honneurs plus élevés que tous les consuls; celui qu'ils avaient menacé de châtiment pour avoir, de son propre chef, sans y être autorisé par un décret, mis sur pied une armée, ils lui confièrent le soin d'en lever d'autres; celui qu'ils avaient essayé de flétrir et d'abattre en donnant ordre à Décimus de faire la guerre à Antoine, ils lui donnèrent les légions de Décimus en outre des siennes. Enfin il eut la garde de la ville, afin de pouvoir faire légalement tout ce qu'il voudrait; il fut, de plus, adopté dans la famille de César d'après les usages consacrés, et, pour ce motif, il changea de nom. Auparavant, en effet, il se faisait bien appeler César, c'est du moins l'opinion de quelques historiens, depuis que ce nom lui avait été laissé par le dictateur avec son héritage ; mais cependant il ne le porta ni dans son entier ni pour tous, tant qu'il ne lui eut pas été confirmé d'après la coutume des ancêtres, et ce n'est qu'à partir de ce moment qu'il s'appela C. Julius César Octavien : car il est d'usage que, quand un citoyen est adopté par un autre, il prenne le nom de celui qui l'adopte tout en gardant un de ses premiers noms, légèrement modifié. Voilà ce qui a lieu. Quant à moi, je ne le nommerai pas Octavien, mais César, parce que l'usage a prévalu de désigner ainsi tous ceux qui, à Rome, arrivent au pouvoir souverain. II se fit aussi donner le surnom d'Auguste qu'ont pris pour ce motif les empereurs venus après lui; mais il sera parlé de ce nom lorsqu'il se présentera dans mon récit : jusque-là, le nom de César suffira pour désigner clairement Octavien.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006