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| [46,40] ὥσπερ που καὶ τὴν αὐτοῦ ἐκείνου, ἀφείλοντο· τὸν δὲ δὴ Καίσαρα
 οὐχ ὅτι μεγάλου τινὸς ἔτ´ ἠξίωσαν, ἀλλὰ καὶ καταλύειν ἐπεχείρησαν, 
 πάνθ´ ὅσα ἐκεῖνος ἤλπιζε λήψεσθαι τῷ Δεκίμῳ δόντες. οὐ
 γὰρ ὅτι βουθυσίας, ἀλλὰ καὶ ἐπινίκια αὐτῷ ἐψηφίσαντο, τά
 τε λοιπὰ τοῦ πολέμου καὶ στρατόπεδα ἄλλα τε καὶ τὰ τοῦ
 Οὐιβίου προσέταξαν· τοῖς τε στρατιώταις τοῖς συμπολιορκηθεῖσίν
 οἱ καὶ ἐπαίνους καὶ τἆλλα ὅσα τοῖς τοῦ Καίσαρος πρότερον προεπήγγελτο, 
 καίπερ μηδὲν ἐς τὴν νίκην συμβαλομένοις ἀλλὰ ἀπὸ τῶν
 τειχῶν αὐτὴν ἰδοῦσι, δοθῆναι ἔγνωσαν. καὶ τὸν Ἀκύλαν ἀποθανόντα 
 ἐν τῇ μάχῃ εἰκόνι ἐτίμησαν· τά τε χρήματα ἃ ἐς τὴν παρασκευὴν 
 τῶν τοῦ Δεκίμου στρατιωτῶν οἴκοθεν ἀναλώκει, τοῖς
 κληρονόμοις αὐτοῦ ἀπέδωκαν. τό τε σύμπαν ὡς εἰπεῖν, ὅσα τῷ
 Καίσαρι ἐπὶ τὸν Ἀντώνιον ἐγεγόνει, ταῦτα ἐπ´ αὐτὸν ἐκεῖνον
 ἄλλοις ἐψηφίσθη. καὶ ὅπως γε ἂν μηδ´ ἂν τὰ μάλιστα βουληθῇ
 τι κακὸν δρᾶσαι καὶ δυνηθῇ, πάντας αὐτῷ τοὺς ἐχθροὺς ἐπήσκησαν· 
 τῷ τε γὰρ Πομπηίῳ τῷ Σέξτῳ τὸ ναυτικὸν καὶ τῷ Βρούτῳ
 τῷ Μάρκῳ τὴν Μακεδονίαν τῷ τε Κασσίῳ τήν τε Συρίαν καὶ τὸν
 πόλεμον τὸν πρὸς τὸν Δολοβέλλαν ἐνεχείρισαν. πάντως δ´ ἂν
 καὶ τὰς δυνάμεις ἃς εἶχε προσπαρείλοντο, εἰ μήπερ ἐφοβήθησαν
 φανερῶς αὐτὸ ψηφίσασθαι διὰ τὸ εὔνους οἱ τοὺς στρατιώτας 
 ἐπίστασθαι ὄντας. στασιάσαι δ´ οὖν σφας καὶ ὣς καὶ πρὸς ἀλλήλους 
 καὶ πρὸς ἐκεῖνον ἐπεχείρησαν. οὔτε γὰρ ἐπαινέσαι τε καὶ
 τιμῆσαι πάντας αὐτοὺς ἠθέλησαν, μὴ καὶ τὸ φρόνημα αὐτῶν ἐπὶ
 μεῖζον ἄρωσιν, οὔτ´ ἀτιμάσαι καὶ παριδεῖν πάντας, μὴ καὶ μᾶλλον
 αὐτοὺς ἀλλοτριώσωσι καὶ κατὰ τοῦτο καὶ συμφρονεῖν ἀναγκάσωσι.
 διὰ μέσου οὖν ἐποίησαν, καὶ τοὺς μὲν ἐπαινέσαντες αὐτῶν τοὺς
 δ´ οὔ, καὶ τοῖς μὲν στέφανον ἐλαίας ἐν ταῖς πανηγύρεσι φορεῖν
 δόντες τοῖς δ´ οὔ, καὶ προσέτι καὶ χρήματα τοῖς μὲν δισχιλίας
 καὶ πεντακοσίας δραχμὰς τοῖς δὲ οὐδὲ χαλκοῦν ψηφισάμενοι, συγκρούσειν 
 τε αὐτοὺς ἀλλήλοις κἀκ τούτου καὶ ἀσθενώσειν ἤλπισαν.
 | [46,40] Quant à César, le sénat, loin de lui accorder aucune 
faveur nouvelle, chercha, au contraire, à le renverser en 
décernant à Décimus tous les honneurs qu'il espérait 
recevoir pour lui. Il accorda à Décimus non seulement 
l'honneur de sacrifices pour les succès remportés, mais 
encore le triomphe; il lui confia la conduite de la guerre 
avec le commandement des légions, même de celles de 
Vibius : un sénatus-consulte attribua aux soldats 
assiégés avec lui, bien qu'ils n'eussent en rien contribué 
à la victoire et en eussent été simplement spectateurs du 
haut de leurs murailles, les toges et toutes les 
récompenses promises à ceux de César. Aquila, qui 
était mort dans le combat, eut une statue, et l'argent 
qu'il avait dépensé de ses deniers pour procurer des 
soldats à Décimus fut rendu à ses héritiers; pour tout 
dire en un mot, ce qu'on avait fait en faveur de César 
contre Antoine, un décret le conféra aux autres contre 
lui. Bien plus, afin de lui ôter, en eût-il la plus grande 
intention, le pouvoir de faire aucun mal, on déchaîna 
tous ses ennemis contre lui. On donna la flotte à Sextus 
Pompée, la Macédoine à Marcus Brutus, la Syrie à 
Cassius, avec la conduite de la guerre contre Dolabella. 
On n'eût pas manqué de lui retirer toutes ses troupes, si 
l'amour bien connu des soldats pour lui n'eût fait 
redouter de prendre ouvertement cette décision. On 
essaya néanmoins de mettre les soldats aux prises entre 
eux et avec lui. On ne voulut ni accorder des éloges et 
des honneurs à tous de peur d'élever trop haut leur 
orgueil, ni les laisser tous sans honneur de peur de se 
les aliéner et de les mettre par là dans la nécessité de 
s'entendre tous ensemble. On prit un milieu : par des 
éloges accordés aux uns et refusés aux autres, par le 
droit donné aux uns et dénié aux autres de porter une 
couronne d'olivier dans les jeux; en outre, par le vote 
d'une somme de deux mille cinq cents drachmes en 
faveur des uns, tandis que les autres ne recevraient pas 
même une pièce de cuivre, on se flatta de les brouiller 
entre eux, et, par suite, de les affaiblir.
 |  | [46,41] καὶ τούς γε διαγγελοῦντάς σφισι ταῦτα οὐ πρὸς τὸν Καίσαρα ἀλλὰ
 πρὸς ἐκείνους ἔπεμψαν. περιοργὴς οὖν καὶ ἐπὶ τούτοις γενόμενος
 ἐπέτρεψε μὲν τῷ λόγῳ τοῖς πρεσβευταῖς ἄνευ ἑαυτοῦ τῷ στρατεύματι 
 συμμῖξαι, προπαραγγείλας μήτ´ ἀπόκρισίν τινα αὐτοῖς δοθῆναι 
 καὶ ἑαυτὸν παραχρῆμα μεταπεμφθῆναι· ἐλθὼν δὲ ἐς τὸ
 στρατόπεδον, καὶ συνακούσας σφίσι τὰ ἐπεσταλμένα, πολὺ μᾶλλον
 αὐτοὺς ἐξ αὐτῶν ἐκείνων ᾠκειώσατο. οἵ τε γὰρ προτετιμημένοι
 οὐ τοσοῦτον τῇ πλεονεξίᾳ ἔχαιρον ὅσον ὑπώπτευον τὸ γιγνόμενον,
 τοῦ Καίσαρός σφας ὅτι μάλιστα ἐνάγοντος· καὶ οἱ ἠτιμασμένοι
 ἐκείνοις μὲν οὐδὲν ὠργίζοντο, προσδιαβάλλοντες δὲ τὴν διάνοιαν
 τῶν ἐψηφισμένων τήν τε ἀτιμίαν σφῶν ἐπὶ πάντας ἦγον καὶ τὴν
 ὀργὴν αὐτοῖς ἐκοινοῦντο. μαθόντες οὖν ταῦθ´ οἱ ἐν τῇ πόλει, καὶ
 φοβηθέντες, ὕπατον μὲν οὐδ´ ὣς αὐτὸν ἀπέδειξαν, οὗπερ που τὰ
 μάλιστα ἐγλίχετο, ταῖς δὲ δὴ τιμαῖς ταῖς ὑπατικαῖς ἐκόσμησαν,
 ὥστε καὶ γνώμην ἐν τοῖς ὑπατευκόσιν ἤδη τίθεσθαι. ἐπειδή τε
 ἐν οὐδενὶ λόγῳ τοῦτ´ ἔσχε, στρατηγόν τε αὐτὸν ἐν τοῖς πρῶτον
 καὶ μετὰ τοῦτο καὶ ὕπατον αἱρεθῆναι ἐψηφίσαντο. καὶ οἱ μὲν
 οὕτω τὸν Καίσαρα, ὥσπερ ὡς ἀληθῶς μειράκιόν τέ τι καὶ παῖδα,
 ἅπερ που διεθρύλουν, ὄντα, σοφῶς μετακεχειρίσθαι ἔδοξαν· ἐκεῖνος
 δὲ ἐπί τε τοῖς ἄλλοις καὶ ἐπ´ αὐτῷ τούτῳ, ὅτι παῖς ἤκουε, δεινῶς
 ἀγανακτῶν οὐκέτ´ ἐς ἀναβολὰς ἐποιήσατο, ἀλλ´ ἐπί τε τὰ ὅπλα
 καὶ ἐπὶ τὴν ἰσχὺν αὐτῶν ἐτράπετο. καὶ πρός τε τὸν Ἀντώνιον 
 κρύφα {καὶ} διεκηρυκεύσατο, καὶ τοὺς διαφυγόντας ἐκ τῆς μάχης,
 οὓς αὐτός τ´ ἐνενικήκει καὶ ἡ βουλὴ πολεμίους ἐψήφιστο, συνήθροιζε, 
 καὶ κατηγορίας παρ´ αὐτοῖς καὶ κατὰ τῆς γερουσίας καὶ
 κατὰ τοῦ δήμου πολλὰς ἐποιεῖτο.
 | [46,41] Ceux qui devaient annoncer ces résolutions aux 
soldats furent envoyés non pas à César, mais aux 
soldats eux-mêmes. Vivement irrité de cette conduite, 
César, néanmoins, fit semblant de permettre aux 
députés de s'entretenir hors de sa présence avec son 
armée à qui il avait préalablement recommandé de ne 
donna aucune réponse et de l'appeler sur-le-champ : 
arrivé dans le camp, il se fit du message même, dont il 
écouta la lecture avec ses soldats, un moyen de les 
gagner bien davantage encore à sa cause. Ceux en effet 
qui avaient été préférés conçurent moins de joie de cette 
préférence que de soupçons sur le motif qui y donnait 
lieu, soupçons que César excitait en eux le plus qu'il 
pouvait; ceux qui avaient été flétris ne montraient 
aucune colère contre leurs camarades, mais, accusant la 
pensée même du décret, ils regardaient l'ignominie 
comme infligée à tous et faisaient en commun éclater 
leur colère. A Rome, quand on fut instruit de ce 
résultat, les sénateurs, saisis de crainte, au lieu de se 
décider alors à nommer César consul, ce qu'il désirait 
ardemment, lui décernèrent les ornements du consulat 
et le droit d'opiner désormais parmi les consulaires. 
Comme il ne faisait aucun cas de cette distinction, on 
décréta qu'il serait élu préteur d'abord, et consul ensuite. 
C'était, suivant leur opinion, agir sagement à l'égard de 
César, qui, en réalité, n'était qu'un adolescent et un 
enfant, comme ils affectaient de le répéter; mais celui-ci, 
qui s'indignait surtout de s'entendre appeler enfant, 
n'hésita plus, et tourna ses vues vers les armes et la 
force qu'elles procurent. Il parlementa secrètement avec 
Antoine, rassembla ceux qui s'étaient échappés du 
combat où il les avait lui-même vaincus et que le sénat 
avait déclarés ennemis publics, et se répandit devant 
eux en accusations contre le sénat et contre le peuple.
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