HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVI

Chapitre 36-37

  Chapitre 36-37

[46,36] ἐκεῖνος γὰρ πρότερον μὲν ἰσχυρῶς τὸν Ἀντώνιον ἠμύνετο, καί ποτε ὑποτοπήσας τινὰς ἐς τὴν πόλιν ὑπ´ αὐτοῦ ἐπὶ διαφθορᾷ τῶν στρατιωτῶν ἐσπεπέμφθαι συνεκάλεσε πάντας τοὺς παρόντας, καὶ βραχέα ἄττα ὑπειπὼν ἐκήρυξε, δείξας τι χωρίον, τοὺς μὲν ἐν τοῖς ὅπλοις ἐπὶ τάδε τοὺς δὲ ἰδιώτας ἐπὶ θάτερα αὐτοῦ ἀπελθεῖν, καὶ οὕτως ἀπορήσαντας τοὺς τοῦ Ἀντωνίου ὅπῃ τράπωνται καὶ μονωθέντας κατεφώρασε καὶ συνέλαβεν· ἔπειτα παντελῶς ἀπετειχίσθη. δείσας οὖν Καῖσαρ μὴ βίᾳ ἁλῷ καὶ ἀπορίᾳ τῶν ἐπιτηδείων ὁμολογήσῃ, ἠνάγκασε τὸν Ἵρτιον συνεπιστρατεῦσαι· γὰρ Οὐίβιος ἐν τῇ Ῥώμῃ ἔτι τούς τε καταλόγους ἐποιεῖτο καὶ τοὺς νόμους τῶν Ἀντωνίων κατέλυεν. ὁρμήσαντες οὖν Βονωνίαν μὲν ἐκλειφθεῖσαν ὑπὸ τῶν φρουρῶν ἀμαχεὶ παρέλαβον, καὶ τοὺς ἱππέας τοὺς μετὰ τοῦτο ἀπαντήσαντάς σφισιν ἐτρέψαντο, ὑπὸ δὲ τοῦ πρὸς τῇ Μουτίνῃ ποταμοῦ τῆς τε ἐπ´ αὐτῷ φυλακῆς οὐχ οἷοί τε ἐγένοντο περαιτέρω προχωρῆσαι. βουλόμενοι οὖν καὶ ὣς τήν γε παρουσίαν σφῶν τῷ Δεκίμῳ, μὴ καὶ φθάσῃ τι συμβάς, δηλῶσαι, τὸ μὲν πρῶτον ἀπὸ τῶν ὑψηλοτάτων δένδρων ἐφρυκτώρουν, ἐπεὶ δὲ οὐ συνίει, ἐς ἐλασμὸν μολύβδου λεπτὸν ἐγγράψαντές τινα ἀπείλιξαν αὐτὸν ὥσπερ τι χαρτίον, καὶ κολυμβητῇ νυκτὸς ὑφύδρῳ διενεγκεῖν ἔδωκαν. καὶ οὕτως Δέκιμος τήν τε παρουσίαν ἅμα αὐτῶν καὶ τὴν ὑπόσχεσιν τῆς ἐπικουρίας μαθὼν ἀντεπέστειλέ σφισι τὸν αὐτὸν τρόπον, κἀκ τούτου συνεχῶς ἤδη πάντα ἀλλήλοις διεδήλουν. [46,36] Décimus, en effet, auparavant se défendait avec vigueur contre Antoine; cependant, un jour, soupçonnant que des émissaires s'étaient introduits dans la ville pour corrompre les soldats, il convoqua tous les habitants, et, après quelques courtes paroles, il ordonna par la voit du héraut, en montrant un certain endroit, que ceux qui étaient sous les armes se rangeassent d'un côté et les particuliers de l'autre. Les agents d'Antoine, embarrassés de quel côté se tourner et restés seuls, furent découverts et pris. A partir de ce moment. Décimus fut complètement investi. Alors César, craignant qu'il ne fût pris de vive force ou qu'il ne capitulât par manque de vivres, contraignit Hirtius à marcher avec lui à son secours ; car, pour Vibius. il était encore à Rome occupé à lever des troupes et à faire abroger les lois des Antoine. César donc et Hirtius, dirigeant leur marche sur Bononia, que sa garnison avait abandonnée, la prirent sans coup férir et mirent en fuite la cavalerie qui venait à leur rencontre; mais le fleuve qui passe à Mutina et un poste établi sur ses bords ne leur permirent pas de s'avancer plus loin. Dans cette conjoncture, pour faire connaître leur présence à Décimus, de peur que par hasard il ne traitât avant leur arrivée, ils allumèrent d'abord des fanaux sur le haut des arbres : puis, Décimus n'ayant pas compris ce signal, ils roulèrent, comme un morceau de papier, une lame de plomb fort mince sur laquelle ils écrivirent et la donnèrent à porter la nuit à un plongeur. Décimus, ainsi instruit de leur présence et en même temps de leur promesse de secours, leur répondit à son tour de la même manière, et, à partir de ce moment, ils ne cessèrent de se communiquer les uns aux autres toutes leurs intentions.
[46,37] οὖν Ἀντώνιος ἰδὼν ὅτι Δέκιμος οὐκ ἐνδωσείει, ἐκείνῳ μὲν Λούκιον τὸν ἀδελφὸν παρακατέλιπεν, αὐτὸς δὲ ἐπί τε τὸν Καίσαρα καὶ ἐπὶ τὸν Ἵρτιον ἐχώρησε. καὶ αὐτῶν ἀντιστρατοπεδευομένων ἐπὶ πολλὰς ἡμέρας ἱππομαχίαι τινὲς βραχεῖαι καὶ ἰσοπαλεῖς ἐγίγνοντο, μέχρις οὗ οἱ Κελτοὶ ἱππῆς, οὓς μετὰ τῶν ἐλεφάντων Καῖσαρ προσεπεποίητο, πρός τε τὸν Ἀντώνιον αὖθις ἀπέκλιναν, κἀκ τοῦ στρατοπέδου μετὰ τῶν ἄλλων ἐξελθόντες προεξώρμησαν μὲν ὡς καὶ καθ´ ἑαυτοὺς τοῖς ἀντιπροσελάσουσι προσμίξοντες, ὑπέστρεψαν δὲ δι´ ὀλίγου, καὶ παρὰ δόξαν μὴ προσδεχομένοις τοῖς ἐφεπομένοις σφίσι προσπεσόντες συχνοὺς αὐτῶν ἀπέκτειναν. καὶ μετὰ ταῦτα προνομεύοντές τινες ἀπ´ ἀμφοτέρων ἐς χεῖρας ἦλθον, κἀκ τούτου καὶ τῶν λοιπῶν ἐπιβοηθησάντων ἑκατέροις μάχη τέ σφων ὀξεῖα ἐγένετο καὶ ἐκράτησεν Ἀντώνιος. τούτοις τε οὖν ἐπαιρόμενος, καὶ τὸν Οὐίβιον πλησιάζοντα αἰσθόμενος, προσέβαλε πρὸς τὸ ἔρυμα τῶν ἀντικαθεστηκότων, εἴ πως προεξελὼν αὐτὸ ῥᾷον τοῦ λοιποῦ πολεμήσειεν. καὶ ἐπειδὴ τά τε ἄλλα πρός τε τὰς συμφορὰς καὶ πρὸς τὴν ἐλπίδα τὴν παρὰ τοῦ Οὐιβίου διὰ φυλακῆς ἐποιοῦντο καὶ οὐκ ἀντεπεξῆγον, κατέλιπε καὶ ἐκεῖ μέρος τι τοῦ στρατοῦ, προσμιγνύναι τέ σφισι κελεύσας, ὅπως καὶ αὐτὸς ὅτι μάλιστα παρεῖναι δοκοίη, καὶ ἐπιφυλάττειν ἅμα μή τινες κατὰ νώτου οἱ προσπέσωσι. διατάξας τε ταῦτα ἀπῆρε νυκτὸς λαθὼν ἐπὶ τὸν Οὐίβιον ἀπὸ Βονωνίας προσιόντα, καὶ αὐτόν τε ἐνεδρεύσας κατέτρωσε καὶ τοὺς πλείους τῶν στρατιωτῶν ἀπέκτεινε, τούς τε λοιποὺς ἐς τὰ ταφρεύματα κατέκλεισεν. κἂν ἐξεῖλεν αὐτούς, εἰ καὶ ἐφ´ ὁποσονοῦν προσηδρεύκει σφίσι. νῦν δ´ ἐπειδὴ τῇ πρώτῃ προσβολῇ οὐδὲν ἐπέρανεν, ἐφοβήθη μὴ καὶ χρονίσῃ καί τι ἐν τούτῳ πρὸς τοῦ Καίσαρος καὶ πρὸς τῶν ἄλλων πλεονεκτηθῇ, καὶ ἐπ´ ἐκείνους αὖθις ἐτράπετο. καὶ αὐτῷ Ἵρτιος ἔκ τε τῆς πορείας ἑκατέρας καὶ ἐκ τῆς μάχης πεπονηκότι, καὶ προσέτι καὶ ἐν ἀνελπίστῳ ὄντι μή ποτ´ ἂν πολέμιόν τινα νενικηκότι οἱ προσμῖξαι, ἀπαντήσας πολὺ ἐκράτησεν· ὡς γὰρ ἔγνωσαν τὸ γιγνόμενον, Καῖσαρ μὲν ἐπὶ τῇ τοῦ στρατοπέδου φυλακῇ κατέμεινεν, ἐκεῖνος δὲ ἐπὶ τὸν Ἀντώνιον ὥρμησεν. [46,37] Antoine, voyant que Décimus ne se rendrait pas, laissa son frère Lucius continuer le siège, et se porta de sa personne à la rencontre de César et d'Hirtius. Comme les camps étaient en face l'un de l'autre, il y eut pendant plusieurs jours quelques engagements de cavalerie où les chances furent égales, jusqu'au moment où les cavaliers celtes, gagnés par César avec les éléphants, penchèrent de nouveau du côté d'Antoine et, sortant du camp avec les autres, s'élancèrent en avant comme pour engager seuls l'action avec ceux qui venaient à leur rencontre, puis, peu après, firent volte-face, et fondant, contre toute attente, sur ceux qui les suivaient sans soupçonner rien, en firent un grand carnage. Ensuite quelques fourrageurs, de part et d'autre, en vinrent aux mains, puis le reste des leurs étant venu chacun au secours des siens. il s'engagea un combat très vif, et Antoine eut l'avantage. Fier de ces succès et sachant que Vibius approchait, il donna l'assaut aux retranchements ennemis, dans l'espoir, s'il parvenait à s'en emparer avant l'arrivée du consul, que la guerre deviendrait aisée à terminer. Mais, comme César et Hirtius, entre autres motifs, à cause de leurs échecs et de leur espoir dans Vibius, faisaient bonne garde et ne sortaient pas pour le joindre, il laissa là encore une partie de son armée avec ordre d'engager l'action pour faire croire qu'il était lui-même présent et en même temps empêcher que personne ne tombât sur ses derrières. Après ces dispositions, il partit de nuit, dérobant sa marche à Vibius qui arrivait de Bononia; il le prit dans une embuscade où il le blessa, lui tua la plupart de ses soldats et enferma le reste dans l'enceinte du fossé. Il les aurait anéantis pour peu qu'il les eût assiégés. Mais, n'ayant pas réussi au premier assaut, il craignit de s'attarder et de laisser à César et aux autres le temps de lui faire éprouver quelque échec, et il se tourna de nouveau contre eux. Hirtius, marchant à sa rencontre dans le moment où, fatigué de ses deux courses et du combat, mais rassuré par sa victoire, il était loin de s'attendre à l'attaque d'aucun ennemi, remporta un avantage important. Quand ce succès fut connu, César resta pour garder le camp, tandis qu'Hirtius mena ses troupes contre Antoine.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006