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[46,32] ταῦτα δὲ ὅσοι μὲν
τῷ τε Καίσαρι ἐχαρίζοντο καὶ τὸν Ἀντώνιον ἐμίσουν προθύμως
ἔπραττον· οἱ δὲ δὴ πλείους, ἅτε καὶ ταῖς στρατείαις ἅμα καὶ ταῖς
ἐσφοραῖς βαρούμενοι, ἐδυσχέραινον, καὶ μάλισθ´ ὅτι ἄδηλον μὲν
ἦν ὁπότερος αὐτῶν κρατήσει, πρόδηλον δὲ ὅτι τῷ νικήσαντι δουλεύσουσι.
συχνοὶ δ´ οὖν καὶ τὰ τοῦ Ἀντωνίου βουλόμενοι, οἱ μὲν
ἄντικρυς πρὸς αὐτόν, ἄλλοι τε καὶ δήμαρχοι στρατηγοί τέ τινες,
ἀπῆλθον, οἱ δὲ καὶ κατὰ χώραν μείναντες, ὧν καὶ ὁ Καλῆνος ἦν,
ἔπραττον ὑπὲρ αὐτοῦ πάνθ´ ὅσα ἐδύναντο, τὰ μὲν ἐπικρυπτόμενοι,
τὰ δὲ καὶ ἐκ τοῦ φανεροῦ διαδικαιοῦντες. οὔκουν οὐδὲ τὴν ἐσθῆτα
εὐθὺς ἠλλάξαντο, ἀλλὰ καὶ ἔπεισαν αὖθις τὴν γερουσίαν πρέσβεις
πρὸς τὸν Ἀντώνιον ἄλλους τε καὶ τὸν Κικέρωνα πέμψαι, πρόφασιν
μὲν ὡς καὶ πείσοντα αὐτὸν ὁμολογῆσαι, ἔργῳ δὲ ἵν´ ὑπεξαιρεθῇ
σφίσι. συννοήσας οὖν τοῦτ´ ἐκεῖνος ἐφοβήθη καὶ οὐκ
ἐτόλμησεν ἑαυτὸν ἐς τὰ τοῦ Ἀντωνίου ὅπλα ἐκδοῦναι. κἀκ τούτου
οὐδ´ ἄλλος τις τῶν πρεσβευτῶν ἀπῆρεν.
| [46,32] Ceux qui favorisaient César et haïssaient Antoine se
rallièrent à ces mesures avec empressement; mais la
plus grande partie des citoyens, que les expéditions et
les contributions accablaient, en étaient affligés, surtout
parce qu'on ne pouvait savoir auquel des deux resterait
l'avantage, et que l'on était certain à l'avance d'être
esclave du vainqueur. Dans le nombre assez grand de
ceux qui étaient bien disposés pour Antoine, les uns, et
parmi eux des tribuns du peuple et des préteurs, allèrent
ouvertement le trouver; les autres, restés à Rome, et
parmi eux Calénus, faisaient, pour servir ses intérêts,
tout ce qui était en leur pouvoir, soit par des menées
secrètes, soit par une justification publique. Ceux-là ne
changèrent pas immédiatement d'habits, mais ils
persuadèrent au sénat d'envoyer à Antoine une nouvelle
députation dont Cicéron ferait partie, alléguant qu'il le
déciderait à un accord ; mais, en réalité, ils voulaient se
débarrasser de cet obstacle. Cicéron, avant compris leur
pensée, fut saisi de crainte et n'osa pas se livrer aux
armes d'Antoine. Ce fut un motif pour les autres
députés de ne pas se rendre auprès d'Antoine.
| [46,33] ἐν ὅσῳ δὲ ταῦτ´ ἐπράττετο, τέρατα αὖθις οὐ σμικρὰ καὶ τῇ
πόλει καὶ αὐτῷ τῷ ὑπάτῳ τῷ {βιβίῳ} Οὐιβίῳ ἐγένετο. ἐν γὰρ τῇ
ἐσχάτῃ ἐκκλησίᾳ, μεθ´ ἣν ἐς τὸν πόλεμον ἐξώρμησεν, ἄνθρωπός τις
τὴν νόσον που τὴν ἱερὰν καλουμένην ἔχων δημηγοροῦντός τι αὐτοῦ
κατέπεσεν· καὶ ἀνδριὰς αὐτοῦ χαλκοῦς ἐν τῷ τῆς οἰκίας προθύρῳ
ἑστὼς ἀνετράπη αὐτόματος τῇ ἡμέρᾳ τῇ τε ὥρᾳ ᾗ ἐξεστράτευσεν.
τά τε ἱερὰ τὰ προπολέμια οἱ μάντεις οὐκ ἠδυνήθησαν ὑπὸ τοῦ
πλήθους τοῦ αἵματος διαγνῶναι· καί τις ἐν τούτῳ φοίνικα αὐτῷ
προσφέρων ἔν τε τῷ αἵματι τῷ προκεχυμένῳ ὤλισθε καὶ πεσὼν τὸν
φοίνικα ἐμίανεν. ἐκείνῳ μὲν δὴ ταῦτ´ ἐγένετο. ἀλλ´ εἰ μὲν ἰδιωτεύοντί
οἱ συνενήνεκτο, ἐς μόνον ἂν αὐτὸν ἔτεινεν, ἐπεὶ δ´ ὑπάτευε,
καὶ ἐς πάντας ὁμοίως ἤνεγκεν, ὥσπερ τό τε τῆς Μητρὸς τῶν θεῶν
ἄγαλμα τὸ ἐν τῷ παλατίῳ ὄν (πρὸς γάρ τοι τὰς τοῦ ἡλίου ἀνατολὰς
πρότερον βλέπον πρὸς δυσμὰς ἀπὸ ταὐτομάτου μετεστράφη)
καὶ τὸ τῆς Ἀθηνᾶς τὸ πρὸς τῇ Μουτίνῃ, παρ´ ᾗ καὶ τὰ μάλιστα
ἐμαχέσαντο, τιμώμενον (αἷμά τε γὰρ πολὺ καὶ μετὰ τοῦτο καὶ γάλα
ἀνῆκε), καὶ προσέτι καὶ τὸ τοὺς ὑπάτους τὴν ἔξοδον πρὸ τῶν Λατίνων
ἀνοχῶν ποιήσασθαι· οὐ γὰρ ἔστιν ὁπότε τούτου γενομένου
καλῶς ἀπήλλαξαν. ἀμέλει καὶ τότε οἱ ὕπατοι ἀμφότεροι καὶ ἐκ
τοῦ ὁμίλου πάμπολυ πλῆθος, τὸ μὲν ἐν τῷ παρόντι τὸ δὲ καὶ μετὰ
ταῦτα, τῶν τε ἱππέων καὶ τῶν βουλευτῶν πολλοί, καὶ οἱ μάλιστα
ἀνὰ πρώτους ὄντες, ἀπώλοντο. τοῦτο μὲν γὰρ αἱ μάχαι, τοῦτο
δὲ καὶ οἱ οἴκοι σφαγαὶ τὸν Σύλλειον τρόπον αὖθις γενόμεναι πᾶν
ὅ τιπερ ἦν ἄνθος αὐτῶν, ἔξω τῶν δρώντων σφᾶς, ἔφθειραν.
| [46,33] Pendant que ces événements se passaient, il arriva
de nouveau des prodiges d'importance non médiocre et
pour la ville et pour le consul Vibius lui-même. Au
milieu de la dernière assemblée, celle à la suite de
laquelle il partit pour la guerre, un homme, atteint de la
maladie appelée Sacrée, tomba tout à coup, tandis que
le consul haranguait le peuple; une statue de lui en
airain, placée dans le vestibule de sa maison, se
renversa spontanément juste le jour et l'heure où il se
mettait en marche. Les victimes qu'on offre en sacrifice
avant la guerre ne purent, à cause de l'abondance du
sang, fournir de présages clairs aux aruspices: celui qui
lui apportait une palme glissa sur le sang répandu à
terre, et, dans sa chute, tacha la palme. Tels sont les
prodiges qui arrivèrent à Vibius. S'ils s'étaient produits
quand il était simple particulier, ils n'eussent concerné
que lui seul: mais, comme il était consul, ils
intéressaient tous les Romains également ; il en fut de
même et de la statue de la Mère des Dieux, sur le
Palatin (son visage qui, auparavant, se dirigeait vers le
soleil levant, se tourna spontanément au couchant), et
de celle de Minerve, vénérée à Mutina, ville près de
laquelle eut lieu le plus fort du combat (elle versa du
sang en abondance, puis du lait) ; enfin, les consuls
sortirent de Rome avant les Féries Latines, circonstance
qui, toutes les fois qu'elle se produisit, n'amena jamais
que des résultats funestes. C'est ainsi qu'à cette époque,
tant sur le moment que plus tard, périrent les deux
consuls et un grand nombre de plébéiens, comme aussi
de chevaliers et de sénateurs, surtout de ceux qui
occupaient les premiers rangs dans leur ordre. D'un côté
les combats, de l'autre les proscriptions renouvelées
dans Rome à l'exemple de Sylla, enlevèrent, à l'exception de
ceux qui les commettaient, toute la fleur de la population.
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