HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVI

Chapitre 28-29

  Chapitre 28-29

[46,28] καὶ σοὶ δέ, Κικέρων, παραινῶ μήτε γυναικείως θρασύνεσθαι μήτε τὸν Βαμβαλίωνα μιμεῖσθαι, μηδὲ πολεμοποιεῖν, μήτε διὰ τὴν ἰδίαν πρὸς τὸν Ἀντώνιον ἔχθραν δημοσίᾳ πᾶσαν τὴν πόλιν ἐς κίνδυνον αὖθις καθιστάναι. καλῶς μὲν γὰρ ποιήσεις, ἂν καὶ ἐκείνῳ συναλλαγῇς μεθ´ οὗ πολλὰ δὴ πολλάκις φιλικὰ ἔπραξας· εἰ δ´ οὖν ἀκαταλλάκτως αὐτῷ ἔχεις, ἀλλ´ ἡμῶν γε φεῖσαι, μηδὲ ἐσηγητὴς ἡμῖν τῆς πρὸς ἀλλήλους φιλίας γεγονὼς νῦν αὐτὴν καταλύσῃς, ἀλλὰ ἀναμνησθεὶς τῆς τε ἡμέρας ἐκείνης καὶ τῶν λόγων ὧν ἐν τῷ τῆς Γῆς τεμένει ἐποιήσω, χάρισαί τι καὶ τῇ Ὁμονοίᾳ ταύτῃ παρ´ νῦν βουλευόμεθα, ἵνα μὴ καὶ ἐκεῖνα διαβάλῃς ὡς οὐκ ἀπ´ ὀρθῆς διανοίας ἀλλ´ ὑπό τινος ἄλλου τότε λεχθέντα. τοῦτο γὰρ καὶ τῇ πόλει συμφέρει καὶ σοὶ πλείστην δόξαν οἴσει. μὴ γάρ τοι νομίσῃς ὅτι τὸ θρασύνεσθαι εὐκλεές ἐστιν ἀσφαλές, μηδ´ ἂν εἴπῃς ὅτι τοῦ θανάτου καταφρονεῖς, καὶ ἐπαινεῖσθαι ἐπὶ τούτῳ πιστεύσῃς. τοὺς μὲν γὰρ τοιούτους ὡς καὶ κακὸν ἄν τι ὑπ´ ἀπονοίας τολμήσαντας καὶ ὑποπτεύουσι πάντες καὶ μισοῦσιν· οὓς δ´ ἂν ἴδωσι περὶ πλείστου τὴν ἑαυτῶν σωτηρίαν ποιουμένους, καὶ ἐπαινοῦσι καὶ ἐγκωμιάζουσιν ὡς μηδὲν ἂν ἑκόντας ἄξιον θανάτου ποιήσαντας. καὶ σὺ οὖν, εἴπερ ὄντως σώζεσθαι τὴν πατρίδα ἐθέλεις, τοιαῦτα καὶ λέγε καὶ πρᾶττε ἐξ ὧν καὶ αὐτὸς σωθήσῃ, μὴ μὰ Δί´ ἐξ ὧν καὶ ἡμᾶς συναπολέσεις." [46,28] Pour toi, Cicéron,. je t'engage a ne pas faire le fanfaron à la manière des femmes, à ne pas imiter Bambalion, à ne pas guerroyer, à ne pas, enfin, à cause de ton inimitié particulière contre Antoine, exposer à de nouveaux dangers la ville tout entière. Tu ferais sagement de te réconcilier avec un homme avec qui tu as eu souvent de nombreux rapports d'amitié: si cependant tu es implacable, du moins épargne-nous et ne va pas renverser aujourd'hui cette amitié mutuelle que tu as introduite parmi nous: mais, en souvenir de ce jour et de ces paroles que tu prononças dans le temple de la Terre, fais quelques concessions à cette Concorde chez laquelle nous délibérons, de peur qu'on n'accuse ton discours d'avoir été inspiré non par une pensée sincère, mais par un tout autre sentiment. C'est l'intérêt de l'État, et c'est ce qui te rapportera le plus de gloire. Ne t'imagine pas que les fanfaronnades soient un moyen d'illustration et de sécurité; ne dis pas non plus que tu méprises la mort, dans l'espoir de t'attirer des éloges. Ceux qui tiennent un tel langage sont, comme ceux que la démence a poussés à commettre un crime, suspectés et haïs de tout le inonde, au lieu que ceux qu'on voit faire le plus grand cas de leur salut sont loués et approuvés comme des gens incapables de rien faire qui mérite la mort. Toi donc aussi, si réellement tu veux le salut de la patrie, parle et agis de façon à te sauver toi–même, et non pas, par Jupiter, de façon à nous perdre avec toi. »
[46,29] τοιαῦτα τοῦ Καλήνου εἰπόντος Κικέρων οὐκ ἤνεγκεν· αὐτὸς μὲν γὰρ καὶ ἀκράτῳ καὶ κατακορεῖ τῇ παρρησίᾳ ἀεὶ πρὸς πάντας ὁμοίως ἐχρῆτο, παρὰ δὲ δὴ τῶν ἄλλων οὐκ ἠξίου τὴν ὁμοίαν ἀντιλαμβάνειν. καὶ τότε οὖν ἀφεὶς τὸ τὰ δημόσια διασκοπεῖν ἐς λοιδορίας αὐτῷ κατέστη, ὥστε τὴν ἡμέραν ἐκείνην καὶ διὰ τοῦτο οὐχ ἥκιστα μάτην κατατριβῆναι. τῇ δ´ οὖν ὑστεραίᾳ καὶ τῇ τρίτῃ πολλῶν καὶ ἄλλων ἐφ´ ἑκάτερα λεχθέντων ἐκράτησαν οἱ τὰ τοῦ Καίσαρος πράττοντες, καὶ τοῦτο μὲν αὐτῷ ἐκείνῳ καὶ εἰκόνα καὶ τὸ βουλεύειν ἐν τοῖς τεταμιευκόσι, τό τε τὰς ἄλλας ἀρχὰς δέκα ἔτεσι θᾶσσον παρὰ τὸ νενομισμένον αἰτῆσαι, καὶ τὸ τὰ χρήματα τοῖς στρατιώταις ἀναλώκει, παρὰ τῆς πόλεως, ὅτι δὴ καὶ καθ´ ἑαυτὸν ὑπὲρ αὐτῆς δὴ παρεσκεύασέ σφας, λαβεῖν, τοῦτο δὲ καὶ τοῖς στρατιώταις, καὶ ἐκείνοις καὶ τοῖς τὸν Ἀντώνιον ἐγκαταλιποῦσι, τὸ μήτ´ ἄλλον τινὰ πόλεμον πολεμῆσαι καὶ χώραν εὐθὺς δοθῆναι ἐψηφίσαντο. πρός τε τὸν Ἀντώνιον πρεσβείαν ἔπεμψαν κελεύσουσάν οἱ τά τε στρατόπεδα καὶ τὴν Γαλατίαν ἀφεῖναι καὶ ἐς τὴν Μακεδονίαν ἀπελθεῖν. καὶ τοῖς συστρατευομένοις αὐτῷ προεῖπον οἴκαδε ἐντὸς ῥητῆς ἡμέρας ἀναχωρῆσαι, εἰδέναι ὅτι ἐν πολεμίου μοίρᾳ γενήσονται. καὶ προσέτι καὶ τοὺς βουλευτὰς τοὺς ἀρχὰς τῶν ἐθνῶν παρ´ αὐτοῦ λαβόντας καταλύσαντες ἑτέρους ἀντ´ αὐτῶν ἀντιπεμφθῆναι ἔγνωσαν. τότε μὲν ταῦτ´ ἐκυρώθη· ὕστερον δὲ οὐ πολλῷ, πρὶν καὶ τὴν γνώμην αὐτοῦ μαθεῖν, ταραχήν τε εἶναι ἐψηφίσαντο καὶ τὴν ἐσθῆτα τὴν βουλευτικὴν ἀπεδύσαντο, τόν τε πόλεμον τὸν πρὸς αὐτὸν καὶ τοῖς ὑπάτοις καὶ τῷ Καίσαρι, στρατηγοῦ τινα ἀρχὴν δόντες, προσέταξαν, καί σφισι καὶ τὸν Λέπιδον Λούκιόν τε Μουνάτιον Πλάγκον ἐν μέρει τῆς ὑπὲρ τὰς Ἄλπεις Γαλατίας ἄρχοντα βοηθῆσαι ἐκέλευσαν. [46,29] Après ce discours de Calénus, Cicéron ne se contint pas : lui-même usait à l'égard de tous indifféremment d'une liberté de langage sans mesure et sans borne, mais, de la part des autres, il n'admettait pas la pareille. Dans cette occurrence donc, ayant laissé de côté l'examen des affaires publiques, il se mit à répondre des injures, de sorte que ce jour-là, principalement pour cette raison, se passa sans qu'on fît rien. Le lendemain et le surlendemain, après plusieurs autres discours dans les deux sens, les partisans de César eurent le dessus et ils lui votèrent une statue, le droit de donner, dans le sénat, son avis au rang de ceux qui avaient exercé la questure, celui de demander les charges dix ans avant l'âge fixé par les lois, le remboursement par l'État des sommes qu'il avait dépensées pour les soldats, attendu que, bien qu'il eût agi de sa seule autorité, c'était néanmoins dans l'intérêt général qu'il les avait levés; que les soldats, tant les siens que ceux qui avaient abandonné Antoine, seraient désormais exempts de faire aucune autre guerre et recevraient immédiatement des terres. On envoya une députation à Antoine pour lui ordonner de quitter les légions et la Gaule, et de partir en Macédoine. On signifia à ceux qui combattaient avec lui qu'ils eussent à se retirer au sein de leurs foyers dans un délai déterminé, que, sinon, on leur faisait savoir qu'ils seraient regardés comme ennemis publics. De plus, les sénateurs, qui avaient reçu de lui le gouvernement de provinces, furent révoqués, et d'autres furent envoyés en leur lieu et place en vertu d'un sénatus-consulte. Voilà ce qui fut réglé alors; dans la suite, un peu avant qu'on connût la résolution d'Antoine, on décréta qu'il y avait tumulte et on quitta l'habit de sénateur; la guerre contre lui fut confiée aux consuls et à César, qu'on investit de la puissance prétorienne ; Lépidus et L. Munatius Plancus, qui commandait une partie de la Gaule transalpine, eurent l'ordre de leur prêter secours.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006