HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVI

Chapitre 26-27

  Chapitre 26-27

[46,26] ἀλλ´ ἐκεῖσε ἐπάνειμι, ὅτι καὶ παρῆς τούτοις ὅτε ἐψηφίζετο, καὶ οὐδὲν ἀντεῖπες, ἀλλὰ καὶ συγκατέθου πᾶσιν αὐτοῖς ὡς καὶ ἀρίστοις καὶ ἀναγκαίοις δῆλον ὅτι οὖσιν. οὐ γάρ που καὶ παρρησίας ἐνδεὴς ἦσθα· πολλὰ γοῦν καὶ μάτην ὑλάκτεις. οὐ μὴν οὐδὲ ἐφοβήθης τινά· πῶς γὰρ ἂν ἔδεισας τὸν γυμνὸν μὴ φοβούμενος τὸν ὡπλισμένον; πῶς τὸν μόνον μὴ {φοβούμενος} τὸν τοσούτους στρατιώτας ἔχοντα; καίτοι σύγε καὶ ἐπὶ τούτῳ σεμνύνῃ, ὅτι πάνυ τοῦ θανάτου, ὥς γε καὶ φῄς, καταφρονεῖς. οὕτω δὴ τούτων ἐχόντων πότερος ὑμῖν ἀδικεῖν δοκεῖ, Ἀντώνιος τὰς δυνάμεις τὰς δοθείσας αὐτῷ παρ´ ἡμῶν διοικῶν, Καῖσαρ τοσαύτην ἰσχὺν ἰδίαν περιβεβλημένος; Ἀντώνιος πρὸς τὴν ἐπιτραπεῖσαν αὐτῷ παρ´ ἡμῶν ἀρχὴν ἀπεληλυθώς, Βροῦτος κωλύων αὐτὸν τῆς χώρας ἐπιβῆναι; Ἀντώνιος τοὺς συμμάχους ἡμῶν ἀναγκάσαι ἐθέλων τοῖς ψηφίσμασιν ἡμῶν πεισθῆναι, ἐκεῖνοι οἱ τὸν μὲν πεμφθέντα ὑφ´ ἡμῶν ἄρχοντα μὴ προσδεδεγμένοι, τῷ δὲ ἀπεψηφισμένῳ προστεθειμένοι; Ἀντώνιος τοὺς στρατιώτας τοὺς ἡμετέρους συνέχων, οἱ στρατιῶται οἱ τὸν ἄρχοντα αὑτῶν ἐγκαταλελοιπότες; Ἀντώνιος μηδένα τούτων τῶν στρατιωτῶν τῶν ὑφ´ ἡμῶν αὐτῷ δοθέντων ἐς τὴν πόλιν ἐσαγαγών, Καῖσαρ τοὺς πάλαι ἐστρατευμένους ἀναπείσας χρήμασι δεῦρο ἐλθεῖν; ἐγὼ μὲν γὰρ οὐδὲ λόγου τινὸς ἔτι δεῖν ἡγοῦμαι πρὸς τὸ μὴ οὐκ ἐκεῖνον μὲν πάντα τὰ προσταχθέντα αὐτῷ ὑφ´ ἡμῶν ὀρθῶς δοκεῖν διοικεῖν, τούτους δὲ καὶ δίκην ὧν αὐτοὶ καθ´ αὑτοὺς ἐτόλμησαν ὑποσχεῖν ὀφείλειν. διὰ γὰρ τοῦτο καὶ τὴν παρὰ τῶν στρατιωτῶν φυλακὴν ἐλάβετε, ἵν´ ἀσφαλῶς ὑπὲρ τῶν παρόντων, οὐκ Ἀντωνίου ἕνεκα τοῦ μήτε ἰδίᾳ τι πεποιηκότος μήτ´ ἔν τινι ὑμᾶς πεφοβηκότος, ἀλλ´ ἐκείνου τοῦ καὶ δύναμιν ἐπ´ αὐτὸν συνειλοχότος καὶ πολλοὺς στρατιώτας καὶ ἐν αὐτῇ τῇ πόλει πολλάκις ἐσχηκότος, βουλεύσησθε. [46,26] Mais, je reviens sur cette considération : tu étais présent, lorsque tous ces décrets ont été rendus, et, loin de t'y opposer, tu les as acceptés tous comme bons et nécessaires. La franchise du langage ne t'a jamais manqué; tu aboyais souvent à tort et à travers. Tu ne craignais non plus personne. Comment, en effet, aurais-tu craint un homme nu, lorsque tu ne crains pas un homme armé? Comment aurais-tu été effrayé d'un homme seul, lorsque tu ne l'es pas d'un homme qui possède tant de soldats? Pourtant tu te vantes de ton profond mépris de la mort, comme tu dis. Les choses étant ainsi, lequel des deux vous semble être coupable, d'Antoine, qui se met à la tête des troupes que vous lui avez données, ou de César, qui, simple particulier, est entouré de forces si grandes? d'Antoine, qui s'est rendu dans la province que vous lui avez confiée, ou de Brutus, qui l'empêche d'entrer sur son territoire? d'Antoine, qui veut forcer les alliés à obéir à vos décrets, ou de ces mêmes alliés qui refusent de recevoir le gouverneur envoyé par vous, et prêtent leur concours à celui que vous avez révoqué? d'Antoine, qui contient vos soldats, ou des soldats qui ont abandonné leur chef? d'Antoine, qui n'a introduit dans la ville aucun des soldats que vous lui avez donnés, ou de César, qui à prix d'argent, a persuadé aux vétérans de venir ici ? Quant a moi, je ne pense pas qu'il soit besoin désormais d'en dire davantage pour décider que l'un remplit fidèlement et dans son entier la commission qu'il a reçue de vous, et que les autres doivent, pour ce qu'ils ont osé de leur propre chef, être livrés au supplice. Si vous avez pris des soldats pour vous garder, c'est afin de pouvoir délibérer sur les circonstances présentes sans danger, non pas du côté d'Antoine, qui n'a rien fait de son autorité privée et ne vous cause de terreur en rien, mais du côté de celui qui a réuni une armée contre Antoine, et plusieurs fois a eu, dans la ville même, un grand nombre de soldats à sa disposition.
[46,27] ταῦτα μὲν οὖν διὰ Κικέρωνα εἶπον, ἐπειδήπερ ἀδίκων ἐς ἡμᾶς λόγων ὑπῆρξεν· οὔτε γὰρ ἄλλως φιλαπεχθήμων εἰμὶ ὥσπερ οὗτος, οὔτ´ ἐμοὶ μέλει τὰ ἀλλότρια κακὰ πολυπραγμονεῖν, ὅπερ οὗτος ἀεὶ ποιῶν σεμνύνεται. δ´ ὑμῖν παραινῶ μήτ´ Ἀντωνίῳ τι χαριζόμενος μήτε Καίσαρα Βροῦτον διαβάλλων, ἀλλ´ ὑπὲρ τῶν κοινῇ συμφερόντων, ὥσπερ που προσήκει, βουλεύων, νῦν ἤδη φράσω. φημὶ γὰρ δεῖν μήτε ἐχθρόν πω μηδένα τούτων τῶν τὰ ὅπλα ἐχόντων ποιήσασθαι, μήτ´ ἀκριβῶς ἐξετάζειν τί καὶ πῶς ὑπ´ αὐτῶν πέπρακται. οὔτε γὰρ παρὼν καιρὸς ἐπιτήδειός ἐστι πρὸς τοῦτο, καὶ πολιτῶν αὐτῶν ἡμετέρων πάντων ὁμοίως ὄντων, ἄν τέ τις πταίσῃ σφῶν, ἡμῖν ἀπολεῖται, ἄν τε καὶ κατορθώσῃ, ἐφ´ ἡμᾶς αὐξηθήσεται. δι´ οὖν ταῦτα καὶ πολιτικῶς καὶ φιλικῶς αὐτοὺς ἡγοῦμαι χρῆναι μεταχειρίσασθαι, καὶ πέμψαι μὲν πρὸς πάντας ὁμοίως κελεύοντας αὐτοῖς ἔκ τε τῶν ὅπλων ἀπαλλαγῆναι καὶ ἐφ´ ἡμῖν καὶ ἑαυτοὺς καὶ τὰ στρατόπεδα ποιήσασθαι, πόλεμον δὲ μηδέπω πρὸς μηδένα αὐτῶν ἐξενεγκεῖν, ἀλλ´ ἐκ τῶν ἀπαγγελθησομένων τοὺς μὲν ἐθελήσαντας ἡμῖν πειθαρχῆσαι ἐπαινέσαι, τοῖς δ´ ἀπειθήσασι πολεμῆσαι. τοῦτο γὰρ καὶ δίκαιον καὶ συμφέρον ἡμῖν ἐστι, μήτε ἐπειχθῆναι μήτε προπετῶς τι πρᾶξαι, ἀλλ´ ἐπισχεῖν, καὶ καιρόν τινα καὶ αὐτοῖς ἐκείνοις καὶ τοῖς στρατιώταις ἐς τὸ μετανοῆσαι δόντας ἔπειθ´ οὕτως, ἂν τοῦ πολέμου δεήσῃ, τοῖς ὑπάτοις αὐτὸν προστάξαι. [46,27] Ces paroles s'adressent à Cicéron, parce que c'est lui qui, le premier, a tenu contre nous d'injustes propos; car autrement je n'aime pas, comme lui, à me créer des ennemis, et je ne me soucie pas de m'occuper des torts d'autrui, comme il se vante sans cesse de le faire. Ce que je vous conseille, sans chercher à me montrer le complaisant d'Antoine, comme sans accuser ni César ni Brutus, mais en donnant, ainsi qu'il convient, mon avis sur l'intérêt commun, je vais maintenant l'exposer. Je prétends qu'il ne faut considérer comme ennemi aucun de ceux qui ont présentement les armes à la main, ni examiner scrupuleusement ce qui a été fait par eux. Les temps, en effet, ne sont pas propices pour cet examen, et, tous étant également nos concitoyens, si quelqu'un d'eux vient à éprouver un échec. ce sera un citoyen perdu pour nous, tandis que, s'il réussit, il grandira contre nous. Pour ces motifs, je pense qu'on doit les traiter en citoyens et en amis, envoyer à tous également l'ordre de quitter les armes et de se remettre eux, et leurs légions, à votre discrétion, et non pas encore entreprendre la guerre contre aucun d'eux, mais, suivant le compte qui vous en sera rendu, donner des éloges à ceux qui auront consenti à nous obéir et combattre ceux qui auront refusé. La justice, en effet, et notre intérêt nous commandent de ne pas nous presser, de ne rien faire avec précipitation, mais de temporiser, et, après avoir accordé aux chefs et aux soldats quelque temps pour se repentir, si la guerre est indispensable, d'en charger les consuls.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006