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| [46,24] οὐδὲ γὰρ οὐδὲ τοῦτο δύναιτ´ ἄν τις σωφρονῶν εἰπεῖν, ὅτι ἐκεῖνος 
 ταῦθ´ ὑμᾶς ψηφίσασθαι ἐβιάσατο. οὔτε γὰρ αὐτὸς ἰσχύν τινα
 στρατιωτῶν εἶχεν ὥστε παρὰ γνώμην ὑμᾶς ποιῆσαί τι καταναγκάσαι, 
 καὶ τὸ πρᾶγμα ὑπὲρ τῆς πόλεως πέπρακται. ἐπειδὴ γὰρ προυπέπεμπτο 
 μὲν τὰ στρατεύματα καὶ συνειστήκει, δέος δὲ ἦν μὴ
 πυθόμενα τῆς τοῦ Καίσαρος σφαγῆς στασιάσῃ καί τινα φλαῦρον
 προστησάμενα αὖθις πολεμήσῃ, ἔδοξεν ὑμῖν, ὀρθῶς καὶ καλῶς
 ποιοῦσι, τὸν Ἀντώνιον ἐπ´ αὐτὰ ἐπιστῆσαι, τὸν ὕπατον, τὸν τὴν
 ὁμόνοιαν πρυτανεύσαντα, τὸν τὴν δικτατορίαν παντελῶς ἐκ τῆς
 πολιτείας ἐκκόψαντα. καὶ διὰ τοῦτό γε καὶ τὴν Γαλατίαν αὐτῷ
 ἀντὶ τῆς Μακεδονίας ἀντεδώκατε, ἵν´ ἐνταῦθα ἐν τῇ Ἰταλίᾳ ὢν
 μήτε τι κακουργήσῃ καὶ τὸ προσταχθὲν εὐθὺς ὑφ´ ὑμῶν ποιήσῃ.
 | [46,24] Il n'y a, en effet, aucun homme de bon sens qui 
puisse dire qu'on vous ait contraints par violence à 
rendre ces décrets. Antoine, d'ailleurs, n'avait pas une 
troupe de soldats assez forte pour vous forcer à quoi 
que ce soit de contraire à votre intention, et tout a été 
fait dans l'intérêt de l'État. Des légions avaient été 
envoyées en avant : elles étaient réunies; il y avait à 
craindre qu'en apprenant la mort de César, elles ne se 
révoltassent, et que, quelque misérable à leur tête, elles 
n'excitassent de nouveau la guerre : vous avez jugé à 
propos, dans votre sagesse et dans votre prudence, de 
leur donner pour chef Antoine, c'est-à-dire le consul, 
celui qui avait présidé à la concorde; celui qui, dans le 
gouvernement de l'État, avait aboli complètement la 
dictature. C'est pour ces motifs que vous lui avez donné 
la Gaule en place de la Macédoine, afin que là, étant en 
Italie, il ne fit rien de mal et qu'il exécutât vos ordres à 
l'instant même. 
 |  | [46,25] ταῦτα μὲν οὖν πρὸς ὑμᾶς εἶπον, ἵν´ εἰδῆτε ὀρθῶς βεβουλευμένοι· 
 πρὸς δὲ δὴ Κικέρωνα καὶ ἐκεῖνός μοι ὁ λόγος ἐξήρκει, ὅτι καὶ
 παρῆν πᾶσι τούτοις ὅτε ἐγίγνετο, καὶ μεθ´ ἡμῶν αὐτὰ ἐψηφίσατο,
 μήτε στρατιώτην τινὰ Ἀντωνίου ἔχοντος, μήθ´ ὅλως ἐνδείξασθαί
 τι φοβερὸν ἡμῖν δυναμένου, δι´ ὃ καὶ τῶν συμφερόντων ἄν τι παρείδομεν. 
 ἀλλ´ εἰ καὶ τότε ἐσιώπησας, νῦν γε εἰπέ, τί ἐχρῆν ἡμᾶς
 ποιῆσαι τούτων οὕτως ἐχόντων; ἀφεῖναι τὰ στρατεύματα ἄναρχα;
 καὶ πῶς οὐκ ἂν μυρίων κακῶν καὶ τὴν Μακεδονίαν καὶ τὴν Ἰταλίαν
 ἐνέπλησεν; ἀλλ´ ἑτέρῳ τινὶ προστάξαι; καὶ τίνα ἂν ἀναγκαιότερον
 καὶ ἐπιτηδειότερον τοῦ Ἀντωνίου εὕρομεν, τοῦ ὑπάτου, τοῦ πάντα
 τὰ τῆς πόλεως διοικοῦντος, τοῦ τοσαύτην φυλακὴν τῆς ὁμονοίας
 ἡμῶν πεποιημένου, τοῦ μυρία ἐπιδείγματα τῆς πρὸς τὸ κοινὸν εὐνοίας 
 παρεσχημένου; τινὰ τῶν σφαγέων; οἷς οὐδ´ ἄλλως ἐν τῇ πόλει
 διατρίβειν ἀσφαλὲς ἐγίγνετο. τινὰ τῶν τἀναντία αὐτοῖς φρονούντων; 
 οὓς πάντες ὑπώπτευον. τίς ἀξιώσει προέχων, τίς ἐμπειρίᾳ
 προφέρων παρὰ τοῦτον ἄλλος ἦν; ἀλλ´ ἀγανακτεῖς ὅτι μὴ σὲ προειλόμεθα. 
 καὶ τίνα μὲν ἀρχὴν εἶχες, τί δ´ οὐκ ἂν ἔδρασας ὅπλα καὶ στρατιώτας 
 λαβὼν ὁ τοσαῦτα καὶ τηλικαῦτα ἐν τῇ ὑπατείᾳ ταράξας ἐκ τῶν 
 ἐπιτετηδευμένων σοι τούτων ἀντιθέτων, ὧν μόνων ἦς κύριος; 
 | [46,25] Je vous ai dit, à vous, ces paroles pour que vous 
sachiez que vos résolutions ont été justes. Quant à 
Cicéron, il me suffisait de lui dire qu'il était présent 
lorsque toutes ces mesures ont été prises, et qu'il les a 
décrétées avec nous à une époque où Antoine n'avait 
pas de soldats et ne pouvait nullement être pour nous un 
sujet de terreur capable de nous faire négliger le 
moindre intérêt. Eh bien ! puisque tu as alors gardé le 
silence, dis-nous maintenant, du moins, ce qu'il nous 
fallait faire dans ces conjonctures. Licencier les légions 
sans leur donner de chef? N'auraient-elles pas alors 
rempli de mille maux et la Macédoine et l'Italie? Les 
confier à un autre ? Qui trouver de plus nécessaire et de 
plus convenable qu'Antoine, que le consul, que celui 
qui avait l'administration générale de la ville, qui avait 
si bien garanti la concorde; que celui qui avait donné 
tant de preuves de dévouement au bien commun ? 
Quelqu'un des meurtriers? Il n'y avait pas, même sans 
cela, sûreté pour eux à rester dans la ville. Quelqu'un de 
l'opinion opposée ? Ils étaient suspects à tous. Qui 
surpassait Antoine en considération? Quel autre 
remportait sur lui en expérience? Mais ton indignation 
vient de ce que nous ne t'avons pas préféré. Quelle 
charge avais-tu? Que n'eusses-tu pas fait, si tu avais eu 
des armes et des soldats à ta disposition, lorsque, dans 
ton consulat, tu as excité des troubles si nombreux et si 
grands avec ces antithèses auxquelles tu t'étudies, et 
qui, alors, étaient ta seule ressource ? 
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