HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLV

Chapitre 10-11

  Chapitre 10-11

[45,10] ἐκεῖνοι μὲν δὴ ταῦτ´ ἔπραττον, διηγήσομαι δὲ καὶ τὰ κατὰ τὸν Σέξτον γενόμενα. ὡς γὰρ τότε ἀπὸ τῆς Κορδούβης ἔφυγε, τὸ μὲν πρῶτον ἐς Λακητανίαν ἐλθὼν ἐνταῦθα ἐκρύφθη· ἐπεδιώχθη μὲν γάρ, διέλαθε δὲ εὐνοϊκῶς τῶν ἐπιχωρίων οἱ διὰ τὴν τοῦ πατρὸς μνήμην ἐχόντων· ἔπειτα δὲ ἐπειδὴ τε Καῖσαρ ἐς τὴν Ἰταλίαν ἀπῆρε καὶ ἐν τῇ Βαιτικῇ στράτευμα οὐ πολὺ ὑπελείφθη, συνέστησαν πρὸς αὐτὸν καὶ ἐκεῖνοι καὶ οἱ ἐκ τῆς μάχης διασωθέντες, καὶ οὕτω μετ´ αὐτῶν ἔς τε τὴν Βαιτικήν, ὡς καὶ ἐπιτηδειοτέραν ἐμπολεμῆσαι οὖσαν, αὖθις ἀφίκετο, κἀνταῦθα καὶ στρατιώτας καὶ πόλεις, ἄλλως τε καὶ ἐπειδὴ Καῖσαρ ἀπέθανε, τὰς μὲν ἑκούσας τὰς δὲ καὶ βίᾳ προσλαβών ( γὰρ ἄρχων αὐτῶν Γάιος Ἀσίνιος Πωλίων οὐδὲν ἰσχυρὸν εἶχεν) ὥρμησε μὲν ἐπὶ τὴν Καρχηδόνα τὴν Ἰβηρικήν, ἐπιθεμένου δὲ ἐν τούτῳ τοῦ Πωλίωνος τῇ ἀπουσίᾳ αὐτοῦ καὶ κακώσαντός τινα ἐπανῆλθε χειρὶ πολλῇ, καὶ συμβαλὼν αὐτόν τε ἐτρέψατο, καὶ τοὺς λοιποὺς ἰσχυρῶς ἀγωνιζομένους ἔπειτ´ ἐκ συντυχίας τοιᾶσδε ἐξέπληξε καὶ ἐνίκησεν. ἐπειδὴ γὰρ ἐκεῖνος μὲν τὴν χλαμύδα τὴν στρατηγικὴν ἀπέρριψεν ὥστε ῥᾷον τῇ φυγῇ λαθεῖν, ἕτερος δέ τις ὁμώνυμός τε αὐτῷ καὶ ἐπιφανὴς ἱππεὺς ἔπεσε, καὶ μὲν ἔκειτο δὲ ἑαλώκει, τὸ μὲν ἀκούσαντες οἱ στρατιῶται τὸ δὲ ἰδόντες ἠπατήθησαν ὡς καὶ τοῦ στρατηγοῦ σφων ἀπολωλότος καὶ ἐνέδοσαν. καὶ οὕτως Σέξτος νικήσας πάντα ὀλίγου τὰ ταύτῃ κατέσχε. δυνατοῦ δὲ ἤδη αὐτοῦ ὄντος Λέπιδος τῆς τε ὁμόρου Ἰβηρίας ἄρξων ἀφίκετο, καὶ ἔπεισεν αὐτὸν ἐς ὁμολογίαν ἐλθεῖν ἐπὶ τῷ τὰ πατρῷα κομίσασθαι. καὶ οὕτω καὶ Ἀντώνιος διά τε τὴν τοῦ Λεπίδου φιλίαν καὶ διὰ τὴν τοῦ Καίσαρος ἔχθραν ψηφισθῆναι ἐποίησεν. καὶ μὲν οὕτω τε καὶ ἐπὶ τούτοις ἐκ τῆς Ἰβηρίας ἀπηλλάγη· [45,10] Je vais maintenant rapporter les événements relatifs à Sextus. Aussitôt qu'il se fut échappé de Cordoue, il gagna d'abord la Lacétanie, où il se tint caché; car on l'y poursuivit, mais les dispositions bienveillantes qu'avaient pour lui les habitants, en mémoire de son père, lui permirent de se dérober à toutes les recherches. Puis, quand César fut repassé en Italie ne laissant dans la Bétique qu'une armée peu considérable, les indigènes et les soldats qui avaient survécu à la bataille se groupèrent autour de Sextus. Ce fut ainsi et à la tête de cette armée qu'il passa de nouveau dans la Bétique comme étant un pays plus favorable à la guerre. Là, s'étant, surtout après la mort de César, rendu maître de soldats et de villes les unes par soumission volontaire, les autres par contrainte (C. Asinius Pollion, gouverneur de la province, n'était nullement en force), il marcha sur la Carthage d'Espagne; pendant ce temps, Pollion ayant profité de son absence pour faire quelques ravages, Sextus revint avec des troupes nombreuses, et, lui avant livré bataille, le mit en fuite; le reste, quoique soutenant vigoureusement la lutte, fut par l'heureux hasard que voici frappé de terreur et vaincu. Pollion avait jeté son manteau de général, afin de demeurer plus facilement inconnu dans sa fuite; un autre, nommé Pollion comme lui, et qui servait avec distinction dans la cavalerie, était tombé; d'un côté, le cavalier restait par terre, tandis que, de l'autre, le manteau avait été pris : les soldats, à cette nouvelle et à cette vue, crurent par erreur que leur général avait péri, et ils reculèrent. Sextus, maître ainsi de la victoire, s'empara de presque toute la contrée. Il était déjà puissant, lorsque Lépidus arriva pour prendre le gouvernement de la partie de l'Espagne qui était limitrophe, et lui persuada de consentir à un accord par lequel les biens paternels lui seraient rendus. Antoine, par amitié pour Lépidus, en haine de César, fit rendre le décret. C'est ainsi et à ces conditions que Sextus quitta l'Espagne.
[45,11] Καῖσαρ δὲ καὶ Ἀντώνιος πάντα μὲν ἐπ´ ἀλλήλοις ἔπραττον, οὐ μέντοι καὶ φανερῶς πω συνερρώγεσαν, ἀλλὰ καίπερ τῷ ἔργῳ ἐκπεπολεμωμένοι, τῇ γοῦν δοκήσει ἐπεκρύπτοντο. κἀκ τούτου καὶ τἆλλα τὰ ἐν τῇ πόλει πάντα ἔν τε ἀκρισίᾳ πολλῇ ἦν καὶ συνεκέχυτο. εἰρήνουν ἔτι καὶ ἐπολέμουν ἤδη· τό τε τῆς ἐλευθερίας σχῆμα ἐφαντάζετο καὶ τὰ τῆς δυναστείας ἔργα ἐγίγνετο. καὶ ἐν μὲν τῷ ἐμφανεῖ Ἀντώνιος, ἅτε καὶ ὑπατεύων, ἐπλεονέκτει, δὲ δὴ σπουδὴ τῶν ἀνθρώπων ἐς τὸν Καίσαρα ἐποίει, τὸ μὲν διὰ τὸν πατέρα αὐτοῦ, τὸ δὲ καὶ διὰ τὰς ἐλπίδας ὧν ὑπισχνεῖτο, μέγιστον δὲ ὅτι τῷ τε Ἀντωνίῳ πολὺ δυναμένῳ ἤχθοντο καὶ τῷ Καίσαρι μηδέπω ἰσχύοντι συνῄροντο. ἐφίλουν μὲν γὰρ οὐδέτερον, νέων δὲ δὴ ἀεὶ πραγμάτων ἐπιθυμοῦντες, καὶ τὸ μὲν κρεῖττον ἀεὶ πᾶν καθαιρεῖν τῷ δὲ πιεζομένῳ βοηθεῖν πεφυκότες, ἀπεχρῶντο αὐτοῖς πρὸς τὰ σφέτερα ἐπιθυμήματα. ταπεινώσαντες οὖν τότε διὰ τοῦ Καίσαρος τὸν Ἀντώνιον, ἔπειτα κἀκεῖνον καταλῦσαι ἐπεχείρησαν. τοῖς γάρ τι ἀεὶ δυναμένοις βαρυνόμενοι τούς τε ἀσθενεστέρους προσελάμβανον καὶ διὰ τούτων αὐτοὺς καθῄρουν· ἔπειτα καὶ ἐκείνοις ἠλλοτριοῦντο. κἀκ τούτου ἀντικαθιστάντες σφᾶς ἐς τὸ ἐπίφθονον τοὺς αὐτοὺς καὶ ἐφίλουν καὶ ἐμίσουν, καὶ ηὖξον καὶ ἐταπείνουν. [45,11] César et Antoine se contrecarraient l'un l'autre en toutes choses, sans cependant avoir encore rompu ouvertement; quoique réellement en état de guerre, ils sauvaient du moins les apparences. Aussi, dans Rome, tout était-il plein de désordre et de confusion. Ils étaient encore en paix, et déjà ils faisaient la guerre ; on voyait bien un fantôme de liberté, mais les actes étaient ceux du despotisme. En apparence Antoine, en sa qualité de consul, avait l'avantage, mais l'affection générale penchait vers César tant à cause de son père que par espoir en ses promesses, d'autant plus que le peuple était fatigué de la grande puissance d'Antoine et favorisait César, qui était encore sans force. Il n'aimait aucun d'eux; mais, toujours désireux de nouveautés, et naturellement porté à renverser tout ce qui domine et à soutenir l'opprimé, il abusait des deux rivaux pour satisfaire ses désirs. Ainsi, après avoir alors abaissé Antoine par le moyen de César, il essaya ensuite d'abattre ce dernier à son tour. Sans cesse mécontent de ceux qui exerçaient le pouvoir, il prenait les faibles sous sa protection et, par eux, renversait les dominateurs; puis, il se détachait d'eux également. De cette manière, les mettant tour à tour dans une position qui leur attirait l'envie, on le voyait aimer et haïr les mêmes hommes, les élever et les abaisser.


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Dernière mise à jour : 15/06/2006