|
[45,34] ὥστε εἰ καὶ τότε αὐτοῦ ἐφείσασθε, ἀλλὰ νῦν γε καὶ δι´ ἐκεῖνα αὐτὸν
μισήσατε· μηδ´ ἐθελήσητε μαθεῖν τί κατορθώσας ὅσα βούλεται δράσει,
ἀλλ´ ἐκ τῶν ἤδη προτετολμημένων αὐτῷ τὸ μηδὲν ἔτι δεινὸν παθεῖν προνοήσατε.
καὶ γάρ τοι τί καὶ φήσειεν ἄν τις; ὀρθῶς τότε τὸν Καίσαρα ποιῆσαι
μὴ προσδεξάμενον μήτε τὸ ὄνομα τοῦ βασιλέως μήτε τὸ διάδημα;
οὐκοῦν οὗτος κακῶς ταῦτα αὐτῷ προύτεινεν ἃ μηδὲ ἐκεῖνον
ἤρεσεν. ἀλλ´ ἁμαρτεῖν ὅτι καὶ τὴν ἀρχὴν τοιοῦτό τι ἀκούσας καὶ
ἰδὼν ἠνέσχετο; οὐκοῦν εἴπερ ἐκεῖνος εἰκότως ἐπὶ τούτοις τέθνηκε,
πῶς οὐ καὶ οὗτος, ὁμολογῶν τρόπον τινὰ τυραννῆσαι ἐπιθυμεῖν,
δικαιότατός ἐστιν ἀπολέσθαι; ὅτι γὰρ ταῦθ´ οὕτως ἔχει, δῆλον μέν
ἐστι καὶ ἐκ τούτων ὧν προείρηκα, φανερώτατα δὲ ἐξ αὐτῶν ὧν
μετὰ ταῦτ´ ἔπραξεν ἐλέγχεται. τίνος μὲν γὰρ ἄλλου ἕνεκα, ἐξὸν
αὐτῷ τὴν ἡσυχίαν ἀσφαλῶς ἄγειν, ταράττειν τὰ πράγματα καὶ
πολυπραγμονεῖν ἐπικεχείρηκε; τίνος δέ, παρὸν αὐτῷ ἀκινδύνως οἴκοι
μένειν, στρατεύεσθαι καὶ πολεμεῖν ἐπανῄρηται; διὰ τί, πολλῶν μηδὲ
ἐς τὰς ἐπιβαλούσας αὐτοῖς ἀρχὰς βουληθέντων ἐξελθεῖν, οὗτος οὐχ
ὅτι τῆς Γαλατίας οὐδὲν αὐτῷ προσηκούσης ἀντιποιεῖται, ἀλλὰ καὶ
ἄκουσαν αὐτὴν βιάζεται; διὰ τί, τοῦ Βρούτου τοῦ Δεκίμου καὶ
ἑαυτὸν καὶ τοὺς στρατιώτας καὶ τὰς πόλεις ἡμῖν παραδιδόντος,
οὗτος οὐχ ὅπως οὐκ ἐμιμήσατο αὐτόν, ἀλλὰ καὶ πολιορκεῖ κατακλείσας;
οὐκ ἔστιν ὅπως οὐκ ἐπ´ ἄλλο τι καὶ ἐφ´ ἡμᾶς κἀκεῖνα
καὶ τἆλλα πάντα παρασκευάζεται.
| [45,34] « Si donc vous l'avez épargné alors, maintenant
« du moins haïssez-le à cause de ces menées et gardez-vous
de le laisser vous apprendre ce qu'il fera, s'il réussit
dans ses desseins; que les excès où s'est déjà portée
son audace vous fassent adopter les mesures nécessaires
pour ne plus désormais avoir rien à en souffrir. Dira-t-on
que César eut alors la sagesse de n'accepter ni le
nom de roi ni le diadème? Mais cet homme n'en fut
pas moins coupable pour avoir offert à César ce qu'il
n'approuvait pas. D'ailleurs César fit une faute dans le
principe en supportant de voir et d'entendre pareille
chose ? Si donc cela fut un motif suffisant pour donner
la mort à César, cet homme aussi, qui avoue en
quelque sorte qu'il a désiré la tyrannie, comment ne
serait-il pas juste de le faire périr ? Car que tel ait été
son dessein, c'est ce qui résulte évidemment de ce que
j'ai dit, ce que démontre avec la dernière évidence sa
conduite ultérieure. Pour quel autre motif, en effet,
lorsqu'il lui était loisible de jouir en sûreté du repos,
a-t-il entrepris de mettre le trouble dans l'Etat et de
faire le brouillon? Pour quel motif, lorsqu'il pouvait
rester chez lui à l'abri du danger, a-t-il mieux aimé
se mettre à la tête d'une armée et faire la guerre?
Pourquoi, lorsque plusieurs ont refusé de se rendre
dans les gouvernements qui leur étaient assignés, s'arroge-t-il
la Gaule, sur laquelle il n'a aucun droit, et lui
fait-il violence ? Pourquoi, lorsque Décimus Brutus
nous livre sa personne, ses soldats et ses villes, Antome,
loin d'imiter cet exemple, le tient-il assiégé ?
Non, il n'est pas possible qu'il ait d'autre but que de
se préparer contre nous ces ressources et toutes les autres.
| [45,35] ταῦτ´ οὖν ὁρῶντες μέλλομεν καὶ μαλακιζόμεθα, καὶ τηλικοῦτον
ἐφ´ ἡμᾶς αὐτοὺς τύραννον ἀσκοῦμεν; καὶ πῶς οὐκ αἰσχρὸν
τοὺς μὲν προγόνους ἡμῶν ἐν δουλείᾳ τραφέντας ἐπιθυμῆσαι ἐλευθερίας,
ἡμᾶς δὲ ἐν αὐτονομίᾳ πολιτευθέντας ἐθελοδουλῆσαι, καὶ τῆς
μὲν μοναρχίας τῆς τοῦ Καίσαρος ἡδέως, καίπερ πολλὰ ὑπ´ αὐτοῦ
καὶ ἀγαθὰ προπαθόντας, ἀπαλλαγῆναι, τοῦτον δὲ δεσπότην αὐθαίρετον
ἀνθελέσθαι, ὃς τοσοῦτον ἐκείνου χείρων ἐστὶν ὅσον ὁ μὲν
ἐν τοῖς πολέμοις κρατήσας πολλῶν ἐφείσατο, οὗτος δέ, πρὶν καὶ
δυνηθῆναί τι, τριακοσίους στρατιώτας, καὶ ἐν αὐτοῖς καὶ ἑκατοντάρχους
τινάς, μηδὲν ἀδικήσαντας, οἴκοι παρ´ ἑαυτῷ, παρούσης
τῆς γυναικὸς καὶ βλεπούσης, ἐφόνευσεν, ὥστε καὶ τοῦ αἵματος αὐτὴν
ἀναπλῆσαι. καίτοι τὸν οὕτως ὠμῶς ἐκείνοις, ὅτε καὶ θεραπεύειν
αὐτοὺς ὤφειλε, χρησάμενον τί οὐκ οἴεσθε τῶν δεινοτάτων
πάντας ὑμᾶς, ἂν καὶ νικήσῃ, ποιήσειν; καὶ τὸν ἀσελγῶς οὕτω μέχρι
νῦν βεβιωκότα πῶς οὐκ ἐπὶ πᾶν ὕβρεως, ἂν καὶ τὴν ἐκ τῶν ὅπλων
ἐξουσίαν προσλάβῃ, χωρήσειν νομίζετε;
| [45,35] Et c'est quand nous avons tout cela sous les
veux, que nous agissons avec hésitation et mollesse, que
nous armons contre nous un tel tyran ? Comment ne serait-ce
pas une honte pour nous si, quand nos ancêtres,
nourris dans l'esclavage, ont aspiré à 1a liberté, nous
nous rendions, nous habitués à un gouvernement libre,
volontairement esclaves ? si, après nous être réjouis
d'être affranchis de la domination de César, malgré de
nombreux bienfaits dont nous lui étions redevables,
nous allions de notre plein gré choisir pour maître un
homme tellement inférieur à César; car celui-ci, après
la victoire, a épargné un grand nombre de ses ennemis,
tandis que l'autre, avant même qu'il eut le pouvoir,
trois cents soldats, et parmi eux des centurions,
ont été, chez lui, dans sa maison, massacrés en présence
et sous les yeux de sa femme qui fut couverte de leur
sang? Eh bien! cet homme, qui s'est conduit à leur
égard d'une manière si cruelle lorsqu'il devait chercher
à se les attacher, quelles ne se'ront pas, à l'égard
de nous tous les extrémités auxquelles il se portera s'il
est vainqueur? Celui qui jusqu'ici a mené une vie si dissolue,
ne pensez-vous pas qu'il ira aux dernières limites,
quand il aura en main la puissance des armes ?
| | |