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[44,8] ἐπειδὴ γὰρ ἐν μιᾷ ποτε ἡμέρᾳ τά τε πλείω καὶ τὰ μείζω σφῶν
ψηφισάμενοι (πλὴν γὰρ τοῦ Κασσίου καί τινων ἄλλων, οἳ περιβόητοι ἐπὶ
τούτῳ ἐγένοντο, οὐ μέντοι καὶ ἔπαθόν τι, ἐξ οὗπερ καὶ τὰ μάλιστα ἡ ἐπιείκεια
αὐτοῦ διεφάνη, τοῖς γε ἄλλοις ὁμοθυμαδὸν ἐγνώσθη) προσῆλθον αὐτῷ
ἐν τῷ τοῦ Ἀφροδισίου προνάῳ καθημένῳ ὡς καὶ πάντες ἅμα τὰ
δεδογμένα σφίσιν ἀπαγγελοῦντες (ἀπόντος γὰρ αὐτοῦ τὰ τοιαῦτα,
τοῦ μὴ δοκεῖν ἀναγκαστοὶ ἀλλ´ ἐθελονταὶ αὐτὰ ποιεῖν, ἐχρημάτιζον),
καθήμενός σφας, εἴτ´ οὖν θεοβλαβείᾳ τινὶ εἴτε καὶ περιχαρείᾳ,
προσεδέξατο, καὶ ὀργὴν ἐκ τούτου πᾶσιν, οὐχ ὅτι τοῖς
βουλευταῖς ἀλλὰ καὶ τοῖς ἄλλοις, τοσαύτην ἐνέβαλεν ὥστε ἐν τοῖς
μάλιστα πρόφασιν τῆς ἐπιβουλῆς τοῖς ἀποκτείνασιν αὐτὸν παρασχεῖν.
ἔλεγον μὲν γὰρ ἀπολογούμενοί τινες ὑπὲρ αὐτοῦ μετὰ ταῦτα
ὅτι τῆς τε κοιλίας ἀκρατὴς ὑπὸ διαρροίας ἐγεγόνει, καὶ διὰ τοῦτο,
ἵνα μὴ ἐξιδίσῃ, κατέμεινεν· οὐ μέντοι καὶ πείθειν τοὺς πολλοὺς
ἐδύναντο διὰ τὸ μετ´ οὐ πολὺ ἐξεγερθέντα αὐτὸν αὐτοποδίᾳ οἴκαδε
κομισθῆναι, ἀλλ´ ὑπετόπουν τε αὐτὸν ὑπεραυχεῖν, καὶ δὴ
ἐμίσουν ὡς ὑπερήφανον ὃν αὐτοὶ ταῖς ὑπερβολαῖς τῶν τιμῶν ὑπέρφρονα
ἐπεποιήκεσαν. τούτου δὲ δὴ τοιούτου γενομένου προσεπηύξησε
τὴν ὑποψίαν ὅτι καὶ δικτάτωρ διὰ βίου μετὰ ταῦτα ἀποδειχθεὶς ἠνέσχετο.
| [44,8] Les plus nombreux et les plus importants de ces
décrets avaient été rendus le même jour (ces décisions
avaient été prises à l'unanimité des voix, moins celle de
Cassius et de quelques autres, circonstance qui fit beaucoup
de bruit autour d'eux, sans cependant leur attirer
aucun mal, et ne montra que mieux la douceur de César) ;
les sénateurs étant venus en corps le trouver dans
le vestibule du temple de Vénus, où il était assis, pour
lui faire part des décrets rendus par eux (ces sortes de
délibérations avaient lieu en son absence, afin de ne point
paraître le résultat d'une violence, mais celui de leur
libre volonté), César, soit aveuglement causé par les
dieux, soit excès de joie, les reçut assis, et excita par là
l'indignation générale, non seulement des sénateurs,
mais aussi de tous les autres citoyens, au point de fournir
à ses assassins un des prétextes les plus spécieux pour
leur conspiration. Quelques-uns, dans la suite, pour le
jùstifier, dirent qu'une diarrhée lui avait occasionné une
incontinence de ventre, et que ce fut pour cela que,
crainte d'accident, il resta assis. Ils ne purent cependant
le persuader au plus grand nombre, parce que César,
s'étant levé peu après, revint à pied chez lui; loin
de là, ils soupçonnèrent d'un orgueil excessif et haïrent
comme fier à l'excès l'homme dont eux-mêmes, par des
honneurs sans mesure, avaient excité l'arrogance. Après
cet incident, César accrut encore les soupçons en se laissant
créer dictateur à vie.
| [44,9] ἐνταῦθα οὖν αὐτοῦ ὄντος οὐδὲν ἔτι ἐνδοιαστῶς οἱ ἐπιβουλεύοντές
οἱ ἔπραττον, ἀλλ´ ὅπως δὴ καὶ τοῖς πάνυ φίλοις ἐν μίσει γένηται,
ἄλλα τε ἐπὶ διαβολῇ αὐτοῦ ἐποίουν καὶ τέλος βασιλέα αὐτὸν
προσηγόρευον, καὶ πολὺ τοῦτο τοὔνομα καὶ κατὰ σφᾶς διεθρύλουν.
ἐπειδή τε ἐξίστατο μὲν αὐτὸ καὶ ἐπετίμα πῃ τοῖς οὕτως
αὐτὸν ἐπικαλοῦσιν, οὐ μέντοι καὶ ἔπραξέ τι δι´ οὗ ἂν ἄχθεσθαι τῷ
προσρήματι ὡς ἀληθῶς ἐπιστεύθη, τὴν εἰκόνα αὐτοῦ τὴν ἐπὶ τοῦ
βήματος ἑστῶσαν διαδήματι λάθρᾳ ἀνέδησαν. καὶ αὐτὸ Γαΐου τε
Ἐπιδίου Μαρύλλου καὶ Λουκίου Καισητίου Φλάουου δημάρχων
καθελόντων ἰσχυρῶς ἐχαλέπηνε, καίτοι μήτε τι ὑβριστικὸν αὐτῶν
εἰπόντων, καὶ προσέτι καὶ ἐπαινεσάντων αὐτὸν ἐν τῷ πλήθει ὡς
μηδενὸς τοιούτου δεόμενον. καὶ τότε μὲν καίπερ ἀσχάλλων ἡσύχασεν·
| [44,9] César étant dans cette situation, ceux qui conspiraient
contre lui n'hésitèrent plus. Afin de le rendre
odieux à ses plus grands amis, entre autres moyens employés
pour le décrier, ils finirent par le saluer du titre
de roi et par le nommer fréquemment ainsi dans leurs
discours. César ayant refusé ce titre et adressé quelques
reproches à ceux qui le lui donnaient, sans faire rien cependant
qui donnât véritablement lieu de croire qu'il lui
était odieux, ils ceignirent secrètement d'un diadème une
de ses statues placée sur la tribune aux harangues. Les
tribuns C. Épidius Marullus et L. Cæsétius Flavius ayant
enlevé ce diadème, il en fut vivement affligé, quoique,
loin de rien dire d'injurieux pour lui, ils l'eussent, au
contraire, loué devant le peuple de n'avoir besoin d'aucune
distinction de cette sorte. Pour le moment, malgré
son chagrin, il sut se contenir.
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