HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLIV

Chapitre 50-51

  Chapitre 50-51

[44,50] τοιαῦτα τοῦ Ἀντωνίου λέγοντος δῆμος τὰ μὲν πρῶτα ἠρεθίζετο, ἔπειτα δὲ ὠργίζετο, καὶ τέλος οὕτως ἐφλέγμηνεν ὥστε τούς τε φονέας αὐτοῦ ζητεῖν καὶ τοῖς ἄλλοις βουλευταῖς ἐγκαλεῖν, ὅτι οἱ μὲν ἀπέκτειναν οἱ δὲ ἐπεῖδον ἀποθνήσκοντα ἄνδρα ὑπὲρ οὗ δημοσίᾳ κατ´ ἔτος εὔχεσθαι ἐψηφίσαντο, καὶ οὗ τήν τε ὑγίειαν τήν τε τύχην ὤμνυσαν, καὶ ὃν ἐξ ἴσου τοῖς δημάρχοις ἄσυλον ἐπεποιήκεσαν. κἀκ τούτου τό τε σῶμα αὐτοῦ ἁρπάσαντες οἱ μὲν ἐς τὸ οἴκημα ἐν ἀπέσφακτο, οἱ δὲ ἐς τὸ Καπιτώλιον κομίσαι τε ἐβούλοντο καὶ ἐκεῖ καῦσαι, κωλυθέντες δὲ ὑπὸ τῶν στρατιωτῶν φόβῳ τοῦ μὴ καὶ τὸ θέατρον τούς τε ναοὺς συγκαταπρησθῆναι, αὐτοῦ ἐν τῇ ἀγορᾷ, ὥσπερ εἶχον, ἐπὶ πυρὰν ἐπέθηκαν. πολλὰ δ´ ἂν καὶ ὣς τῶν πέριξ οἰκοδομημάτων ἐφθάρη, εἰ μὴ οἵ τε στρατιῶται ἐμποδὼν ἐγένοντο καί τινας τῶν θρασυτέρων οἱ ὕπατοι κατὰ τῶν τοῦ Καπιτωλίου πετρῶν ἔωσαν. οὐ μέντοι καὶ ἐπαύσαντο διὰ τοῦτο οἱ λοιποὶ ταραττόμενοι, ἀλλ´ ἐπί τε τὰς οἰκίας τῶν σφαγέων ὥρμησαν, καὶ ἄλλους τε ἐν τούτῳ καὶ Ἔλουιον Κίνναν δημαρχοῦντα μάτην ἀπέκτειναν· οὐ γὰρ ὅπως ἐπεβούλευσε τῷ Καίσαρι, ἀλλὰ καὶ ἐν τοῖς μάλιστα αὐτὸν ἠγάπα. ἐπλανήθησαν δὲ ὅτι Κορνήλιος Κίννας στρατηγὸς συμμετέσχε τῆς ἐπιθέσεως. [44,50] A ce discours d'Antoine, le peuple s'émut d'abord, puis se courrouça et à la fin s'enflamma au point qu'il courut à la recherche des meurtriers et accabla de reproches les autres sénateurs pour avoir, ceux-ci assassiné, ceux-là laissé assassiner un homme pour lequel ils avaient décrété qu'on ferait chaque année des voeux publics, par la Santé et la Fortune duquel ils avaient juré, et qu'ils avaient rendu inviolable à l'égal des tribuns. Ensuite de cela, enlevant le cadavre, ils voulaient le porter, les uns dans l'édifice où il avait été assassiné, les autres dans le Capitole, et l'y brûler; mais les soldats s'y étant opposés par crainte que le théâtre et les temples ne fussent en même temps dévorés par les flammes, ils le mirent à l'instant sur un bûcher au milieu du Forum. Cependant plusieurs des édifices environnants auraient été brûlés, si les soldats n'avaient empêché l'exécution de ce dessein et si les consuls n'avaient précipité des rochers du Capitole quelques-uns des plus mutins. Néanmoins les désordres ne s'arrêtèrent pas pour cela ; la multitude courut à la demeure des assassins, et, parmi d'autres qu'elle rencontra sur son chemin, massacra gratuitement Helvius Cinna, tribun du peuple. Cinna, en effet, non seulement n'avait pas conspiré contre César, mais encore il était un de ceux qui l'aimaient le plus. L'erreur vint de ce que le préteur Cornélius Cinna avait pris part à l'attaque.
[44,51] καὶ μετὰ τοῦτο ἀπειπόντων τῶν ὑπάτων μηδένα ἔξω τῶν στρατιωτῶν ἔνοπλον εἶναι, τῶν μὲν φόνων ἀπέσχοντο, βωμὸν δέ τινα ἐν τῷ τῆς πυρᾶς χωρίῳ ἱδρυσάμενοι (τὰ γὰρ ὀστᾶ αὐτοῦ οἱ ἐξελεύθεροι προανείλοντο καὶ ἐς τὸ πατρῷον μνημεῖον κατέθεντο) θύειν τε ἐπ´ αὐτῷ καὶ κατάρχεσθαι τῷ Καίσαρι ὡς καὶ θεῷ ἐπεχείρουν. οἱ οὖν ὕπατοι ἐκεῖνόν τε ἀνέτρεψαν, καί τινας ἀγανακτήσαντας ἐπὶ τούτῳ ἐκόλασαν, καὶ νόμον ἐξέθηκαν μηδένα αὖθις δικτάτορα γενέσθαι, ἀράς τε ποιησάμενοι καὶ θάνατον προειπόντες ἄν τέ τις ἐσηγήσηται τοῦτο ἄν θ´ ὑποστῇ, καὶ προσέτι καὶ χρήματα αὐτοῖς ἄντικρυς ἐπικηρύξαντες. ταῦτα μὲν ἐς τὸ ἔπειτα προείδοντο, ὥσπερ ἐν τοῖς ὀνόμασι τῆς τῶν ἔργων δεινότητος οὔσης, ἀλλ´ οὐκ ἐκ τῶν ὅπλων καὶ ἐκ τῶν ἑκάστου τρόπων καὶ γιγνομένων αὐτῶν καὶ τὰς τῆς ἐξουσίας, ἐν ποτ´ ἂν τύχῃ δρώμενα, προσρήσεις διαβαλλόντων· ἐν δὲ τῷ τότε παρόντι τούς τε κληρούχους τοὺς ὑπὸ τοῦ Καίσαρος προκεχειρισμένους ἐς τὰς ἀποικίας εὐθύς, μὴ καὶ νεοχμώσωσί τι, ἔστειλαν, καὶ τῶν σφαγέων τοὺς μὲν ἄρξαι τινῶν εἰληχότας ἐς τὰ ἔθνη, τοὺς δὲ λοιποὺς ἄλλον ἄλλοσε ἐπὶ προφάσει τινὶ ἐξέπεμψαν· καὶ αὐτοὺς ὡς καὶ εὐεργέτας σφῶν πολλοὶ ἐτίμησαν. [44,51] Après cela, les consuls ayant défendu que personne, excepté les soldats, ne portât des armes, les meurtres cessèrent; mais on éleva un autel sur l'emplacement du bûcher (les os avaient été enlevés par les affranchis de César et déposés dans le monument de ses pères), avec l'intention d'y offrir des sacrifices et d'immoler des victimes à César comme à un dieu. Mais les consuls renversèrent l'autel et livrèrent au supplice quelques-uns qui se révoltaient contre cet acte; ils rendirent une loi pour abolir la dictature, ajoutant des imprécations et prononcant peine de mort contre quiconque ferait soit une proposition soit une tentative à ce sujet, et, de plus, mettant publiquement sa tête à prix. Ils prenaient ces précautions pour l'avenir, comme si le crime tenait à des mots et non aux armes, aux intentions de chacun, aux circonstances mêmes qui rendent odieux le titre attribué au pouvoir sous lequel les actes se trouvent être commis. D'abord ils envoyèrent sans retard dans les colonies ceux à qui César avait assigné des terres, de peur qu'ils n'excitassent quelque nouveau soulèvement, firent partir dans leurs gouvernements ceux des meurtriers qui avaient été désignés par le sort pour l'administration des provinces, et le reste un ici, un autre là sous divers prétextes. Plusieurs néanmoins les honorèrent comme des bienfaiteurs.


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Dernière mise à jour : 8/06/2006