|
[44,48] καὶ γάρ τοι διά τε ταῦτα καὶ διὰ τἆλλα ὅσα ἐνομοθέτησε καὶ
ἐπηνώρθωσε, μεγάλα μὲν αὐτὰ καθ´ ἑαυτὰ ὄντα, παρὰ μικρὸν δ´
ἂν πρὸς ἐκεῖνα νομισθέντα, ἃ οὐ χρὴ ἀκριβῶς ἐπεξιέναι, καὶ ἐφιλήσατε
αὐτὸν ὡς πατέρα καὶ ἠγαπήσατε ὡς εὐεργέτην, τιμαῖς τε
οἵαις οὐδένα ἄλλον ἠγήλατε, καὶ προστάτην διατελῆ τῆς τε πόλεως
καὶ τῆς ἀρχῆς ἁπάσης ἔχειν ἐπεθυμήσατε, μηδὲν περὶ τῶν ὀνομάτων
διενεχθέντες, ἀλλὰ καὶ πάντα αὐτῷ ὡς καὶ ἐλάττονα αὐτοῦ
προσθέντες, ἵν´ ὅσον καθ´ ἕκαστον αὐτῶν ἐκ τοῦ νομιζομένου πρὸς
τὸ τελειότατον καὶ τῆς τιμῆς καὶ τῆς ἐξουσίας ἐνέδει, τοῦτο ἐκ τῆς
παρὰ τῶν ἄλλων συντελείας ἀνταναπληρωθῇ. διὰ γὰρ τοῦτο ἀρχιερεὺς
μὲν πρὸς τοὺς θεούς, ὕπατος δὲ πρὸς ἡμᾶς, αὐτοκράτωρ
δὲ πρὸς τοὺς στρατιώτας, δικτάτωρ δὲ πρὸς τοὺς πολεμίους ἀπεδείχθη.
καὶ τί ταῦτ´ ἐξαριθμοῦμαι, ὁπότε καὶ πατέρα αὐτὸν ἑνὶ λόγῳ τῆς πατρίδος
ἐπεκαλέσατε; ἵνα μὴ τὰς ἄλλας αὐτοῦ προσηγορίας καταλέγω.
| [44,48] Ce sont donc ces actions et aussi ses autres
lois et ses autres réformes, importantes si on les
considère en elles-mêmes, mais de peu de prix si
on les compare à ce que j'ai rapporté, et qu'il
n'est pas nécessaire d'ailleurs de rappeler en détail,
qui vous l'ont fait chérir comme un père, aimer
comme un bienfaiteur, combler d'honneurs comme
personne autre n'en fut comblé, qui vous ont inspiré
le désir de lui conférer pour toujours le gouvernement
de Rome et de tout l'empire, sans disputer sur
les titres, les lui attribuant tous à la fois comme
inférieurs à son mérite, afin que ce qui, d'après nos
institutions, manquait à chacun d'eux isolément pour
marquer la perfection de l'honneur et de la puissance
se complétât par la réunion de tous les autres. C'est
pour cela qu'il fut créé grand pontife en vue des dieux,
consul en vue de nous, imperator en vue des soldats,
dictateur en vue des ennemis. Mais à quoi bon cette
énumération, quand, pour tout dire en un mot, vous
l'avez, afin de ne pas rapporter ses autres surnoms,
appelé "Père de la patrie".
| [44,49] ἀλλ´ οὗτος ὁ πατήρ, οὗτος ὁ ἀρχιερεὺς ὁ ἄσυλος ὁ ἥρως ὁ
θεὸς τέθνηκεν, οἴμοι, τέθνηκεν οὐ νόσῳ βιασθείς, οὐδὲ γήρᾳ μαρανθείς,
οὐδὲ ἔξω που ἐν πολέμῳ τινὶ τρωθείς, οὐδὲ ἐκ δαιμονίου
τινὸς αὐτομάτως ἁρπασθείς, ἀλλὰ ἐνταῦθα ἐντὸς τοῦ τείχους ἐπιβουλευθεὶς
ὁ καὶ ἐς Βρεττανίαν ἀσφαλῶς στρατεύσας, ἐν τῇ πόλει
ἐνεδρευθεὶς ὁ καὶ τὸ πωμήριον αὐτῆς ἐπαυξήσας, ἐν τῷ βουλευτηρίῳ
κατασφαγεὶς ὁ καὶ ἴδιον ἄλλο κατασκευάσας, ἄοπλος ὁ εὐπόλεμος,
γυμνὸς ὁ εἰρηνοποιός, πρὸς τοῖς δικαστηρίοις ὁ δικαστής, πρὸς ταῖς
ἀρχαῖς ὁ ἄρχων, ὑπὸ τῶν πολιτῶν ὃν μηδεὶς τῶν πολεμίων μηδ´
ἐς τὴν θάλασσαν ἐκπεσόντα ἀποκτεῖναι ἠδυνήθη, ὑπὸ τῶν ἑταίρων
ὁ πολλάκις αὐτοὺς ἐλεήσας. ποῦ δῆτά σοι, Καῖσαρ, ἡ φιλανθρωπία,
ποῦ δὲ ἡ ἀσυλία, ποῦ δὲ οἱ νόμοι; ἀλλὰ σὺ μέν, ὅπως μηδ´
ὑπὸ τῶν ἐχθρῶν τις φονεύηται, πολλὰ ἐνομοθέτησας, σὲ δὲ οὕτως
οἰκτρῶς ἀπέκτειναν οἱ φίλοι, καὶ νῦν ἔν τε τῇ ἀγορᾷ πρόκεισαι
ἐσφαγμένος, δι´ ἧς πολλάκις ἐπόμπευσας ἐστεφανωμένος, καὶ ἐπὶ
τοῦ βήματος ἔρριψαι κατατετρωμένος, ἀφ´ οὗ πολλάκις ἐδημηγόρησας.
οἴμοι πολιῶν ᾑματωμένων, ὢ στολῆς ἐσπαραγμένης, ἣν ἐπὶ
τούτῳ μόνον, ὡς ἔοικεν, ἔλαβες, ἵν´ ἐν ταύτῃ σφαγῇς."
| [44,49] Eh bien! ce père, ce grand pontife, ce citoyen
inviolable, ce héros, ce dieu, il est mort! Il est mort,
« ô douleur! non pas emporté par une maladie, non pas
flétri par la vieillesse, non pas frappé dans une guerre
au dehors, non pas fortuitement ravi par quelque
coup du ciel, mais ici, dans l'enceinte de nos murs,
trompé par la perfidie, lui qui avait en sûreté conduit
une expédition jusque dans la Bretagne ; victime d'embûches
dans la ville, lui qui en avait reculé le Pomoerium;
égorgé dans la curie, lui qui en avait bâti une
nouvelle en son nom; sans armes, lui guerrier illustre;
sans défense, lui pacificateur ; devant les lieux consacrés
aux jugements, lui juge ; sous les yeux des magistrats,
lui magistrat; sous les coups des citoyens,
lui qu'aucun ennemi ne put tuer, même lorsqu'il
tomba dans la mer; sous les coups de ses amis, lui qui
souvent leur avait pardonné.
A quoi t'a servi ta clémence, ô César? à quoi t'a servi ton inviolabilité?
A quoi t'ont servi les lois ? A ce que toi, qui avais porté
plusieurs lois pour empêcher que personne ne fùt mis
à mort par ses ennemis, tu fusses si cruellement assassiné
par tes amis; à ce que tu sois maintenant là,
étendu égorgé dans ce Forum que tu as souvent traversé
avec la couronne de triomphateur; à ce qu'on
t'ait jeté percé de blessures au pied de cette tribune
d'où tu as souvent harangué le peuple. O douleur!
ô cheveux blancs baignés de sang ! ô toge en lambeaux
que tu sembles n'avoir revêtue que pour être
égorgé dans ses plis! »
| | |