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[44,42] καὶ ὅσα μὲν παρὰ τὴν ἀρχὴν ἐν τῇ πόλει διῴκησεν,
ἦ μυρία ἂν εἴη λέγειν· ἀλλ´ ἐπειδὴ τάχιστα ἔκ τε ἐκείνης
ἐξῆλθε καὶ πρὸς τὸν Γαλατικὸν πόλεμον ἐστάλη, θεωρήσατε ὅσα
αὖ καὶ ἡλίκα ἐνταῦθα κατειργάσατο. τοῖς μὲν γὰρ συμμάχοις οὐχ
ὅπως βαρὺς ἐγένετο, ἀλλὰ καὶ προσεβοήθησεν, ἐπειδὴ μήτε τι αὐτοὺς
ὑπώπτευσε καὶ προσέτι καὶ ἀδικουμένους εἶδε· τοὺς δὲ δὴ
πολεμίους, οὐχ ὅτι τοὺς προσοικοῦντας αὐτοῖς ἀλλὰ καὶ τοὺς ἄλλους
πάντας τοὺς τὴν Γαλατίαν νέμοντας, κατεστρέψατο, καὶ τοῦτο
μὲν χώραν παμπληθῆ τοῦτο δὲ καὶ πόλεις ἀναριθμήτους, ὧν οὐδὲ
τὰ ὀνόματα πρότερον ᾔδειμεν, προσεκτήσατο. καὶ ταῦτα μέντοι
πάντα, μήτε δύναμιν ἀξιόχρεων μήτε χρήματα αὐτάρκη παρ´ ὑμῶν
λαβών, οὕτω μὲν ταχέως κατέπραξεν ὥστε καὶ πρὶν αἰσθέσθαι τινὰ
ὑμῶν ὅτι πολεμεῖ νενικηκέναι, οὕτω δὲ ἀσφαλῶς κατεστήσατο {καὶ}
ὥστε καὶ ἐπιβατὴν ἀπ´ αὐτῶν καὶ τὴν Κελτικὴν καὶ τὴν Βρεττανίαν
ποιῆσαι. καὶ νῦν δεδούλωται μὲν Γαλατία ἡ τούς τε Ἄμβρονας
καὶ τοὺς Κίμβρους ἐφ´ ἡμᾶς ἀποστείλασα, καὶ γεωργεῖται
πᾶσα ὥσπερ αὐτὴ ἡ Ἰταλία, πλεῖται δὲ οὐ Ῥοδανὸς ἔτι μόνος οὐδ´
Ἄραρις, ἀλλὰ καὶ Μόσας καὶ Λίγρος καὶ Ῥῆνος αὐτὸς καὶ ὠκεανὸς
αὐτός. ὧν γὰρ οὐδὲ τὰς ἐπικλήσεις ἀκούοντες ἐπιστεύομεν αὐτὰ
εἶναι, ταῦθ´ ἡμῖν προσκατείργασται, ἐμβατὰ μὲν τὰ πρὶν ἄγνωστα,
πλωτὰ δὲ τὰ πρὶν ἀδιερεύνητα ἀπό τε τῆς μεγαλοπρεπείας καὶ
ἀπὸ τῆς μεγαλογνωμοσύνης ποιήσας.
| [44,42] Ses actes, pendant l'exercice de cette magistrature
dans Rome, seraient nombreux à citer. Mais
comme, aussitôt après sa sortie de charge, il fut envoyé
à la guerre des Gaules, considérez plutôt le
nombre et la grandeur de ses exploits dans cette contrée.
Loin d'être à charge aux alliés, il les secourut;
car il n'avait contre eux aucun soupçon et il les voyait
injustement attaqués. Les ennemis, tant ceux qui habitaient
les pays voisins de nos alliés que tous ceux
qui peuplaient la Gaule, furent subjugués; ici un vaste
territoire, là des villes sans nombre dont nous ne connaissions
pas même les noms auparavant, furent ajoutés
à notre empire. Tous ces résultats, il les a obtenus
sans avoir reçu de nous ni une armée suffisante ni
des sommes assez grandes, avec une rapidité telle que
personne de nous n'a connu la guerre avant d'apprendre
la victoire; il a donné à son établissement
une solidité telle qu'il nous a ouvert ainsi le chemin
de la Germanie et de la Bretagne. Aujourd'hui
elle est enchaînée, cette Gaule qui lança contre nous
les Ambrons et les Cimbres; elle est cultivée dans
toute son étendue comme l'Italie elle-même ; ce n'est
plus le Rhône seulement qui est sillonné par nos vaisseaux,
ou l'Araris, c'est la Meuse, c'est la Loire, c'est
aussi le Rhin et même l'Océan. Des lieux dont la renommée
nous semblait fabuleuse, nous obéissent aujourd'hui ;
et c'est lui qui, par la grandeur de son
âme et de son courage, a rendu accessibles des contrées
auparavant inconnues, et navigables des eaux auparavant inexplorées.
| [44,43] καὶ εἴγε μὴ φθονήσαντες αὐτῷ τινες, μᾶλλον δὲ ὑμῖν, ἐστασιάκεσαν,
καὶ δεῦρο αὐτὸν πρὸ τοῦ προσήκοντος καιροῦ ἐπανελθεῖν ἠνάγκασαν, πάντως
ἂν καὶ τὴν Βρεττανίαν ὅλην μετὰ τῶν ἄλλων νήσων τῶν περικειμένων αὐτῇ
καὶ τὴν Κελτικὴν πᾶσαν μέχρι τοῦ ἀρκτικοῦ ὠκεανοῦ ἐκεχείρωτο,
ὥσθ´ ἡμᾶς ὅρους μὴ γῆν μηδ´ ἀνθρώπους τὸ λοιπόν, ἀλλὰ ἀέρα
καὶ τὴν ἔξω θάλασσαν ἔχειν. διὰ γὰρ ταῦτα καὶ ὑμεῖς, ὁρῶντες
τό τε μέγεθος τῆς διανοίας αὐτοῦ καὶ τὰ ἔργα καὶ τὴν τύχην, ἐπὶ
πλεῖστον ἄρξαι αὐτῷ προσετάξατε· ὅπερ, ἀφ´ οὗ ἐδημοκρατήθημεν,
οὐδενὶ ἄλλῳ ὑπῆρξε, λέγω δὲ τὸ ὀκτὼ ἔτεσιν ὅλοις ἐφεξῆς ἡγεμονεῦσαι.
οὕτως αὐτὸν πάντα ἐκεῖνα ὑμῖν ὄντως προσκτᾶσθαι ἐνομίσατε,
καὶ οὐδεπώποτε ἐφ´ ὑμᾶς αὐξηθήσεσθαι ὑπωπτεύσατε.
ἀλλὰ ὑμεῖς μὲν ἐπὶ μακρότατον αὐτὸν ἐγχρονίσαι τοῖς χωρίοις
ἐκείνοις ἐπεθυμήσατε· οὐ μέντοι καὶ ἐπέτρεψαν οἱ τὴν πολιτείαν
μηκέτι κοινὴν ἀλλ´ ἰδίαν αὑτῶν νομίζοντες εἶναι οὔτε τούτῳ τὰ
λοιπὰ προσκαταστρέψασθαι οὔθ´ ὑμῖν πάντων αὐτῶν κυριεῦσαι,
ἀλλὰ τῇ ἀσχολίᾳ αὐτοῦ ἀποχρησάμενοι πολλὰ καὶ ἀνόσια ἐτόλμησαν,
ὥσθ´ ὑμᾶς τῆς παρ´ αὐτοῦ βοηθείας δεηθῆναι.
| [44,43] Si même quelques-uns, jaloux de lui, ou plutôt
de nous, n'avaient excité des dissensions et ne l'avaient
forcé à revenir ici avant le temps marqué, il aurait
certainement dompté la Bretagne entière avec les
autres îles adjacentes, toute la Germanie jusqu'à l'Océan
arctique, en sorte que pour limites nous aurions
eu désormais non plus la terre et les hommes, mais
l'air et la mer extérieure. C'est pour cela que vous, à
la vue de ses grands desseins, de ses exploits, de sa
fortune, vous lui avez prorogé ses pouvoirs pour plus
longtemps, chose qui, depuis que nous sommes en
république, n'a été accordée à personne, je veux parler
de ce gouvernement que vous lui avez confié pendant
huit années consécutives; tant vous étiez convaincus
que c'était pour vous qu'il faisait toutes ces
conquêtes, tant vous étiez loin de penser que jamais
sa grandeur fût une menace contre vous. Votre désir,
à vous, c'était qu'il séjournât longtemps dans ces
régions lointaines ; mais ceux qui regardaient le gouvernement
de l'Etat non plus comme le droit commun
de tous, mais comme leur propriété particulière, ceux-là
n'ont permis ni à lui d'achever le reste de ses conquêtes,
ni à vous de devenir les maîtres de toutes ces
contrées; loin de là, abusant de ce service lointain,
ils ont commis tant de forfaits que vous, vous avez eu
besoin de l'assistance de César.
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