HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLIV

Chapitre 34-35

  Chapitre 34-35

[44,34] Κικέρων μὲν τοιαῦτα εἰπὼν ἔπεισε τὴν γερουσίαν μηδένα μηδενὶ μνησικακῆσαι ψηφίσασθαι· ἐν δὲ ταῦτ´ ἐγίγνετο, καὶ οἱ σφαγεῖς ὑπέσχοντο τοῖς στρατιώταις μηδὲν τῶν ὑπὸ τοῦ Καίσαρος πραχθέντων καταλύσειν. ἐπειδὴ γὰρ δεινῶς αὐτοὺς ἀγανακτοῦντας ᾔσθοντο μὴ καὶ τῶν δοθέντων σφίσιν ὑπ´ αὐτοῦ στερηθῶσιν, ἔσπευσαν, πρὶν καὶ ὁτιοῦν τὴν βουλὴν διαγνῶναι, προκαταλαβεῖν αὐτούς, κἀκ τούτου τούς τε παρόντας αὐτοῦ κάτω προκαλοῦντες ἐς ἐπήκοον διελέγοντό σφισι τὰ προσήκοντα, καὶ ἐς τὴν ἀγορὰν γράμματα καταπέμποντες ἐπηγγέλλοντο μήτ´ ἀφαιρήσεσθαι μηδένα μηδὲν μήτ´ ἄλλως λυπήσειν, τό τε κῦρος σύμπασι τοῖς πραχθεῖσιν ὑπὸ τοῦ Καίσαρος ἐκβεβαιοῦν· καὶ ἐς τὴν ὁμόνοιαν αὐτοὺς προετρέποντο, ὅρκοις τοῖς μεγίστοις μὴν ἀψευδήσειν πάντα πιστούμενοι. ὡς οὖν καὶ τὰ τῇ βουλῇ δόξαντα διηγγέλθη, οὔτε οἱ στρατιῶται τῷ Λεπίδῳ ἔτι προσεῖχον οὔτε ἐκεῖνοι δέος τι αὐτοῦ ἔσχον, ἀλλ´ ἐς τὰς καταλλαγάς, τοῦ Ἀντωνίου τὰ μάλιστα ἐνάγοντός σφας, καὶ παρὰ τὴν γνώμην αὐτοῦ ὥρμησαν. μὲν γὰρ Λέπιδος πρόσχημα τὴν τοῦ Καίσαρος τιμωρίαν ποιούμενος νεωτέρων πραγμάτων ἐπεθύμει, καὶ ἅτε καὶ στρατεύματα ἔχων τήν τε δυναστείαν αὐτοῦ διαδέξεσθαι καὶ ἐν κράτει γενήσεσθαι προσεδόκα, καὶ διὰ ταῦτ´ ἐπολεμοποίει· δὲ Ἀντώνιος τά τε ἐκείνου τοιαῦθ´ ὁρῶν ὄντα, καὶ αὐτὸς μηδεμίαν ἰσχὺν περιβεβλημένος, οὔτε τι ἐτόλμησε τότε γε νεοχμῶσαι, καὶ τὸν Λέπιδον ἡττηθῆναι τοῦ πλείονος, ἵνα μὴ μείζων γένηται, προσανέπεισεν. συνέβησαν μὲν οὖν ἐφ´ οἷσπερ ἐψήφιστο, οὐ μέντοι καὶ πρότερον οἱ ἐν τῷ Καπιτωλίῳ ὄντες κατέβησαν πρὶν τόν τε τοῦ Λεπίδου καὶ τὸν τοῦ Ἀντωνίου παῖδα ἐν ὁμήρων λόγῳ λαβεῖν. καὶ Βροῦτος μὲν πρὸς τὸν Λέπιδον (καὶ γὰρ ἐν γένει αὐτῷ ἦν), Κάσσιος δὲ πρὸς τὸν Ἀντώνιον ἐπ´ ἀσφαλείᾳ - - - συνδειπνούντων δὲ αὐτῶν ἄλλα τε, ὥσπερ εἰκὸς ἐν τῷ τοιούτῳ, πολλὰ ἐλέγετο, καὶ ἐπήρετο τὸν Κάσσιον Ἀντώνιος "ἆρά γε καὶ νῦν ξιφίδιόν τι ὑπὸ μάλης ἔχεις;" καὶ ὃς "μάλα" ἔφη "μέγα, ἄν γε καὶ σὺ τυραννῆσαι ἐπιθυμήσῃς." [44,34] Cicéron, par ce discours, obtint du sénat un décret portant que personne ne garderait à personne souvenir du passé. Sur ces entrefaites, les meurtriers, de leur côté, promettaient aux soldats qu'aucune des dispositions de César ne serait rapportée. S'apercevant qu'ils étaient dans une violente irritation par crainte d'être dépouillés des dons que leur avait faits César, ils se hâtèrent, avant que le sénat eût adopté aucune résolution, de les gagner à eux. C'est pourquoi, appelant dans un endroit où ils pouvaient être entendus ceux qui se trouvaient au pied du Capitole, ils leur adressèrent des paroles appropriées à la circonstance, et jetèrent dans le Forum des billets par lesquels ils promettaient de ne rien enlever à personne, de ne leur faire de peine en aucune autre manière et de ratifier tous les actes de César ; ils les engageaient à la concorde, s'obligeant par les plus grands serments à être en tout fidèles à leurs promesses. Aussitôt que la résolution du sénat fut proclamée, les soldats cessèrent d'obéir à Lépidus et les conjurés de le craindre ; à l'instigation d'Antoine surtout et contre le sentiment de Lépidus, ils revinrent à des pensées conciliantes. Lépidus en effet, sous prétexte de venger César, désirait une révolution, et, comme il était à la tête d'une armée, il espérait succéder au pouvoir du dictateur et arriver à la même puissance, et c'était pour cela qu'il poussait à la guerre. Antoine, voyant ses menées et n'ayant par lui-même aucune force, n'osa pour le moment rien innover; pour empêcher les progrès de Lépidus, il lui persuada de céder à la majorité. La paix se fit donc aux conditions qui avaient été décidées : toutefois ceux qui étaient dans le Capitole n'en descendirent pas qu'auparavant ils n'eussent reçu comme otages le fils de Lépidus et celui d'Antoine. Ils se retirèrent, Brutus chez Lépidus (ils étaient parents] et Cassius chez Antoine, pour raison de sûreté. Pendant le souper, entre autres propos tenus, comme il est naturel, en pareille occurrence, Antoine demanda à Cassius : "Eh bien, as-tu maintenant encore quelque poignard sous ton aisselle ? -- « Oui, répondit Cassius, et un très-grand, si tu aspires à la tyrannie. »
[44,35] τότε μὲν δὴ ταῦθ´ οὕτως ἐπράχθη, καὶ δεινὸν οὐδὲν οὔτε ἐγίγνετο οὔτε ἠλπίζετο, ἀλλ´ οἵ τε πολλοὶ ἔχαιρον τῆς {τε} δυναστείας τοῦ Καίσαρος ἀπηλλαγμένοι, (καί τινες καὶ ἄταφον τὸ σῶμα αὐτοῦ ῥῖψαι ἐνενόουν), καὶ ἐκεῖνοι εὐθυμοῦντο μήτε προσπεριεργαζόμενοί τι καὶ ἐλευθερωταὶ τυραννοφόνοι τε ὀνομαζόμενοι. τῆς δὲ διαθήκης αὐτοῦ μετὰ ταῦτα ἀναγνωσθείσης, μαθὼν δῆμος ὅτι τόν τε Ὀκτάουιον υἱὸν πεποίηται, καὶ τὸν Ἀντώνιον τόν τε Δέκιμον καί τινας ἄλλους τῶν σφαγέων ἐπιτρόπους τε αὐτοῦ καὶ κληρονόμους τῆς οὐσίας, ἄν γε μὴ ἐς ἐκεῖνον ἔλθῃ, καταλέλοιπε, καὶ προσέτι καὶ δωρεὰς ἄλλοις τέ τινας καὶ τῇ πόλει τούς τε κήπους τοὺς παρὰ τὸν Τίβεριν καὶ δραχμάς, ὡς μὲν αὐτὸς Ὀκτάουιος γράφει, τριάκοντα, ὡς δὲ ἕτεροι, πέντε καὶ ἑβδομήκοντα ἑκάστῳ σφῶν δοθῆναι κεκέλευκεν, ἐταράχθησαν. καὶ αὐτοὺς Ἀντώνιος ἐπιπαρώξυνε, τόν τε νεκρὸν ἐς τὴν ἀγορὰν ἀνοητότατα κομίσας, καὶ προθέμενος ᾑματωμένον τε, ὥσπερ εἶχε, καὶ τραύματα ἐκφαίνοντα, καί τινα καὶ λόγον ἐπ´ αὐτῷ, ἄλλως μὲν περικαλλῆ καὶ λαμπρόν, οὐ μέντοι καὶ συμφέροντα τοῖς τότε παροῦσιν, εἰπών. ἔλεξε γὰρ τοιάδε· [44,35] Voilà donc comment les choses se passèrent alors; il n'y eut aucune violence commise, et on n'en attendait. aucune; la multitude se réjouissait d'être débarrassée de la domination de César, quelques-uns même penchaient pour que son cadavre fût abandonné sans sépulture ; quant aux conjurés, n'étant l'objet d'aucune attention inquiète, ils avaient bon courage en s'entendant donner les noms de libérateurs et de tyrannicides. Mais ensuite, quand le testament de César eut été lu, le peuple, apprenant qu'il avait adopté Octave, qu'il lui avait donné pour tuteurs Antoine, Décimus et quelques autres parmi les meurtriers, et qu'il les avait institués héritiers de sa fortune dans le cas où elle ne parviendrait pas à Octave; que, de plus, il avait laissé, entre autres legs, à la ville de Rome, ses jardins le long du Tibre, enfin qu'il avait ordonné de distribuer à chaque citoyen trente drachmes, suivant ce qu'écrit Octave lui-même, ou soixante-quinze, suivant d'autres, le peuple s'agita. Antoine accrut encore son irritation en apportant inconsidérément le cadavre dans le Forum, l'exposant tout sanglant, comme il était, avec ses blessures en évidence, et en prononçant dessus un discours magnifique et brillant, mais fort inopportun. Voici, en effet, à peu près ses paroles :


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Dernière mise à jour : 8/06/2006