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[43,4] (1) Ἐν φυλακῇ οὖν τὸ στρατόπεδον ἐς ὅσον ἐδύνατο ποιῶν ὁ Καῖσαρ
στρατιώτας τε ἐκ τῆς Ἰταλίας καὶ ἐλέφαντας μετεπέμπετο, οὐχ ὡς καὶ
ἀξιόμαχόν τι δι' αὐτῶν δράσων οὐδὲ γὰρ πολλοὶ ἦσαν, ἀλλ' ἵνα οἱ
ἵπποι πρός τε τὴν ὄψιν καὶ πρὸς τὴν φωνὴν αὐτῶν ἐκμελετήσωσιν
οὐδὲν ἔτι τοὺς τῶν πολεμίων φοβεῖσθαι.
(2) Κἀν τούτῳ οἵ τε Γαίτουλοι προσεχώρησαν αὐτῷ καὶ ἕτεροί τινες
τῶν πλησιοχώρων, τὰ μὲν δι' ἐκείνους, ἐπειδή σφας μεγάλως
τιμηθέντας ἤκουσαν, τὰ δὲ καὶ τῇ τοῦ Μαρίου μνήμῃ, ὅτι προσήκων
αὐτοῦ ἦν.
(3) Ὡς δὲ ταῦτά τε ἐγένετο, καὶ οἱ ἐκ τῆς Ἰταλίας βραδέως μὲν καὶ
ἐπικινδύνως ὑπό τε τοῦ χειμῶνος καὶ ὑπὸ τῶν πολεμίων
περαιωθέντες, ὅμως δ' οὖν ἦλθόν ποτε, οὐκέθ' ἡσύχασεν, ἀλλὰ καὶ
τοὐναντίον ἠπείχθη πρὸς τὴν μάχην, ὅπως πρὶν τὸν Ἰόβαν ἐπελθεῖν
φθάσῃ τὸν Σκιπίωνα προκατεργασάμενος.
(4) Καὶ προχωρήσας ἐπ' αὐτὸν πρὸς πόλιν Οὐζζίττα ἐπὶ λόφου τινός,
ὑπέρ τε ἐκείνης καὶ ὑπὲρ τοῦ στρατοπέδου ἅμα αὐτῶν ὄντος, ἱδρύθη,
προεκκρούσας τοὺς κατέχοντας αὐτόν, καὶ μετὰ τοῦτο προσπεσόντα
οἱ τὸν Σκιπίωνα ἀπό τε τοῦ μετεώρου ἀπεδίωξε καὶ τοῖς ἱππεῦσιν
ἐπικαταδραμὼν ἐκάκωσε.
(5) Τοῦτό τε οὖν τὸ χωρίον κατέσχε καὶ ἐνετειχίσατο, καὶ ἕτερον ἐπὶ
θάτερα τῆς πόλεως, τὸν Λαβιῆνον ἀπ' αὐτοῦ κρατήσας, ἔλαβε· κἀκ
τούτου καὶ πᾶσαν αὐτὴν ἀπετείχισεν. Ὁ γὰρ Σκιπίων δείσας μὴ
προαναλωθῇ, ἐς μάχην μὲν οὐκέτ' αὐτῷ ᾖει,
(6) τὸν δὲ Ἰόβαν μετεπέμπετο, καὶ αὐτῷ, ἐπειδὴ μὴ ὑπήκουέν οἱ, πάντα
τὰ ἐν τῇ Ἀφρικῇ τοῖς Ῥωμαίοις ὄντα χαρίσασθαι ὑπέσχετο. Καὶ ὁ μὲν
ἐκ τούτου τῷ μὲν Σιττίῳ ἄλλους ἀντέταξεν, αὐτὸς δὲ ἐπὶ τὸν Καίσαρα
αὖθις ὥρμησεν.
| [43,4] (1) C’est pourquoi, tout faisant garder son camp le plus strictement
qu’il le pouvait, il fit venir d'Italie des soldats et des éléphants. Il ne
comptait pas certainement sur ces derniers pour accomplir des exploits
militaires, mais il voulait que les chevaux, en s’accoutumant à leur vue et
leurs bruit, apprennent à ne plus avoir peur devant ceux de l'ennemi.
(2) A ce moment les Gétuliens le rejoignirent, ainsi que certains de leurs
voisins, en partie à cause des Gétuliens (ils avaient entendu dire que
ces derniers avaient été fort honorés), et en partie en souvenir de
Marius, puisque César était son parent.
(3) Une fois ces choses accomplies et ses renforts enfin arrivés d'Italie,
malgré les retards et les danger dus à l'hiver et à l'ennemi, il ne chôma,
mais, au contraire, il s’empressa de reprendre la lutte, afin de maîtriser
Scipion avant l'arrivée de Juba.
(4) Il se dirigea contre lui vers une ville appelée Uzitta, où il prit ses
quartiers sur une hauteur surplombant la ville et le camp de l'ennemi,
après y avoir délogé ceux qui la tenaient. Et quand Scipion l'attaqua, il le
repoussa à partir de cette hauteur, et en chargeant ses arrières avec sa
cavalerie et lui provoqua quelques dommages.
(5) Ainsi maintint cette position et la fortifia; et il prit également une autre
colline de l'autre côté de la ville en y battant Labiénus; après quoi il
entoura d’un mur la place entière. Scipion craignant que sa propre
puissance ne soit dépensée trop tôt, ne risqua plus de bataille contre César
(6) mais continua à envoyer des messagers à Juba; comme ce dernier
ne répondait pas, Scipion promit de lui faire présent de tout le territoire
que le Romains possédaient Afrique. Juba alors nomma d'autres chefs
pour les opérations contre Sittius et il se dirigea en personne vers César.
| [43,5] (1) Ἐν ᾧ δὲ ταῦτ' ἐγίγνετο, ὁ Καῖσαρ ἐπείρασε μὲν πάντα τρόπον ἐς
χεῖρας τὸν Σκιπίωνα ὑπαγαγέσθαι, μὴ δυνηθεὶς δὲ λόγους τε φιλίους
ἐς τοὺς στρατιώτας αὐτοῦ καθῆκε καὶ βιβλία βραχέα διέρριψεν,
(2) ὑπισχνούμενος δι' αὐτῶν τῷ μὲν ἐπιχωρίῳ τά τε οἰκεῖα ἀκέραια
τηρήσειν καὶ αὐτοὺς ἐλευθέρους ἀφήσειν, τῷ δὲ Ῥωμαίῳ τήν τε
ἄδειαν καὶ τὰ γέρα ἃ καὶ τοῖς συνοῦσίν οἱ ὤφειλε δώσειν· καὶ συχνούς
γε ἐκ τούτου προσεποιήσατο.
(3) Σκιπίων δὲ ἐπεχείρησε μὲν καὶ αὐτὸς καὶ βιβλία καὶ λόγους ἐς τοὺς
ἐναντίους ἐσβαλεῖν ὡς καὶ σφετεριούμενός τινας, οὐ μέντοι καὶ
μεταστῆσαι αὐτοὺς ἠδυνήθη, οὐχ ὅτι οὐκ ἂν καὶ τὰ ἐκείνου τινὲς
ἀνθείλοντο, εἴπερ τι τῶν ὁμοίων ἐπηγγέλλετο,
(4) ἀλλ' ὅτι ἆθλον μέν σφισιν οὐδὲν ὑπισχνεῖτο, τὸν δὲ δὴ δῆμον τὸν
τῶν Ῥωμαίων τήν τε γερουσίαν ἄλλως ἐλευθερῶσαι αὐτοὺς
παρεκάλει. Καὶ οὕτως, ἐν ᾧ δὴ τὰ εὐπρεπέστερα τῷ λόγῳ μᾶλλον ἢ τὰ
χρησιμώτερα τοῖς παροῦσιν ᾑρεῖτο, οὐδένα αὐτῶν ᾠκειώσατο.
| [43,5] (1) Pendant ce temps César essayait de toutes les manières possible
d’engager le combat avec Scipion. Comme il n’y arrivait pas, il fit des
ouvertures amicales aux soldats de celui-ci, et leur fit distribuer des brochures,
(2) dans lesquelles il promettait aux indigènes de garder leurs
possessions indemnes et aux Romains de leur accorder le pardon et les
mêmes avantages qu'il avait offerts à ses partisans. Ainsi il en rallia beaucoup.
(3) Scipion de son côté fit circuler des brochures semblables et des
offres verbales chez ses adversaires, en vue de les gagner à lui; mais il
ne parvint pas à les faire changer de camps. Cela ne venait pas du fait
que les gens n’auraient pas choisi sa cause s’il avait fait une offre
semblable à celle de César;
(4) cela venait plutôt du fait qu'il ne leur promettait aucun avantage, mais
simplement les pressait de libérer les romains et le sénat. Et ainsi,
comme il leur proposait des belles choses en parole plutôt que des
avantages immédiats, il n'obtint rien d'eux.
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