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[43,46] (1) Ταῦτ' ἐπὶ τῇ νίκῃ λέγω δὲ οὐ πάντα, ἀλλ' ὅσα ἀξιόλογα εἶναί
μοι ἔδοξεν οὐκ ἐν μιᾷ γε ἡμέρᾳ, ἀλλ' ὥς που καὶ ἔτυχεν, ἄλλο ἄλλῃ
ἐκυρώθη· καί σφων ὁ Καῖσαρ τοῖς μὲν χρῆσθαι ἤρξατο τοῖς δὲ
ἔμελλεν, εἰ καὶ τὰ μάλιστά τινα αὐτῶν παρήκατο.
(2) Τὴν δ' οὖν ἀρχὴν τὴν ὕπατον παραχρῆμα μέν, καὶ πρὶν ἐς τὴν
πόλιν ἐσελθεῖν, ἀνέλαβεν, οὐ μέντοι καὶ διὰ τέλους ἔσχεν, ἀλλ' ἐν τῇ
Ῥώμῃ γενόμενος ἀπεῖπέ τε αὐτὴν καὶ τῷ Φαβίῳ τῷ Κυίντῳ τῷ τε
Τρεβωνίῳ τῷ Γαίῳ ἐνεχείρισε.
(3) Καὶ ἐπειδή γε ὁ Φάβιος τῇ τελευταίᾳ τῆς ὑπατείας ἡμέρᾳ
ἀπέθανεν, εὐθὺς ἀντ' αὐτοῦ ἕτερον πρὸς τὰς περιλοίπους ὥρας Γάιον
Κανίνιον Ῥήβιλον ἀνθείλετο. Πρῶτον μὲν δὴ τότε τοῦτο παρὰ τὸ
καθεστηκὸς ἐγένετο, τὸ μήτε ἐτησίαν μήτε ἐς πάντα τὸν λοιπὸν
χρόνον τοῦ ἔτους τὴν ἀρχὴν ἐκείνην τὸν αὐτὸν ἔχειν, ἀλλὰ ζῶντά
τινα αὐτῆς καὶ μὴ ἀναγκασθέντα μήτε ἐκ τῶν πατρίων μήτε ἐξ
ἐπηγορίας τινὸς ἐκστῆναι, καὶ ἕτερον ἀντ' αὐτοῦ ἀντικαταστῆναι.
(4) Δεύτερον δὲ ὅτι ὁ Κανίνιος ἀπεδείχθη τε ἅμα ὕπατος καὶ ὑπάτευσε
καὶ ἐπαύσατο· ὅπερ καὶ ὁ Κικέρων διασκώπτων τοσαύτῃ ἔφη τὸν
ὕπατον καὶ ἀνδρείᾳ καὶ φροντίδι ἐν τῇ ἀρχῇ κεχρῆσθαι ὥστε μηδὲ τὸ
βραχύτατον ἐν αὐτῇ κεκοιμῆσθαι.
(5) Ἐκ δ' οὖν τοῦ χρόνου ἐκείνου οὐκέτι οἱ αὐτοὶ διὰ παντὸς τοῦ ἔτους,
πλὴν ὀλίγων πάλαι γε, ὑπάτευσαν, ἀλλ' ὥς που καὶ ἔτυχον, οἱ μὲν ἐπὶ
πλείους οἱ δὲ ἐπ' ἐλάττους, οἱ μὲν μῆνας οἱ δὲ ἡμέρας, ἐπεὶ νῦν γε
οὐδεὶς οὔτε ἐπ' ἐνιαυτὸν οὔτε ἐς πλείω διμήνου χρόνον ὡς πλήθει σὺν
ἑτέρῳ τινὶ ἄρχει.
(6) Καὶ τὰ μὲν ἄλλα οὐδὲν διαφέρομεν ἀλλήλων, τὴν δὲ ἐξαρίθμησιν
τῶν ἐτῶν οἱ κατὰ πρώτας αὐτῶν ὑπατεύοντες καρποῦνται. Καὶ ἐγὼ
οὖν τῶν μὲν ἄλλων τοὺς τοῖς πράγμασιν ἀναγκαίους ὀνομάσω, πρὸς
δὲ δὴ τὴν τῶν ἀεὶ πραττομένων δήλωσιν τοὺς πρώτους ἄρξαντας, κἂν
μηδὲν ἔργον ἐς αὐτὰ παράσχωνται.
| [43,46] (1) Telles furent les mesures prises en l'honneur de sa victoire (je ne
les mentionne pas toutes, mais uniquement celles qui m’ont paru dignes
d’être notées), pas en un jour, mais au fur et à mesure qu’elles furent
prises. César commença par en utiliser certaines, et prévoyait d’en
employer d'autres à l'avenir, mais il en refusa carrément certaine.
(2) Ainsi il prit la charge de consul immédiatement, même avant d'entrer
en la ville, mais il ne la garda pas toute l'année; au contraire, en arrivant
à Rome il y renonça, la laissant à Quintus Fabius et Gaius Trebonius.
(3) Comme Fabius mourut le dernier jour de son consulat, il fit mettre à
sa place un autre homme, Gaius Caninius Rebilus, pour les heures
restantes. Ce fut la première violation de l’usage établi : un seul et même
homme ne peut avoir cette magistrature pendant une année ou même
pour tout le reste de la même année, mais tant qu'il vit il ne peut se
démettre à moins d'en être forcé par une coutume héréditaire ou par
une accusation, et un autre prend sa place.
(4) En second lieu il y avait le fait que Caninius avait été nommé consul,
exercé, et cessé d’exercer en même temps. C’est pourquoi Cicéron fit
remarquer en raillant que le consul avait montré un si grand courage et
une si grande prudence durant sa charge qu’il ne s’y était jamais
endormi même un petit instant.
(5) Et après cela les mêmes personnes n’ont plus exercé la fonction de
consul (sauf quelques-uns au début) toute une année, mais selon les
circonstances, certains pendant un assez long temps, certains pendant
moins, certains pendant des mois, d'autres pendant des jours; en effet, à
l'heure actuelle, personne n'exerce une fonction avec un autre, en règle
générale, pendant toute une année ou pendant plus de deux mois.
(6) Et aujourd'hui, nous les consuls, nous ne faisons plus de différence
les uns entre les autres, mais la dénomination des années est le
privilège de ceux qui sont des consuls au début de celles-ci. C'est
pourquoi pour les autres consuls je ne nommerai que ceux qui ont été
étroitement liés aux événements mentionnés, mais afin d'être
parfaitement clair en ce qui concerne la succession des événements, je
mentionnerai aussi ceux qui ont exercé les premiers leurs charges tous
les ans, même s'ils n'ont en rien contribué aux événements.
| [43,47] (1) Περὶ μὲν οὖν τοὺς ὑπάτους ταῦθ' οὕτως ἐγένετο· οἱ δὲ δὴ ἄλλοι
ἄρχοντες λόγῳ μὲν ὑπό τε τοῦ πλήθους καὶ ὑπὸ τοῦ δήμου κατὰ τὰ
πάτρια τὴν γὰρ ἀπόδειξιν αὐτῶν ὁ Καῖσαρ οὐκ ἐδέξατο, ἔργῳ δὲ ὑπ'
ἐκείνου κατέστησαν, καὶ ἔς γε τὰ ἔθνη ἀκληρωτὶ ἐξεπέμφθησαν.
(2) Ἀριθμὸν δὲ οἱ μὲν ἄλλοι ὅσοιπερ καὶ πρότερον, στρατηγοὶ δὲ
τεσσαρεσκαίδεκα ταμίαι τε τεσσαράκοντα ἀπεδείχθησαν. Πολλοῖς
γὰρ δὴ πολλὰ ὑπεσχημένος οὐκ εἶχεν ὅπως σφᾶς ἄλλως ἀμείψηται,
καὶ διὰ τοῦτο ταῦτ' ἐποίει.
(3) Καὶ προσέτι παμπληθεῖς μὲν ἐς τὴν γερουσίαν, μηδὲν διακρίνων
μήτ' εἴ τις στρατιώτης μήτ' εἴ τις ἀπελευθέρου παῖς ἦν, ἐσέγραψεν,
ὥστε καὶ ἐνακοσίους τὸ κεφάλαιον αὐτῶν γενέσθαι, πολλοὺς δὲ καὶ
ἐς τοὺς εὐπατρίδας τούς τε ὑπατευκότας ἢ καὶ ἀρχήν τινα ἄρξαντας
ἐγκατέλεξεν.
(4) Εὐθυνομένους τε ἐπὶ δώροις τινὰς καὶ ἐξελεγχομένους γε
ἀπέλυσεν, ὥστε καὶ αἰτίαν δωροδοκίας ἔχειν. Προσσυνελάβετο γὰρ
τοῦ λόγου τούτου ὅτι καὶ τοὺς χώρους τοὺς δημοσίους, οὐχ ὅτι τοὺς
βεβήλους ἀλλὰ καὶ τοὺς ἱερούς, πάντας τε ἐξέθηκεν ἐς τὸ πρατήριον,
καὶ ἀπεκήρυξε τοὺς πλείονας.
(5) Συχνὰ δ' οὖν ὅμως καὶ ἐν ἀργυρίῳ τῇ τε πράσει τῶν χωρίων ἔστιν
οἷς ἔνειμε· καὶ Λουκίῳ τινὶ Βασίλῳ ἡγεμονίαν μὲν ἔθνους οὐδεμίαν
καίτοι στρατηγοῦντι ἐπέτρεψε, χρήματα δὲ ἀντ' αὐτῆς πάμπολλα
ἐχαρίσατο, ὥστε καὶ ἐπιβόητον αὐτὸν ἔν τε τούτῳ γενέσθαι, καὶ ὅτι
προπηλακισθεὶς ἐν τῇ στρατηγίᾳ ὑπ' αὐτοῦ ἀντεκαρτέρησε.
(6) Ταῦτα δὴ πάντα τοῖς μὲν λαμβάνουσί τι ἢ καὶ προσδοκῶσι
λήψεσθαι ἀρεστὰ ἐγίγνετο, μηδὲν τοῦ κοινοῦ προτιμῶσι πρὸς τὸ ἀεὶ δι'
αὐτῶν αὔξεσθαι· οἱ δὲ δὴ ἄλλοι πάντες δεινῶς ἔφερον, καὶ πολλά γε
ἐλογοποίουν πρός τε ἀλλήλους, καὶ ὅσοις γε καὶ ἀσφάλειά τις ἦν,
παρρησιαζόμενοι, καὶ βιβλία δὲ ἀνώνυμα ἐκτιθέντες.
| [43,47] (1) Alors que les consuls étaient nommés de cette façon, le reste des
magistrats était théoriquement élu par la plèbe et le peuple, selon la
coutume ancienne, puisque César avait refusé de les nommer lui-
même; mais ils furent quand même nommés par lui, et furent envoyés
dans les provinces sans être tirés au sort.
(2) Quant à leur nombre, il resta le même qu’auparavant, sauf qu'il fit
nommer quatorze préteurs et quarante questeurs. Comme il avait fait
beaucoup de promesses à beaucoup de gens, il n'avait aucune autre
façon de les récompenser, et c’est pourquoi il fit cela.
(3) En outre, il inscrivit un grand nombre de gens au sénat, ne faisant
aucune distinction entre un soldat ou un fils d’homme libre, de sorte que
leur nombre passa à neuf cents; et il inscrivit aussi beaucoup de
patriciens, d'anciens consuls ou d'autres qui avaient exercé une charge.
(4) Il fit libérer les accusés de corruption et qui avaient été condamnés,
de sorte qu'il fut lui-même accusé de corruption. Cette accusation fut
renforcée par le fait qu'il avait fait mettre aux enchères toutes les terres
publiques, non seulement les profanes, mais aussi celles sacrées, et
avait vendu la plupart d'entre elles.
(5) Cependant il soudoya beaucoup de gens avec de l'argent ou avec la
vente des terres; et à un certain Lucius Basilius, qui était préteur, au lieu
de lui assigner une province il lui accorda une grande somme d'argent,
de sorte que Basilius devint célèbre par ce fait et parce que, insulté
pendant sa préture par César, il lui avait répondu.
(6) Tout cela convenait aux citoyens qui recevaient ou aussi à qui
attendaient de recevoir quelque chose, puisqu'ils n’avaient aucun
respect pour le bien public en regard de la chance du moment pour le
leur propre avancement. Mais tout le reste le supportait très mal et on
parlait entre soi et aussi - chez ceux dont on était sûr - avec franchise et
en publiant des pamphlets.
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