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[43,36] (1) Εἶχον μὲν δὴ πρὸς τοῖς ἄλλοις τοῖς τε πολιτικοῖς καὶ τοῖς
ξενικοῖς στρατεύμασι πολλοὺς μὲν τῶν ἐπιχωρίων πολλοὺς δὲ καὶ
Μαύρων ἀμφότεροι· Βόκχος μὲν γὰρ τοὺς υἱεῖς τῷ Πομπηίῳ ἔπεμψε,
Βογούας δὲ αὐτὸς τῷ Καίσαρι συνεστράτευσεν· ὁ δὲ ἀγὼν οὐχ ὡς τῶν
ἄλλων ἀλλ' ὡς αὐτῶν τῶν Ῥωμαίων ἐγένετο.
(2) Οἵ τε γὰρ Καισάρειοι στρατιῶται τῷ τε πλήθει καὶ τῇ ἐμπειρίᾳ καὶ
παρὰ πάντα τῇ αὐτοῦ ἐκείνου παρουσίᾳ θαρσοῦντες ἀπαλλαγῆναί
ποτε τοῦ τε πολέμου καὶ τῶν ἐν αὐτῷ κακῶν ἐσπούδαζον, καὶ οἱ
Πομπηίειοι τούτοις μὲν ἐλαττούμενοι, τῇ δ' ἀπογνώσει τῆς σωτηρίας,
ἂν μὴ κρατήσωσιν, ἐρρωμένοι προεθυμοῦντο·
(3) οἷα γὰρ μετά τε τοῦ Ἀφρανίου καὶ μετὰ τοῦ Οὐάρρωνος οἱ πλείους
αὐτῶν καὶ ἁλόντες καὶ σωθέντες, καὶ μετὰ τοῦτο τῷ τε Λογγίνῳ
ἀποδοθέντες καὶ ἀπ' αὐτοῦ ἀποστάντες, οὔτε τινὰ ἐλπίδα συγγνώμης
ἡττηθέντες εἶχον, κἀκ τούτου πρὸς ἀπόνοιαν, ὡς καὶ θαρσῆσαι τότε ἢ
πάντως γε ἀπολέσθαι δεόμενοι, προήχθησαν.
(4) Συμμίξαντες οὖν ἐμάχοντο· οὐδὲ γὰρ οὐδὲ αἰδῶ τινα ἀλλήλων
εἶχον ἔτι, τοσαυτάκις ἀντιπεπολεμηκότες, καὶ διὰ τοῦτο μηδὲ
παραινέσεώς τινος δεόμενοι.
| [43,36] (1) Les deux chefs avaient en plus de leurs citoyens et de leurs
mercenaires beaucoup d'indigènes et de Maures. Bocchus avait envoyé
ses fils à Pompée et Bogud en personne faisait campagne avec César.
Mais c’était toujours une lutte uniquement entre Romains, et non entre
eux et d'autres nations.
(2) Les soldats de César étaient forts de leur nombre et de leur
expérience et surtout de la présence de leur chef, et avaient hâte de
terminer cette la guerre et toutes ses misères. Les hommes de Pompée
étaient inférieurs, mais, forts dans leur désespoir pour leur survie, s'ils
ne vainquaient pas, ils étaient pleins de l'ardeur.
(3) Comme la plupart d'entre eux avait été capturés avec Afranius et
Varron, et épargnés, et après cela s’étaient tournés vers Longinus, et
s’étaient révoltés contre lui, ils n'avaient aucun espoir d’être épargnés
s'ils étaient battus, et par conséquent réduits au désespoir, ils estimaient
qu'ils devaient maintenant vaincre ou périr.
(4) Les armées se firent face et engagèrent le combat; elles n’avaient
plus aucune honte à se massacrer, puisqu'elles s’étaient opposées tant
de fois en armes, et n'avaient donc pas besoin d'encouragements.
| [43,37] (1) Κἀν τούτῳ τὰ μὲν συμμαχικὰ ταχέως ἑκατέρωθεν ἐτράπη καὶ
ἔφυγεν, αὐτοὶ δὲ ἐκεῖνοι συσταδὸν ἀντικόπτοντες ἀλλήλους ἐπὶ
πλεῖστον ἠγωνίσαντο. Οὐδὲ γὰρ ἐνέδωκεν αὐτῶν οὐδείς, ἀλλ' ἐν
χώρᾳ μένοντες ἔσφαζον ἔθνησκον, ὡς καὶ αὐτὸς ἕκαστος ἢ τῆς νίκης
ἢ τῆς ἥττης καὶ τοῖς ἄλλοις ἅπασιν αἴτιος ἐσόμενος.
(2) Καὶ διὰ τοῦτο οὐδὲ ἔμελεν αὐτοῖς ὁρᾶν ὅπως οἱ σύμμαχοί σφων
ἐμάχοντο, ἀλλ' ὡς καὶ μόνοι κινδυνεύοντες ὑπερεθυμοῦντο. Καὶ οὔτε
ἐπαιώνιζέ τις αὐτῶν οὔτε ἔστενεν, ἀλλὰ τοσοῦτο μόνον ἑκάτεροι
βοῶντες, « Παῖσον, ἀπόκτεινον, » πολὺ τῷ ἔργῳ τὰς γλώσσας σφῶν
ἔφθανον.
(3) Ὁρῶντες οὖν ταῦτα ἀπό τε ἵππων καὶ ἀπὸ μετεώρων τινῶν χωρίων
ὅ τε Καῖσαρ καὶ ὁ Πομπήιος οὐκ εἶχον οὔθ' ὅπως ἐλπίσωσιν οὔθ' ὅπως
ἀπογνῶσιν, ἀλλ' ἀμφίβολοι ταῖς γνώμαις γιγνόμενοι δι' ἴσου καὶ τῷ
δέει καὶ τῷ θάρσει ἐκακοπάθουν.
(4) Ἀντιπάλου γὰρ τῆς μάχης οὔσης ταῖς τε ὄψεσι δεινῶς ἔκαμνον,
ἐπιθυμοῦντές τι ἰδεῖν πλεονέκτημα καὶ ὀκνοῦντές τι ἰδεῖν ἐλάττωμα,
καὶ ταῖς ψυχαῖς, εὐχόμενοί τέ τι ἅμα καὶ ἀπευχόμενοι καὶ ῥωννύμενοι
καὶ φοβούμενοι. Οὔκουν οὐδ' ἠδυνήθησαν ἐπὶ πολὺ καρτερῆσαι,
ἀλλὰ καταπηδήσαντες ἀπὸ τῶν ἵππων συμμετέσχον αὐτῆς.
(5) Οὕτω που τῷ τοῦ σώματος καὶ πόνῳ καὶ κινδύνῳ μᾶλλον ἢ τῇ τῆς
ψυχῆς συντάσει συνεῖναι εἵλοντο, ῥοπήν τινα τοῖς ἑαυτοῦ
στρατιώταις ἑκάτερος τῇ τῆς μάχης κοινωνίᾳ παρέξειν ἐλπίσαντες· ἢ
εἴγε ἐκείνης ἁμάρτοιεν, συντελευτῆσαί γε αὐτοῖς ἠθέλησαν.
| [43,37] (1) Et rapidement les alliés des deux côtes tournèrent le dos et
s’enfuirent; mais les légions combattirent de pied ferme jusqu’au bout de
leurs forces. Pas un homme ne recula; ils tuaient et mouraient sur place,
comme si chacun était responsable pour tout le reste aussi bien de
l’issue de la victoire ou de la défaite.
(2) C’est pourquoi ils ne se souciaient pas de voir comment leurs alliés
luttaient, mais ils combattaient comme s’ils étaient les seuls à courrir un
danger. On n’entendait chez aucun d’eux ni péans ni gémissements,
mais des deux côtés on criait simplement "Attaque! Tue!", et leurs actes
dépassaient facilement leurs paroles.
(3) César et Pompée, témoins de ces luttes, sur leurs chevaux à partir
de leur positions élevées, n'avaient ni raison d’espoir ni de désespoir,
mais, leurs esprits tourmentés par le doute, ils passaient de la confiance à la crainte.
(4) Le combat était tellement équilibré qu'ils en souffraient mille morts
reprenant espoir quand ils voyaient un certain avantage, et retombant
dans le désepoir en découvrant un recul. Et à l'intérieur d'eux-mêmes ils
souffraient mille tortures, car ils priaient pour le succès et contre la
défaite, alternant entre courage et crainte. Ils ne purent supporter
longtemps cette situation et ils sautèrent à cheval et participèrent au conflit.
(5) Ils préféraient être dans l'action par un effort personnel au milieu des
dangers plutôt que par la tension de leur esprit, et chacun espériat par
sa participation au combat faire pencher la balance d'une façon ou
d'une autre en faveur de ses propres troupes; ou, s'il échouait, ils
souhaitaient mourir au milieu d'elles.
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