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[43,24] (1) Ἔσχε μὲν οὖν καὶ ἐπὶ τῷ πλήθει τῶν φονευομένων αἰτίαν, ὅτι
μήτ' αὐτὸς διακορὴς σφαγῶν ἐγεγόνει καὶ τῷ δήμῳ τὰς τῶν οἰκείων
κακῶν εἰκόνας ἐπεδείκνυε, πολὺ δὲ δὴ μείζω ὅτι ἀμύθητα χρήματα ἐς
πάντα ἐκεῖνα ἀνάλωσεν, ὡς καὶ καθ' ἑκάτερον ἐπιβοᾶσθαι, καὶ ὅτι
ἀδίκως αὐτῶν τὰ πλείω συνελέξατο, καὶ ὅτι ἐς τὰ τοιαῦτα αὐτοῖς
κατεχρήσατο.
(2) Ἓν γάρ τι τῆς πολυτελείας τῆς τότε γενομένης ἐχόμενον εἰπὼν καὶ
τἆλλα δι' αὐτοῦ πάντα σημανῶ. Ἵνα γὰρ μηδένα τῶν θεωμένων ὁ
ἥλιος λυπήσῃ, παραπετάσματα ὑπὲρ αὐτῶν σηρικά, ὥς γέ τινές
φασιν, ὑπερεπέτασεν. Τοῦτο δὲ τὸ ὕφασμα χλιδῆς βαρβάρου ἔργον
ἐστί, καὶ παρ' ἐκείνων καὶ πρὸς ἡμᾶς ἐς τρυφὴν τῶν πάνυ γυναικῶν
περιττὴν ἐσπεφοίτηκεν.
(3) Ἐπ' οὖν τούτοις οἱ μὲν ἄλλοι καὶ ἀνάγκῃ τὴν ἡσυχίαν ἦγον, οἱ δὲ
δὴ στρατιῶται ἐθορύβησαν, οὐχ ὅτι ἔμελέ σφισι τῶν εἰκῇ
δαπανωμένων, ἀλλ' ὅτι οὐ καὶ αὐτοὶ καὶ τὰ ἐκείνων ἔλαβον. Καὶ οὐ
πρότερόν γε ἐπαύσαντο ταραττόμενοι πρὶν τὸν Καίσαρα ἄφνω τε
αὐτοῖς ἐπελθεῖν καὶ κρατήσαντά τινα αὐτοχειρίᾳ πρὸς τιμωρίαν
παραδοῦναι.
(4) Οὗτος μὲν οὖν διὰ ταῦτα ἐδικαιώθη, ἄλλοι δὲ δύο ἄνδρες ἐν τρόπῳ
τινὶ ἱερουργίας ἐσφάγησαν. Καὶ τὸ μὲν αἴτιον οὐκ ἔχω εἰπεῖν οὔτε γὰρ
ἡ Σίβυλλα ἔχρησεν, οὔτ' ἄλλο τι τοιοῦτο λόγιον ἐγένετο, ἐν δ' οὖν τῷ
Ἀρείῳ πεδίῳ πρός τε τῶν ποντιφίκων καὶ πρὸς τοῦ ἱερέως τοῦ Ἄρεως
ἐτύθησαν, καὶ αἵ γε κεφαλαὶ αὐτῶν πρὸς τὸ βασίλειον ἀνετέθησαν.
| [43,24] (1) On le blâma pour le grand nombre de ceux qui furent massacrés,
parce qu’il n’était pas lui même assouvi de carnage et qu’il montrait au
peuple des images de sa propre misère; mais le défaut le plus grave
qu’on lui trouva c’est d’avoir dépensé des sommes énormes pour tout
cela. C’est pourquoi on le décria pour deux raisons - d'abord, parce qu’il
avait injustement obtenu la grande partie de l’argent, et, ensuite de
l’avoir gaspillé pour de tels buts.
(2) Si je mentionne un exemple de son extravagance à ce moment-là, je
donnerai une idée de tout le reste. Pour que le soleil ne gêne pas les
spectateurs, il fit tirer au-dessus d'eux des voiles faits de soie, à ce que
l’on raconte. Ce tissu est un travail du luxe barbare, et est arrivé aussi
chez nous pour satisfaire le goût du luxe des femmes.
(3) Les citoyens restèrent tranquilles par nécessité devant tout cela, mais
les soldats rouspétèrent, non pas qu’ils se souciassent du gaspillage
éhonté de l'argent, mais parce qu'ils n’avaient pas reçu eux aussi la
richesse des citoyens. Et ils continuèrent leurs troubles jusqu'à ce que
César arrive soudainement et se saisisse se ses propres mains d’un
homme et le punisse.
(4) C’est ainsi que cet homme fut exécuté, et deux autres furent
massacrés comme dans une sorte de célébration rituelle. Je ne connais
pas la cause véritable, puisqu’il n’y eut aucune proclamation de la
Sibylle et ni aucun autre oracle semblable; mais en tout cas ils furent
sacrifiés dans le Champ de Mars par les pontifes et le prêtre de Mars, et
leurs têtes furent placées près de la Regia.
| [43,25] (1) Ταῦτά τε ἅμα ἐπράττετο, καὶ ἐνομοθετεῖτο πολλά, ὧν ἐγὼ τὰ
μὲν ἄλλα παραλείψω, τῶν δὲ δὴ λόγου μάλιστα ἀξίων μνησθήσομαι.
Τά τε γὰρ δικαστήρια τοῖς τε βουλευταῖς καὶ τοῖς ἱππεῦσι μόνοις
ἐπέτρεψεν, ὅπως τὸ καθαρώτατον ὅτι μάλιστα ἀεὶ δικάζοι·
(2) πρότερον γὰρ καὶ ἐκ τοῦ ὁμίλου τινὲς συνδιεγίγνωσκον αὐτοῖς· καὶ
τὰ ἀναλώματα τῶν τι ἐχόντων ἐπὶ πλεῖστον ὑπ' ἀσωτίας ἐξηγμένα
οὐκ ἐν νόμῳ μόνον ἐμετρίασεν, ἀλλὰ καὶ τῷ ἔργῳ ἰσχυρῶς ἐν φυλακῇ
ἐποιήσατο. Ἐπειδή τε δεινὴ ὀλιγανθρωπία διὰ τὸ τῶν ἀπολωλότων
πλῆθος, ὡς ἔκ τε τῶν ἀπογραφῶν καὶ γὰρ ἐκείνας τά τε ἄλλα ὥσπερ
τις τιμητὴς ἐποίησε καὶ ἐκ τῆς ὄψεως αὐτῆς ἠλέγχετο, ἦν,
πολυπαιδίας ἆθλα ἐπέθηκεν.
(3) Ὅτι τε αὐτὸς πολλοῖς τῶν Γαλατῶν ἐφεξῆς ἔτεσιν ἄρξας ἔς τε τὴν
ἐπιθυμίαν ἀπ' αὐτοῦ τῆς δυναστείας μᾶλλον προήχθη καὶ ἐς τὴν
παρασκευὴν τῆς ἰσχύος ἐπηυξήθη, κατέκλεισε νόμῳ τοὺς μὲν
ἐστρατηγηκότας ἐπ' ἐνιαυτὸν τοὺς δὲ ὑπατευκότας ἐπὶ δύο ἔτη κατὰ
τὸ ἑξῆς ἄρχειν, καὶ μηδενὶ τὸ παράπαν ἐπὶ πλεῖον ἡγεμονίαν τινὰ
ἔχειν ἐξεῖναι.
| [43,25] (1) Tout en faisant cela César faisait voter également beaucoup de
lois, dont je ne parlerai pas : je ne mentionnerai que celles qui valent la
peine d’être mentionnées. Il confia les tribunaux aux seuls sénateurs et
chevaliers, pour que l'élément le plus honnête de la population, dans la
mesure du possible, puisse toujours présider;
(2) alors qu’autrefois certaines personnes de la plèbe en faisaient aussi
partie. Quant aux dépenses des possédants, qui s’étaient développées
à un degré extraordinaire en raison de leur prodigalité, non seulement ils
les fixa par une loi mais aussi il les contrôla par des mesures sévères. Et
comme beaucoup de gens avaient péri et qu’il y avait une forte baisse
de la population, (ce qui était confirmé par les recensements : il s’en était
occupé, entre autres choses, comme s’il était censeur) et, aussi par
simple observation, il offrit des récompenses aux familles nombreuses.
(3) Et comme c’était en gouvernant la Gaule pendant plusieurs d'années
de suite qu'il avait conçu lui-même la passion du pouvoir et qu’il en était
arrivé à posséder de telles forces, il limita par loi la charge des
propréteurs à un an, et celle des proconsuls à deux années consécutives,
et décréta que personne ne pouvait exercer une charge plus longtemps.
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