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[42,16] (1) Καὶ διὰ τοῦτο, καίτοι παρασχὸν αὐτῷ παντελῶς τοῦ Λογγίνου
τῷ πλήθει κρατῆσαι, οὐκ ἠθέλησεν, ἀλλ' ἔς τε ἔνδειξιν καὶ ἐς
παρασκευὴν ὧν ἐβούλετο προάγων τὰ πράγματα, ἐπ' ἄλλοις τισὶ
τὰ ἀμφίλογα αὐτῶν ἐποιήσατο, ὥστε καὶ ἐν οἷς ἠλαττώθη καὶ ἐν οἷς
ἐπλεονέκτησέ τι, ὑπὲρ τοῦ αὐτοῦ ὁμοίως τὰ μὲν ὡς αὐτὸς καὶ
ἐποίησε, καὶ οὐκ ἐποίησε, τὰ δὲ ὡς ἕτεροι, προτείνασθαι
δυνηθῆναι.
(2) Καὶ ὁ μὲν οὕτω διαγαγὼν μέχρις οὗ καὶ ὁ Καῖσαρ ἐνίκησε,
παραχρῆμα μὲν ἐς ὀργὴν αὐτῷ ἦλθε καὶ ὑπερωρίσθη, ἔπειτα δὲ
κατῆλθε καὶ ἐτιμήθη. Λογγῖνος δέ, καταβοησάντων αὐτοῦ διὰ
πρεσβείας τῶν Ἰβήρων, τῆς τε ἀρχῆς ἐξέπεσε, καὶ οἴκαδε
ἀνακομιζόμενος ἐφθάρη πρὸς ταῖς τοῦ Ἴβηρος ἐκβολαῖς.
| [42,16] (1) C’est pourquoi, bien qu'il ait eu l'occasion de battre tout à fait Longinus
grâce à des forces supérieures, il refusa, mais contrôlant la situation afin de créer
des apparences et de suivre son plan, il donna la responsabilité de ses actes
incertains à d'autres.
Ainsi dans ses revers et dans ses succès il pouvait prétendre qu'il agissait également
dans l'intérêt de la même personne: dans un cas il insisterait sur le fait qu’il avait
ou n’avait pas fait la chose elle-même, et dans l'autre sur le fait que d'autres avaient
ou n’avaient pas été responsables.
(2 ) Il continua à agir de cette façon jusqu'à la victoire de César, mais malgré cela
il encourut sa colère et fut banni, plus tard il fut pourtant réhabilité et honoré. Quant
à Longinus, dénoncé par les Espagnols envoyés en ambassade, il fut privé de sa charge,
et alors qu’il rentrait chez lui, il périt près des bouches de l'Iberus.
| [42,17] (1) Ταῦτα μὲν ἔξω ἐγίγνετο· οἱ δὲ ἐν τῇ Ῥώμῃ, τέως μὲν ἔν τε
ἀμφιλόγῳ καὶ ἐν μετεώρῳ τά τε τοῦ Καίσαρος καὶ τὰ τοῦ Πομπηίου
πράγματα ἦν, ἐκ μὲν τοῦ προφανοῦς πάντες τὰ τοῦ Καίσαρος ὑπό
τε τῆς δυνάμεως αὐτοῦ τῆς συνούσης σφίσι καὶ ὑπὸ τοῦ Σερουιλίου
τοῦ συνάρχοντος ἐσπούδαζον,
(2) καὶ εἴτε που κρατήσας ἠγγέλθη, ἔχαιρον, εἴτε καὶ πταίσας,
ἐλυποῦντο, οἱ μὲν ἀληθῶς οἱ δὲ πλαστῶς ἑκάτερον· καὶ γὰρ
κατάσκοποί σφων καὶ κατήκοοι, πάνθ' ὅσα ἐπ' αὐτοῖς καὶ ἐλέγετο
καὶ ἐγίγνετο παρατηροῦντες, πολλοὶ περιενόστουν·
(3) ἰδίᾳ δὲ τὰ ἐναντιώτατα τῶν φανερῶν οἱ τῷ τε Καίσαρι
ἀχθόμενοι καὶ τὰ τοῦ Πομπηίου προαιρούμενοι καὶ ἔλεγον καὶ
ἐποίουν, κἀκ τούτου τά τε ἀγγελλόμενα κατὰ τὸ πρόσφορόν σφισιν
ἀμφότεροι λαμβάνοντες τοῖς μὲν δεδιότως τοῖς δὲ θαρσούντως
ἐχρῶντο, καὶ οἷα πολλῶν καὶ ποικίλων ἔν τε τῇ αὐτῇ ἡμέρᾳ καὶ ἐν
τῇ αὐτῇ ὥρᾳ πολλάκις λογοποιουμένων χαλεπώτατα διετίθεντο·
καὶ γὰρ ἥδοντο καὶ ἐλυποῦντο καὶ ἐθάρσουν καὶ ἐφοβοῦντο διὰ
βραχυτάτου.
| [42,17] (1) Voilà ce qui se passait à l’étranger. À Rome, aussi longtemps
que l'issue du combat entre César et Pompée resta incertaine et sans
solution, le tout peuple en apparence favorisa César, parce que ses
troupes qui se trouvaient au milieu d’eux et à cause de son collègue
Servilius.
(2) Toutes les fois qu'une victoire lui était rapportée, il se réjouissait, et
dans le cas inverse, il était affligé, chaque fois une partie sincèrement
et l'autre par simulation; il y avait beaucoup d'espions et de rapporteurs
rôdant aux environs, observant tout ce qui se disait et tout ce qui se
faisait à ces moment-là.
(3 ) Mais en privé les paroles et les actions de ceux qui détestaient
César et qui soutenaient le parti de Pompée étaient à l’opposé de leurs
expressions publiques. C’est pourquoi, comme les deux partis
recevaient différents rapports suivant leur propre avantage, ils
suscitèrent parfois la crainte et parfois l’audace, et comme beaucoup
de rumeurs diverses se répandaient souvent le même jour et à la
même heure, leur position était vraiment pénible; ils étaient heureux et
affligés, audacieux et craintifs, et tout cela en un bref laps de temps.
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