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[42,8] (1) Ὁ δ' οὖν Καῖσαρ τὴν τοῦ Πομπηίου κεφαλὴν ἰδὼν
κατεδάκρυσε καὶ κατωλοφύρατο, πολίτην τε αὐτὸν καὶ γαμβρὸν
ὀνομάζων, καὶ πάνθ' ὅσα ποτὲ ἀλλήλοις ἀνθυπουργήκεσαν
ἀναριθμούμενος. Τοῖς τε ἀποκτείνασιν αὐτὸν οὐχ ὅπως εὐεργεσίαν
τινὰ ὀφείλειν ἔφη, ἀλλὰ καὶ ἐπεκάλει, καὶ ἐκείνην κοσμῆσαί τε καὶ
εὐθετῆσαι καὶ θάψαι τισὶν ἐκέλευσε.
(2) Καὶ ἐπὶ μὲν τούτῳ ἔπαινον ἔσχεν, ἐπὶ δὲ δὴ τῇ προσποιήσει
γέλωτα ὠφλίσκανε· τῆς γὰρ δυναστείας δεινῶς ἀπ' ἀρχῆς
ἐφιέμενος, καὶ ἐκεῖνον καὶ ὡς ἀνταγωνιστὴν καὶ ὡς ἀντίπαλον ἀεί
ποτε μισήσας, καὶ τά τε ἄλλα ἐπ' αὐτῷ πάντα πράξας
(3) καὶ τὸν πόλεμον τόνδε οὐκ ἐπ' ἄλλο τι παρασκευάσας ἢ ἵνα
ἀπολομένου αὐτοῦ πρωτεύσῃ, τότε τε ἐς τὴν Αἴγυπτον οὐ δι' ἄλλο
τι ἐπειχθεὶς ἢ ἵνα αὐτόν, εἰ περιείη, προσκατεργάσαιτο, ποθεῖν τε
αὐτὸν ἐπλάττετο καὶ ἀγανακτεῖν τῷ ὀλέθρῳ αὐτοῦ ἐσκήπτετο.
| [42,8] (1) César, à la vue de la tête de Pompée, pleura et déplora
amèrement sa mort, l'appelant compatriote et beau-fils, et énumérant
toutes les bontés qu'ils s'étaient rendues. Quant aux meurtriers, loin
d'admettre qu'il leur doive une quelconque récompense, il les accabla
de reproches; et il commanda que la tête soit ornée, correctement
préparée, et enterrée.
(2) Pour avoir fait cela il faut le féliciter, mais pour son hypocrisie il frôla
le ridicule. Depuis le commencement il avait vraiment voulu prendre le
pouvoir; il avait toujours détesté Pompée comme un antagoniste et un
rival; et sans compter toutes les autres mesures qu’il avait prises contre lui,
(3) il avait entrepris cette guerre dans l'unique but de ruiner son rival et
d’obtenir le pouvoir suprême; il n’avait eu comme unique but en se
précipitant en Égypte que de le renverser complètement s'il était
toujours vivant; et pourtant il fit semblant de pleurer sa perte et d’être
accablé par son meurtre.
| [42,9] (1) Καὶ ὁ μὲν μηδὲν ἔτι πολέμιον ὑπεξῃρημένου οἱ ἐκείνου
καταλείπεσθαι νομίζων, ἐν τῇ Αἰγύπτῳ ἐνεχρόνισεν ἀργυρολογῶν
καὶ τὰ τοῦ Πτολεμαίου καὶ τὰ τῆς Κλεοπάτρας διάφορα διακρίνων·
πόλεμοι δὲ ἐν τούτῳ ἕτεροι αὐτῷ παρεσκευάσθησαν.
(2) Ἥ τε γὰρ Αἴγυπτος ἐνεόχμωσε, καὶ ὁ Φαρνάκης ἤρξατο μὲν
εὐθύς, ἐπειδὴ πρῶτον τόν τε Πομπήιον καὶ τὸν Καίσαρα
ἐκπεπολεμῶσθαι ἔμαθε, τῆς τε πατρῴας ἀρχῆς ἀντιποιεῖσθαι
χρονιεῖν τε γὰρ αὐτοὺς ἐν τῇ στάσει καὶ τὰς δυνάμεις τῶν Ῥωμαίων
αὐτὰς περὶ αὑταῖς ἀναλώσειν ἤλπισεν,
(3) εἴχετο δὲ καὶ τότε τῶν προκειμένων, ὅτι τε ἅπαξ ἐκεκίνητο καὶ
ὅτι πόρρω τὸν Καίσαρα ὄντα ἐπύθετο, καὶ πολλά γε χωρία
προκατέλαβε. Κἀν τούτῳ καὶ ὁ Κάτων καὶ ὁ Σκιπίων, οἵ τε ἄλλοι οἱ
τὴν αὐτήν σφισι γνώμην ἔχοντες, καὶ ἐμφύλιον καὶ ὀθνεῖον ἐν τῇ
Ἀφρικῇ πόλεμον ἤγειραν.
| [42,9] (1) Il pensait que, maintenant que Pompée ne lui faisait plus
ombrage, il ne lui restait plus aucun ennemi. Il passa un moment en
Égypte, prélevant de l'argent et s'occupant des conflits entre Ptolémée
et Cléopâtre. Mais, en attendant, d'autres guerres se préparaient contre lui.
(2) L'Égypte entrait en révolte, et Pharnace, dès qu'il apprit que
Pompée et César étaient en désaccord, commença à réclamer son
domaine héréditaire : il espérait que les deux généraux gaspilleraient
beaucoup de temps dans leur querelle et que les forces romaines
opposées les unes aux autres s'épuiseraient entre elles;
(3) et il allait toujours plus loin dans son idée, d'une part parce qu'il
l'avait déjà fait une fois dans le passé et ensuite parce qu'il avait
appris que César était loin; il s'empara de nombreuses régions. En
même temps Caton, Scipion et les autres qui étaient du même avis
qu'eux engagèrent en Afrique une lutte qui devint immédiatement une
guerre civile et une guerre étrangère.
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