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[42,54] (1) Καὶ ὁ μὲν ταῦτά τε σοφιζόμενος εἶπε, πάνυ γὰρ αὐτῶν
ἔχρῃζε· καὶ χώραν, ἔκ τε τῆς δημοσίας, καὶ ἐκ τῆς ἑαυτοῦ δὴ, πᾶσί
σφισιν ἔνειμεν, ἄλλους ἄλλῃ, καὶ πάνυ πόρρω ἀπ' ἀλλήλων,
ἀπαρτήσας, ὥστε μήτε τοῖς ὁμοχώροις σφᾶς φοβεροὺς, μήτ' αὖ
πρὸς νεωτερισμὸν ἑτοίμους, καθ' ἕν που συνοικοῦντας, γενέσθαι.
(2) Τῶν τε ἐποφειλομένων σφίσι χρημάτων (ἃ πολλὰ καὶ καθ'
ἑκάστην ὡς εἰπεῖν πρᾶξιν ὑπέσχητο δώσειν) τὰ μὲν εὐθὺς
ἀπαλλάξειν, τὰ δὲ οὐκ ἐς μακρὰν καὶ σὺν τόκῳ γε διαλύσειν
ἐπηγγείλατο. Εἰπὼν δὲ ταῦτα, καὶ δουλωσάμενος αὐτοὺς ὥστε μήτε
τι θρασύνεσθαι καὶ προσέτι καὶ χάριν εἰδέναι, προσεπεῖπεν
ἀπέχετε μὲν παρ' ἐμοῦ πάντα, καὶ οὐδένα ἔθ' ὑμῶν ἀναγκάσω
στρατεύσασθαι·
(3) « Εἰ μέντοι τις ἑκούσιος ἐθέλοι καὶ τὰ λοιπά μοι
συγκατεργάσασθαι, ἡδέως αὐτὸν δέξομαι.» Ἀκούσαντες δὲ τοῦτο
ἐκεῖνοι ὑπερήσθησαν καὶ πάντες ὁμοίως ἀναστρατεύσασθαι
ἠθέλησαν.
| [42,54] (1) Ce qu’il dit n’était qu’un effet de style car ils lui étaient tout à fait
indispensables. Il leur assigna alors toute la terre des exploitations
publiques et les siennes en propre, les plaçant en différents endroits,
et les éloignant les uns des autres, pour qu’ils ne puissent, en vivant
quelque part ensemble, être une source de terreur à leurs voisins ou,
encore, être prêts à se rebeller.
(2) Quant à l'argent qu'il leur devait, - et la veille de presque tous les
combats il leur avait promis de leur donner de fortes sommes, - il leur
offrit de payer une partie immédiatement et de solder le compte pour le
reste avec intérêt dans un proche avenir. Quand il eut dit cela et qu’il
les eut domptés au point qu’ils ne montraient plus aucun signe de
révolte mais qu'au contraire ils en arrivaient à exprimer leur gratitude, il
ajouta:
(3) "Vous avez tout ce que je vous dois, et je ne contraindrai aucun de
vous à faire campagne plus longtemps. Si, cependant, quelqu’un
souhaite de sa propre initiative m'aider à accomplir le reste, je le
recevrai avec plaisir." En entendant cela, ils furent remplis de joie, et
tous ensemble s’offrirent à le servir encore.
| [42,55] (1) Ὁ οὖν Καῖσαρ τοὺς ταραχώδεις αὐτῶν, οὐ πάντας ἀλλ' ὅσοι
μετρίως πως ὄντες γεωργίαις ζῆν ἐδύναντο, ἀπολέξας τοῖς λοιποῖς
ἐχρήσατο. Καὶ τοῦτο καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων στρατιωτῶν ἐποίησεν·
(2) τοὺς γὰρ πάνυ τε θρασεῖς καὶ ἱκανοὺς μέγα τι κακὸν δρᾶσαι ἐκ
μὲν τῆς Ἰταλίας ἐξήγαγεν, ὅπως μηδὲν ἐκεῖ καταλειφθέντες
νεοχμώσωσιν, ἐν δὲ δὴ τῇ Ἀφρικῇ καὶ μάλα ἡδέως, ἄλλους κατ'
ἄλλην πρόφασιν, ἀνάλωσε· τούς τε γὰρ ἐναντίους ἅμα δι' αὐτῶν
κατειργάζετο καὶ ἐκείνων ἀπηλλάττετο.
(3) Φιλανθρωπότατός τε γὰρ ἀνδρῶν ὤν, καὶ πολλὰ κεχαρισμένα
τοῖς τε ἄλλοις καὶ τοῖς στρατιώταις μάλιστα ποιῶν, δεινῶς τοὺς
στασιάζοντάς σφων ἐμίσει καὶ ἰσχυρότατα αὐτοὺς ἐκόλαζε.
(4) Ταῦτά τε ἐν ἐκείνῳ τῷ ἔτει, ἐν ᾧ δικτάτωρ μὲν ὄντως αὐτὸς τὸ
δεύτερον ἦρξεν, ὕπατοι δὲ ἐπ' ἐξόδῳ αὐτοῦ ἀποδειχθέντες ὅ τε
Καλῆνος καὶ ὁ Οὐατίνιος ἐλέγοντο εἶναι, ἐποίησε.
| [42,55] (1) César écarta les meneurs, - certainement pas tous, mais ceux
qui étaient assez bons pour connaître le travail de la ferme et en vivre,
- et il garda les autres. Il aussi fit de même avec le reste de ses soldats:
(2) ceux qui étaient trop intrépides et qui causaient de sérieux ennuis, il
les éloigna de l’Italie, parce qu’il ne pouvait pas les laisser là
commencer une insurrection; et il prit grand plaisir à les épuiser en
Afrique sous divers prétextes, car en même temps il détruisait ses
ennemis par leurs efforts et il se débarrassait aussi d'eux.
(3) Bien qu’il fût le meilleur des hommes et qu’il montrât beaucoup de
gentillesse non seulement envers les citoyens en général mais en
particulier envers ses soldats, il détestait amèrement ceux parmi eux
qui se révoltaient et les punit avec une extrême sévérité.
(4) Voilà ce qu’il fit cette année où il régna vraiment seul comme
dictateur pour la deuxième fois, cependant on dit que Calenus et
Vatinius, furent désignés consuls vers la fin de l'année.
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