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[42,52] (1) Τὰ δὲ δὴ στρατόπεδα οὐχ ἡσυχῇ αὐτὸν ἐτάραξε· πολλὰ γὰρ
λήψεσθαι ἐλπίσαντες, καὶ εὑρόμενοι τῆς μὲν ἀξίας οὐκ ἐλάττω τῆς
δὲ προσδοκίας καταδεέστερα, ἐθορύβησαν. Ἐν Καμπανίᾳ δὲ οἱ
πλείους αὐτῶν, ὡς καὶ ἐς τὴν Ἀφρικὴν προπλευσούμενοι, ἦσαν.
(2) Οὗτοι οὖν τόν τε Σαλούστιον παρ' ὀλίγον ἀπέκτειναν στρατηγὸς
γὰρ ἐπὶ τῷ τὴν βουλείαν ἀναλαβεῖν ἀπεδέδεικτο, καὶ ἐπειδὴ καὶ
ἐκεῖνος διαφυγὼν αὐτοὺς ἐς τὴν Ῥώμην πρὸς τὸν Καίσαρα ὥρμησε,
τὰ γιγνόμενά οἱ δηλώσων, ἐφέσποντό τε αὐτῷ συχνοὶ μηδενὸς
φειδόμενοι, καὶ ἄλλους τε τῶν ἐντυχόντων σφίσι καὶ βουλευτὰς δύο
ἔσφαξαν.
(3) Ὁ οὖν Καῖσαρ ὡς τάχιστα τῆς προσόδου αὐτῶν ᾖσθετο, ἠθέλησε
μὲν τὸ δορυφορικὸν ἐπ' αὐτοὺς ἀντιπέμψαι, φοβηθεὶς δὲ μὴ καὶ
ἐκεῖνοι συστασιάσωσί σφισιν ἡσύχασε, μέχρις οὗ ἐς τὸ προάστειον
ἀφίκοντο. Ἐνταῦθα δὲ δὴ οὖσιν αὐτοῖς προσέπεμψε, καὶ ἐπύθετο τί
βουλόμενοι καὶ τίνος χρῄζοντες ἥκοιεν.
(4) Ἀποκριναμένων τέ σφων ὅτι αὐτῷ ἐκείνῳ ἐροῦσιν, ἐπέτρεψε μὲν
αὐτοῖς ἐς τὴν πόλιν ἄνευ τῶν ὅπλων, πλὴν τῶν ξιφῶν, ἐσελθεῖν·
ταῦτα γὰρ καὶ ἄλλως καὶ ἐν τῷ ἄστει φορεῖν εἰώθεσαν, καὶ τότε οὐκ
ἂν ὑπέμειναν καταθέσθαι.
| [42,52] (1) Mais les légions lui donnèrent du fil à retordre; elles avaient
espéré beaucoup recevoir, et quand elles virent leurs récompenses
inférieures à leur espérance, qui n’étaint pas moindre que leurs
mérites, elles se révoltèrent. La plupart d'entre elles se trouvaient en
Campanie, pour embarquer vers l’Afrique.
(2) Elles furent à deux doigts de tuer Salluste, qui avait été nommé
préteur afin de récupérer son rang de sénateur; et quand, après leur
avoir échappé, il se rendit à Rome pour informer César de ce qui se
passait, beaucoup de soldats le suivirent, n'épargnant personne sur
leur chemin, mais massacrant, entre d'autres, deux sénateurs qu'elles
rencontrèrent.
(3) César, dès qu'il entendit parler de leur approche, souhaita envoyer
sa garde personnelle contre eux, mais craignant que celle-ci aussi
s'associe à la révolte, il ne fit rien jusqu'à ce qu'ils aient atteint la
banlieue. Alors qu'ils attendaient là, il leur envoya des messagers et
leur fit demander ce qu’ils souhaitaient et quels étaient leurs besoins.
(4) Ils lui répondirent qu’ils le lui diraient en personne; alors il leur
permit d'entrer en ville sans armes, sauf leurs épées; ils avaient
l’habitude de porter celles-ci en ville, et ils n’auraient pas voulu s’en
passer dans ces moment-là.
| [42,53] (1) Εἰπόντων δὲ αὐτῶν πολλὰ μὲν περὶ ὧν καὶ ἐπόνησαν καὶ
ἐκινδύνευσαν, πολλὰ δὲ καὶ περὶ ὧν ἤλπισαν ἀξίους τέ σφας τυχεῖν
ἔφασκον εἶναι, καὶ μετὰ τοῦτο ἀφεθῆναί τε τῆς στρατείας
ἀξιούντων καὶ δεινῶς διὰ τοῦτ' αὐτῷ ἐγκειμένων,
(2) οὐχ ὅτι καὶ ἰδιωτεῦσαι ἐβούλοντο ἥκιστα γάρ, ἅτε καὶ συνήθεις
ταῖς πλεονεξίαις ἐκ πολλοῦ γεγονότες, τοῦτ' ἤθελον ἀλλ' ὅτι
καταπλήξειν τε ἐξ αὐτοῦ τὸν Καίσαρα καὶ πᾶν ὁτιοῦν καταπράξειν,
ἅτε καὶ ὑπογύου οἱ τῆς ἐς τὴν Ἀφρικὴν στρατείας οὔσης, ἐνόμιζον,
(3) περὶ μὲν τῶν ἄλλων οὐδέν σφισι τὸ παράπαν ἀπεκρίνατο, αὐτὰ
δὲ ταῦτα εἰπὼν μόνα « "Ἀλλ' ὀρθῶς γε, ὦ Κυιρῖται, λέγετε· καὶ γὰρ
κεκμήκατε καὶ κατατέτρωσθε.» Πάντας αὐτοὺς παραχρῆμα ὡς
μηδὲν δῆθεν αὐτῶν δεόμενος διῆκε, καὶ τοῖς τὸν τεταγμένον
χρόνον ἐστρατευμένοις καὶ τὰ γέρα ἐντελῆ δώσειν ὑπέσχετο.
(4) Λεχθέντων δὲ τούτων κατεπλάγησαν ἔκ τε τῆς ἄλλης αὐτοῦ
διανοίας, καὶ μάλιστα ὅτι Κυιρίτας ἀλλ' οὐ στρατιώτας σφᾶς
ὠνόμασε, καὶ ταπεινωθέντες φοβηθέντες τε μὴ πάθωσί τι δεινὸν
μετεβάλοντο, καὶ πολλὰ μὲν ἱκετεύοντες αὐτὸν εἶπον, πολλὰ δὲ καὶ
ἐπαγγελλόμενοι καὶ συστρατεύσειν οἱ ἐθελονταὶ καὶ τὸν πόλεμον
μόνοι διαπολεμήσειν ὑπέσχοντο.
(5) Ὡς οὖν ἐνταῦθα ἦσαν, καί τις καὶ τῶν στρατιαρχῶν ἐν τοσούτῳ,
ἢ καὶ ἀφ' ἑαυτοῦ γνώμης ἢ χαριζόμενος τῷ Καίσαρι, διελέχθη τέ
τινα ὑπὲρ αὐτῶν καὶ ἐδεήθη· « Ἀφίημι μέν, ἔφη, καὶ ὑμᾶς τοὺς
παρόντας καὶ τοὺς ἄλλους πάντας, ὅσοις τὰ τῆς στρατείας ἔτη
ἐξήκει· οὐδὲ γὰρ οὐδὲ δέομαί τι ὑμῶν· τὰ μέντοι γέρα καὶ ὣς ὑμῖν
ἀποδώσω, ἵνα μήποτέ τις εἴπῃ ὅτι ἐγὼ χρησάμενος ὑμῖν ἐν τοῖς
κινδύνοις ἔπειτα ἀχάριστος ἐγενόμην, εἰ καὶ τὰ μάλιστα καὶ τοῖς
σώμασιν ἐρρωμένοι καὶ πάντα καὶ τὰ λοιπὰ προσδιαπολεμῆσαι
δυνάμενοι οὐκ ἠθελήσατέ μοι συστρατεῦσαι. »
| [42,53] (1) Ils lui racontèrent de long en large les durs travaux et les
dangers qu'ils avaient subis et tout ce qu'ils avaient espéré et tout ce
qu'ils prétendaient avoir mérité d'obtenir. Ensuite ils lui demandèrent
d’être libérés du service et ils insistaient très fort sur ces point,
(2 ) non parce qu’ils souhaitassent retourner à la vie privée, - car ils ne
le voulaient absolument pas, étant depuis longtemps accoutumés aux
gains de la guerre, - mais parce qu'ils pensaient ainsi faire peur à
César et obtenit tout ce qu'ils voulaient, puisque son invasion projetée
de l'Afrique était proche.
(3) Cependant il ne leur donna aucune réponse à leurs demandes,
mais il dit seulement: "Ce que vous avez dit, Quirites, est exact; vous
êtes naturellement fatigués et criblés de blessures," et alors aussitôt il
les congédia tous comme s’il n’avait plus besoin d’eux, en promettant
de les récompenser complètement pour le service accompli.
(4) À ces mots ils se mirent à avoir peur de son intention en général et
en particulier parce qu'il les avait appelés Quirites au lieu de Soldats;
et humiliés et craignant d’être sévèrement punis, ils changèrent d’avis
et s’adressèrent à lui en le suppliant, lui promettant de se joindre à son
expédition en tant que volontaires et de mener la guerre seuls.
(5) On en était donc là et un de leurs chefs aussi, soit de sa propre
initiative soit avec l’approbation de César, prit la parole et présenta
quelques demandes en leur nom : il répondit: "Je vous libère, vous
tous qui êtes présents ici et tous ceux dont les années du service ont
expiré; je n’ai vraiment plus besoin de vous. Mais néanmoins je vous
payerai les récompenses, pour que personne ne puisse dire qu'après
vous avoir fait courir des dangers, je me sois après montré ingrat,
même si vous n'avez pas voulu vous joindre à ma campagne alors que
vous étiez parfaitement capables physiquement et capables de gagner
toutes les guerres qui restent."
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