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[42,40] (1) Προϊόντος δὲ τοῦ χρόνου στάσις τοῖς περὶ τὴν Ἀρσινόην οὖσιν
ἐνέπεσε, καὶ αὐτὴν ὁ Γανυμήδης ἔπεισε τὸν Ἀχιλλᾶν ὡς καὶ τὸ
ναυτικὸν προδώσοντα ἀποκτεῖναι. Γενομένου δὲ τούτου τήν τε
ἡγεμονίαν τῶν στρατιωτῶν παρέλαβε, καὶ τὰ πλοῖα ὅσα ἐν τῷ
ποταμῷ καὶ ἐν τῇ λίμνῃ ἦν συνήγαγεν, ἄλλα τε προσκατεσκεύασε,
(2) καὶ πάντα αὐτὰ ἐς τὴν θάλασσαν διὰ τῶν διωρύχων κομίσας
τοῖς τε Ῥωμαίοις μὴ προσδεχομένοις προσέβαλε, καὶ τὰς μὲν
κατέπρησε τῶν ὁλκάδων αὐτῶν τὰς δὲ ἀνεδήσατο, καὶ μετὰ τοῦτο
τόν τε ἔσπλουν τοῦ λιμένος ἐξεκάθηρε, κἀνταῦθα ναυλοχῶν
πολλά σφας ἐλύπει.
(3) Τηρήσας οὖν ποτε αὐτοὺς ὁ Καῖσαρ ἀμελῶς ὑπὸ τοῦ κρατεῖν
ἔχοντας ἔς τε τὸν λιμένα αἰφνιδίως ἐπεσέπλευσε, καὶ συχνὰ πλοῖα
καύσας ἔς τε τὴν Φάρον ἀπέβη καὶ τοὺς ἐνοικοῦντας ἐν αὐτῇ
ἐφόνευσεν. Ἰδόντες δὲ τοῦτο οἱ ἐν τῇ ἠπείρῳ Αἰγύπτιοι κατά τε τὰς
γεφύρας ἐπεβοήθησαν αὐτοῖς, καὶ συχνοὺς τῶν Ῥωμαίων
ἀνταποκτείναντες τοὺς λοιποὺς ἐς τὰς ναῦς ἐσήραξαν.
(4) Καὶ αὐτῶν ὁπουδήποτε καὶ ἀθρόως ἐσβιαζομένων ἐς αὐτὰς
ἄλλοι τε πολλοὶ ἐς τὴν θάλασσαν ἐξέπεσον καὶ ὁ Καῖσαρ. Κἂν
διέφθαρτο κακῶς, ὑπό τε τῶν ἱματίων βαρυνόμενος καὶ ὑπὸ τῶν
Αἰγυπτίων βαλλόμενος ἁλουργῶν γὰρ αὐτῶν ὄντων ἐστοχάζοντο,
εἰ μὴ καὶ ἐκεῖνα ἀπερρίφει καὶ μετὰ τοῦτο διανεύσας πῃ ἐς ἀκάτιον
ἐσεβεβήκει.
(5) Καὶ ὁ μὲν οὕτως ἐσώθη, μηδὲν τῶν γραμμάτων βρέξας ἃ πολλὰ
ἐν τῇ ἀριστερᾷ χειρὶ ἀνέχων ἐνήξατο· τὴν δὲ δὴ ἐσθῆτα αὐτοῦ οἱ
Αἰγύπτιοι λαβόντες πρὸς τὸ τρόπαιον, ὃ ἔστησαν τῆς τροπῆς
ταύτης, ἀνεκρέμασαν ὡς καὶ αὐτὸν ἐκεῖνον ᾑρηκότες. Καὶ ἤδη γὰρ
καὶ τὰ στρατεύματα ἃ ἀπὸ τῆς Συρίας μετεπέπεμπτο ἐπλησίασε,
τάς τε κατάρσεις ἐτήρουν καὶ πολλὰ αὐτοὺς ἔβλαπτον.
(6) Τοῖς μὲν γὰρ πρὸς τὴν Λιβύην σφῶν προσπίπτουσιν ὁ Καῖσαρ
τρόπον τινὰ ἤμυνε· συχνοὺς δὲ δὴ περὶ τὰς τοῦ Νείλου ἐκβολὰς
πυρσοῖς ὡς καὶ Ῥωμαῖοι ὄντες ἠπάτων τε καὶ συνελάμβανον, ὥστε
τοὺς λοιποὺς μηκέτι τολμᾶν παρακομίζεσθαι, μέχρις οὗ Τιβέριος
Κλαύδιος Νέρων ἐς αὐτὸν τότε τὸν ποταμὸν ἀναπλεύσας ἐκείνους
τε μάχῃ ἐκράτησε καὶ τοῖς σφετέροις ἀδεέστερον τὸν πρόσπλουν
ἐποίησε.
| [42,40] (1) A ce moment un conflit surgit entre les partisans d'Arsinoé, et
Ganymède la persuada de mettre à mort Achillas, parce qu’il allait
livrer la flotte. Quand ceci fut fait, il prit le commandement des soldats
et fit venir tous les bateaux qui se trouvaient sur le fleuve et le lac, et
en plus en fit construire d'autres;
(2) et il les fit transporter tous par les canaux jusqu’à la mer, où il a
attaqua les Romains qui ne s’y attendaient pas et brûla certains de
leurs navires de fret au bord de l'eau et en remorquèrent d’autres.
Alors il a dégagé l'entrée du port et s’y installa pour attendre les
navires : il causa aux Romains de grands ennuis.
(3) Et César, ayant attendu le moment où ils se laissaient aller en
raison de leur succès, soudain entra dans le port, brûla un grand
nombre de navires, et débarqua à Pharos, y tuant les habitants de l'île.
Quand les Égyptiens sur le continent virent cela, ils se précipitèrent sur
les ponts avec l’aide de leurs amis, et après avoir tué beaucoup du
Romains à leur tour il revinrent à leurs navires.
(4) Tandis que les fugitifs étaient forcés de trouver le chemin des
navires dans la cohue comme ils le pouvaient, César et beaucoup
d'autres tombèrent à la mer. Il aurait péri malheureusement, poussé
vers le fonds à cause de sa robe longue et criblé par les Égyptiens
(son vêtement de pourpre offrait une belle cible), s’il n’avait enlevé son
vêtement et s’il n’avait pas réussi à nager jusqu’à une barque qui
l’emmena.
(5) C’est ainsi qu’il fut sauvé, et ceci sans mouiller ses documents
qu'il avait en grand nombre dans sa main gauche en nageant. Les
Égyptiens prirent son habit et l'accrochèrent sur le trophée qu'ils
installèrent pour commémorer cette débâcle, comme s’ils l'avaient
capturé lui-même. Ils exercèrent aussi une surveillance étroite sur les
endroits de débarquement, puisque les légions envoyées de Syrie
approchaient déjà, et ils faisaient le beaucoup de dommages aux Romains.
(6) Alors que César pouvait repousser d’une certaine manière ceux qui
venaient par voie de terre du côté libyen, cependant près de la bouche
du Nil les Égyptiens trompèrent plusieurs de ses hommes par des feux
de signaux, comme s’ils étaient aussi Romains, et ainsi les firent
prisonniers, de sorte que le reste n’osait plus débarquer, jusqu'à ce
que Tiberius Claudius Nero remonta le fleuve lui-même, battit l’ennemi
au combat, et rendit le débarquement plus sûr pour les siens.
| [42,41] (1) Κἀν τούτῳ Μιθριδάτης ὁ Περγαμηνὸς ἐπικληθεὶς ἐπεχείρησε
μὲν ἐς τὸ στόμα τοῦ Νείλου τὸ κατὰ Πηλούσιον ταῖς ναυσὶν
ἀναβῆναι, ἀποφραξάντων δὲ τῶν Αἰγυπτίων τοῖς πλοίοις τὸν
ἔσπλουν προσεκομίσθη νυκτὸς ἐπὶ τὴν διώρυχα,
(2) καὶ ναῦς ἐς αὐτὴν ὑπερενεγκών οὐ γὰρ ἐξίησιν ἐς τὴν θάλασσαν
οὕτω διὰ ταύτης ἐς τὸν Νεῖλον ἀνέπλευσε, καὶ μετὰ τοῦτο
αἰφνίδιον ἔκ τε τῆς θαλάσσης καὶ ἐκ τοῦ ποταμοῦ ἅμα τοῖς
φρουροῦσι τὸ στόμα αὐτοῦ προσμίξας τήν τε ἀπόκλεισίν σφων
ἔλυσε,
(3) καὶ τὸ Πηλούσιον τῷ τε πεζῷ ἅμα καὶ τῷ ναυτικῷ προσβαλὼν
εἷλε. Προχωρῶν τε ἐπὶ τὴν Ἀλεξάνδρειαν, καὶ πυθόμενος
Διοσκουρίδην τινὰ ἀπαντήσειν σφίσιν, ἐνήδρευσέ τε αὐτὸν καὶ
κατειργάσατο.
| [42,41] (1) Alors Mithridate, surnommé le Pergamien, entreprit de re monter
avec ses bateaux la bouche du Nil en face de Pelusium; mais comme
les Égyptiens lui barraient l’entrée avec leurs navires, il se rendit lui-
même de nuit au canal,
( 2 ) remorqua les vaisseaux, puisqu'il ne pouvait arriver à la mer, et
navigua vers le Nil. Ensuite il attaqua subitement, en même temps par
la mer et par le fleuve, ceux qui gardaient la bouche du fleuve, et de ce
fait il cassa leur blocus,
(3) il assaillit Pelusium avec son infanterie et sa flotte en même temps
et prit la ville. S’avançant alors vers Alexandrie, et apprenant qu'un
certain Dioscorides venait à sa rencontre, il lui tendit une embuscade
et le détruisit.
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