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[42,20] (1) Τούς τε γὰρ τὰ τοῦ Πομπηίου φρονήσαντας ἐπέτρεψαν αὐτῷ
πάνθ' ὅ τι ποτ' ἂν ἐθελήσῃ δρᾶσαι, οὐχ ὅτι καὶ αὐτὸς παρ' ἑαυτοῦ
οὐ τοῦτ' ἤδη λαβὼν εἶχεν, ἀλλ' ἵνα καὶ ἐν νόμῳ δή τινι αὐτὸ ποιεῖν
δόξῃ· καὶ πολέμων καὶ εἰρήνης κύριον, προφάσει τῶν ἐν τῇ Ἀφρικῇ
συνισταμένων, πρὸς πάντας ἀνθρώπους ἀπέδειξαν αὐτόν, κἂν
μηδὲν μήτε τῷ δήμῳ μήτε τῇ βουλῇ περὶ αὐτῶν κοινώσηται.
(2) Καὶ ἦν μέν που καὶ τοῦτο καὶ πρὶν ἐπ' ἐκείνῳ ἅτε καὶ δύναμιν
τηλικαύτην ἔχοντι· τοὺς γοῦν πολέμους οὓς ἐπολέμησε πάντας
ὀλίγου καθ' ἑαυτὸν ἀνείλετο· ὅμως δ' οὖν αὐτῷ πολῖταί τε γὰρ καὶ
αὐτοτελεῖς ἔτι δοκεῖν εἶναι ἤθελον ταῦτά τε οὕτως ἐψηφίσαντο καὶ
τἆλλα πάντα ἃ καὶ ἀκόντων αὐτῶν ἔχειν ἐδύνατο.
(3) Ὕπατός τε γὰρ ἔτη πέντε ἐφεξῆς γενέσθαι καὶ δικτάτωρ οὐκ ἐς
ἕκμηνον ἀλλ' ἐς ἐνιαυτὸν ὅλον λεχθῆναι ἔλαβεν, τήν τε ἐξουσίαν
τῶν δημάρχων διὰ βίου ὡς εἰπεῖν προσέθετο· συγκαθέζεσθαί τε
γὰρ ἐπὶ τῶν αὐτῶν βάθρων καὶ ἐς τἆλλα συνεξετάζεσθαί σφισιν, ὃ
μηδενὶ ἐξῆν, εὕρετο.
(4) Αἵ τε γὰρ ἀρχαιρεσίαι πᾶσαι, πλὴν τῶν τοῦ πλήθους, ἐπ' αὐτῷ
ἐγένοντο, καὶ διὰ τοῦτο ἐς τὴν παρουσίαν αὐτοῦ ἀναβληθεῖσαι ἐπ'
ἐξόδῳ τοῦ ἔτους ἐτελέσθησαν. Τάς τε ἡγεμονίας τὰς ἐν τῷ ὑπηκόῳ
τοῖς μὲν ὑπάτοις αὐτοὶ δῆθεν ἐκλήρωσαν, τοῖς δὲ δὴ στρατηγοῖς τὸν
Καίσαρα ἀκληρωτὶ δοῦναι ἐψηφίσαντο· ἔς τε γὰρ τοὺς ὑπάτους καὶ
ἐς τοὺς στρατηγοὺς αὖθις παρὰ τὰ δεδογμένα σφίσιν ἐπανῆλθον.
(5) Καὶ ἕτερον δέ τι, εἰθισμένον μὲν γίγνεσθαι, ἐν δὲ δὴ τῇ τοῦ
καιροῦ διαφθορᾷ καὶ ἐπίφθονον καὶ νεμεσητὸν ὄν, ἔγνωσαν· τοῦ
γὰρ πολέμου τοῦ πρός τε τὸν Ἰόβαν καὶ πρὸς τοὺς Ῥωμαίους τοὺς
μετ' αὐτοῦ πολεμήσαντας, ὃν ὁ Καῖσαρ οὐδέπω τότε οὐδ' ὅτι
γενήσοιτο ἠπίστατο, πέμψαι τινὰ αὐτῷ νικητήρια ὡς κεκρατηκότι
προσέταξαν.
| [42,20] (1) Ils lui accordèrent ensuite la permission de faire tout ce qu’il
voulait contre ceux qui avait favorisé la cause de Pompée, non qu'il
n'ait pas pris ce droit de lui-même, mais pour qu'il puisse paraître agir
sous le couvert d’une autorité légale. Ils le nommèrent maître de la
guerre et de la paix pour toute l'humanité - en utilisant comme prétexte
les conspirateurs en Afrique - sans qu’il ne doive faire de
communication à ce sujet au peuple ou au sénat.
(2 ) Ceci, naturellement, comprenait aussi le pouvoir qu’il possédait
avant, puisqu'il avait de si grandes forces; en tout cas les guerres qu'il
avait faites, il les avait entreprises de sa propre autorité presque
chaque fois. Mais, puisqu’ils souhaitaient paraître toujours des citoyens
libres et indépendants, ils lui votèrent ces droits et tout le reste qu'il
pouvait possèder même contre leur volonté.
(3) Ainsi il reçut le privilège d'être consul pendant cinq années
consécutives et d'être nommé dictateur, non durant six mois, mais pour
une année entière, et on lui donna la puissance tribunitienne
pratiquement à vie. On lui accorda le droit de s’asseoir avec les tribuns
sur les mêmes bancs et d'être compté avec eux pour le reste -
privilège qui n’avait jamais été donné à quelqu’un.
(4) Toutes les élections sauf celles de la plèbe passèrent alors dans
ses mains, et pour cette raison elles furent retardées jusqu'après son
retour et se tinrent vers la fin de l'année. En ce qui concerne les
gouverneurs dans les territoires soumis, les citoyens prétendirent
distribuer eux-mêmes ceux qui étaient alloués aux consuls, mais
votèrent que César pourrait donner les autres aux préteurs sans tirage
au sort; ils étaient retournés de nouveau aux consuls et aux préteurs
contrairement à leur décret.
(5) Et ils accordèrent aussi un autre privilège, qui était usuel, on ne
peut le nier, mais dans la corruption des temps pouvait engendrer la
haine et le ressentiment: ils décrétèrent que César devait obtenir un
triomphe pour la guerre contre Juba et contre les Romains qui avaient
combattu avec celui-ci, comme s’il avait été le vainqueur, bien que, en
fait, il ne savait même pas alors que ce serait une si grande guerre.
| [42,21] (1) Ταῦτ' οὖν οὕτω καὶ ἐψηφίσθη καὶ ἐκυρώθη· καὶ ὅ τε Καῖσαρ
τὴν δικτατορίαν παραχρῆμα, καίπερ ἔξω τῆς Ἰταλίας ὤν, ὑπέστη,
καὶ τὸν Ἀντώνιον μηδὲ ἐστρατηγηκότα ἵππαρχον προελομένος, καὶ
εἶπε καὶ τοῦτον ὁ ὕπατος, καίτοι τῶν οἰωνιστῶν σφοδρότατα
ἀντειπόντων μηδενὶ ἐξεῖναι πλείω τοῦ ἑξαμήνου χρόνον
ἱππαρχῆσαι.
(2) Ἀλλ' ἐκεῖνοι μὲν γέλωτα ἐπὶ τούτῳ πολὺν ὠφλίσκανον, αὐτὸν
μὲν τὸν δικτάτορα ἐς ἐνιαυτὸν παρὰ πάντα τὰ πάτρια λεχθῆναι
γνόντες, περὶ δὲ δὴ τοῦ ἱππάρχου ἀκριβολογούμενοι.
| [42,21] (1) Voilà les mesures qui furent votées et ratifiées. César
commença sa dictature immédiatement, bien qu'il fût hors de l'Italie, et
il choisit Antoine, bien qu'il n'ait pas encore été préteur, comme son
maître de cavalerie; et les consuls proposèrent aussi le nom de ce
dernier, bien que les augures s'y soient opposés très fort, déclarant
que personne ne pouvait être maître de cavalerie pendant plus de six mois.
(2) Mais à ce moment ils se couvrirent de ridicule, parce que, d’une
part ils avaient décidé que le dictateur lui-même devait être choisi
pendant un an, contrairement à toute jurisprudence, d’autre part ils
discutaillaient au sujet du maître de cavalerie.
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