HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLI

Chapitre 16-17

  Chapitre 16-17

[41,16] Τὰ δ' αὐτὰ ταῦτα καὶ πρὸς τὸν δῆμον, καὶ αὐτὸν ἔξω τοῦ πωμηρίου συνελθόντα, εἰπὼν, σῖτόν τε ἐκ τῶν νήσων μετεπέμψατο, καὶ πέντε καὶ ἑβδομήκοντα δραχμὰς ἑκάστῳ δώσειν ὑπέσχετο. Καὶ μὲν τούτοις αὐτοὺς δελεάσειν ἤλπιζεν· οἱ δ' ἄνθρωποι λογιζόμενοι, ὅτι οὔτε φρονοῦσιν οὔτε πράττουσι τὰ αὐτὰ οἵ τε ἐφιέμενοί τινων καὶ οἱ τυχόντες· ἀλλ' ἐν μὲν ταῖς ἀρχαῖς τῶν ἔργων, πάντα τὰ ἥδιστα προβάλλουσι τοῖς ἀντιπρᾶξαί τι δυναμένοις, ἐπειδὰν δὲ κατορθώσωσιν ὅσα βούλονται, οὔτε τινὸς αὐτῶν μνημονεύουσι, καὶ ἐπ' αὐτοὺς ἐκείνους ταῖς δυνάμεσιν ἃς παρ' αὐτῶν ἔλαβον, χρῶνται· μεμνημένοι δὲ καὶ τὸν Μάριον τόν τε Σύλλαν, ὡς πολλὰ καὶ φιλάνθρωπα πολλάκις σφίσιν εἰπόντες, οἷα ἀνθ' οἵων ἔδρασαν· καὶ προσέτι καὶ τὴν τοῦ Καίσαρος χρείαν αἰσθόμενοι, τά τε ὅπλα αὐτοῦ πολλὰ καὶ πανταχοῦ τῆς πόλεως ὁρῶντες ὄντα· οὔτε πιστεύειν τοῖς λεγομένοις, οὔτε θαρρεῖν ἐδύναντο, ἀλλ' ἔναυλον τὸν ἐκ τοῦ πρὶν φόβον ἔχοντες, καὶ ἐκεῖνον ὑπετόπουν· καὶ μάλισθ' ὅτι οἱ πρέσβεις, οἱ τὰς καταλλαγὰς δῆθεν πρυτανεύσοντες, ᾑρέθησαν μέν, οὐκ ἐξῆλθον δέ· ἀλλ' ὅτι καὶ ἐμνήσθη ποτὲ περὶ αὐτῶν Πίσων πενθερὸς αὐτοῦ, αἰτίαν ἔσχε. [41,16] Après avoir parlé dans le même sens au peuple accouru aussi hors du Pomérium, il fit venir du blé des îles et promit soixante-quinze drachmes à chaque citoyen, espérant les amorcer ainsi. Mais la multitude se disait qu'il y a une grande différence entre les sentiments et les actions des hommes, quand ils désirent une chose et quand ils l'ont obtenue : au début d'une entreprise, ils font les plus séduisantes promesses à ceux lui pourraient leur être opposés ; mais ils les oublient toutes, quand ils ont atteint le but de leurs désirs, et tournent leurs forces contre ceux qui ont contribué à leur puissance. Elle se souvenait aussi de Marius et de Sylla, qui, après avoir tenu souvent le langage le plus humain, commirent des cruautés inouïes. Enfin elle sentait bien ce qu'exigeait la position de César, et, voyant ses soldats répandus en foule dans tous les quartiers de Rome, elle ne pouvait se fier à ses paroles ni se croire en sûreté. Toujours sous l'empire de son ancienne terreur, elle le regardait comme suspect, surtout parce que les députés chargés de négocier la paix avaient été désignés, mais n'étaient point partis, et parce que César avait témoigné un vif mécontentement à Pison, son beau-père, pour en avoir reparlé un jour.
[41,17] Τοσούτου τε ἐδέησαν τὰ χρήματα, ὑπέσχετό σφισι, τότε γε λαβεῖν, ὥστε καὶ τἆλλά οἱ πάνθ' ὅσα ἐν τῷ δημοσίῳ ἦν, πρὸς τὴν τῶν στρατιωτῶν, οὓς ἐφοβοῦντο,, τροφὴν ἔδοσαν. Καὶ ἐπὶ πᾶσιν τούτοις, ὡς καὶ ἀγαθοῖς οὖσι, τὴν ἐσθῆτα τὴν εἰρηνικὴν μετημπίσχοντο· οὐδέπω γὰρ αὐτὴν μετειλήφεσαν. Ἀντεῖπε μὲν οὖν πρὸς τὴν περὶ τῶν χρημάτων ἐσήγησιν Λεύκιός τις Μέτελλος δήμαρχος· καὶ ἐπειδὴ μηδὲν ἐπέρανε, πρός τε τοὺς θησαυροὺς ἦλθε, καὶ τὰς θύρας αὐτῶν ἐν τηρήσει ἐποιήσατο. Σμικρὸν δὲ δὴ καὶ τῆς φυλακῆς αὐτοῦ, ὥσπερ που καὶ τῆς παρρησίας, οἱ στρατιῶται φροντίσαντες, τήν τε βαλανάγραν διέκοψαν ( τὴν γὰρ κλεῖν οἱ ὕπατοι εἶχον, ὥσπερ οὐκ ἐξόν τισι πελέκεσιν ἀντ' αὐτῆς χρήσασθαι) καὶ πάντα τὰ χρήματα ἐξεφόρησαν. Καὶ μέντοι καὶ τὰ ἄλλα τὸν αὐτὸν τρόπον, ὥς μοι πολλαχόθι εἴρηται, ὀνόματι μὲν ἰσονομίας (καὶ γὰρ διὰ τοῦ Ἀντωνίου τὰ πλείω αὐτῶν ἐσεφέρετο) ἔργῳ δὲ δυναστείας, καὶ ἐψηφίζετο καὶ ἐπράττετο. Τούς τε γὰρ ἀντιστασιάζοντάς σφισι, πολεμίους ἑκάτεροι τῆς πατρίδος ὀνομάζοντες, καὶ ἑαυτοὺς ὑπὲρ τῶν κοινῶν πολεμεῖν λέγοντες, τά τε ἴδια μόνα ηὖξον, κἀκεῖνα ὁμοίως ἀμφότεροι ἔφθειρον. [41,17] César ne donna pas alors au peuple les sommes qu'il lui avait promises : bien loin de là, il exigea pour l'entretien de l'armée qui inspirait tant de craintes tout l'argent déposé dans le trésor public. De plus, comme si la République avait été dans une situation prospère, on prit le vêtement réservé pour le temps de paix ; ce qui ne s'était pas encore fait. Un tribun du peuple, Lucius Métellus, combattit la proposition concernant les fonds. Ayant échoué, il se rendit au trésor public et en garda les portes ; mais les soldats ne s'inquiétèrent pas plus de sa présence qu'ils ne s'étaient inquiétés de la liberté de ses discours. Ils brisèrent la serrure (les consuls avaient emporté la clef, comme si, dans les mains de certains hommes, elle ne pouvait pas être remplacée par la hache) et enlevèrent tout l'argent. Le même esprit dicta tous les décrets et tous les actes, ainsi que je l'ai dit plusieurs fois : en apparence ils avaient pour but l'égalité (car c'était Antoine qui les proposait presque tous) ; mais, en réalité, ils fondaient le despotisme. César et Pompée donnaient l'un et l'antre à leurs adversaires le nom d'ennemis de la patrie, et répétaient qu'ils faisaient la guerre dans l'intérêt général, tandis qu'ils ne travaillaient que pour accroître leur puissance, et ruinaient tous les deux également la République. César s'empare de la Sardaigne et de la Sicile: il permet aux enfants des proscrits de briguer les charges publiques


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Dernière mise à jour : 12/01/2006