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[41,18] Ὁ δ' οὖν Καῖσαρ ταῦτά τε οὕτως ἐποίησε, καὶ τὴν Σαρδὼ τήν τε Σικελίαν
ἀμαχεὶ κατέσχεν, ἐκχωρησάντων τῶν τότε ἐν αὐταῖς ἀρχόντων· τόν τε
Ἀριστόβουλον οἴκαδε ἐς τὴν Παλαιστίνην, ὅπως τῷ Πομπηίῳ τι ἀντιπράξῃ,
ἔστειλε· καὶ τοῖς παισὶ τῶν ὑπὸ τοῦ Σύλλου ἐπικηρυχθέντων ἀρχὰς αἰτεῖν
ἐφῆκε, τά τε ἄλλα πάντα, καὶ τὰ ἐν τῇ πόλει καὶ τὰ ἐν τῇ λοιπῇ Ἰταλίᾳ, πρὸς τὸ
ἐπιτηδειό '" τατον ἑαυτῷ ὡς ἐκ τῶν παρόντων κατέστησε. Καὶ ἐκεῖνα μὲν τῷ
Ἀντωνίῳ ἐπέτρεψεν· αὐτὸς δὲ ἐς τὴν Ἰβηρίαν, τά τε τοῦ Πομπηίου ἰσχυρῶς
αἱρουμένην, καὶ ἐς δέος αὐτόν, μὴ καὶ τὰς Γαλατίας προσαποστήσῃ,
καθιστάντας, ὥρμησε. Κἀν τούτῳ ἄλλοι τε βουλευταὶ καὶ ὁ Κικέρων, μηδὲ ἐς
ὄψιν τῷ Καίσαρι ἐλθών, πρὸς τὸν Πομπήιον, ὥς γε τά τε δικαιότερα
πράττοντα, καὶ τῷ πολέμῳ κρατήσοντα, ἀπεχώρησεν. Οἵ τε γὰρ ὕπατοι, πρὶν
ἐκπλεῖν, καὶ ἐκεῖνος, ἅτε ἀντὶ ὑπάτου ἄρχων, πάντας αὐτοὺς ἐκέλευσαν ἐς
Θεσσαλονίκην ἀκολουθῆσαι, ὡς τοῦ μὲν ἄστεως πρὸς πολεμίων τινῶν
ἐχομένου, αὐτοὶ δὲ, ἥ τε γερουσία ὄντες, καὶ τὸ τῆς πολιτείας πρόσχημα, ὅπου
ποτ' ἂν ὦσιν, ἕξοντες· καί σφισι διὰ ταῦτα τῶν τε βουλευτῶν καὶ τῶν ἱππέων,
οἱ πλείους, οἱ μὲν εὐθὺς τότε, οἱ δὲ καὶ ὕστερον, καὶ αἱ πόλεις πᾶσαι, ὅσαι μὴ
ὑπὸ τῶν τοῦ Καίσαρος ὅπλων κατείργοντο, προσεχώρησαν.
| [41,18] Voilà ce que fit César : il s'empara, en outre, sans coup férir, de la Sardaigne
et de la Sicile, que leurs gouverneurs avaient abandonnées, et renvoya Aristobule
dans la Palestine, sa patrie, pour qu'il tentât d'y agir contre Pompée. Il permit aux
enfants des citoyens proscrits par Sylla de briguer les charges publiques, et
organisa tout à Rome et en Italie, comme il convenait le mieux à ses intérêts, dans
l'état présent des affaires. Il confia Rome et l'Italie à Antoine, et se dirigea en
personne vers l'Espagne, qui appuyait Pompée avec ardeur et lui faisait craindre
que la Gaule ne fût entraînée par sou exemple. Sur ces entrefaites, plusieurs
sénateurs et Cicéron, sans avoir même paru devant César, se déclarèrent pour
Pompée, qui leur semblait défendre le parti le plus juste et devoir sortir vainqueur
de cette lutte. Les consuls, avant de s'embarquer, et Pompée lui-même, en sa
qualité de proconsul, leur avaient ordonné de les suivre à Thessalonique, disant
que Rome était au pouvoir des ennemis, et qu'ils représenteraient la République
partout où ils se trouveraient, puisqu'ils formaient le sénat. Ces considérations
rallièrent autour d'eux la plupart des sénateurs et des chevaliers, les uns sur-le-
champ, les autres plus tard : il en fut de même de toutes les villes qui n'étaient pas
opprimées par les arrhes de César.
| [41,19] Οἱ μέντοι Μασσαλιῶται, μόνοι τῶν ἐν τῇ Γαλατίᾳ οἰκούντων, οὔτε
συνήραντο τῷ Καίσαρι, οὔτε ἐς τὴν πόλιν ἐσεδέξαντο· ἀλλὰ καὶ ἀπόκρισιν
αὐτῷ ἀξιομνημόνευτον ἔδοσαν. Τῷ τε γὰρ δήμῳ τῶν Ῥωμαίων συμμαχεῖν, καὶ
ἐκείνοις ἐπιτηδείως ἀμφοτέροις ἔχειν, καὶ μήτε πολυπραγμονεῖν τι, μήθ' ἱκανοὶ
διακρῖναι, πότερος αὐτῶν ἀδικεῖ, εἶναι ἔφασαν· ὥστε εἰ μέν τις ὡς φίλος ἐθέλοι
πρὸς σφᾶς ἐλθεῖν, καὶ ἀμφοτέρους αὐτοὺς ἄνευ τῶν ὅπλων δέξεσθαι ἔλεγον·
ἐπὶ πολέμῳ δὲ, οὐδέτερον. Καταστάντες τε ἐς πολιορκίαν, αὐτόν τε ἐκεῖνον
ἀπεκρούσαντο, καὶ τῷ Τρεβωνίῳ τῷ τε Βρούτῳ τῷ Δεκίμῳ μετὰ τοῦτο
προσεδρεύσασί σφισιν ἐπὶ πλεῖστον ἀντέσχον. Ὁ γὰρ Καῖσαρ χρόνον μέν τινα,
ὡς καὶ ῥᾳδίως αὐτοὺς αἱρήσων, προσεκαρτέρησε ( καὶ γὰρ αὐτῷ δεινὸν ἐδόκει
εἶναι, ὅτι καὶ τῆς Ῥώμης ἀμαχὶ κρατήσας, ὑπὸ Μασσαλιωτῶν οὐκ ἐδέχετο)·
ἔπειτ' ἐπειδὴ ἀντήρκουν, ἐκείνους μὲν ἑτέροις προσέταξεν, αὐτὸς δὲ ἐς τὴν
Ἰβηρίαν ἠπείχθη.
| [41,19] Seuls de tous les peuples de la Gaule, les habitants de Marseille ne se
déclarèrent pas pour lui et ne, lui ouvrirent point leurs portes. Dans une réponse
digne d'être transmise à la postérité, ils déclarèrent qu'ils étaient les alliés du
peuple romain, et aussi bien disposés pour César que pour Pompée ; qu'ils ne
s'inquiétaient pas de savoir quel était celui qui défendait une mauvaise cause,
n'étant pas capables de le reconnaître ; que, s'ils voulaient l'un ou l'autre venir en
ami dans leur ville, ils le recevraient sans armes ; mais qu'ils la fermeraient à l'un
et à l'autre, s'ils se présentaient pour faire la guerre, Assiégés par César, ils le
repoussèrent, et résistèrent longtemps à Trébonius et à Décimus Brutus, qui les
cernèrent ensuite ; car César avait assiégé lui-même, pendant un certain temps,
Marseille dont il croyait s'emparer sans peine (il regardait comme une honte de n'y
avoir pas été reçu, lui qui s'était rendu maître de Rome sans coup férir) ; mais, les
habitants ayant tenu bon, il confia ce siège à d'autres, et marcha en toute hâte
vers l'Espagne.
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