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[41,14] Καὶ εὐθύς γε καταίρων ἐς τὸ Δυρράχιον, ἔμαθεν ὅτι οὐ καλῶς {ἂν}
ἀπαλλάξειε. Στρατιώτας τε γὰρ κεραυνοὶ ἐν αὐτῷ τῷ πρόσπλῳ ἔφθειραν, καὶ
τὰ σημεῖα τὰ στρατιωτικὰ ἀράχναι κατέσχον· ἐκβάντος τε ἐκ τῆς νεὼς αὐτοῦ
ὄφεις τὸν στίβον ἐπισπόμενοι συνέχεον. Ἐκείνῳ μὲν δὴ ταῦτα τὰ τέρατα
ἐγένετο· συνεβεβήκει δὲ καὶ πάσῃ τῇ πόλει τούτῳ τε τῷ ἔτει καὶ ὀλίγον
ἔμπροσθεν ἕτερα. Ὄντως γάρ που ἀμφοτέρωθεν ἐν ταῖς στάσεσι τὸ κοινὸν
βλάπτεται· καὶ διὰ τοῦτο λύκοι τε καὶ βύαι πολλοὶ ἐν αὐτῷ τῷ ἄστει ὤφθησαν,
καὶ σεισμοὶ συνεχεῖς μετὰ μυκηθμῶν ἐγένοντο· πῦρ τε ἀπὸ δυσμῶν πρὸς
ἀνατολὰς διῇξε, καὶ ἕτερον ἄλλα τε καὶ τὸν τοῦ Κυρίνου ναὸν κατέφλεξεν· ὅ τε
ἥλιος σύμπας ἐξέλιπε· καὶ κεραυνοὶ σκῆπτρόν τε Διὸς καὶ ἀσπίδα κράνος τε
Ἄρεως, ἐν τῷ Καπιτωλίῳ ἀνακείμενα, καὶ προσέτι καὶ τὰς στήλας τὰς τοὺς
νόμους ἐχούσας, ἐλυμήναντο. Ζῷά τε πολλὰ ἔξω τῆς ἑαυτῶν φύσεως ἐγέννησέ
τινα· καὶ λόγιά τινα ὡς καὶ τῆς Σιβύλλης ὄντα ᾖδετο· κάτοχοί τέ τινες
γιγνόμενοι, συχνὰ ἐθείαζον. Καὶ πολίαρχος οὐδεὶς ἐς τὰς ἀνοχάς, ὥσπερ
εἴθιστο, ἡἡρέθη, ἀλλ' οἱ στρατηγοὶ πάντα τὰ ἐπιβάλλοντα αὐτῷ ( ὥς γέ τισι
δοκεῖ) διῴκησαν. Ἕτεροι γὰρ ἐν τῷ ὑστέρῳ ἔτει φασὶν αὐτοὺς τοῦτο ποιῆσαι.
Καὶ ἐκεῖνο μὲν καὶ αὖθις ἐγένετο· τότε δὲ καὶ ὁ Περπέρνας, ὁ μετὰ τοῦ
Φιλίππου ποτὲ τιμητεύσας, ἀπέθανεν, ὡς ἔφην, τελευταῖος πάντων τῶν ἐν τῇ
τιμητείᾳ αὐτοῦ βουλευσάντων. Καὶ ἐδόκει καὶ τοῦτό τι νεοχμώσειν.
Ἐταράττοντο μὲν οὖν ἐπὶ τοῖς τέρασιν, ὥσπερ εἰκὸς ἦν· οἰόμενοι δὲ δὴ καὶ
ἐλπίζοντες ἑκάτεροι ἐς τοὺς ἀντιστασιώτας σφῶν πάντα αὐτὰ ἀποσκήψειν,
οὐδὲν ἐξεθύσαντο.
| [41,14] Dès son arrivée à Dyrrachium, il apprit que cette guerre n'aurait pas une
heureuse issue pour lui. Pendant le trajet même, la foudre tua plusieurs de ses
soldats, des araignées couvrirent les étendards militaires, et, quand il fut débarqué,
des serpents se traînèrent sur ses pas et en effacèrent la trace. Tels sont les
prodiges qui apparurent à Pompée en personne : d'autres se montrèrent à la ville
entière, cette année et peu de temps auparavant ; car, dans les dissensions
civiles, l'État est blessé de toutes parts. Ainsi, des loups et des hiboux parurent
souvent dans Rome ; la terre éprouva de fréquentes secousses accompagnées de
mugissements ; des flammes s'élancèrent du couchant au levant ; d'autres
dévorèrent plusieurs temples, notamment celui de Quirinus ; il y eut une éclipse
totale de soleil ; la foudre endommagea le sceptre de Jupiter, le bouclier et le
casque de Mars placés au Capitole, et les colonnes sur lesquelles les lois étaient
gravées ; beaucoup d'animaux engendrèrent des monstres ; quelques oracles
furent publiés comme venant de la Sibylle, et plusieurs hommes, saisis de l'esprit
divin, prophétisèrent. Aucun préfet de Rome ne fut créé à l'occasion des féries
latines, comme il aurait dû l'être d'après l'usage. Plusieurs pensent que les
préteurs furent chargés de toutes les fonctions dévolues à ce magistrat : d'autres
rapportent que ce fut l'année suivante ; sans doute cela arriva deux fois de suite ;
mais, cette année, mourut Perpenna, qui avait été, je l'ai déjà dit, censeur avec
Philippe : il fut le dernier de ceux qui obtinrent la dignité sénatoriale pendant qu'il
était censeur, ce qui parut aussi annoncer quelque événement extraordinaire. Tout
le monde fut effrayé de ces prodiges, et cela devait être ; mais chaque parti
pensait et espérait que les malheurs prédits tomberaient sur le parti contraire, et
l'on n'offrit aucun sacrifice expiatoire.
| [41,15] Ὁ οὖν Καῖσαρ ἐς μὲν τὴν Μακεδονίαν οὐδὲ ἐπείρασε τότε πλεῦσαι (πλοίων
τε γὰρ ἠπόρει ἅμα, καὶ περὶ τῇ Ἰταλίᾳ ἐδεδίει, μὴ αὐτὴν ἐκ τῆς Ἰβηρίας οἱ τοῦ
Πομπηίου ὑποστράτηγοι ἐπελθόντες κατάσχωσι)· τὸ δὲ δὴ Βρεντέσιον διὰ
φυλακῆς, τοῦ μή τινα τῶν ἀπηρκότων ἀναπλεῦσαι, ποιησάμενος, πρός τε τὴν
Ῥώμην ἦλθε, καὶ τῆς γερουσίας οἱ ἔξω τοῦ πωμηρίου ὑπό τε τοῦ Ἀντωνίου καὶ
ὑπὸ τοῦ Λογγίνου παρασκευασθείσης (ἐκπεσόντες γὰρ ἐξ αὐτῆς, τότε αὐτὴν
ἤθροισαν), ἐδημηγόρησε πολλὰ καὶ ἐπιεικῆ, ὅπως πρός τε τὸ παρὸν εὔνοιαν
αὐτοῦ, καὶ πρὸς τὸ μέλλον ἐλπίδα χρηστὴν λάβωσιν. Ἐπειδὴ γὰρ τοῖς τε
γιγνομένοις ἀχθομένους, καὶ ἐς τὸ στρατιωτικὸν πλῆθος ὑποπτεύοντας
αὐτοὺς ἑώρα, παραμυθήσασθαι καὶ τιθασεῦσαί σφας τρόπον τινὰ ἠθέλησεν,
ἵνα τά γε ἐκείνων, ἕως ἂν διαπολεμήσῃ, ἐν ἡσυχίᾳ μείνῃ. Καὶ διὰ τοῦτ' οὔτ'
ᾐτιάσατό τινα οὔτ' ἠπείλησέ τινι οὐδέν, ἀλλὰ καὶ καταδρομὴν κατὰ τῶν
πολεμεῖν πολίταις ἐθελόντων οὐκ ἄνευ ἀρῶν ἐποιήσατο. Καὶ τὸ τελευταῖον
πρέσβεις ὑπέρ τε τῆς εἰρήνης καὶ ὑπὲρ τῆς ὁμονοίας σφῶν παραχρῆμα πρός τε
τοὺς ὑπάτους καὶ πρὸς τὸν Πομπήιον πεμφθῆναι ἐσηγήσατο.
| [41,15] César ne tenta pas même de faire alors voile vers la Macédoine, parce qu'il
manquait de, vaisseaux et n'était pas sans inquiétude pour l'Italie : il craignait que
les lieutenants de Pompée ne revinssent d'Espagne pour s'en emparer. Il mit donc
une garnison à Brindes, afin qu'aucun de ceux qui s'étaient embarqués avec
Pompée ne pût y rentrer, et se rendit à Rome. Il parut devant le sénat assemblé
hors du Pomérium par Antoine et par Longinus qui, chassés de ce corps, l'avaient
convoqué dans cette circonstance, et, par un discours long et plein d'humanité, il
chercha à gagner la bienveillance des sénateurs pour le présent et à les remplir de
bonnes espérances pour l'avenir. Sentant qu'ils supportaient avec peine ce qui se
faisait, et qu'ils voyaient de mauvais mil le grand nombre de ses soldats, il crut
devoir les calmer et les apprivoiser, pour ainsi dire, afin qu'ils se tinssent
tranquilles jusqu'à ce qu'il eût terminé la guerre. Il n'accusa, il ne menaça donc
personne ; mais il fit entendre des reproches et des imprécations contre ceux qui
désiraient la guerre civile. Enfin il proposa d'envoyer sans délai une députation aux
consuls et à Pompée, pour demander la paix et la concorde.
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