HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLI

Chapitre 60-61

  Chapitre 60-61

[41,60] Μεγίστη τε οὖν μάχη καὶ πολυτροπωτάτη, διά τε ταῦτα καὶ διὰ τὸ πλῆθος, τό τε πολυειδὲς τῆς παρασκευῆς, ἐγένετο. Πάμπολλοι μὲν γὰρ ὁπλῖται, πάμπολλοι δὲ καὶ ἱππῆς, τοξόται τε ἕτεροι, καὶ σφενδονῆται ἄλλοι ὄντες, τό τε πεδίον πᾶν κατέλαβον· καὶ σκεδασθέντες πολλαχῇ μὲν ἀλλήλοις, οἷα ὁμόσκευοι, πολλαχῇ δὲ καὶ ἑτέροις ἀναμὶξ ἐμάχοντο· προεῖχον δὲ οἱ Πομπηίειοι τῇ τε ἱππείᾳ καὶ τῇ τοξείᾳ, καὶ διὰ τοῦτο πόρρωθέν τε ἐγκυκλούμενοί τινας, προσβολαῖς αἰφνιδίοις ἐχρῶντο, καὶ συνταράξαντες αὐτοὺς ἐξανεχώρουν· εἶτ' αὖθις καὶ μάλ' αὖθις ἐπετίθεντό σφισι, τοτὲ μὲν ἐνταῦθα, τοτὲ δὲ ἐκεῖσε μεθιστάμενοι. Οἱ οὖν Καισάρειοι ταῦτά τε ἐφυλάσσοντο, καὶ τὰς τάξεις σφῶν ἐξελίσσοντες, ἀντιπρόσωποί τε ἀεὶ τοῖς προσβάλλουσιν ἐγίγνοντο· καὶ ὁμόσε αὐτοῖς χωροῦντες, τῶν τε ἀνδρῶν καὶ τῶν ἵππων ἀντελαμβάνοντο, προθύμως ἀγωνιζόμενοι. Καὶ γὰρ πεζοὶ τοῖς ἱππεῦσιν αὐτῶν κοῦφοι ἐπ' αὐτὸ τοῦτο συνετετάχατο. Καὶ ταῦτα οὐ καθ' ἕν, (ὥσπερ εἶπον) ἀλλὰ πολλαχῇ ἅμα σποράδην ἐγίγνετο· ὥστε τῶν μὲν πόρρωθεν μαχομένων, τῶν δὲ συσταδὸν ἀγωνιζομένων, καὶ τῶν μὲν παιόντων τινὰς, τῶν δὲ πατασσομένων, φευγόντων ἑτέρων, διωκόντων ἄλλων, πολλὰς μὲν πεζομαχίας, πολλὰς δὲ καὶ ἱππομαχίας ὁρᾶσθαι. Κἀν τούτῳ καὶ παρὰ δόξαν συχνὰ συνέβαινε. Καὶ γὰρ τρέψας τίς τινα, ἐτρέπετο, καὶ ἄλλος ἐκκλίνας τινὰ, ἀντεπετίθετο αὐτῷ· πλήξας τις ἕτερον αὐτὸς ἐτιτρώσκετο, καὶ πεπτωκὼς ἄλλος τὸν ἑστηκότα ἀπεκτίννυε. Καὶ πολλοὶ μὲν καὶ ἄτρωτοι ἔθνησκον, πολλοὶ δὲ καὶ ἡμιθνῆτες ἐφόνευον. Καὶ οἱ μὲν ἔχαιρον καὶ ἐπαιώνιζον, οἱ δὲ ἐλυποῦντο καὶ ὠλοφύροντο· ὥστε βοῆς καὶ στεναγμῶν πάντα πληρωθῆναι, καὶ τοῖς μὲν πλείοσι καὶ ἐκ τούτου ταραχὴν ἐγγενέσθαι· (τὰ γὰρ λεγόμενα, ἄσημά σφισι διά τε τὸ ἀλλοεθνὲς καὶ διὰ τὸ ἀλλόθροον ὄντα, δεινῶς αὐτοὺς ἐξέπλησσε), τοῖς δὲ δὴ συνιεῖσιν ἀλλήλων, πολλαπλάσιον τὸ κακὸν συμβῆναι. Πρὸς γὰρ τοῖς ἰδίοις σφῶν παθήμασι, καὶ τὰ τῶν πέλας καὶ ἑώρων ἅμα καὶ ἤκουον. [41,60] La bataille fut acharnée et offrit des aspects très divers, soit par les circonstances dont je viens de parler, soit à cause dit nombre des combattants et de la variété des préparatifs. La plaine était inondée de légionnaires, de cavaliers, d'archers, de frondeurs. Disséminés sur tous les points, ils luttaient tantôt contre des hommes portant les mêmes armes, tantôt pêle-mêle contre des adversaires ayant des armes différentes. Les meilleurs cavaliers et les meilleurs archers étaient dans l'armée de Pompée. Aussi, se déployant de loin autour de leurs ennemis, ils fondaient inopinément sur eux et se retiraient après les avoir mis en désordre ; puis ils les attaquaient de nouveau coup sur coup, tantôt sur un point, tantôt sur un autre. Pour éviter ces surprises, les soldats de César développaient leurs lignes, la face toujours tournée du côté de l'ennemi, le serrant de près, se jetant avec élan sur les hommes et sur les chevaux ; car ils avaient mêlé de l'infanterie légère à la cavalerie dans cette intention. Ces luttes, comme je l'ai dit, n'avaient pas lieu sur un seul point, mais sur plusieurs points à la fois. Ainsi, les uns combattant à distance, les autres corps à corps ; ceux-ci portant des coups, ceux-là en recevant ; les uns fuyant, les, autres les poursuivant ; c'étaient simultanément plusieurs combats d'infanterie et plusieurs combats de cavalerie, qui offraient mille accidents imprévus. Celui qui avait mis un adversaire en fuite fuyait à son tour ; celui qui avait échappé à un agresseur devenait agresseur lui- même, celui qui avait fait une blessure était blessé, celui qui avait été renversé donnait la mort à un adversaire qui était encore debout. Plusieurs mouraient sans blessure ; plusieurs, déjà à demi morts, portaient des coups mortels. D'un côté c'étaient la joie et des chants de victoire, de l'autre la douleur et des lamentations. Partout retentissaient des cris et des gémissements : de là un trouble qui se propageait de rang en rang. Les cris poussés par les étrangers dans une langue inconnue étaient inintelligibles et produisaient une terreur profonde ; mais le mal paraissait plus grand à ceux qui se comprenaient : outre leurs propres souffrances, ils voyaient celles de leurs voisins et ils en recueillaient l'expression.
[41,61] Τέλος δέ, ἰσορρόπως αὐτῶν ἐπὶ μακρότατον ἀγωνισαμένων, καὶ πολλῶν ἀμφοτέρωθεν ὁμοίως καὶ πεσόντων καὶ τρωθέντων, Πομπήιος, ἅτε καὶ Ἀσιανὸν καὶ ἀγύμναστον τὸ πλεῖον τοῦ στρατοῦ ἔχων, ἡττήθη· ὥσπερ που καὶ πρὸ τοῦ ἔργου οἱ ἐδεδήλωτο. Κεραυνοί τε γὰρ ἐς τὸ στρατόπεδον αὐτοῦ ἐσέπεσον, καὶ πῦρ ἀέριον ὑπὲρ τῆς τοῦ Καίσαρος ταφρείας φανὲν, ἐς τὴν ἐκείνου κατέσκηψε· τά τε σημεῖα αὐτοῦ τὰ στρατιωτικὰ μέλισσαι περιέσχον· καὶ πολλὰ τῶν ἱερείων αὐτοῖς ἤδη τοῖς βωμοῖς προσαγόμενα ἐξέδρα. Καὶ οὕτω γε καὶ πρὸς τοὺς ἄλλους ἀνθρώπους ἀγὼν ἐκεῖνος ἔτεινεν, ὥστε πολλαχόθι ἐν αὐτῇ τῇ τῆς μάχης ἡμέρᾳ καὶ στρατοπέδων συνόδους, καὶ ὅπλων κτύπους συμβῆναι· ἕν τε Περγάμῳ τυμπάνων τέ τινα καὶ κυμβάλων ψόφον ἐκ τοῦ Διονυσίου ἀρθέντα, διὰ πάσης τῆς πόλεως χωρῆσαι· καὶ ἐν Τράλλεσι φοίνικά τε ἐν τῷ τῆς Νίκης ναῷ ἀναφῦναι, καὶ τὴν θεὸν αὐτὴν πρὸς εἰκόνα τοῦ Καίσαρος, ἐν πλαγίῳ που κειμένην, μεταστραφῆναι· τοῖς τε Σύροις δύο τινὰς νεανίσκους τὸ τέλος τῆς μάχης ἀγγείλαντας, ἀφανεῖς γενέσθαι· καὶ ἐν Παταουίῳ τῆς νῦν Ἰταλίας, τότε δὲ ἔτι Γαλατίας, ὄρνιθάς τινας οὐχ ὅτι διαγγεῖλαι αὐτὴν, ἀλλὰ καὶ δεῖξαι τρόπον τινά. Γάιος γάρ τις Κορνήλιος πάντα τὰ γενόμενα ἀκριβῶς τε ἐξ αὐτῶν ἐτεκμήρατο, καὶ τοῖς παροῦσιν ἐξηγήσατο. Ταῦτα μὲν ἐν αὐτῇ ἐκείνῃ τῇ ἡμέρᾳ ὡς ἕκαστα συνηνέχθη· καὶ παραχρῆμα μὲν ἠπιστεῖτο, (ὥσπερ εἰκὸς ἦν·) ἀγγελθέντων δὲ τῶν πραχθέντων ἐθαυμάζετο. [41,61] La victoire flotta longtemps incertaine, et il y eut également des deux côtés un grand nombre de tués et de blessés. Enfin Pompée, dont l'armée était composée en grande partie d'Asiatiques peu faits au métier de la guerre, fut vaincu. Divers présages lui avaient annoncé sa défaite avant le combat : la foudre était tombée dans son camp ; une flamme, qui avait brillé dans les airs au-dessus des retranchements de César, vint fondre sur les siens ; des abeilles s'étaient fixées sur ses étendards ; beaucoup de victimes, déjà conduites à l'autel, s'étaient échappées. Plusieurs prodiges, annonçant cette bataille, éclatèrent jusque parmi les étrangers. Ainsi, le jour même où elle fut livrée, on entendit dans beaucoup d'endroits le bruit d'armées qui s'entre-choquaient et le cliquetis de leurs armes ; à Pergame, les sons des tambours et des cymbales, partis du temple de Bacchus, se répandirent clans toute la ville ; à Tralles, un palmier naquit dans le temple de la Victoire, et la statue de la déesse se tourna d'elle-même en face de celle de César qu'elle regardait de côté auparavant. En Syrie, deux jeunes gens, qui avaient annoncé l'issue de ce combat, ne reparurent jamais ; à Padoue, qui fait maintenant partie de l'Italie et qui alors appartenait encore à la Gaule, des oiseaux n'en donnèrent pas seulement des indices ; mais ils la rendirent, pour ainsi dire, visible ; car un certain C. Cornélius lut exactement dans leur vol tout ce qui s'était passé et l'exposa à ceux qui se trouvaient avec lui. Tels sont les prodiges qui éclatèrent le jour même de la bataille : ils ne furent pas accueillis avec confiance sur-le-champ, et cela devait être ; mais lorsque l'événement fut connu, ils excitèrent un vif étonnement.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 12/01/2006