|
[41,62] Τῶν δὲ δὴ Πομπηιείων τῶν μὴ ἐν χερσὶ φθαρέντων, οἱ μὲν ἔφυγον ὅπῃ ποτὲ
ἠδυνήθησαν, οἱ δὲ καὶ μετέστησαν. Καὶ αὐτῶν ὁ Καῖσαρ τοὺς μὲν ἐν τῷ
τεταγμένῳ στρατευομένους, ἐς τὰ ἑαυτοῦ στρατόπεδα ἐσέγραψε, μηδέν σφισι
μνησικακήσας· τῶν δὲ δὴ βουλευτῶν τῶν τε ἱππέων, ὅσους μὲν καὶ πρότερόν
ποτε ᾑρηκὼς ἠλεήκει, ἀπέκτεινε· πλὴν εἴ τινας οἱ φίλοι αὐτοῦ ἐξῃτήσαντο·
(τούτοις γὰρ ἕνα ἑκάστῳ τότε σῶσαι συνεχώρησε·) τοὺς δὲ λοιποὺς, τοὺς τότε
πρῶτον ἀντιπολεμήσαντας αὐτῷ ἀφῆκεν· εἰπὼν, ὅτι οὐδέν με ἠδικήκασιν, οἳ
τὰ τοῦ Πομπηίου φίλου σφίσιν ὄντος ἐσπούδασαν, μηδεμίαν εὐεργεσίαν παρ'
ἐμοῦ ἔχοντες· τὸ δ' αὐτὸ τοῦτο καὶ πρὸς τοὺς δυνάστας, τούς τε δήμους τοὺς
συναραμένους οἱ, ἐποίησε. Πᾶσι γὰρ αὐτοῖς συνέγνω, ἐννοῶν ὅτι αὐτὸς μὲν ἤ
τινα ἢ οὐδένα αὐτῶν ἠπίστατο, παρ' ἐκείνου δὲ δὴ πολλὰ καὶ ἀγαθὰ
προεπεπόνθεσαν. Καὶ πολύ γε τούτους μᾶλλον ἐπῄνει τῶν εὐεργεσίαν μέν
τινα παρὰ τοῦ Πομπηίου προλαβόντων, ἐν δὲ δὴ τοῖς κινδύνοις αὐτὸν
ἐγκαταλιπόντων. Τοὺς μὲν γὰρ καὶ ἑαυτῷ δι' εὐνοίας ἔσεσθαι ἤλπιζε· τοὺς δέ,
εἰ καὶ τὰ μάλιστα ἔδοξάν τί οἱ καὶ χαρίσασθαι, ἀλλὰ προδότας γε τοῦ νῦν
φίλου γενομένους, οὐδὲ ἑαυτοῦ ποτὲ φείσεσθαι ἐνόμιζε.
| [41,62] Parmi les Pompéiens qui ne périrent point sur le champ de bataille, les uns
s'enfuirent où ils purent, les autres passèrent du côté du vainqueur. César
pardonna aux simples soldats et leur ouvrit les rangs de son armée, sans garder
aucun ressentiment. Quant aux sénateurs et aux chevaliers, il fit mettre à mort
ceux auxquels il avait déjà pardonné lorsqu'ils étaient ses prisonniers. Il n'excepta
que ceux pour lesquels ses amis implorèrent sa clémence, car il avait permis à
chacun d'eux de demander grâce pour un Pompéien. Il renvoya sains et saufs tous
les autres qui avaient pris, alors pour la première fois, les armes contre lui : « Je
n'ai, disait-il, aucun reproche à faire à des hommes qui s'étaient déclarés pour
Pompée, leur ami, et qui ne me devaient rien. » Il agit de même envers les princes
et les peuples qui avaient soutenu Pompée et leur pardonna, parce qu'il n'en
connaissait aucun, ou qu'un très petit nombre ; tandis que Pompée les avait
comblés de bienfaits. Il en disait même beaucoup plus de bien que de ceux qui,
redevables de quelque service envers Pompée, l'avaient abandonné au moment du danger.
Il espérait que les premiers pourraient lui être dévoués un jour : les autres, qui
avaient trahi leur ami, lui paraissaient, malgré le dévouement qu'ils affichaient pour
sa personne, ne pas devoir se montrer plus scrupuleux à son égard.
| [41,63] Τεκμήριον δὲ, ὅτι Σαδάλου μὲν τοῦ Θρᾳκὸς, καὶ Δηιοτάρου τοῦ Γαλάτου,
καίτοι καὶ ἐν τῇ μάχῃ γενομένων, Ταρκονδιμότου τε ἐν μέρει μέν τινι τῆς
Κιλικίας δυναστεύοντος, πλεῖστον δὲ αὐτῷ πρὸς τὰ ναυτικὰ βοηθήσαντος,
ἐφείσατο. Τί γὰρ δεῖ τοὺς ἄλλους τοὺς τὰς συμμαχίας πέμψαντας καταλέγειν,
οἷς καὶ αὐτοῖς συγγνώμην ἔνειμε, χρήματα μόνον παρ' αὐτῶν λαβών; Ἄλλο
γὰρ οὐδὲν οὔτε ἔδρασέ σφας, οὔτ' ἀφείλετο· καίπερ πολλῶν πολλὰ καὶ
μεγάλα, τὰ μὲν πάλαι, τὰ δὲ καὶ τότε, παρὰ τοῦ Πομπηίου εἰληφότων. Μέρος
μὲν γάρ τι τῆς Ἀρμενίας τῆς τοῦ Δηιοτάρου γενομένης, Ἀριοβαρζάνει τῷ τῆς
Καππαδοκίας βασιλεῖ ἔδωκεν· οὐ μέντοι καὶ τὸν Δηιόταρον ἐν τούτῳ τι
ἔβλαψεν, ἀλλὰ καὶ προσευηργέτησεν. Οὐ γὰρ ἐκείνου τὴν χώραν ἀπετέμετο,
ἀλλ' ὑπὸ τοῦ Φαρνάκου πᾶσαν τὴν Ἀρμενίαν καταληφθεῖσαν καταλαβὼν, τὸ
μέν τι αὐτῆς τῷ Ἀριοβαρζάνει, τὸ δὲ δὴ τῷ Δηιοτάρῳ ἐχαρίσατο. Καὶ τούτοις
μὲν οὕτως ἐχρήσατο· τῷ δὲ δὴ Φαρνάκῃ, προβαλλομένῳ ὅτι μὴ προσαμύναι τῷ
Πομπηίῳ, κἀκ τούτου συγγνώμης, ἐφ' οἷς ἐπεποιήκει, τυχεῖν ἀξιοῦντι, οὔτε
ἔνειμεν ἐπιεικὲς οὐδέν, καὶ προσέτι καὶ αὐτὸ τοῦτ' ἐπεκάλεσεν, ὅτι καὶ πονηρὸς
καὶ ἀνόσιος περὶ τὸν εὐεργέτην ἐγένετο. Τοσαύτῃ μὲν καὶ φιλανθρωπίᾳ καὶ
ἀρετῇ πρὸς ἅπαντας τοὺς ἀντιπολεμήσαντας αὐτῷ ἐπίπαν ἐχρῆτο. Ἀμέλει καὶ
τὰ γράμματα τὰ ἀπόθετα, τὰ ἐν τοῖς τοῦ Πομπηίου κιβωτίοις εὑρεθέντα, ὅσα
τινῶν τήν τε πρὸς ἐκεῖνον εὔνοιαν καὶ τὴν πρὸς ἑαυτὸν δύσνοιαν ἤλεγχεν, οὔτ'
ἀνέγνω, οὔτ' ἐξεγράψατο· ἀλλ' εὐθὺς κατέφλεξεν, ὅπως μηδὲν ἀπ' αὐτῶν
δεινὸν ἀναγκασθῇ δρᾶσαι· ὥστε τινὰ καὶ διὰ ταῦτα τοὺς ἐπιβουλεύσαντας
αὐτῷ μισῆσαι. Τοῦτο δὲ οὐκ ἄλλως εἶπον, ἄλλ' ὅτι καὶ ὁ Καιπίων ὁ Βροῦτος ὁ
Μᾶρκος, ὁ μετὰ τοῦτο αὐτὸν ἀποκτείνας, καὶ ἑάλω ὑπ' αὐτοῦ, καὶ ἐσώθη.
| [41,63] Témoin Sadalus le Thrace et le Galate Déjotarus : il leur laissa la vie, quoiqu'ils
eussent pris part ait combat. Il usa de la même clémence envers Tarcondimotus,
qui tenait sous sa puissance une partie de la Cilicie et qui avait fourni des secours
considérables à la flotte de Pompée. A quoi bon énumérer tous ceux que César
épargna et dont il n'exigea que de l'argent, quoiqu'ils eussent envoyé des secours
à Pompée ? Il ne leur infligea aucun châtiment et ne leur enleva rien, malgré les
faveurs que Pompée leur avait prodiguées anciennement et tout récemment
encore. II donna, il est vrai, à Ariobarzane, roi de Cappadoce, une partie de
l'Arménie qui était devenue la possession de Déjotarus ; mais en agissant ainsi,
loin de nuire à Déjotarus, il lui fit dit bien ; car il ne démembra pas ses États, et,
ayant repris l'Arménie entière dont Pharnace s'était emparé, il la partagea entre
Ariobarzane et Déjotarus. Telle fut la générosité de César à leur égard. Pharnace
fit valoir qu'il n'avait pas secouru Pompée et crut obtenir ainsi son pardon ; niais
César, loin de se montrer clément à son égard, lui reprocha d'avoir été méchant et
impie envers son bienfaiteur. Dans la suite, il témoigna la même douceur et la
même magnanimité à ceux qui avaient porté les armes contre lui : bien plus, ayant
trouvé dans les coffres de Pompée des lettres secrètes, qui contenaient
l'expression du dévouement de quelques hommes pour son rival et de leur haine
pour lui, il ne les lut pas et ne les fit pas transcrire ; il les brûla même sur-le-champ,
afin qu'elles ne le missent pas dans la nécessité, d'exercer des actes de rigueur.
Cette grandeur d'âme suffit pour appeler la haine sur ceux qui tramèrent sa perte.
Ce n'est pas sans raison que je tiens ce langage : il est surtout dirigé contre M.
Brutus Caepion, devenu plus tard son assassin, mais qui fut alors son prisonnier et
lui dut la vie.
| | |