HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLI

Chapitre 54-55

  Chapitre 54-55

[41,54] Γνώμῃ μὲν γὰρ τοσοῦτον ἀλλήλων διέφερον, ὅσον Πομπήιος μὲν, οὐδενὸς ἀνθρώπων δεύτερος, Καῖσαρ δὲ, καὶ πρῶτος πάντων εἶναι ἐπεθύμει· καὶ μὲν, παρ' ἑκόντων τε τιμᾶσθαι, καὶ ἐθελόντων προστατεῖν, φιλεῖσθαί τε ἐσπούδαζε· τῷ δὲ οὐδὲν ἔμελεν, εἰ καὶ ἀκόντων ἄρχοι, καὶ μισοῦσιν ἐπιτάσσοι, τάς τε τιμὰς αὐτὸς ἑαυτῷ διδοίη. Τὰ μέντοι ἔργα, δι' ὧν ἤλπιζον πάνθ' ὅσα ἐβούλοντο καταπράξειν, ἀμφότεροι ὁμοίως καὶ ἀνάγκῃ ἐποίουν. Ἀδύνατον γὰρ ἦν αὐτῶν κατατυχεῖν τινι μὴ οὐ τοῖς τε οἰκείοις πολεμοῦντι καὶ τοὺς ὀθνείους ἐπὶ τοὺς ὁμοφύλους ἄγοντι, καὶ πολλὰ μὲν χρήματα ἀδίκως συλῶντι, πολλοὺς δὲ καὶ τῶν φιλτάτων ἀνόμως κτείνοντι· ὥστε εἰ καὶ ταῖς ἐπιθυμίαις διήλλαττον, ἀλλὰ ταῖς γε πράξεσι, δι' ὧν ἀποπληρώσειν αὐτὰς ἤλπιζον, ὡμοιοῦντο. Καὶ διὰ τοῦτ' οὔθ' ὑφίεντό τινος ἀλλήλοις, καίπερ πολλὰς δικαιώσεις προτεινάμενοι, καὶ ἐς χεῖρας τελευτῶντες ἦλθον. [41,54] Ils différaient essentiellement l'un de l'autre, en ce que Pompée ne voulait pas être à la seconde place et que César convoitait la première. Pompée était jaloux d'obtenir des honneurs décernés volontairement, d'exercer une autorité librement acceptée et d'être aimé de ceux qui lui obéissaient. César, au contraire, ne s'inquiétait pas si on lui obéissait à contre-cceur, si son autorité était détestée, s'il s'était arrogé lui-même les honneurs dont il était revêtu. Du reste, ils étaient fatalement entraînés tous les deux aux mêmes actes pour arriver à leurs fins, et ils ne pouvaient y parvenir sans faire la guerre à des concitoyens, sans armer des barbares contre leur patrie, sans extorquer des sommes considérables, sans faire périr illégalement un grand nombre de leurs amis. Leurs passions étaient donc différentes, mais ils devaient recourir aux mêmes moyens pour les satisfaire. Aussi ne se firent-ils aucune concession, tout en s'enveloppant de mille spécieux prétextes, et ils finirent par en venir aux mains.
[41,55] Ἐγένετο δὲ ἀγὼν μέγας, καὶ οἷος οὐχ ἕτερος. Αὐτοί τε γὰρ ἄριστοι πρὸς πάντα τὰ πολέμια καὶ εὐδοκιμώτατοι διαφανῶς, οὐχ ὅτι τῶν Ῥωμαίων ἀλλὰ καὶ τῶν ἄλλων τῶν τότε ἀνθρώπων ἠξιοῦντο εἶναι. Οἱ γὰρ ἐκ παίδων τε ἐν αὐτοῖς ἠσκημένοι, καὶ διὰ παντὸς αὐτοῖς ὡμιληκότες, ἔργα τε ἀξιόλογα ἀποδεδειγμένοι· καὶ πολλῇ μὲν ἀρετῇ, πολλῇ δὲ καὶ τύχῃ κεχρημένοι, καὶ ἀξιοστρατηγητότατοι καὶ ἀξιονικότατοι ἦσαν. Καὶ δυνάμεις Καῖσαρ μὲν, τοῦ τε πολιτικοῦ τὸ πλεῖστον καὶ καθαρώτατον, καὶ ἐκ τῆς ἄλλης Ἰταλίας τῆς τε Ἰβηρίας καὶ τῆς Γαλατίας πάσης, τῶν τε νήσων ὧν ἐκράτει τοὺς μαχιμωτάτους εἶχε· Πομπήιος δὲ συχνοὺς μὲν καὶ ἐκ τῆς βουλῆς, τῆς τε ἱππάδος, κἀκ τῶν καταλόγων, ἐπῆκτο· παμπληθεῖς δὲ παρά τε τῶν λοιπῶν ὑπηκόων, καὶ παρὰ τῶν ἐνσπόνδων καὶ δήμων καὶ βασιλέων ἠθροίκει. Ἄνευ γὰρ δὴ τοῦ τε Φαρνάκου καὶ τοῦ Ὀρώδου (καὶ γὰρ τοῦτον, καίτοι πολέμιον ἀφ' οὗ τοὺς Κράσσους ἀπέκτεινεν, ὄντα, προσεταιρίσασθαι ἐπεχείρησε·) πάντες οἱ ἄλλοι, οἱ καὶ ἐφ' ὁσονοῦν οἰκειωθέντες ποτὲ αὐτῷ, καὶ χρήματά οἱ ἔδωκαν, καὶ βοηθείας οἱ μὲν ἔπεμψαν, οἱ δὲ ἤγαγον. δὲ δὴ Πάρθος ὑπέσχετο μὲν αὐτῷ, ἂν τὴν Συρίαν λάβῃ, συμμαχήσειν· μὴ τυχὼν δὲ αὐτῆς, οὐκ ἐπήμυνε. Προύχοντος δ' οὖν πολὺ τοῦ Πομπηίου τῷ πλήθει, ἐξισοῦντό σφισιν οἱ τοῦ Καίσαρος τῇ ῥώμῃ· καὶ οὕτως ἀπ' ἀντιπάλου πλεονεξίας καὶ ἰσόρροποι ἀλλήλοις καὶ ἰσοκίνδυνοι ἐγίγνοντο. [41,55] La bataille fut si terrible qu'aucune autre ne peut lui être comparée. César et Pompée étaient regardés comme les généraux les plus habiles et les plus illustres, non seulement parmi les Romains, mais parmi tous les hommes de leur temps. Rompus au métier des armes dès l'enfance, leur vie s'était passée au milieu des combats, et ils s'y étaient couverts de gloire. Doués d'un grand courage, soutenus par un rare bonheur, ils étaient également dignes de commander des armées et de remporter des victoires. Sous les drapeaux de César marchaient la partie la plus nombreuse et la plus distinguée des légions, la fleur de l'Italie, de l'Espagne, de toute la Gaule, et les hommes les plus belliqueux des îles qu'il avait conquises. Dans les rangs de Pompée se trouvaient beaucoup de sénateurs, beaucoup de chevaliers et les guerriers qu'il avait levés lui-même. Il avait réuni, en outre, autour de lui des forces considérables, fournies par les provinces soumises à Rome, par les peuples et par les rois ses alliés ; car, à l'exception de Pharnace et d'Orode (il avait tenté d'attirer ce dernier dans son parti, quoiqu'il le comptât parmi ses ennemis depuis qu'il avait fait périr les deux Crassus), tous ceux qui lui furent jadis attachés par quelque lien lui donnèrent de l'argent : les uns lui envoyèrent des secours, les autres les lui amenèrent eux-mêmes. Le roi parthe lui avait promis de le secourir si la Syrie lui était restituée - mais, ne l'ayant pas obtenue, il ne tint point parole. Pompée l'emportait beaucoup par le nombre de ses soldats ; mais la bravoure rétablissait l'équilibre pour l'armée de César. Ainsi, les avantages se contre-balançaient de part et d'autre, et les deux armées marchaient au combat avec les mêmes chances de victoire et de danger.


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Dernière mise à jour : 12/01/2006