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[41,50] Πρὸς οὖν τοῦτο τὸ Δυρράχιον ὁ Πομπήιος καταφυγὼν, στρατόπεδόν τε ἔξω
τῆς πόλεως ἐποιήσατο, καὶ τάφρους βαθείας σταυρώματά τε ἰσχυρὰ
περιεβάλετο. Καὶ αὐτῷ ὁ Καῖσαρ ἐπιστρατοπεδεύσας προσέμιξε μὲν ὡς καὶ δι'
ὀλίγου τὸ χαράκωμα τῷ πλήθει τῶν στρατιωτῶν αἱρήσων· ἐπεὶ δὲ ἀπεκρούσθη,
ἐπεχείρησεν αὐτὸ ἀποτειχίσαι. Καὶ ἐκεῖνός τε ἅμα τοῦτ' εἰργάζετο· καὶ ὁ
Πομπήιος τὰ μὲν διεσταύρου, τὰ δὲ ὑπετείχιζε καὶ διετάφρευε· πύργους τε ἐπὶ
τῶν μετεώρων καὶ φυλακὰς ἐπικαθίστη, ὡς τήν τε περίοδον τοῦ
περιτειχίσματος ἀπέραντον, καὶ τὴν ἔφοδον καὶ κρατοῦσι τοῖς ἐναντίοις
ἄπορον ποιῆσαι. Πολλαὶ μὲν οὖν καὶ ἐν τούτῳ μάχαι αὐτῶν, βραχεῖαι δ' οὖν
αὐτῶν ἐγίγνοντο· καὶ ἐν ταύταις τοτὲ μὲν οὗτοι, τοτὲ δὲ ἐκεῖνοι καὶ ἐνίκων καὶ
ἐνικῶντο· ὥστε καὶ θνήσκειν τινὰς ἀμφοτέρων ὁμοίως. Αὐτοῦ δὲ δὴ τοῦ
Δυρραχίου ὁ Καῖσαρ, μεταξὺ τῶν τε ἑλῶν καὶ τῆς θαλάσσης, νυκτός, ὡς καὶ
προδοθησομένου, τῶν τε ἀμυνομένων πειράσας, εἴσω μὲν τῶν στενῶν
παρῆλθε· προσπεσόντων δέ οἱ ἐνταῦθα πολλῶν μὲν κατὰ πρόσωπον, πολλῶν
δὲ καὶ κατόπιν, οἳ πλοίοις παρακομισθέντες, ἐξαίφνης αὐτῷ ἐπέθεντο, καὶ
συχνοὺς ἀπέβαλε, καὶ ὀλίγου καὶ αὐτὸς ἐφθάρη. Γενομένου δὲ τούτου ὁ
Πομπήιος ἐπιθαρσήσας ἐπεβούλευσε νυκτὸς τῷ περιτειχίσματι· καὶ ἐκείνου τέ
τι ἀπροσδόκητος προσπεσὼν εἷλε, καὶ φόνον τῶν αὐλιζομένων πρὸς αὐτῷ
πολὺν εἰργάσατο.
| [41,50] Pompée s'étant donc retiré à Dyrrachium établit son camp hors de la ville et
l'entoura de fossés profonds et de fortes palissades. César campa en face et
l'attaqua, dans l'espoir d'emporter bientôt ses retranchements, grâce au nombre de
ses soldats ; mais il fut repoussé et essaya de les entourer de circonvallations.
Pendant qu'il exécutait ces travaux, Pompée, de son côté, fit construire des
palissades sur certains points, bâtir des remparts et creuser des fossés sur
d'autres : il éleva des tours sur les hauteurs et y plaça des troupes. Ces travaux de
défense formèrent un cercle immense que l'ennemi ne pourrait franchir, alors
même qu'il aurait l'avantage. Plusieurs engagements eurent lieu pendant qu'on les
faisait, mais ils furent sans importance : la victoire pencha tantôt d'un côté, tantôt
de l'autre, et les deux armées comptèrent à peu près le même nombre de morts.
César, pendant la nuit, approcha de Dyrrachium même, après avoir cherché à
corrompre les soldats chargés de sa défense, et pénétra jusqu'à la passe étroite
qui se trouvait entre les marais et la mer, espérant que la ville lui serait livrée par
trahison. Là, pris en face par une partie considérable des ennemis, en même
temps que beaucoup d'autres, portés sur des barques, tombèrent inopinément sur
ses derrières, il perdit un grand nombre de soldats : peu s'en fallut qu'il ne pérît lui-
même. Rassuré par ce succès, Pompée épia le moment de tenter, à la faveur des
ténèbres, un coup de main sur les fortifications de César, les attaqua inopinément,
en prit une partie et tailla en pièces ceux qui avaient leurs tentes près de là.
| [41,51] Ὁ οὖν Καῖσαρ, ὡς ταῦτά τε συνεβεβήκει, καὶ ὁ σῖτος αὐτὸν ἐπελελοίπει, (ἥ
τε γὰρ θάλασσα καὶ ἡ γῆ πᾶσα ἡ πλησία ἀλλοτρία αὐτῷ ἦν· καί τινες διὰ
ταῦτα καὶ ἀπηυτομολήκεσαν·) δείσας μήτοι προσεδρεύων καταπολεμηθῇ, ἢ
καὶ ὑπὸ τῶν ἄλλων ἐγκαταλειφθῇ, πάντα μὲν τὰ ᾠκοδομημένα κατέστρεψε,
πάντα δὲ τὰ παραβεβλημένα προσδιέφθειρε. Καὶ μετὰ τοῦτο ἐξαίφνης ἄρας ἐς
Θεσσαλίαν ὥρμησεν· ἐν γὰρ τῷ αὐτῷ τούτῳ χρόνῳ ᾧ τὸ Δυρράχιον
ἐπολιορκεῖτο, Λούκιός τε Κάσσιος Λογγῖνος καὶ Γναῖος Δομίτιος Καλουῖνος ἔς
τε τὴν Μακεδονίαν καὶ ἐς τὴν Θεσσαλίαν ὑπ' αὐτοῦ πεμφθέντες, Λογγῖνος μὲν
ἐνταῦθα ὑπό τε τοῦ Σκιπίωνος καὶ ὑπὸ Σαδάλου Θρᾳκὸς ἰσχυρῶς ἐσφάλη·
Καλουῖνος δὲ τῆς μὲν Μακεδονίας ὑπὸ τοῦ Φαύστου ἀπεώσθη· Λοκρῶν δὲ δὴ
καὶ Αἰτωλῶν προσχωρησάντων οἱ, ἔς τε τὴν Θεσσαλίαν μετ' αὐτῶν ἐσέβαλε,
καὶ τὸν Σκιπίωνα μάχαις, τῇ μὲν λοχισθεὶς, τῇ δ' ἀντενεδρεύσας, ἐνέδρευσε·
καὶ ἀπ' αὐτοῦ καὶ πόλεις τινὰς προσεποιήσατο. Ἐνταῦθ' οὖν ὁ Καῖσαρ, ὡς καὶ
ῥᾷον σὺν ἐκείνοις τῆς τε τροφῆς εὐπορήσων, καὶ τὸν πόλεμον διοίσων,
ἠπείχθη. Καὶ ἐπειδὴ οὐδεὶς αὐτὸν, ἅτε κακῶς πεπραγότα ἐδέχετο, τῶν μὲν
ἄλλων καὶ ἄκων ἀπείχετο, Γόμφοις δὲ δὴ, πολίχνῃ τινὶ Θεσσαλικῇ προσπεσὼν,
καὶ κρατήσας, πολλούς τε ἔκτεινε καὶ πάντα διήρπασεν· ὅπως καὶ τοὺς ἄλλους
ἐκ τούτου καταφοβήσῃ. Αὐτίκα γοῦν Μητρόπολις, ἕτερόν τι πόλισμα, οὐδὲ ἐς
χεῖρας αὐτῷ ἦλθεν, ἀλλ' ἀμαχὶ ὡμολόγησε· καί σφας κακὸν οὐδὲν δράσας,
ῥᾷον καὶ ἄλλους τινὰς ἀφ' ἑκατέρου προσεποιήσατο. Καὶ ὁ μὲν ἰσχυρὸς αὖθις
ἐγίγνετο.
| [41,51] Ces événements et le manque de vivres firent craindre à César que le siège du
camp, s'il se prolongeait, ne l'exposât à être battu par Pompée, ou abandonné par
le reste de son armée : la mer et les pays d'alentour lui étaient hostiles, et par cela
même son année comptait plusieurs transfuges. Il renversa les forts qu'il avait
élevés, détruisit les retranchements qu'il avait établis, donna subitement le signal
du départ et se dirigea vers la Thessalie ; car, pendant le siège de Dyrrachium, L.
Cassius Longinus et Cn. Domitius Calvinus avaient été envoyés par César en
Macédoine et en Thessalie. Scipion et le Thrace Sadalus firent essuyer au premier
une grande défaite, et Calvinus fut chassé de la Macédoine par Faustus ; mais, les
Locres et les Étoliens s'étant joints à lui, il envahit la Thessalie. En butte, dans un
combat, aux embûches de Scipion, il lui en tendit à son tour dans un autre et
remporta sur lui une double victoire, qui amena la soumission de plusieurs villes.
César se dirigea incontinent vers cette contrée, espérant qu'avec leur concours, il
lui serait plus facile de se procurer des vivres et de soutenir la guerre ; mais
personne ne l'accueillit à cause de ses revers. Forcé de laisser de côté les autres
villes, il se jeta sur Gomphi, petite ville de la Thessalie, s'en empara, y fit un grand
carnage et la livra au pillage, pour que cet exemple répandît la terreur dans tout le
pays. Aussi Métropolis, autre petite ville de la Thessalie, n'essaya pas même de lui
résister et se rendit sans combattre. César ne lui fit aucun mal : le sort contraire de
ces deux villes rendit plus facile la soumission de plusieurs autres, et il redevint
puissant.
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