HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLI

Chapitre 44-45

  Chapitre 44-45

[41,44] Τοιούτων δὲ δὴ τούτων ὄντων, καὶ δίχα τῆς ἀρχῆς μεμερισμένης, Πομπήιος μὲν δὴ ἔν τε τῇ Θεσσαλονίκῃ ἐχείμαζε, καὶ φυλακὴν οὐκ ἀκριβῆ τῶν παραθαλασσίων ἐποιεῖτο· οὔτε γὰρ ἐς τὴν Ἰταλίαν ἤδη τὸν Καίσαρα ἐκ τῆς Ἰβηρίας ἀφῖχθαι ἐνόμιζε· εἴ τε καὶ παρείη, ἀλλ' ἔν γε τῷ χειμῶνι οὐχ ὑπώπτευσεν αὐτὸν τολμήσειν τὸν Ἰόνιον διαβαλεῖν. Καῖσαρ δὲ ἦν μὲν ἐν Βρεντεσίῳ τὸ ἔαρ ἀναμένων· πυθόμενος δὲ ἐκεῖνόν τε πόρρω τε ὄντα, καὶ τὴν καταντιπέρας Ἤπειρον ἀμελῶς τηρουμένην, τό τε καινὸν τοῦ πολέμου ἥρπασε, καὶ τῷ ἀνειμένῳ αὐτοῦ ἐπέθετο. Μεσοῦντος γοῦν τοῦ χειμῶνος, μέρει τοῦ στρατοῦ ἀπῆρεν (οὐ γὰρ ἦσαν ἱκαναὶ νῆες, ὥστε πάντας ἅμα αὐτοὺς περᾶσαι), καὶ λαθὼν τὸν Βίβουλον τὸν Μᾶρκον, θάλασσα φρουρεῖσθαι προσετέτακτο, ἐπεραιώθη πρὸς τὰ ἄκρα τὰ Κεραύνια ὠνομασμένα. Ἔστι δὲ ἔσχατα τῆς Ἠπείρου, πρὸς τῷ στόματι τοῦ Ἰονίου κόλπου. Καὶ ἐλθὼν ἐνταῦθα, πρὶν ἔκπυστος ὅτι καὶ πλευσεῖται γενέσθαι, τὰς ναῦς ἐς τὸ Βρεντέσιον ἐπὶ τοὺς λοιποὺς ἔστειλε· καὶ αὐτὰς Βίβουλος ἀνακομιζομένας ἐκάκωσε, καί τινας καὶ ἀνεδήσατο, ὥστε τὸν Καίσαρα ἔργῳ μαθεῖν, ὅτι εὐτυχέστερον τὸν πλοῦν εὐβουλότερον ἐπεποίητο. [41,44] Ainsi, l'empire était divisé en deux camps : Pompée avait ses quartiers d'hiver à Thessalonique ; mais il ne surveillait pas assez les côtes, ne supposant point que César fût déjà revenu d'Espagne en Italie. Il ne croyait pas d'ailleurs qu'alors même qu'il serait de retour, il oserait traverser la mer d'Ionie, pendant la mauvaise saison. César, il est vrai, attendait le printemps à Brindes ; mais, informé que Pompée s'était éloigné et que l'Épire, située sur la rive opposée, était gardée avec négligence, il saisit l'occasion de faire la guerre et profita du premier vent favorable. Il s'embarqua donc, au coeur de l'hiver, avec une partie de ses troupes ; car ses vaisseaux ne suffisaient pas pour les transporter toutes à la fois, et, à l'insu de M. Bibulus , qui était chargé de veiller sur la mer, il alla débarquer au promontoire appelé Acroceraunia : c'est un cap de l'Épire à l'entrée du golfe Ionien. Arrivé là, avant même qu'on sût qu'il devait mettre à la voile, il renvoya ses vaisseaux à Brindes, pour transporter le reste de son armée. Bibulus leur fit beaucoup de mal à leur retour, et en captura plusieurs qu'il amarra aux siens. L'événement prouva à César qu'i avait navigué avec plus de bonheur que de prudence.
[41,45] Ἐν δ' οὖν τῇ διατριβῇ ταύτῃ τό τε Ὠρικὸν καὶ τὴν Ἀπολλωνίαν, ἄλλα τε τῶν ἐκείνῃ χωρίων ἐκλειφθέντα ὑπὸ τῶν τοῦ Πομπηίου φρουρῶν, παρεστήσατο. δὲ Ἀπολλωνία αὕτη Κορινθία, ἐν καλῷ μὲν τῆς γῆς, ἐν καλῷ δὲ καὶ τῆς θαλάσσης, ποταμῶν τε ἄριστα κεῖται. τε μάλιστα διὰ πάντων ἐθαύμασα, πῦρ πολὺ πρὸς τῷ Ἄώῳ ποταμῷ ἀναδίδοται· καὶ οὔτε ἐπὶ πλεῖον τῆς πέριξ γῆς ἐπεξέρχεται, οὔτ' αὐτὴν ἐκείνην ἐν ἐνδιαιτᾶται ἐκπυροῖ, καὶ κραυροτέραν πῃ ποιεῖ· ἀλλὰ καὶ πόας καὶ δένδρα καὶ πάνυ πλησία θάλλοντα ἔχει· πρός τε τὰς ἐπιχύσεις τῶν ὄμβρων ἐπαύξει, καὶ ἐς ὕψος ἐξαίρεται. Καὶ διὰ τοῦτο αὐτό τε Νυμφαῖον ὀνομάζεται· καὶ δὴ καὶ μαντεῖον τοιόνδε τι παρέχεται· λιβανωτὸν δὴ λαβών, καὶ προσευξάμενος τι ποτὲ καὶ βούλει, ῥίπτεις αὐτὸν τὴν εὐχὴν φέροντα. Κἀν τούτῳ τὸ πῦρ, ἂν μέν τι ἐπιτελὲς ἐσόμενον, δέχεται αὐτὸν ἑτοιμότατα· κἂν ἄρα καὶ ἔξω που προπέσῃ, προσδραμὸν ἥρπασε καὶ κατανάλωσεν· ἂν δὲ ἀτέλεστον , οὔτ' ἄλλως αὐτῷ προσέρχεται, κἂν ἐς αὐτὴν τὴν φλόγα φέρηται, ἐξαναχωρεῖ τε καὶ ἐκφεύγει. Καὶ ταῦθ' οὕτως ἑκάτερα περὶ πάντων ὁμοίως, πλὴν θανάτου τε καὶ γάμου, ποιεῖ. Περὶ γὰρ τούτων οὐδὲ ἔξεστί τινι ἀρχὴν αὐτοῦ πυθέσθαι τι. Τοῦτο μὲν τοιοῦτόν ἐστιν. [41,45] En attendant le reste de son armée, César s'empara d'Oricum, d'Apollonie et d'autres villes de l'Épire, abandonnées par les garnisons de Pompée. Apollonie, fondée par les Corinthiens, est dans une position admirable, soit par rapport à la terre, soit par rapport à la mer et aux fleuves. Ce qui m'a le plus étonné, c'est le feu abondant qui jaillit auprès du fleuve Aous. Il ne se répand pas sur les terres voisines et ne brûle pas le sol qui le nourrit. Il ne le rend pas même plus sec : bien au contraire, tout auprès croissent du gazon et des arbres. Ce feu s'accroît par les grandes pluies et s'élève à une certaine hauteur ; ce qui lui a fait donner le nom de Nymphaeum. Il sert d'oracle et voici de quelle manière : on prend de l'encens en prononçant n'importe quels voeux, et on jette dans le feu l'encens qui les a reçu. Lorsqu'ils doivent être exaucés, le feu absorbe aussitôt l'encens : si l'encens tombe hors du feu, le feu s'élance vers lui, le saisit et le consume ; mais lorsqu'ils ne doivent pas l'être, l'encens ne s'approche pas du feu. On a beau le jeter dans la flamme, il s'en écarte et s'enfuit. Ces phénomènes se passent de cette manière, dans l'un et l'autre cas, quels que soient les événements qu'on désire connaître, excepté la mort et le mariage, sur lesquels il n'est permis absolument à personne de le consulter. Tel est l'oracle de Nymphaeum.


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Dernière mise à jour : 12/01/2006