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[41,38] Ἐπειδή τε συχνοὶ πολλά τε χρήματα ἔχειν, καὶ πάντα αὐτὰ ἀποκρύπτειν
ἐλέγοντο, ἀπηγόρευσε, μηδένα πλεῖον πεντακισχιλίων καὶ μυρίων δραχμῶν ἐν
ἀργυρίῳ ἢ καὶ χρυσίῳ κεκτῆσθαι· οὐχ ὡς καὶ αὐτὸς τὸν νόμον τοῦτον τιθείς,
ἀλλ' ὡς καὶ πρότερόν ποτε ἐσενεχθέντα ἀνανεούμενος· εἴτ' οὖν ἵνα τοῖς τε
δανεισταῖς οἱ ὀφείλοντές τι ἐκτίνωσι, καὶ τοῖς δεομένοις οἱ ἄλλοι δανείζωσιν·
εἴτε καὶ ὅπως οἵ τε εὐποροῦντες ἔκδηλοι γένωνται, καὶ χρήματα μηδεὶς αὐτῶν
ἀθρόα ἔχῃ, μὴ καὶ ἀπόντος τι νεωτερισθῇ. Ἐπαρθέντος δὲ ἐπὶ τούτῳ τοῦ
πλήθους, καὶ ἀξιοῦντος καὶ τοῖς οἰκέταις μήνυτρα ἐπ' αὐτῷ κατὰ τῶν
δεσποτῶν προτεθῆναι, οὔτε προσέγραψεν αὐτὸ τῷ νόμῳ, καὶ προσέτι καὶ
ἐξώλειαν ἑαυτῷ προσεπηράσατο, ἄν ποτέ τι δούλῳ κατὰ τοῦ δεσπότου εἰπόντι
πιστεύσῃ.
| [41,38] Comme on disait que plusieurs citoyens, possesseurs de sommes
considérables, les cachaient, César défendit d'avoir plus de quinze mille drachmes
en argent, ou en or. Il ne voulut pas que cette défense fût regardée comme une loi
établie par lui, mais comme une ancienne loi qu'il avait renouvelée. Son but était
d'amener les débiteurs à payer quelques sommes et les créanciers à prêter à ceux
qui étaient dans le besoin, ou de forcer les riches à se faire connaître, et de ne
laisser entre les mains de personne de grandes sommes, qui pourraient servir à
exciter des troubles pendant son absence. Le peuple, exalté par cette loi,
demanda qu'une récompense fût assurée aux esclaves qui dénonceraient leurs
maîtres à cette occasion ; mais César n'inséra pas cette clause dans sa loi - il jura
même, sur sa tête, qu'il n'ajouterait jamais foi aux délations d'un esclave contre
son maître.
| [41,39] Καῖσαρ μὲν δὴ ταῦτά τε πράξας, καὶ τὰ ἀναθήματα, τά τε ἄλλα, καὶ τὰ ἐκ
τοῦ Καπιτωλίου πάντα, ἀνελόμενος, ἐς τὸ Βρεντέσιον ἐπ' ἐξόδῳ τοῦ ἔτους, καὶ
πρὶν ἐς τὴν ὑπατείαν ἐς ἣν ἐκεχειροτόνητο, ἐσελθεῖν, ἐξώρμησε. Καὶ αὐτοῦ τὰ
τῆς ἐκστρατείας ποιοῦντος, ἴκτινος ἐν τῇ ἀγορᾷ κλωνίον δάφνης ἑνὶ τῶν
συμπαρόντων οἱ ἐπέρριψε. Καὶ μετὰ τοῦτο τῇ Τύχῃ θύοντος, ὁ ταῦρος ἐκφυγὼν
πρὶν τιτρώσκεσθαι, ἔξω τε τῆς πόλεως ἐξεχώρησε, καὶ πρὸς λίμνην τινὰ
ἐλθὼν, διενήξατο αὐτήν. Κἀκ τούτων ἐπὶ πλέον θαρσήσας ἠπείχθη· καὶ
μάλισθ', ὅτι οἱ μάντεις μένοντι μὲν αὐτῷ οἴκοι, ὄλεθρον· περαιωθέντι δὲ τὴν
θάλασσαν, καὶ σωτηρίαν καὶ νίκην ἔσεσθαι ἔφασαν. Ἀφορμηθέντος δὲ αὐτοῦ,
οἱ παῖδες οἱ ἐν τῇ πόλει ὄντες διχῇ τε ἐνεμήθησαν αὐτοκέλευστοι· καὶ οἱ μὲν
Πομπηιείους σφᾶς, οἱ δὲ Καισαρείους ὀνομάσαντες, ἐμαχέσαντο τρόπον τινὰ
ἄνευ ὅπλων ἀλλήλοις, καὶ ἐπεκράτησαν οἱ τῇ τοῦ Καίσαρος προσωνυμίᾳ
χρώμενοι.
| [41,39] Après avoir adopté ces mesures et enlevé toutes les offrandes de divers
temples et celles du Capitole, César, vers la fin de l'année, partit pour Brindes,
avant de prendre possession du consulat pour lequel il était désigné. Pendant qu'il
faisait les préparatifs de son expédition, un milan laissa tomber, dans le Forum,
une branche de laurier sur un de ceux qui étaient placés auprès de lui. Puis, au
moment où il offrait un sacrifice à la Fortune, le taureau s'échappa, avant d'être
frappé, sortit de Rome et, parvenu auprès d'un marais, il le traversa à la nage. Ces
présages accrurent sa confiance et il hâta son départ, poussé par les devins qui
annonçaient qu'il trouverait la mort à Rome, s'il y restait ; tandis que son salut
serait assuré et qu'il remporterait la victoire, s'il franchissait la mer. A peine fut-il
parti que les enfants, à Rome, se divisèrent d'eux-mêmes en deux camps : les uns
prirent le nom de Pompéiens, les autres celui de Césariens, et se livrèrent un
simulacre de combat sans armes. La victoire se déclara pour les Césariens.
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