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[41,36] Ἐν ὁδῷ δὲ ἔτ' ὄντος αὐτοῦ, Μᾶρκος Αἰμίλιος Λέπιδος, οὗτος ὁ καὶ ἐν τῇ
τριαρχίᾳ ὕστερον γενόμενος, τῷ τε δήμῳ συνεβούλευσε στρατηγῶν, δικτάτορα
τὸν Καίσαρα προχειρίσασθαι· καὶ εὐθὺς εἶπεν αὐτὸν παρὰ τὰ πάτρια. Καὶ ὃς
ὑπέστη μὲν τὴν ἀρχήν, ἐπειδὴ πρῶτον ἐς τὴν πόλιν ἐσῆλθεν· οὐ μέντοι καὶ
φοβερὸν οὐδὲν ἐν αὐτῇ ἔπραξεν, ἀλλὰ τοῖς τε ἐκπεπτωκόσι κάθοδον πᾶσι,
πλὴν τοῦ Μίλωνος, ἔδωκε, καὶ τὰς ἐς νέωτα ἀρχὰς ἀπέδειξεν (ἐς γὰρ τὸ παρὸν
τότε οὐδένα ἀντὶ τῶν ἀπόντων ἀνθείλοντο· καίτοι μηδενὸς ἀγορανόμου
ἐπιδημοῦντος οἱ δήμαρχοι πάντα τὰ ἐπιβάλλοντα αὐτοῖς διήγαγον) ἱερέας τε
ἀντὶ τῶν ἀπολωλότων ἀντικατέστησεν, οὐ πάντα τὰ κατ' αὐτοὺς ἐν τῷ τοιούτῳ
νενομισμένα τηρήσας· καὶ τοῖς Γαλάταις, τοῖς ἐντὸς τῶν Ἄλπεων ὑπὲρ τὸν
Ἠριδανὸν οἰκοῦσι, τὴν πολιτείαν, ἅτε καὶ ἄρξας αὐτῶν, ἀπέδωκε. Ποιήσας δὲ
ταῦτα, καὶ τὸ ὄνομα τῆς δικτατορίας ἀπεῖπε. Τὴν γὰρ δὴ δύναμιν τό τε ἔργον
αὐτῆς καὶ πάνυ ἀεὶ διὰ χειρὸς ἔσχε. Τῇ τε γὰρ παρὰ τῶν ὅπλων ἰσχύι ἐχρῆτο,
καὶ προσέτι καὶ ἐξουσίαν ἔννομον δή τινα παρὰ τῆς ἐκεῖ βουλῆς προσέλαβε.
Πάντα γὰρ μετὰ ἀδείας ὅσα ἂν βουληθῇ, πράττειν οἱ ἐπετράπη.
| [41,36] Pendant qu'il était encore en marche, M. Émilius Lépidus, celui qui fut triumvir
dans la suite (il était alors préteur), conseilla au peuple d'élire César dictateur et il
le nomma aussitôt lui-même, au mépris de la coutume clés ancêtres. César entra
en possession de la dictature, dès son arrivée à Rome ; mais il ne prit aucune
mesure violente. Bien loin de là, il permit à tous les exilés de rentrer, excepté à
Milon, et nomma des magistrats pour l'année suivante : ceux qui s'étaient éloignés
n'avaient pas été remplacés pendant l'année courante, et comme il n'était resté
aucun édile à Rome, les tribuns du peuple avaient été chargés des fonctions de
l'édilité. Il remplaça les pontifes qui étaient morts, mais sans observer toutes les
règles établies. Enfin il donna le droit de cité aux Gaulois de la Cisalpine
transpadane, parce qu'ils avaient été sous son commandement. Ensuite il renonça
au titre de dictateur ; mais il en conserva réellement toute l'autorité : outre qu'il
avait en main la force des armes, les membres du sénat qui n'avaient pas quitté
Rome lui conférèrent une sorte de pouvoir légitime, en lui permettant de faire
impunément tout ce qu'il voudrait.
| [41,37] Τυχὼν δὲ τούτου, μέγα εὐθὺς καὶ ἀναγκαῖον πρᾶγμα διώρθωσεν. Ἐπειδὴ
γὰρ οἵ τε δεδανεικότες τισὶ πικροτάτας τὰς ἐσπράξεις, ἅτε καὶ πολλῶν
χρημάτων διά τε τὰς στάσεις καὶ διὰ τοὺς πολέμους προσδεόμενοι, ἐποιοῦντο,
καὶ τῶν ὀφειλόντων συχνοὶ, οὐδὲ ἐθέλοντες, ἀποδοῦναί τι ὑπὸ τῶν αὐτῶν
ἐδύναντο ( οὔτε γὰρ ἀποδόσθαι τι, οὔτε ἐπιδανείσασθαι ῥᾴδιον αὐτοῖς
ἐγίγνετο)· κἀκ τούτου πολλὰ μὲν ἄπιστα, πολλὰ δὲ καὶ δολερὰ πρὸς ἀλλήλους
ἔπραττον· καὶ δέος ἦν, μὴ καὶ ἐς ἀνήκεστόν τι κακὸν προχωρήσωσιν.
Ἐμετριάσθη μὲν καὶ πρὸ τούτου πρὸς δημάρχων τινῶν τὰ κατὰ τοὺς τόκους·
ἐπεὶ δ' οὐδ' ὣς ἀπεδίδοντο, ἀλλ' οἱ μὲν τῶν ἐνεχύρων ἐξίσταντο, οἱ δὲ καὶ τὸ
ἀρχαῖον ἐν ἀργυρίῳ ἀπῄτουν· ἀμφοτέροις τότε ὁ Καῖσαρ ὡς οἷόν τε ἦν
ἐπεκούρησε. Τά τε γὰρ ἐνέχυρα πρὸς τὴν ἀξίαν ἐναποτιμηθῆναι ἐκέλευσε, καὶ
δικαστὰς αὐτῆς τοῖς ἀμφισβητοῦσί τι ἀποκληροῦσθαι προσέταξεν.
| [41,37] Aussitôt qu'il en fut revêtu, il mena à bon terme une grande réforme, devenue
nécessaire. Les créanciers, qui, à cause des séditions et des guerres, avaient
besoin de sommes considérables, usaient contre les débiteurs des mesures les
plus rigoureuses. Ceux-ci, par suite des mêmes circonstances, étaient pour la
plupart hors d'état de payer, quand même ils l'auraient voulu ; car ils ne pouvaient
ni vendre, ni emprunter facilement. De là, de part et d'autre, mille fraudes et
expédients de mauvaise foi, et il était à craindre que le mal ne devînt incurable.
Plusieurs tribuns du peuple avaient déjà cherché, il est vrai, à fixer les intérêts à un
taux modéré ; mais les dettes ne s'éteignaient point, malgré cela. D'une part, les
débiteurs abandonnaient les biens hypothéqués, et, de l'autre, les créanciers
exigeaient leur capital en argent. César améliora alors la position des uns et des
autres, autant qu'il était possible : il ordonna que les biens hypothéqués seraient
estimés à leur juste valeur et que des arbitres prononceraient sur cette estimation,
si elle donnait lieu à quelque contestation.
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