HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLI

Chapitre 32-33

  Chapitre 32-33

[41,32] « Πρὸς γὰρ δὴ τοῖς εἰρημένοις, τοῖς τε ἄλλοις, ὅσα ἄν τις μηκύνων περὶ τῶν τοιούτων διεξέλθοι, καὶ ἐκεῖνο δεῖ ὑμᾶς προσλογίζεσθαι, ὅτι νῦν ἡμεῖς ἐνταῦθ' ἥκομεν, ἵνα τῇ τε πατρίδι ἀδικουμένῃ βοηθήσωμεν, καὶ τοὺς κακουργοῦντας αὐτὴν ἀμυνώμεθα. Ἐπεὶ εἴγε ἐν μηδενὶ δεινῷ ἦν, οὔτ' ἂν ἐς τὴν Ἰταλίαν μετὰ τῶν ὅπλων ἤλθομεν ( οὐ γὰρ ἔξεστιν), οὔτ' ἂν τά τε τῶν Κελτῶν καὶ τὰ τῶν Βρεττανῶν ἀτέλεστα κατελίπομεν, δυνηθέντες ἂν καὶ ἐκεῖνα προσκατεργάσασθαι. Οὐκοῦν πῶς μὲν οὐκ ἄτοπον, ἐπὶ τῇ τῶν ἀδικούντων τιμωρίᾳ παρόντας ἡμᾶς, μηδὲν ἧττον ἐκείνων πλεονεκτοῦντας φανῆναι; πῶς δ' οὐ σχέτλιον, πρὸς ἐπικουρίαν τῆς πατρίδος ἀφιγμένους, συμμάχων αὐτὴν ἑτέρων ἀναγκάσαι καθ' ἡμῶν δεηθῆναι; καίτοι ἔγωγε τοσοῦτον περιεῖναι τοῖς δικαιώμασι τοῦ Πομπηίου νομίζω, ὥστε καὶ ἐς δίκην πολλάκις αὐτὸν προκαλέσασθαι· καὶ ἐπειδή γε μὴ ἠθέλησεν εἰρηνικῶς ὑπὸ τοῦ συνειδότος διακριθῆναι, πάντα μὲν τὸν δῆμον πάντας δὲ τοὺς συμμάχους ἐλπίσαι διὰ τοῦτο προσθήσεσθαι· ἀλλὰ νῦν, ἄν γε καὶ τοιαῦτα ποιῶμεν, οὔτ' αὐτὸς ἐπιτήδειόν τι ἕξω προίίσχεσθαι, οὔτε ἐκείνοις ἀνεπιεικὲς ἐγκαλέσαι. Δεῖ δὲ δὴ καὶ τοῦ δικαίου πᾶσαν ἡμᾶς πρόνοιαν ποιεῖσθαι· μετὰ μὲν γὰρ τούτου καὶ παρὰ τῶν ὅπλων ἰσχὺς εὔελπίς ἐστιν· ἄνευ δ' ἐκείνου βέβαιον οὐδέν, κἂν παραυτίκα τις κατορθώσῃ τι, ἔχει. [41,32] « Outre ce que je viens de dire et ce qu'on pourrait ajouter, si l'on voulait s'étendre sur ce sujet, vous devez considérer que nous sommes venus ici pour secourir la patrie attaquée et pour la venger contre ceux'qui lui font du mal. Si elle n'était pas en danger, nous ne serions pas entrés en Italie, les armes à la main (car les lois le défendent) ; nous n'aurions pas laissé inachevée notre expédition contre les Celtes et contre les Bretons, alors que nous aurions pu la mener à bonne fin. N'est-il pas absurde que nous, qui sommes venus pour punir les méfaits des autres, nous ne nous montrions pas moins d'ardeur qu'eux pour nous emparer du bien d'autrui ? N'est-il pas déplorable que nous, qui sommes accourus pour secourir la patrie, nous la forcions à chercher d'autres défenseurs contre nous ? Ma cause me paraît plus juste que celle de Pompée, et je l'ai souvent invité à la soumettre à des juges : sa conscience a reculé devant une solution pacifique ; mais mon bon droit me conciliera, je l'espère, tout le peuple romain et tous ses alliés. Mais si nous imitons nos adversaires, je n'aurai plus rien à alléguer en notre faveur, ni aucun reproche à leur adresser. Or, nous devons tenir le plus grand compte de la justice : appuyée sur elle, la puissance des armes peut tout espérer ; sans elles au contraire, rien n'est solide, alors même qu'on a tout d'abord obtenu quelques succès.
[41,33] « Καὶ ὅτι ταῦθ' οὕτω πέφυκε, καὶ ὑμῶν οἱ πλείους ἐπίστανται. Πάντα γοῦν τὰ προσήκοντα ἀπαράκλητοι πράττετε. Ὅθεν που καὶ ἐγὼ συνεκάλεσα ὑμᾶς, ἵνα καὶ μάρτυρας καὶ ἐπόπτας τῶν τε λεγομένων καὶ τῶν πραττομένων ποιήσωμαι. Ἀλλ' ὑμεῖς μὲν οὐ τοιοῦτοί ἐστε, καὶ διὰ ταῦτα καὶ ἐπαινεῖσθε. Ὀλίγοι δὲ δή τινες ὁρᾶτε ὅπως, πρὸς τῷ πολλὰ κεκακουργηκέναι, καὶ μηδεμίαν αὐτῶν δίκην δεδωκέναι, καὶ προσεπαπειλοῦσιν ἡμῖν. Οὐ μέντοι καὶ ἐγὼ οὔτ' ἄλλως καλὸν εἶναι νομίζω, ἄρχοντά τινα τῶν ἀρχομένων ἡττᾶσθαι, οὔτ' ἂν σωτήριόν τι γενέσθαι ποτέ, εἰ τὸ ταχθὲν ὑπηρετεῖν τινι, κρατεῖν αὐτοῦ ἐπιχειρήσειεν. Σκέψασθε δέ, ποῖος μὲν ἂν κόσμος οἰκίας γένοιτο, ἂν οἱ ἐν τῇ ἡλικίᾳ ὄντες τῶν πρεσβυτέρων καταφρονήσωσι· ποῖος δὲ διδασκαλείων, ἂν οἱ φοιτῶντες τῶν παιδευτῶν ἀμελήσωσι· τίς ὑγίεια νοσοῦσιν, ἂν μὴ πάντα τοῖς ἰατροῖς οἱ κάμνοντες πειθαρχῶσι· τίς δὲ ἀσφάλεια ναυτιλλομένοις, ἂν οἱ ναῦται τῶν κυβερνητῶν ἀνηκουστῶσι· φύσει τε γὰρ ἀναγκαίᾳ τινα καὶ σωτηρίᾳ, τὸ μὲν ἄρχειν ἐν τοῖς ἀνθρώποις, τὸ δὲ ἄρχεσθαι τέτακται. Καὶ ἀδύνατόν ἐστιν ἄνευ αὐτῶν καὶ ὁτιοῦν καὶ ἐφ' ὁποσονοῦν διαγενέσθαι. Προσήκει τε τῷ μὲν ἐπιστατοῦντί τινος, ἐκφροντίζειν τε τὰ δέοντα καὶ ἐπιτάττειν· τῷ δὲ ὑποτεταγμένῳ, πειθαρχεῖν τε ἀπροφασίστως, καὶ ἐκπονεῖν τὸ κελευόμενον. Ἐξ οὗ καὶ μάλιστα τό τε ἔμφρον τοῦ ἄφρονος, καὶ τὸ ἐπιστῆμον τοῦ ἀνεπιστήμονος ἐν παντὶ προτετίμηται. [41,33] « La nature a voulu qu'il en soit ainsi : la plupart d'entre vous le savent, et c'est pour cela que vous remplissez tous vos devoirs, sans contrainte. C'est pour cela aussi que je vous ai réunis : j'ai voulu vous mettre à même d'entendre ce que je dis et de voir ce que je fais. Vous n'avez rien de commun avec les rebelles, et je vous en félicite ; mais vous voyez comment un petit nombre d'hommes, peu contents de n'avoir pas été punis, quoique souvent coupables, osent nous menacer. Je ne saurais approuver que l'homme revêtu de l'autorité soit dominé par ceux qui sont placés sous ses ordres, ni croire qu'il soit possible de faire le bien si ceux qui doivent obéir veulent commander. Demandez-vous quel serait l'état d'une maison où les jeunes gens mépriseraient les vieillards ; l'état des écoles, si les disciples ne respectaient pas les maîtres ; comment des malades pourraient recouvrer la santé, s'ils n'obéissaient pas aux médecins ; quelle sécurité pourraient avoir ceux qui naviguent, si les matelots n'écoutaient pas les pilotes. La nature a établi deux lois nécessaires au salut des hommes : les uns doivent commander, les autres obéir. Sans ces lois, il n'est rien qui puisse durer même un instant. Le devoir de celui qui gouverne est donc de trouver ce qu'il faut et de le prescrire ; le devoir de celui qui obéit est de se soumettre sans vaine excuse et d'exécuter ce qui lui est ordonné. C'est là surtout ce qui fait toujours mettre la sagesse au-dessus de l'imprudence et les lumières au-dessus de l'ignorance.


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Dernière mise à jour : 12/01/2006