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[41,26] Καὶ στρατιωτῶν τινων ἐν Πλακεντίᾳ στασιασάντων καὶ μηκέτ'
ἀκολουθῆσαί οἱ ἐθελόντων, πρόφασιν μὲν, ὡς τεταλαιπωρημένων, τὸ δ'
ἀληθὲς, ὅτι μήτε τὴν χώραν διαρπάζειν, μήτε τἆλλα ὅσα ἐπεθύμουν, ποιεῖν
αὐτοῖς ἐπέτρεπε (καὶ γὰρ ἤλπιζον οὐδενὸς ὅτου οὖν οὐ τεύξεσθαι παρ' αὐτοῦ,
ἅτε καὶ ἐν χρείᾳ τοσαύτῃ σφῶν ὄντος)· οὐχ ὑπεῖξεν, ἀλλὰ συγκαλέσας, καὶ
ἐκείνους, καὶ τοὺς ἄλλους, τῆς τε παρ' αὐτῶν ἀσφαλείας ἕνεκα, καὶ ἵνα τῶν τε
λεγομένων ἀκούσαντες, καὶ τοὺς κολαζομένους ἰδόντες, μηδὲν ἔξω τῶν
καθηκόντων ἐθελήσωσι πρᾶξαι, ἔλεξε τάδε.
| [41,26] Quelques soldats de César se révoltèrent à Plaisance et refusèrent de le
suivre, sous prétexte qu'ils étaient brisés par les fatigues ; mais, en réalité, parce
qu'il ne leur permettait pas de piller ni de satisfaire tous leurs désirs. Ils se
flattaient qu'il n'y avait rien qu'ils ne pussent obtenir de lui, parce qu'il avait le plus
grand besoin de leurs services ; mais César ne céda pas. Il rassembla les mutins
et réunit en même temps autour de lui le reste de ses soldats, pour qu'ils
veillassent à sa sûreté et afin de les maintenir dans le devoir par les reproches
qu'ils entendraient adresser aux rebelles et par les punitions qui seraient infligées
en leur présence.
| [41,27] «Ἐγώ, ὦ ἄνδρες στρατιῶται, βούλομαι μὲν φιλεῖσθαι ὑφ' ὑμῶν, οὐ μέντοι
καὶ συνεξαμαρτάνειν ἂν ὑμῖν διὰ τοῦθ' ἑλοίμην. Ἀγαπῶ τε γὰρ ὑμᾶς, καὶ
ἐθέλοιμ' ἄν, ὡς πατὴρ παῖδας, καὶ σώζεσθαι καὶ εὐθενεῖν καὶ εὐδοξεῖν. Μὴ γάρ
τοι νομίσητε φιλοῦντος ἔργον εἶναι, τὸ συγχωρεῖν τισιν ἃ μὴ προσήκει
πράττειν, ἐξ ὧν καὶ κινδύνους καὶ ἀδοξίας ἀνάγκη πᾶσα αὐτοῖς συμβαίνειν·
ἀλλὰ τό τε τὰ ἀμείνω αὐτοὺς διδάσκειν, καὶ τὸ τῶν χειρόνων ἀπείργειν, καὶ
νουθετοῦντα καὶ σωφρονίζοντα. Γνώσεσθε δὲ ὅτι τἀληθῆ λέγω, ἂν μήτε πρὸς
τὸ αὐτίκα ἡδὺ τὸ συμφέρον κρίνητε μᾶλλον ἢ πρὸς τὸ ἀεὶ ὠφέλιμον· μήτε τὸ
τὰς ἐπιθυμίας ἐκπιμπλάναι γενναῖον μᾶλλον ἢ τὸ κρατεῖν αὐτῶν, νομίσητε
εἶναι. Αἰσχρὸν μὲν γὰρ, παραχρῆμά τι ἡσθέντας, ὕστερον μεταγνῶναι· δεινὸν
δὲ, τὸ τῶν πολεμίων κρατοῦντας ἡδονῶν τινων ἡττᾶσθαι.
| [41,27] « Soldats, leur dit-il, je tiens à être aimé de vous ; mais je ne saurais partager
vos fautes pour avoir votre affection. Je vous chéris et je souhaite, comme un père
pour ses enfants, que vous échappiez à tous les dangers et que vous arriviez à la
prospérité et à la gloire. Mais n'allez pas croire que celui qui aime doive permettre
à ceux qu'il aime de commettre des fautes qui appellent inévitablement sur eux les
dangers et la honte. Il doit, au contraire, les former au bien et les détourner du mal
par ses conseils et par les châtiments.
Vous reconnaîtrez la vérité de mes paroles, si vous ne regardez pas comme utile
ce qui profite dans le moment plutôt que ce qui procure des avantages permanents
; si vous ne mettez pas votre honneur à satisfaire vos passions plutôt qu'à les
maîtriser ; car il est honteux de rechercher des plaisirs que suit le remords, et
déshonorant d'être subjugué par la volupté, après avoir vaincu les ennemis sur le
champ de bataille.
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