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[41,24] Παραλαμβάνων τε οὖν ἅμα αὐτοὺς καὶ καθιστάμενος, διέδραμε μέχρι
Γαδείρων. Καὶ ἐλύπησε μὲν οὐδένα οὐδὲν, πλὴν χρημάτων ἐκλογῆς ( ταῦτα
γὰρ παμπληθῆ ἐσέπραξεν)· ἐτίμησε δὲ καὶ ἰδίᾳ καὶ κοινῇ πολλούς· καὶ τοῖς γε
Γαδειρεῦσι πολιτείαν ἅπασιν ἔδωκεν, ἣν καὶ ὁ δῆμός σφισιν ὕστερον
ἐπεκύρωσε. Τοῦτο δὲ ἐποίησεν ἀμειβόμενός σφας τῆς τοῦ ὀνείρου ὄψεως, δι' ἧς
ἐνταῦθα, ὅτε ἐταμίευσε, συγγεγονέναι τῇ μητρὶ ἔδοξε· καὶ ἀπ' αὐτοῦ καὶ τὴν
ἐλπίδα τῆς μοναρχίας, ὥσπερ εἶπον, ἔλαβεν. Πράξας δὲ ταῦτα, τὸ μὲν ἔθνος
ἐκεῖνο τῷ Λογγίνῳ τῷ Κασσίῳ προσέταξεν, ἐπειδὴ συνήθης αὐτοῖς ἐκ τῆς
ταμιείας ἣν ὑπὸ τῷ Πομπηίῳ ἐτεταμιεύκει· αὐτὸς δὲ μέχρι Ταρρακώνης πλοίοις
ἐκομίσθη. Ἐντεῦθεν δὲ διὰ τοῦ Πυρηναίου προχωρῶν, τρόπαιον μὲν οὐδὲν ἐπ'
αὐτοῦ ἔστησεν, ὅτι μηδὲ τὸν Πομπήιον καλῶς ἀκούσαντα ἐπὶ τούτῳ ᾖσθετο·
βωμὸν δὲ δὴ ἐκ λίθων ξεστῶν συνῳκοδομημένον μέγαν οὐ πόρρω τῶν ἐκείνου
τροπαίων ἱδρύσατο.
| [41,24] César les admit dans son armée et prit toutes les mesures convenables ; puis il
s'avança jusqu'à Cadix, sans inquiéter personne : seulement il leva partout de
fortes contributions d'argent. Il accorda des honneurs à plusieurs personnes, en
son nom et au nom de l'État, et donna à tous les habitants de Cadix le titre de
citoyens romains, qui fut plus tard confirmé par le peuple. Il leur accorda ce
privilège, en souvenir du songe qu'il avait eu dans cette ville, quand il était
questeur, et pendant lequel il crut avoir commerce avec sa mère ; car c'est d'après
ce songe qu'il conçut, comme je l'ai dit, l'espérance d'être seul maître de l'empire.
Il confia ensuite le gouvernement de l'Espagne à Cassius Longinus, qui s'était fait
aux mœurs des habitants à l'époque où il avait été questeur de Pompée, et se
rendit par mer à Tarragone. De là, continuant sa route à travers les Pyrénées, il
n'éleva aucun trophée ; parce qu'il savait qu'on avait blâmé Pompée d'en avoir
érigé, et se contenta de construire un grand autel en pierres polies, non loin des
trophées de ce général.
| [41,25] Ἐν ᾧ δὲ ταῦτ' ἐγίγνετο, οἱ Μασσαλιῶται, νεῶν σφισι παρὰ τοῦ Πομπηίου
αὖθις πεμφθεισῶν, ἀνεκινδύνευσαν. Καὶ ἡττήθησαν μὲν καὶ τότε·
διεκαρτέρουν δέ ( καίτοι καὶ τὴν Ἰβηρίαν ἤδη τὸν Καίσαρα ἔχοντα
πυνθανόμενοι) καὶ τάς τε προσβολὰς ἰσχυρῶς ἀπεκρούοντο· καὶ διοκωχήν
τινα, ὡς καὶ τῷ Καίσαρι, ἐπειδὰν ἔλθῃ, προσχωρήσοντες, ποιησάμενοι, τόν τε
Δομίτιον ὑπεξέπεμψαν, καὶ τοὺς στρατιώτας ἐπιθεμένους σφίσιν ἐν ταῖς
σπονδαῖς νυκτὸς, οὕτω διέθεσαν, ὥστε μηδὲν ἔτι τολμῆσαι. Τῷ μέντοι Καίσαρι
αὐτῷ ἐλθόντι ὡμολόγησαν· καὶ ὃς ἐκείνων τότε μὲν τά τε ὅπλα καὶ τὰς ναῦς,
τά τε χρήματα ἀφείλετο· ὕστερον δὲ καὶ τὰ λοιπὰ πάντα, πλὴν τοῦ τῆς
ἐλευθερίας ὀνόματος, ἀνθ' ὧν ἡ Φώκαια ἡ μητρόπολίς σφων ἐλευθέρα ὑπὸ τοῦ
Πομπηίου ἀφείθη.
| [41,25] Sur ces entrefaites, les Marseillais reçurent encore quelques vaisseaux de
Pompée et tentèrent une seconde fois la fortune des combats. Ils essuyèrent une
nouvelle défaite ; mais ils tinrent ferme, quoiqu'ils eussent appris que l'Espagne
était déjà au pouvoir de César, et repoussèrent vigoureusement toutes les
attaques. Ayant obtenu une trêve par la promesse de se soumettre à César dès
son arrivée, ils firent sortir secrètement de la ville Domitius et traitèrent les soldats
romains qui les avaient attaqués pendant la nuit, à la faveur de la suspension
d'armes, de telle manière que ceux-ci n'osèrent plus rien entreprendre ; mais ils
capitulèrent aussitôt que César fut arrivé. Il leur prit, en ce moment, leurs armes,
leurs vaisseaux et leur argent : plus tard il leur enleva tout le reste, excepté le nom
de la liberté qu'il leur laissa ; parce que Pompée avait respecté la liberté de
Phocée, leur mère patrie.
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