HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLI

Chapitre 22-23

  Chapitre 22-23

[41,22] οὖν Ἀφράνιος, ἀθυμήσας ἐπὶ τούτοις, καὶ τὰ ἐν Ἰλέρδᾳ οὔτε ἀσφαλῆ οὔτε ἐπιτήδεια πρὸς χρόνιον διατριβὴν ἰδὼν ὄντα, ἀναχωρῆσαι πρός τε τὸν Ἴβηρα καὶ πρὸς τὰς ἐκεῖ πόλεις ἔγνω· καὶ νυκτός, ὡς λήσων φθάσων τοὺς ἐναντίους, ἄρας, ἐπορεύετο. Καὶ οὐκ ἔλαθε μὲν ἀνιστάμενος, οὐ μέντοι καὶ εὐθὺς ἐπεδιώχθη. γὰρ Καῖσαρ οὐχ ἡγήσατο ἀσφαλὲς εἶναι, ἐν σκότῳ πολεμίοις ἐμπείροις τῆς χώρας μετὰ ἀπείρων ἐπακολουθῆσαι. Ὡς μέντοι καὶ ἡμέρα διέλαμψεν, ἠπείχθη. Καὶ αὐτοὺς ἐν μέσῃ τῇ ὁδῷ καταλαβὼν, πανταχόθεν ἐξαπίνης πόρρωθεν περιεστοιχίσατο. Τῷ τε γὰρ πλήθει πολὺ περιῆν, καὶ τὸ χωρίον κοῖλον ὂν συμμαχοῦν ἔσχεν. Ὁμόσε γὰρ οὐκ ἠθέλησέ σφισι χωρῆσαι, τὸ μέν τι φοβηθεὶς μὴ καὶ ἐς ἀπόνοιαν καταστάντες ἐξεργάσωνταί τι δεινόν· τὸ δὲ, καὶ ἄλλως ἀκονιτί σφας παραστήσεσθαι ἐλπίσας. καὶ ἐγένετο· ὡς γὰρ πολλαχῇ πειράσαντες, οὐδαμῇ διαπεσεῖν ἠδυνήθησαν, καὶ ἔκ τε τούτου καὶ ἐκ τῆς ἀγρυπνίας τῆς τε πορείας ἐκεκμήκεσαν, καὶ προσέτι οὔτε τροφὴν εἶχον ( αὐθημερὸν γὰρ τὸν σταθμὸν διατελέσειν προσδοκήσαντες, οὐδὲν ἐπηνέγκαντο), οὔθ' ὕδατος εὐπόρουν (τὰ γὰρ χωρία ἐκεῖνα δεινῶς ἐστιν ἄνυδρα), παρέδοσάν σφας, ἐφ' μήτε τι δεινὸν πάθωσι, μήτε ἐπὶ τὸν Πομπήιον ἀναγκασθῶσίν οἱ συστρα τεῦσαι. [41,22] Afranius, abattu par ces revers, et voyant qu'il ne trouvait pas à Ilerda les ressources nécessaires pour y séjourner longtemps, résolut de se retirer sur les bords de l'Èbre et vers les villes voisines. Il leva le camp et se mit en marche pendant la nuit, dans l'espérance de cacher son départ ou de prévenir l'ennemi. César ne l'ignora point ; mais il ne se mit pas immédiatement à sa poursuite : il ne lui parut point prudent de courir pendant les ténèbres, avec des soldats qui ne connaissaient pas le pays, après un ennemi qui le connaissait. Aussi, dès que le jour parut, il fit diligence, rejoignit les Pompéiens au milieu de leur marche et disposa de loin son armée, de manière à les envelopper soudain de toutes parts. Il fut secondé par ses troupes, qui étaient beaucoup plus nombreuses que celles d'Afranius, et par le lieu même, qui formait un creux ; mais il ne voulut pas en venir aux mains. Il craignit que, poussés au désespoir, ils ne se portassent à quelque résolution extrême : il comptait d'ailleurs les réduire sans coup férir, et c'est ce qui arriva. Les Pompéiens tentèrent sur plusieurs points de se faire jour à travers leurs rangs, mais en vain. Découragés par l'inutilité de leurs efforts, épuisés par les veilles et par les fatigues de la route, dépourvus de vivres (ils n'en avaient pas emporté, s'imaginant que ce jour leur suffirait pour arriver au terme de leur marche, manquant d'eau, car l'eau est extrêmement rare dans ce pays, ils capitulèrent, à condition qu'il ne leur serait point fait de ma) et qu'ils ne seraient pas forcés de combattre avec César contre Pompée.
[41,23] Καὶ αὐτοῖς ἀκριβῶς ἑκάτερον Καῖσαρ ἐφύλαξεν. Οὔτε γὰρ ἀπέκτεινε τὸ παράπαν τῶν ἐν τούτῳ τῷ πολέμῳ ἁλόντων οὐδένα ( καίτοι ἐκείνων ποτὲ ἐν ἀνοχῇ τινι ἀφυλάκτως τινὰς τῶν ἑαυτοῦ ἔχοντας φθειράντων), οὔτε τῷ Πομπηίῳ ἀντιπολεμῆσαι ἐξεβιάσατο· ἀλλὰ τοὺς μὲν λογιμωτάτους ἠφίει, τοῖς δ' ἄλλοις ἐθελονταῖς συμμάχοις διά τε τὰ κέρδη καὶ διὰ τὰς τιμὰς ἐχρῆτο· καὶ οὐκ ἐλάχιστά γε ἐκ τούτων οὔτε ἐς τὴν δόξαν οὔτε ἐς τὰ πράγματα ἀπώνητο. Τάς τε γὰρ πόλεις τὰς ἐν τῇ Ἰβηρίᾳ πάσας, καὶ τοὺς στρατιώτας τοὺς ἐκεῖ πάντας ( ἦσαν δὲ ἄλλοι τε ἐν τῇ Βαιτικῇ, καὶ μετὰ Μάρκου Τερεντίου Οὐάρρωνος ὑποστρατήγου συχνοί) προσεποιήσατο. [41,23] César tint fidèlement parole sur ces deux points. Il ne fit mettre à mort aucun de ceux qui avaient été pris pendant cette guerre (et cependant les soldats d'Aranius avaient profité d'une trêve pour tuer quelques-uns des siens qui ne se tenaient point sur leurs gardes) et n'en força aucun à faire la guerre contre Pompée : il rendit même la liberté à ceux qui occupaient le premier rang parmi eux et attira les autres sous ses drapeaux par l'appât du gain et des honneurs. Cette conduite ne contribua pas peu à sa gloire et à ses succès. Elle lui concilia toutes les villes d'Espagne et tous les soldats qui s'y trouvaient : outre ceux qui étaient dans la Bétique, Marcus Térentius Varron, lieutenant de Pompée, en avait un grand nombre sous ses ordres.


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Dernière mise à jour : 12/01/2006