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[40,14] Οἰκοῦσι δὲ ὑπὲρ τοῦ Τίγριδος, τὸ μὲν πολὺ, τείχη καὶ
φρούρια, ἤδη δὲ καὶ πόλεις, ἄλλας τε καὶ Κτησιφῶντα, ἐν
ᾗ καὶ βασίλεια ἔχουσι. Τὸ γὰρ γένος σφῶν ἦν μέν που καὶ
παρὰ τοῖς πάλαι βαρβάροις, καὶ τό γε ὄνομα τοῦτο καὶ
ὑπὸ τὴν Περσικὴν βασιλείαν εἶχον· ἀλλὰ τότε μὲν αὐτοί
τε ἐν μέρει χώρας βραχεῖ ᾤκουν, καὶ δυναστείαν
ὑπερόριον οὐκ ἐκέκτηντο. Ἐπεὶ δὲ ἥ τε τῶν Περσῶν ἀρχὴ
κατελύθη, καὶ τὰ τῶν Μακεδόνων ἤκμασεν, οἵ τε τοῦ
Ἀλεξάνδρου διάδοχοι στασιάσαντες, ἄλλοι ἄλλα
ἀπετέμοντο, καὶ βασιλείας ἰδίας κατεσκευάσαντο· ἔς τε τὸ
μέσον τότε πρῶτον ὑπ' Ἀρσάκου τινὸς ἀφίκοντο·
(ὅθενπερ καὶ οἱ ἔπειτα βασιλεύσαντες αὐτῶν, Ἀρσακίδαι
ἐπωνομάσθησαν.) Καὶ εὐτυχήσαντες τήν τε πλησιόχωρον
ἐκτήσαντο πᾶσαν καὶ τὴν Μεσοποταμίαν σατραπείαις
κατέσχον. Τελευτῶντες δὲ, ἐπὶ τοσοῦτον καὶ τῆς δόξης καὶ
τῆς δυνάμεως ἐχώρησαν, ὥστε καὶ τοῖς Ῥωμαίοις τότε τε
ἀντιπολεμῆσαι, καὶ δεῦρο ἀεὶ ἀντίπαλοι νομίζεσθαι. Εἰσὶ
μὲν γὰρ καὶ ἄλλως ἰσχυροὶ τὰ πολέμια, μεῖζον δ' ὅμως
ὄνομα (καίτοι μήτε τῶν Ῥωμαίων τι παρῃρημένοι, καὶ
προσέτι καὶ τῆς ἑαυτῶν ἔστιν ἃ προεμένοι) ἔχουσιν, ὅτι
μηδέπω δεδούλωνται, ἀλλὰ καὶ νῦν ἔτι τοὺς πολέμους
τοὺς πρὸς ἡμᾶς, ὁσάκις ἂν συνενεχθῶσι, διαφέρουσι.
| [40,14] Ce peuple habite au delà du Tigre, presque partout dans des
citadelles et dans des forts : il a aussi quelques villes parmi lesquelles
on cite Ctésiphon, résidence du roi. Leur origine remonte, parmi les
barbares, aux époques les plus reculées : ils portaient le nom de
Parthes, même au temps de la monarchie des Perses ; mais alors ils
n'occupaient qu'une petite contrée, et leur domination ne s'étendait pas
au delà. Après la destruction de cette monarchie et l'agrandissement
de la puissance macédonienne, à l'époque ou les successeurs
d'Alexandre, livrés à la discorde, se partagèrent son empire, pour avoir
chacun un royaume particulier, un certain Arsace fut le premier qui mit
les Parthes en lumière : c'est de lui que les rois, ses successeurs, ont
reçu le nom d'Arsacides. Favorisés par la fortune, ils conquirent les
pays voisins et firent de la Mésopotamie une satrapie. Enfin, ils
parvinrent à une telle renommée et à une telle puissance, qu'ils purent
dès lors se mesurer avec les Romains et qu'ils ont toujours paru
jusqu'à présent capables de leur tenir tête. Ils sont, il est vrai, très
redoutables à la guerre ; cependant leur réputation s'est élevée au-dessus
de leur bravoure ; parce que, s'ils n'ont rien enlevé aux
Romains et s'ils ont même perdu quelques-unes de leurs possessions,
du moins ils n'ont jamais été asservis. Aujourd'hui encore, lorsqu'ils ont
à combattre contre nous , ils soutiennent la lutte avec honneur.
| [40,15] Περὶ μὲν οὖν τοῦ τε γένους καὶ τῆς χώρας, τῆς τε
ἰδιότητος τῶν ἐπιτηδευμάτων αὐτῶν, πολλοῖς τε εἴρηται
καὶ ἐγὼ οὐκ ἐν γνώμῃ ποιοῦμαι συγγράψαι. Τῇ δὲ δὴ
ὁπλίσει, καὶ τῇ τῶν πολέμων διαχειρίσει (τούτων γὰρ ὁ
ἐξετασμὸς τῷδε τῷ λόγῳ, ὅτι καὶ ἐς χρείαν αὐτῶν
ἀφικνεῖται, προσήκει) τοιᾷδε χρῶνται. Ἀσπίδι μὲν οὐδὲν
νομίζουσιν· ἱπποτοξόται δὲ καὶ κοντοφόροι, τὰ πολλὰ
κατάφρακτοι, στρατεύονται· πεζοί τε, ὀλίγοι μὲν, καὶ οἱ
ἀσθενέστεροι, τοξόται δ' οὖν καὶ ἐκεῖνοι πάντες εἰσίν· ἔκ
τε γὰρ παίδων ἀσκοῦνται, καὶ ὁ οὐρανὸς ἥ τε χώρα αὐτοῖς
συναίρεται πρὸς ἀμφότερα. Αὕτη τε γὰρ πεδιὰς ὡς
πλήθει οὖσα, ἀρίστη τε ἵππους τρέφειν ἐστὶ, καὶ
ἐπιτηδειοτάτη καθιππεύεσθαι. Ἀγέλας γοῦν ὅλας καὶ ἐν
τοῖς πολέμοις, ὥστ' ἄλλοτε ἄλλοις ἵπποις χρῆσθαι, καὶ
πόρρωθέν τε ἐξαπιναίως ἐπελαύνειν, καὶ μακράν ποι ἐξ
αἰφνιδίου ἀποχωρεῖν, ἐπάγονται. Καὶ ὁ οὐρανὸς ὁ ὑπὲρ
αὐτῶν, ξηρότατός τε ὢν, καὶ ἰκμάδα οὐδὲ ἐλαχίστην ἔχων,
ἐντονωτάτας σφίσι τὰς τοξείας, πλὴν τοῦ πάνυ χειμῶνος
παρέχεται. Καὶ διὰ τοῦτο τὴν ὥραν ἐκείνην οὐδαμῇ
στρατεύονται. Τῷ δὲ δὴ λοιπῷ ἔτει δυσμαχώτατοι ἔν τε τῇ
σφετέρᾳ καὶ ἐν τῇ ὁμοιοτρόπῳ εἰσί. Τόν τε γὰρ ἥλιον
φλογωδέστατον ὄντα ἀνέχονται τῇ συνηθείᾳ, καὶ τῆς
ὀλιγότητος τῆς τε δυσχερείας τοῦ ποτοῦ πολλὰ
ἀλεξιφάρμακα ἀνευρήκασιν· ὥστε καὶ ἐκ τούτου μὴ
χαλεπῶς τοὺς ἐς τὴν χώραν αὐτῶν ἐσβάλλοντας
ἀμύνεσθαι. Ἔξω γὰρ ἐκείνης ὑπὲρ τὸν Εὐφράτην, μάχαις
μέν τισι καὶ καταδρομαῖς αἰφνιδίοις ἤδη ποτὲ ἴσχυσάν τι·
πολεμῆσαι δέ τισιν ἀπαυστὶ καὶ διαρκῶς οὐ δύνανται, καὶ
ἐς ἀλλοτριωτάτην σφίσι καὶ τῆς γῆς καὶ τοῦ οὐρανοῦ
κατάστασιν ἀπαρτῶντες, καὶ μήτε σίτου μήτε
μισθοφορᾶς παρασκευὴν ποιούμενοι. Τοιαῦτα μὲν τὰ
τῶν Πάρθων ἐστίν.
| [40,15] Plusieurs écrivains ont fait connaître leur origine, leur pays, leurs
coutumes, leurs moeurs : je n'ai donc pas l'intention de m'en occuper.
Quant à leurs armes et à leur manière de faire la guerre, ces détails
doivent trouver ici une place, puisqu'ils forment une partie essentielle
de leur histoire. Voici ce que j'ai à en dire : ils ne font pas usage du
bouclier, ils combattent à cheval avec l'arc et la lance, et sont
cuirassés le plus souvent. Il y a chez eux peu de fantassins, et on ne
les prend que parmi les hommes les plus faibles ; mais eux aussi sont
tous armés d'arcs. Dès l'âge le plus tendre, les Parthes sont habitués à
manier l'arc et le cheval : ce double exercice est secondé par le climat
et par le pays. Et en effet, leur pays, qui forme presque tout entier une
plaine, est très favorable à la nourriture des chevaux et aux courses de
cavalerie. Aussi, lorsqu'ils partent pour la guerre, ils emmènent avec
eux tous leurs chevaux, afin de pouvoir changer de monture, fondre
sur l'ennemi à l'improviste et d'une grande distance, ou s'enfuir au loin
tout à coup. Leur ciel, très sec et dégagé de toute espèce d'humidité,
donne un grand ressort à leurs arcs, si ce n'est au coeur de l'hiver.
Aussi ne se mettent-ils jamais en campagne dans cette saison.
Pendant le reste de l'année, ils sont très difficiles à vaincre dans leur
pays et dans les contrées qui ont le même climat. Chez eux le soleil
est brûlant ; mais l'habitude leur a appris à le supporter. Ils ont aussi
trouvé, contre la rareté de l'eau et la difficulté de s'en procurer, des
expédients fort utiles pour repousser les ennemis qui envahissent leur
pays. Il leur est arrivé quelquefois d'avoir l'avantage en combattant
hors de leur territoire et au delà de l'Euphrate, ou en y faisant des
incursions subites ; mais ils ne sauraient soutenir avec la même
vigueur une guerre de longue haleine, quand ils se trouvent dans un
pays différent du leur et sous un autre ciel, où ils ne peuvent avoir ni solde
ni provisions assurées. Telles sont les moeurs et les habitudes des Parthes.
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