HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XL

Chapitre 12-13

  Chapitre 12-13

[40,12] δὲ δὴ Κράσσος ἐπιθυμήσας τι καὶ αὐτὸς δόξης τε ἅμα καὶ κέρδους ἐχόμενον πρᾶξαι, ἔπειτ' ἐπειδὴ μηδὲν ἐν τῇ Συρίᾳ τοιοῦτό τι εἶδεν ὄν, (αὐτοί τε γὰρ ἡσύχαζον, καὶ οἱ πρόσθε προσπολεμήσαντές σφισιν, οὐδὲν ὑπ' ἀδυνασίας παρεκίνουν,) ἐπὶ τοὺς Πάρθους ἐπεστράτευσε, μήτε ἔγκλημά τι αὐτοῖς ἐπιφέρων μήτε τοῦ πολέμου οἱ ἐψηφισμένου. Αὐτούς τε γὰρ παμπλουσίους ἤκουεν ὄντας, καὶ τὸν Ὀρώδην εὐάλω τον, ἅτε καὶ νεοκατάστατον, εἶναι προσεδόκησε. Τόν τε οὖν Εὐφράτην ἐπεραιώθη, καὶ προῆλθεν ἐπὶ πολὺ τῆς Μεσοποταμίας, φέρων τε αὐτὴν καὶ πορθῶν. Τῆς γὰρ διαβάσεως αὐτοῦ ἀδοκήτου τοῖς βαρβάροις γενομένης, οὐδεμία ἀκριβὴς φυλακὴ αὐτῆς καθειστήκει· ὥστε Ταλύ μενος Εἰλακῆς, τότε τῆς χώρας ἐκείνης σατραπεύων, ἡττήθη τε περὶ Ἰχνίας, τεῖχός τι οὕτω καλούμενον, ἱππεῦσιν ὀλίγοις μαχεσάμενος, καὶ τρωθεὶς ἀπεχώρησεν, αὐτάγγελος τῷ βασιλεῖ τῆς ἐπι στρατείας αὐτοῦ γενησόμενος. [40,12] Crassus, de son côté, soupirait après quelque entreprise qui pût lui procurer gloire et profit ; mais il ne voyait dans la Syrie rien qui ouvrît un champ favorable à son ambition. Les habitants de cette contrée étaient tranquilles, et les peuples qui leur avaient fait la guerre auparavant ne remuaient plus, parce qu'ils redoutaient sa puissance. Il se mit donc en campagne contre les Parthes, sans avoir rien à leur reprocher et sans être autorisé par un décret à leur faire la guerre ; mais il entendait dire qu'ils étaient très riches et il comptait vaincre facilement Orode, élevé depuis peu sur le trône. Il franchit l'Euphrate et pénétra bien avant dans la Mésopotamie, marquant ses pas par la dévastation et le pillage : comme son invasion n'avait pas été prévue, les barbares n'avaient pris aucune mesure pour se défendre. Talyménus Ilacès, alors satrape de ce pays, combattit avec une poignée de cavaliers auprès d'Ichniae : c'était le nom d'un fort. Vaincu et blessé, il s'éloigna et porta lui-même au roi des Parthes la nouvelle de l'expédition de Crassus.
[40,13] Ταχὺ δὲ καὶ Κράσσος τά τε φρούρια καὶ τὰς πόλεις τὰς Ἑλληνίδας μάλιστα, τάς τε ἄλλας καὶ τὸ Νικηφόριον ὠνομασμένον, προσεποιήσατο. Τῶν γὰρ Μακεδόνων καὶ τῶν ἄλλων τῶν συστρατευσάντων σφίσιν Ἑλλήνων ἄποικοι πολλοί, βίᾳ ἀχθόμενοι, καὶ ἐς τοὺς Ῥωμαίους, ὡς καὶ φιλέλληνας, πολλὰ ἐλπίζοντες, οὐκ ἀκουσίως μεθίσταντο. Πλήν τε ὅτι οἱ Ζηνοδοτίου οἰκήτορες μετέπεμψάν τινας αὐτῶν ὡς καὶ μεταστησόμενοι· ἐπειδὴ δὲ ἔνδον ἐγένοντο, ἀπέλαβόν τε αὐτοὺς καὶ διέφθειραν· καὶ διὰ τοῦτο καὶ ἀνέστησαν. Οὐδὲν ἄλλο δεινὸν οὔτε ἔπραξε τότε Κράσσος, οὔτε ἔπαθε. Πάντως δὲ κἂν τὰ λοιπὰ χωρία τὰ ἐντὸς τοῦ Τίγριδος ὄντα ἐκεχείρωτο, εἰ τῇ τε ἑαυτοῦ ὁρμῇ καὶ τῇ τῶν βαρβάρων ἐκπλήξει πρὸς πάντα ὁμοίως ἐκέχρητο, καὶ προσέτι καὶ κατὰ χώραν χειμάσας, ἐν φρουρᾷ αὐτὰ ἀκριβεῖ ἐπεποίητο· νῦν δὲ, ἑλὼν ὅσα ἐξ ἐπιδρομῆς ἠδυνήθη λαβεῖν, οὔτε τι τῶν λοιπῶν οὔτ' αὐτῶν ἐκείνων ἐφρόντισεν, ἀλλὰ τῇ τε ἐν τῇ Μεσοποταμίᾳ διατριβῇ ἀχθεσθεὶς, καὶ τῆς ἐν τῇ Συρίᾳ ῥᾳστώνης ἐπιθυμήσας, παρέσχετο τοῖς Πάρθοις καιρὸν παρασκευάσασθαι, καὶ τοὺς ἐγκαταλειφθέντας ἐν τῇ χώρᾳ στρατιώτας κακῶσαι. Αὕτη μὲν ἀρχὴ τοῖς Ῥωμαίοις τοῦ πρὸς αὐτοὺς πολέμου ἐγένετο. [40,13] Celui-ci fut bientôt maître des forts et des villes ; surtout des villes grecques parmi lesquelles on comptait Nicéphorium. La plupart de ses habitants, colons des Macédoniens et des Grecs qui avaient fait la guerre avec eux, détestaient la domination des Parthes et embrassèrent sans répugnance le parti des Romains, qu'ils regardaient comme amis des Grecs. Les habitants de Zénodotitum furent les seuls qui, après avoir appelé dans leurs murs quelques soldats romains, comme s'ils avaient voulu se soumettre, les firent prisonniers et les massacrèrent, aussitôt qu'ils y furent entrés. Leur trahison causa la destruction de cette ville : ce fut le seul acte d'inhumanité que Crassus eut alors à faire et à souffrir. Il aurait pu s'emparer des autres forteresses situées en deçà du Tigre, s'il eût déployé la même ardeur et profité de la consternation des barbares , pour établir dans ce pays ses quartiers d'hiver et des garnisons suffisantes. Mais, après avoir pris les places qu'il put enlever au pas de course, il n'eut aucun souci ni de ces places ni des autres. Dégoûté de son séjour en Mésopotamie et impatient de se livrer au repos en Syrie, il donna aux Parthes le temps de se préparer à la guerre et de faire beaucoup de mal aux soldats qu'il avait laissés dans leur pays. Tel fut le début de la guerre des Romains contre les Parthes.


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Dernière mise à jour : 8/02/2006