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[40,10] Οἱ δὲ δὴ βάρβαροι ἐπὶ πολὺ μὲν τὴν ἐπικουρίαν αὐτοῦ
ἠγνόησαν, (νυκτοπορῶν γὰρ, ἔπειτα τὰς ἡμέρας ἐν
ἀφανεστάτοις χωρίοις ηὐλίζετο, ὅπως ἀπροσδοκήτοις ὅτι
μάλιστα αὐτοῖς προσμίξῃ· ὀψὲ δέ ποτε ἐκ τῆς τῶν
πολιορκουμένων περιχαρείας ὑποτοπήσαντες αὐτὴν,
προσκόπους ἔπεμψαν· καὶ μαθόντες παρ' αὐτῶν
πλησιάζοντα ἤδη τὸν Καίσαρα, ὥρμησαν ἐπ' αὐτὸν, ὡς
'καὶ ἀνελπίστῳ οἱ προσπεσούμενοι. Προμαθὼν οὖν τοῦτ'
ἐκεῖνος, τήν τε νύκτα κατὰ χώραν ἔμεινε, καὶ ὑπὸ τὴν ἕω
χωρίον τι ἐρυμνὸν προκαταλαβὼν, ἐνταῦθα ὡς ἐν
βραχυτάτῳ ἐστρατοπεδεύσατο· τοῦ καὶ μετ' ὀλίγων εἶναι
δοκεῖν, καὶ ἐκ τῆς πορείας πεπονῆσθαι, τήν τε ἔφοδόν
σφων δεδιέναι, κἀκ τούτου καὶ ἐς αὐτὸ τὸ μετέωρον
αὐτοὺς ὑπαγαγέσθαι. Καὶ ἔσχεν οὕτως·
καταφρονήσαντες γὰρ αὐτοῦ διὰ ταῦτα πρός τε τὸ ὄρθιον
προσέβαλον καὶ μεγάλως ἔπταισαν, ὥστε μηκέτ'
ἀντιπολεμῆσαι.
| [40,10] Les barbares ignorèrent longtemps que César venait à son secours;
car, afin de tomber sur eux inopinément, il ne marchait que la nuit et
passait le jour dans des lieux où aucun regard ne pouvait le découvrir.
Enfin la joie des assiégés éveilla leurs soupçons : ils envoyèrent de
divers côtés des éclaireurs qui leur apprirent que César approchait, et
ils allèrent aussitôt à sa rencontre, dans l'espoir de le surprendre.
Averti à temps, il ne bougea pas de la nuit ; mais à la pointe du jour, il
s'empara d'une hauteur fortifiée par la nature et y établit son camp, en
le resserrant dans l'espace le plus étroit, pour faire croire qu'il avait peu
de soldats, qu'il était fatigué de la route et qu'il craignait d'être attaqué
par les barbares : il espérait les attirer ainsi sur cette hauteur, et c'est
ce qui arriva. Ils le regardèrent comme un adversaire peu redoutable,
par suite des dispositions qu'il avait prises, et s'élancèrent sur son
camp ; mais ils furent si maltraités qu'ils ne se mesurèrent plus avec lui.
| [40,11] Οὕτω μὲν οὖν τότε καὶ ἐκεῖνοι καὶ οἱ ἄλλοι πάντες
ἐχειρώθησαν· οὐ μέντοι καὶ δι' εὐνοίας τοῖς Ῥωμαίοις
ἦσαν. Οἱ γοῦν Τρήουηροι φοβηθέντες, ἐπειδήπερ τοὺς
παρ' ἑκάστοις {πρώτους} ὁ Καῖσαρ μεταπέμπων ἐκόλαζε,
μὴ καὶ αὐτοὶ δίκην δῶσιν, ἐξεπολεμώθησαν αὖθις αὐτοῖς,
Ἰνδουτιομάρου σφᾶς ἀναπείσαντος. Καὶ
συναποστήσαντες καὶ ἄλλους τινὰς τῶν τὰ αὐτὰ
δεδιότων, ἐπεστράτευσαν ἐπὶ τὸν Λαβιῆνον τὸν Τίτον ἐν
Ῥημοῖς ὄντα· καὶ ἐπεξελθόντων σφίσι παρὰ δόξαν τῶν
Ῥωμαίων, ἐφθάρησαν. Ταῦτα μὲν ἐν τῇ Γαλατίᾳ ἐγένετο·
καὶ ἐν αὐτῇ καὶ ὁ Καῖσαρ ἐχεί μασεν, ὡς καὶ ἀκριβῶς
σφας καταστήσασθαι δυνησόμενος.
| [40,11] Ambiorix et tous ceux qui s'étaient réunis à lui furent ainsi
subjugués ; mais ils restèrent aussi mal disposés qu'auparavant envers
les Romains. Comme César mandait auprès de lui les chefs de chaque
peuplade et les châtiait, les Trévires, craignant d'être punis, prirent de
nouveau les armes à l'instigation d'Indutiomare. Ils entraînèrent dans
leur défection d'autres peuples dominés par la même crainte et se
mirent en marche contre Titus Labiénus, qui était dans le pays des
Rémois ; mais les Romains tombèrent sur eux à l'improviste et les
taillèrent en pièces. Voilà ce qui se passa dans la Gaule. César y
séjourna pendant l'hiver, afin de pouvoir mieux y rétablir l'ordre.
Crassus la commence: il s'empare de plusieurs villes; mais il se
dégoûte de son séjour en Mésopotamie et rentre dans la Syrie
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