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[40,6] Ἀκούσαντες δὲ ταῦτα οἱ Ῥωμαῖοι ἐπείσθησαν, (ἄλλως
τε καὶ ὅτι εὐηργέτητο πολλὰ ὑπὸ τοῦ Καίσαρος, καὶ χάριν
αὐτῷ ταύτην ἀντιδιδόναι ἐδόκει) συσκευασάμενοί τε
σπουδῇ εὐθὺς ἀφ' ἑσπέρας ἀφώρμησαν, καὶ ἐμπεσόντες
ἐς τὰ λελοχισμένα, δεινῶς ἐσφάλησαν. Ὃ τε γὰρ Κόττας
παραχρῆμα μετὰ πολλῶν ἀπώλετο, καὶ τὸν Σαβῖνον ὁ
Ἀμβιόριξ μετεπέμψατο μὲν ὡς καὶ σώσων· (οὔτε γὰρ τοῖς
γιγνομένοις παρῆν, καὶ πιστὸς αὐτῷ καὶ τότε ἔτ' ἐδόκει
εἶναι·) συλλαβὼν δὲ δή, καὶ ἀποδύσας καὶ τὰ ὅπλα καὶ τὴν
ἐσθῆτα, κατηκόντισεν, ἐπιλέγων ἄλλα τε καὶ ὅτι, «
Τοιοίδε μέντοι ὄντες πῶς τηλικούτων ἡμῶν ὄντων ἄρχειν
ἐθέλετε; » Οὗτοι μὲν δὴ ταῦτ' ἔπαθον· οἱ δὲ λοιποὶ
διέπεσον μὲν ἐς τὸ τάφρευμα, ὅθεν ἀπανειστήκεσαν.
Ἐπεὶ δὲ οἵ τε βάρβαροι καὶ ἐκεῖ προσέμιξαν, καὶ οὔτ'
ἀμύνασθαι αὐτοὺς, οὔτε διαφυγεῖν ἠδυνήθησαν,
ἀλλήλους ἀπέκτειναν.
| [40,6] Les Romains suivirent ce conseil, persuadés qu'Ambiorix, qui avait
été comblé de bienfaits par César, voulait lui témoigner ainsi sa
reconnaissance. Ils firent en toute hâte leurs préparatifs de départ et
se mirent en route au commencement de la nuit ; mais ils tombèrent
dans les piéges tendus par Ambiorix et essuyèrent de grandes pertes.
Cotta et un grand nombre de soldats restèrent sur la place : quant à
Sabinus, Ambiorix l'invita à se rendre auprès de lui, comme s'il eût
voulu le sauver. Il n'avait pas été présent au moment du désastre des
Romains, et Sabinus le croyait encore digne de sa confiance ; mais le
chef gaulois le fit arrêter, le dépouilla de ses armes et de ses
vêtements et le perça de traits, en lui adressant ces insolentes paroles:
"Comment des hommes de votre espèce ont-ils la prétention de
commander à des hommes tels que nous !" Voilà ce qui leur arriva :
ceux qui échappèrent à la mort se frayèrent un passage jusqu'au camp
d'où ils étaient sortis; mais ils y furent attaqués par les barbares et ne
pouvant ni se défendre ni fuir, ils se tuèrent les uns les autres.
| [40,7] Γενομένου δὲ τούτου, ἄλλοι τέ τινες τῶν πλησιοχώρων
ἀπέστησαν, καὶ Νέρουιοι, καίτοι Κυίντου Κικέρωνος παρ'
αὐτοῖς χειμάζοντος, (ἀδελφὸς δὲ τοῦ Κικέρωνος τοῦ
Μάρκου ἦν, ὑποστρατηγῶν τῷ Καίσαρι) καὶ αὐτοὺς ὁ
Ἀμβιόριξ προσλαβὼν, συνέβαλε τῷ Κικέρωνι· καὶ
ἀγχώμαλα ἀγωνισάμενος, καί τινας καὶ ζῶντας ἑλών,
ἀπατῆσαι μέν πῃ καὶ ἐκεῖνον ἐπεχείρησε· μὴ δυνηθεὶς δὲ,
ἔς τε πολιορκίαν αὐτὸν κατέστησε, καὶ διὰ ταχέων ὑπό τε
τῆς πολυχειρίας, καὶ ὑπὸ τῆς ἐμπειρίας, ἣν ἐκ τῆς
συστρατείας ἣν μετὰ τῶν Ῥωμαίων ἐπεποίητο ἐκέκτητο,
καί τινα καὶ παρὰ τῶν αἰχμαλώτων ἂν ἑκάστων μαθών,
καὶ ἀπεσταύρωσε καὶ ἀπετάφρευσεν. Ἐγίγνοντο μὲν γὰρ
καὶ μάχαι, οἷα ἐν τῷ τοιούτῳ εἰκὸς ἦν, συχναί· καὶ
ἀπώλλυντο πολὺ πλείους τῶν βαρβάρων, ἅτε καὶ πλείους
ὄντες· οὐ μὴν ἀλλὰ αὐτοὶ μὲν ὑπὸ τῆς περιουσίας τοῦ
στρατοῦ, οὐδὲ ἐν αἰσθήσει τοῦ φθειρομένου σφῶν ἦσαν.
Οἱ δὲ δὴ Ῥωμαῖοι μήτε ἄλλως πολλοὶ ὄντες, καὶ ἐλάτ τους
ἀεὶ γιγνόμενοι ῥᾳδίως περιεστοιχίσθησαν.
| [40,7] Après cet événement, divers peuples voisins se révoltèrent, entre
autres, les Nerviens ; quoique Q. Cicéron, frère de Marcus et
lieutenant de César, eut ses quartiers d'hiver au milieu d'eux. Ambiorix
les incorpora dans son armée, tomba sur Cicéron, combattit avec un
égal avantage et fit quelques prisonniers. Il chercha aussi à le tromper;
mais ayant échoué, il le cerna et, grâce à la multitude de bras dont il
disposait, à l'expérience qu'il avait acquise en faisant la guerre avec
les Romains, aux renseignements qu'il s'était procurés en
questionnant, individuellement les prisonniers, il l'enferma bientôt dans
un cercle de palissades et de retranchements. Plusieurs combats
furent livrés, comme cela devait arriver dans une lutte de ce genre. Les
barbares y perdirent beaucoup plus de monde que les Romains, parce
qu'ils étaient plus nombreux; mais leur nombre même rendait ces
pertes insensibles, tandis que les Romains, qui n'avaient jamais été très nombreux
et qui le devenaient moins de jour en jour, furent cernés sans peine.
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