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[40,4] Καὶ οὕτως ὁ Καῖσαρ ἀπῆρε παντάπασιν ἐκ τῆς νήσου,
καὶ οὐδὲν ἐγκατέλιπε στράτευμα ἐν αὐτῇ. Ἐκεῖνό τε γὰρ
κινδυνεύσειν ἐν ἀλλοτρίᾳ πῃ χειμάζον, καὶ αὐτὸς οὐκ ἂν
ἐν καλῷ ἐπὶ πλεῖον ἀπὸ τῆς Γαλατίας ἀποδημῆσαι
νομίζων, ἠγάπησε τοῖς παροῦσι· μὴ καὶ μειζόνων
ὀριγνώμενος, καὶ περὶ ἐκείνοις σφαλῇ. Καὶ ἔδοξε καὶ
τοῦτο ὀρθῶς πεποιηκέναι, ὥσπερ που καὶ τῷ ἔργῳ
διεδείχθη· ἐπεὶ γὰρ ἐς τὴν Ἰταλίαν ὥρμησεν, ὡς καὶ ἐκεῖ
παραχειμάσων, οἱ Γαλάται, καίτοι φρουροὺς ὡς ἕκαστοι
πολλοὺς ἔχοντες, ὅμως ἐνεόχμωσαν, καί τινες αὐτῶν καὶ
φανερῶς ἐπανέστησαν. Ὅ περ εἰ ἐν τῇ Βρεττανίᾳ
καταμείναντος αὐτοῦ παρὰ τὸν χειμῶνα ἐγεγόνει, πάντα
ἂν τὰ τῇδε ἐτετάρακτο.
| [40,4] Après cette expédition, César s'éloigna de la Bretagne et n'y laissa
point de troupes, persuadé qu'elles ne pourraient sans danger passer
la mauvaise saison sur une terre étrangère et qu'il ne serait pas
prudent d'être lui-même plus longtemps absent de la Gaule. Il se
contenta des avantages qu'il avait obtenus et craignit de les perdre par
le désir d'en obtenir de plus grands. L'événement prouva qu'il avait agi
sagement : à peine se fut-il mis en marche vers l'Italie pour y passer
l'hiver, que les Gaulois, malgré les nombreuses garnisons établies
dans chaque peuplade, excitèrent de nouveaux troubles : quelques-uns
même se révoltèrent ouvertement. S'il était resté en Bretagne et si
ces troubles avaient éclaté pendant l'hiver, ils auraient agité la Gaule entière.
| [40,5] Ἦρξαν δὲ τοῦ πολέμου τούτου Ἐβουρωνοί, ἡγουμένου
σφίσιν Ἀμβιόριγος. Καὶ ἔλεγον μὲν, τῇ παρουσίᾳ τῶν
Ῥωμαίων, ὧν ὅ τε Σαβῖνος καὶ Λούκιος Κόττας
ὑποστράτηγοι ἦρχον, ἀχθόμενοι κεκινῆσθαι· τὸ δ' ἀληθὲς,
ἐκείνων τε κατεφρόνησαν, ὡς οὐχ ἱκανῶν ἀμῦναί σφας
ἐσομένων, καὶ τὸν Καίσαρα οὐκ ἤλπισαν διὰ ταχέων
σφίσιν ἐπιστρατεύσειν. Ἐπῆλθόν τε οὖν αὐτοῖς μὴ
προσδεχομένοις, ὡς καὶ αὐτοβοεὶ τὸ στρατόπεδον
αἱρήσοντες· καὶ ἐπειδὴ διήμαρτον αὐτοῦ, πρὸς ἀπάτην
ἐτράποντο. Τῶν γὰρ χωρίων τὰ ἐπιτηδειότατα ὁ Ἀμβιόριξ
προλοχίσας, ἦλθεν ἐξ ἐπικηρυκείας πρὸς τοὺς Ῥωμαίους,
ὡς οὐχ ἑκὼν δὴ πολεμήσας. Καὶ αὐτὸς μὲν
μεταγιγνώσκειν ἔφη, τοὺς δ' ἄλλους φυλάττεσθαί σφισι
παρῄνεσεν. Οὔτε γὰρ αὐτῷ πειθαρχεῖν αὐτοὺς, καὶ
ἐκείνοις μέλλειν τῆς νυκτὸς ἐπιθήσεσθαι. Κἀκ τούτου καὶ
γνώμην αὐτοῖς ἔδωκε, τὴν μὲν Ἐβουρωνίαν, (ὡς καὶ
κινδυνεύσουσιν ἂν καταμείνωσι,) καταλιπεῖν, πρὸς δὲ
συστρατιώτας τινὰς πέλας που χειμάζοντας ὡς τάχιστα
μεταστῆναι.
| [40,5] Le signal de cette guerre fut donné par les Éburons, sous la
conduite d'Ambiorix. Ils mettaient en avant le mécontentement que leur
causait la présence des Romains, commandés par les lieutenants
Sabinus et L. Cotta ; mais, en réalité, ils les méprisaient, ne les croyant
pas capables de se défendre, et ils ne supposaient pas que César
marcherait contre eux sur-le-champ. Ils attaquèrent donc les Romains
à l'improviste, dans l'espoir d'emporter leur camp d'emblée; mais ils
échouèrent et eurent recours à la ruse. Ambiorix dressa des embûches
dans les endroits qui lui parurent les plus favorables ; puis il se rendit
auprès des Romains, après avoir demandé un entretien par un héraut,
et déclara qu'il leur avait fait la guerre malgré lui ; ajoutant qu'il s'en
repentait et qu'il les invitait à se tenir en garde contre les Éburons, qui
ne respectaient pas ses ordres et qui devaient les attaquer la nuit
suivante. Il les engagea donc à quitter l'Éburonie, où ils ne pouvaient
séjourner sans danger, et à se retirer le plus tôt possible auprès de
leurs compagnons d'armes, qui hivernaient non loin de là.
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