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[40,2] Οἱ οὖν βάρβαροι τὸν μὲν πρόσπλουν αὐτοῦ οὐκ
ἠδυνήθησαν διὰ ταῦτα κωλῦσαι· δείσαντες δὲ μᾶλλον ἢ
πρότερον, ἅτε καὶ στρατῷ πλείονι αὐτοῦ ἐλθόντος, ἐς τὸ
λασιώτατον καὶ ἐς τὸ λοχμωδέστατον τῶν ἐγγὺς χωρίων
πάντα τὰ τιμιώτατα συνεφόρησαν· καὶ αὐτὰ ἐν ἀσφαλεῖ
ποιησάμενοι, (τά τε γὰρ πέριξ ξύλα ἔκοψαν, καὶ ἕτερα ἐπ'
αὐτοῖς στοιχηδὸν ἐπισυνένησαν, ὥστε ἐν χαρακώματι
τρόπον τινὰ εἶναι) ἔπειτα τοὺς προνομεύοντας τῶν
Ῥωμαίων ἐλύπουν. Καὶ δὴ καὶ μάχῃ τινὶ ἐν τῷ ψιλῷ
ἡττηθέντες, ὑπήγαγόν σφας ἐκεῖσε κατὰ τὴν δίωξιν, καὶ
συχνοὺς ἀνταπέκτειναν. Καὶ μετὰ τοῦτο χειμῶνος αὖθις
τὰς ναῦς αὐτῶν λυμηναμένου, συμμάχους τε
προσμετεπέμψαντο, καὶ ἐπ' αὐτὸ τὸ νεώριόν σφων
ὥρμησαν, Κασουελλανὸν, τὸν τὰ πρῶτα τῶν ἐν τῇ νήσῳ
δυναστῶν φερόμενον προστησάμενοι. Καὶ αὐτοῖς
ἀπαντήσαντες οἱ Ῥωμαῖοι, τὸ μὲν πρῶτον ἐταράχθησαν
τῇ τῶν ἁρμάτων σφῶν προσμίξει· ἔπειτα δὲ διιστάμενοι,
καὶ ἐκεῖνά τε παρεξιέντες, καὶ τοὺς παραθέοντας ἐς τὰ
πλάγια βάλλοντες, ἀνίσωσαν τὴν μάχην.
| [40,2] Les barbares ne purent donc, pour cette raison, l'empêcher
d'aborder. En proie à de plus grandes craintes qu'à l'époque de son
premier débarquement, parce qu'il avait des forces plus considérables,
ils transportèrent près de là, dans un lieu couvert de bois et de
broussailles, les objets les plus précieux qu'ils possédaient. Après les
avoir mis en sûreté (ils avaient fait de ce lieu une espèce de
retranchement, en abattant tout autour les arbres dont ils formèrent un
monceau et sur lesquels ils entassèrent plusieurs couches d'autres
matières), ils inquiétèrent les fourrageurs romains. Ils furent battus
dans un combat en campagne découverte ; mais ils attirèrent jusque
dans l'endroit qu'ils avaient fortifié les Romains qui les poursuivaient,
et, à leur tour, ils en tuèrent un grand nombre. Une nouvelle tempête
ayant ensuite assailli notre flotte, ils firent un appel à leurs alliés et se
dirigèrent, sous la conduite de Cassivellanus, le plus puissant roi de
l'île, vers le lieu où elle stationnait. Les Romains allèrent à leur
rencontre et furent d'abord mis en désordre par le choc des chariots ;
mais bientôt ils ouvrirent leurs lignes pour laisser à ces chariots un
libre passage, frappèrent en flanc l'ennemi qui passait devant eux et
rendirent la victoire incertaine.
| [40,3] Καὶ τότε μὲν κατὰ χώραν ἀμφότεροι ἔμειναν· αὖθις δὲ
οἱ βάρβαροι, τοῦ μὲν πεζοῦ κρείττους γενόμενοι, ὑπὸ δὲ
τῆς ἵππου κακωθέντες, πρός τε τὸν Ταμέσαν
ἀνεχώρησαν, καὶ τὸν πόρον αὐτοῦ σταυροῖς, τοῖς μὲν
ἐμφανέσι, τοῖς δὲ καὶ ὑφύδροις, διαλαβόντες, ηὐλίσαντο.
Ἐπειδὴ δὲ ἐκείνους τε ὁ Καῖσαρ τό τε σταύρωμα
προσβολῇ βιαίᾳ ἐκλιπεῖν ἠνάγκασε, καὶ μετὰ τοῦτο καὶ ἐκ
τοῦ ἐρύματος προσεδρείᾳ ἐξήλασε, καὶ τοὺς
προσβάλλοντάς σφων τῷ ναυστάθμῳ ἕτεροι ἀπεώσαντο·
καὶ κατέδεισαν, καὶ κατελύσαντο, ὁμήρους τε δόντες, καὶ
φόρον ἐτήσιον ταξάμενοι.
| [40,3] Chaque armée garda alors la place qu'elle avait occupée : dans un
autre combat, les barbares eurent l'avantage sur l'infanterie ; mais ils
furent battus par la cavalerie et se retirèrent vers la Tamise, en
interceptèrent le passage par des pieux, les uns visibles, les autres
cachés sous les eaux, et s'arrêtèrent là. César, par une attaque
vigoureuse, les força d'abandonner cette palissade, les assiégea
ensuite jusque dans leurs redoutes et les en chassa; tandis que le
reste de son armée repoussait ceux qui attaquaient ses vaisseaux. Les
Bretons, frappés de terreur, obtinrent la paix en donnant des otages et
en se soumettant à un tribut annuel.
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