HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XL

Chapitre 64-65

  Chapitre 64-65

[40,64] Καὶ ὃς οὐ διήλλαξε μὲν αὐτὸν διὰ τοῦτο· τὴν μέντοι γνώμην ἣν περὶ αὐτοῦ εἶχεν ἐδημοσίευσεν ἐν τῷ βουλευτηρίῳ· ὥστε ἐκεῖνον ἀγανακτήσαντα τὴν ἐσθῆτα αὐτοῦ περιρρῆξαι. Παραλαβὼν οὖν τοῦτον Μάρκελλος, καὶ νομίσας ἐπί τε τῷ Κουρίωνι καὶ δι' αὐτὸν καὶ ἐπὶ τῷ Καίσαρι δεινόν τι τὴν γερουσίαν ψηφιεῖσθαι, γνώμας περὶ αὐτοῦ προέθηκεν. οὖν Κουρίων τὸ μὲν πρῶτον ἠναντιοῦτο μηδεμίαν περὶ αὑτοῦ γνώμην δοθῆναι· γνοὺς δὲ τὸ πολὺ τῶν βουλευτῶν τῶν τότε παρόντων, τοὺς μὲν καὶ φρονοῦντας ὄντως τὰ τοῦ Καίσαρος, τοὺς δὲ πάνυ αὐτὸν δεδιότας, ἐπέτρεψέ σφισι διαγνῶναι· τοσοῦτον ὑπειπὼν, ὅτι « Σύνοιδα μὲν ἐμαυτῷ τά τε ἄριστα καὶ τὰ συμφορώτατα τῇ πατρίδι πράττοντι, ὑμῖν μέντοι καὶ τὸ σῶμα καὶ τὴν ψυχὴν παραδίδωμι χρήσασθαι τι βούλεσθε. » Κατηγορήσας οὖν αὐτοῦ Μάρκελλος, ὡς καὶ πάντως ἁλωσομένου, ἔπειτ' ἐπειδὴ πρὸς τῶν πλειόνων ἀφείθη, δεινόν τε ἐποιήσατο καὶ ἐκπηδήσας ἐκ τοῦ συνεδρίου, πρὸς τὸν Πομπήιον ἐν τῷ προαστείῳ ὄντα ἦλθε· καὶ τήν τε φυλακὴν αὐτῷ τῆς πόλεως, καὶ δύο στρατόπεδα πολιτικὰ αὐτὸς καθ' ἑαυτόν, μηδενὸς ἐψηφισμένου, ἔδωκεν. Οἱ δὲ δὴ στρατιῶται οὗτοι ὧδέ τε καὶ ἐπὶ τῷδε συνειλεγμένοι καὶ παρόντες τότε ἦσαν. [40,64] Grâce a leur intervention, Appius n'effaça point de l'album le nom de Curion ; mais il exprima en plein sénat l'opinion qu'il avait sur son compte. Curion en fut tellement indigné qu'il déchira ses vêtements. Marcellus s'assura de sa personne, espérant que le sénat prendrait une résolution sévère envers lui et, à son occasion, envers César : il proposa donc de délibérer sur sa conduite. Curion s'y opposa d'abord, puis, ayant reconnu que, parmi les sénateurs alors présents, les uns étaient dévoués à César et que les autres le craignaient, il leur permit de délibérer sur sa personne, et se contenta de prononcer ces paroles : « Ma conscience me dit que je soutiens le parti le plus sage et le plus utile à la patrie. Ainsi, je vous livre mon corps et mon âme : disposez- en comme vous l'entendrez. » Marcellus avait formulé son accusation de telle manière que la condamnation de Curion lui paraissait certaine ; mais, la majorité l'ayant absous, le consul se laissa emporter à un acte des plus extraordinaires : il s'élança hors du sénat, se rendit auprès de Pompée, qui était dans un faubourg de Rome, et, de son autorité privée, sans aucun décret du sénat, il lui confia la garde de la ville et deux légions de citoyens. Les soldats, qui avaient été rassemblés à cette fin, étaient déjà auprès de Pompée.
[40,65] Πομπήιος πρότερον μέν, ἕως ἔτι τὸν Καίσαρα διὰ φιλίας εἶχε, στράτευμα ἓν τῶν ἐκ τοῦ καταλόγου αὐτῷ στρατευομένῳ ἐδεδώκει· οὔτε γὰρ οὗτος πόλεμόν τινα διεχείριζε, καὶ ἐκείνῳ χρεία στρατιωτῶν ἐγένετο. Ἐπεὶ δὲ διηνέχθησαν, ἐθελήσας τοῦτό τε ἀπολαβεῖν παρ' αὐτοῦ καὶ ἔτι καὶ ἄλλο αὐτὸν προσαφελέσθαι, ἐλογοποίησεν ὡς τοῦ Βιβούλου στρατιωτῶν πρὸς τοὺς Πάρθους δεομένου. Καὶ ἵνα γε μὴ καινοὶ δή τινες κατάλογοι γένωνται, (τό τε γὰρ πρᾶγμα κατεπείγειν, καὶ περιουσίαν σφίσι στρατοπέδων εἶναι ἔλεγε) ψηφισθῆναι ἐποίησεν· ὥστε ἑκάτερόν σφων, ἑαυτόν τε καὶ τὸν Καίσαρα, δεῖν αὐτῷ πέμψαι. Κἀκ τούτου τῶν μὲν συστρατευομένων οἱ οὐδένα ἀπέστειλε· τὸ δὲ δὴ στράτευμα ἐκεῖνο, ὅπερ τῷ Καίσαρι ἐδεδώκει, ἐκέλευσε τοῖς ἐπὶ τοῦτο ταχθεῖσιν αἰτῆσαι. Καὶ οὕτω τῷ μὲν λόγῳ, ἀμφότεροι, τὸ δ' ἀληθὲς, Καῖσαρ μόνος τὰ δύο ἔπεμψεν. ᾞδει μὲν γὰρ τὸ γιγνόμενον, ἐπειθάρχησε δὲ, μὴ βουληθεὶς αἰτίαν ὡς καὶ ἀνηκουστηκὼς λαβεῖν· ἄλλως τε καὶ μέλλων ἐπὶ τῇ προφάσει ταύτῃ πολλῷ πλείους στρατιώτας ἀντικαταλέξειν. [40,65] Et en effet Pompée, encore ami de César, lui avait donné antérieurement, une des légions levées pour lui-même; attendu qu'il n'avait pas de guerre à soutenir et que César manquait de soldats. Mais, lorsque la discorde eut éclaté entre eux, Pompée, voulant reprendre cette légion et en enlever une autre à César, allégua que Bibulus avait besoin de soldats pour combattre contre les Parthes, et, afin qu'il ne se fit point des levées nouvelles, à cause de l'urgence et parce que les Romains avaient, disait il, des légions en abondance, il fit décréter que César et lui seraient tenus d'envoyer chacun une légion à Bibulus. Pompée n'envoya aucune des légions qu'il avait avec lui, et donna l'ordre aux hommes chargés de cette affaire de redemander celle qu'il avait cédée à César. De cette manière, ils en fournirent en apparence une chacun ; mais, en réalité, César seul en donna deux. Il ne fut pas dupe de ce manège ; mais il se résigna pour ne pas être accusé de désobéissance, et surtout parce qu'il avait ainsi un prétexte pour lever plus de soldats qu'il n'en perdait.


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Dernière mise à jour : 8/02/2006