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[40,58] Ὁ δὲ δὴ Κάτων ἄλλως μὲν οὐδεμιᾶς ἀρχῆς ἐδεῖτο· ἰδὼν
δὲ τόν τε Καίσαρα καὶ τὸν Πομπήιον ὑπὲρ τὴν
κατάστασιν τῆς πολιτείας αὐξανομένους, καὶ
ὑποτοπήσας ἤτοι καὶ ἀμφοτέρους σφᾶς τὰ πράγματα
ἕξειν, ἢ καὶ διενεχθέντας ἀλλήλοις, στάσιν τε μεγίστην
ποιήσειν, καὶ τὸν κρατήσαντα αὐτῶν μοναρχήσειν·
ἠθέλησε μέν σφας πρὶν ἀνταγωνιστὰς γενέσθαι,
καταλῦσαι, καὶ τὴν ὑπατείαν ἐπ' αὐτοὺς ᾖτησεν,
ἐπειδήπερ ἰδιωτεύων οὐδὲν ἰσχύσειν ἔμελλεν.
Ὑποπτευθεὶς δὲ ὑπὸ τῶν τὰ ἐκείνων πραττόντων
τοιοῦτόν τι δράσειν, οὐκ ἀπεδείχθη· ἀλλ' ὅ τε Μάρκελλος
ὁ Μᾶρκος, καὶ ὁ Ῥοῦφος ὁ Σουλπίκιος, ὁ μὲν, διὰ τὴν τῶν
νόμων ἐμπειρίαν, ὁ δὲ, διὰ τὴν τῶν λόγων δύναμιν,
ᾑρέθησαν· ἄλλως τε καὶ ὅτι αὐτοὶ μέν, εἰ καὶ μὴ χρήμασιν,
ἢ βιαίῳ τινὶ ἔργῳ, ἀλλὰ τῇ γε θεραπείᾳ καὶ τῇ
παρακλήσει πολλῇ πρὸς πάντας ἐχρήσαντο. Ὁ δὲ δὴ
Κάτων οὐδένα αὐτῶν ἐθεράπευσε. Καὶ ὁ μὲν οὐκέτ' αὖθις
τῆς ἀρχῆς ἀντεποιήσατο, λέγων ἀγαθοῦ ἀνδρὸς εἶναι
ἔργον, μήτ' ἀποδιδράσκειν τὴν προστασίαν τῶν κοινῶν,
ἄν γέ τινες χρῆσθαι αὐτῷ ἐθελήσωσι, μήθ' ὑπὲρ τὸ
προσῆκον αὐτῆς ἐφίεσθαι.
| [40,58] Caton n'ambitionnait aucune charge ; mais il voyait la puissance de
César et de Pompée grandir au point d'être incompatible avec la
constitution de la République. Il prévoyait qu'ils s'empareraient
ensemble du gouvernement, ou qu'ils se diviseraient et causeraient de
violentes séditions, ou bien que celui qui aurait le dessus serait seul
maître du souverain pouvoir. Il voulut donc les renverser avant qu'ils
fussent ennemis, et demanda le consulat pour les combattre, parce
qu'il n'aurait aucune force s'il restait dans la vie privée. Mais ses vues
furent devinées par les amis de Pompée et de César, et il ne fut pas
élu. On nomma M. Marcellus, parce qu'il avait une grande
connaissance des lois, et Sulpicius Rufus à cause de son éloquence,
mais surtout parce qu'ils n'avaient eu recours ni aux largesses, ni à la
violence, et s'étaient concilié les esprits par leurs soins empressés et
par leurs vives instances auprès de tous. Caton, au contraire, n'avait
fait la cour à personne, et il ne sollicita plus le consulat, disant qu'un
bon citoyen ne doit point fuir le gouvernement de l'État quand on
réclame ses services, ni le rechercher au delà d'une juste mesure.
| [40,59] Μάρκελλος δὲ πάντ' εὐθὺς ἐπὶ τῇ τοῦ Καίσαρος
καταλύσει (τῆς γὰρ τοῦ Πομπηίου μερίδος ἦν) ἔπραττε·
καὶ ἄλλα τε ἐπ' αὐτῷ πολλά, καὶ ὥστε καὶ διάδοχόν οἱ ἤδη
καὶ πρὸ τοῦ καθήκοντος χρόνου πεμφθῆναι, ἐσηγήσατο.
Καὶ αὐτῷ ὅ τε Σουλπίκιος καὶ τῶν δημάρχων τινὲς
ἀντέπραξαν· οὗτοι μὲν, τῇ πρὸς τὸν Καίσαρα χάριτι·
ἐκεῖνος δ' αὐτοῖς ἐκοινώσατο, καὶ ὅτι τοῖς πολλοῖς οὐκ
ἤρεσκε τό τινα μεταξὺ ἄρχοντα μηδὲν ἠδικηκότα
παυθῆναι. Μαθὼν οὖν ταῦθ' ὁ Πομπήιος (ἀπῆρε μὲν γὰρ
ἐκ τοῦ ἄστεως ὡς καὶ ἐς τὴν Ἰβηρίαν στρατεύσων, οὐ μὴν
οὐδὲ τότε ἐκ τῆς Ἰταλίας ἐξεχώρησεν, ἀλλὰ τοῖς
ὑποστρατήγοις πάντα τὰ ἐκεῖ προστάξας αὐτὸς τῇ πόλει
ἐφήδρευε) τὸ μὲν δὴ τὸν Καίσαρα τῆς ἡγεμονίας
παραλυθῆναι, οὐδὲ ἑαυτῷ ἀρέσκειν ἐπλάττετο· ἔπραττε δ'
ὅπως, ὅταν τὸν δεδομένον οἱ χρόνον διάρξῃ, (τοῦτο δὲ οὐκ
ἐς μακρὰν, ἀλλ' εὐθὺς τῷ ὑστέρῳ ἔτει γενήσεσθαι
ἔμελλε) τά τε ὅπλα κατάθηται, καὶ ἰδιωτεύσων οἴκαδε
ἐπανέλθῃ. Καὶ διὰ τοῦτο Γάιόν τε Μάρκελλον, {Μάρκου}
ἀνεψιὸν, ἢ καὶ ἀδελφόν (λέγεται γὰρ ἑκάτερον)
ὑπατεῦσαι, ἐπειδὴ τῷ Καίσαρι, καίπερ ἐξ ἐπιγαμίας
προσήκων, ἐχθρὸς ἦν, καὶ τὸν Κουρίωνα τὸν Γάιον, δι'
ἔχθρας καὶ αὐτὸν ἐκ παλαιοῦ οἱ ὄντα, δημαρχῆσαι
ἐποίησεν.
| [40,59] Marcellus, qui était du parti de Pompée, chercha à l'instant même
tous les moyens d'abattre César. II fit diverses propositions contre lui,
et demanda qu'on lui donnât un successeur avant le temps fixé par les
lois : il fut combattu par Sulpicius et par plusieurs tribuns du peuple.
Ceux-ci voulaient plaire à César : Sulpicius était poussé tout à la fois
par le même mobile et par l'éloignement que montrait la multitude pour
déposer avant le temps un magistrat qui n'avait point commis de faute.
Informé de ce qui se passait, Pompée, qui était parti de Rome comme
pour se rendre en Espagne avec son armée, mais qui n'était pas sorti
de l'Italie et avait chargé ses lieutenants des affaires d'Espagne, pour
observer de près ce qui se, passait à Rome, fit semblant de ne pas
approuver lui-même que César fût privé du commandement ; mais, en
réalité, il prenait ses mesures pour qu'il déposât les arrhes et rentrât
dans la vie privée lorsqu'il serait parvenu au terme de son
commandement, et cette époque n'était pas éloignée ; puisque ce
commandement devait finir l'année suivante. Dans cette vue, il fit
nommer consul Caïus Marcellus, cousin ou même frère de Marcus (car
on dit l'un et l'autre) et ennemi de César; quoiqu'il fût devenu son allié
par sa femme, et il porta au tribunat Caïus Curion, qui depuis
longtemps aussi était ennemi de César.
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