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[40,56] Ταῦτά τε οὖν ἅμα διῴκει, καὶ τὸν περὶ τῶν
ἀρχαιρεσιῶν νόμον, τὸν κελεύοντα τοὺς ἀρχήν τινα
ἐπαγγέλλοντας, ἐς τὴν ἐκκλησίαν πάντως ἀπαντᾶν, ὥστε
μηδένα ἀπόντα αἱρεῖσθαι, παρημελημένον πως
ἀνενεώσατο· τό τε δόγμα τὸ μικρὸν ἔμπροσθε γενόμενον,
ὥστε τοὺς ἄρξαντας ἐν τῇ πόλει, μὴ πρότερον ἐς τὰς ἔξω
ἡγεμονίας, πρὶν πέντε ἔτη παρελθεῖν, κληροῦσθαι,
ἐπεκύρωσεν. Οὐδ' ᾐσχύνθη τότε μὲν τοιαῦτα γράψας,
ὕστερον δὲ οὐ πολλῷ αὐτός τε τὴν Ἰβηρίαν ἐς πέντε ἄλλα
ἔτη λαβών, καὶ τῷ Καίσαρι καὶ ἀπόντι (οἱ γὰρ φίλοι αὐτοῦ
δεινῶς ἠγανάκτουν) αἰτῆσαι τὴν ὑπατείαν, ὥσπερ
ἐψήφιστο, δούς. Προσέγραψε μὲν γὰρ τῷ νόμῳ τὸ μόνοις
αὐτὸ ἐξεῖναι ποιεῖν, οἷς ἂν ὀνομαστί τε καὶ ἄντικρυς
ἐπιτραπῇ. Διέφερε δ' οὐδὲν τοῦτο τοῦ μηδ' ἀρχὴν
κεκωλῦσθαι· πάντως γὰρ οἵ τι δυνάμενοι καὶ ἐκεῖνο
ψηφισθῆναί σφισι διαπράξασθαι ἔμελλον. Ὁ μὲν οὖν
Πομπήιος τοιαῦτ' ἐπολιτεύετο.
| [40,56] Pompée, en même temps qu'il réorganisa les tribunaux, fit revivre,
au sujet des élections, la loi qui obligeait expressément les candidats à
se montrer en personne dans les comices, et qui prescrivait de n'élire
aucun absent : elle était presque tombée en désuétude. Il confirma
aussi le sénatus-consulte rendu peu de temps auparavant, et d'après
lequel ceux qui avaient rempli une magistrature dans Rome ne
pouvaient, avant cinq ans, être appelé au gouvernement des
provinces. Mais, après avoir sanctionné ces décrets, il ne rougit pas
d'accepter presque aussitôt le gouvernement de l'Espagne pour cinq
ans, et de permettre à César, qui était absent et dont les amis étaient
mécontents de la loi électorale, de demander le consulat,
conformément au sénatus-consulte, où il avait inséré un article d'après
lequel les absents ne pourraient se mettre sur les rangs que lorsqu'ils y
seraient nominativement et formellement autorisé. C'était annuler toute
prohibition ; car ceux qui avaient quelque crédit ne pouvaient manquer
d'obtenir cette autorisation. Tels furent les actes de Pompée pendant
son administration.
| [40,57] Ὁ δὲ δὴ Σκιπίων οὔτε ἐνομοθέτησέ τι, καὶ τὰ πρὸς τοῦ
Κλωδίου περὶ τῶν τιμητῶν γραφέντα κατέλυσε. Καὶ ἔδοξε
μὲν τὴν ἐκείνων χάριν τοῦτο πεποιηκέναι, ἐπειδὴ τὴν
ἐξουσίαν αὐτοῖς, ἣν καὶ πρὶν εἶχον ἀπέδωκε· περιέστη δὲ
ἐς τοὐναντίον. Ὑπὸ γὰρ τοῦ πολλοὺς ἔν τε τῇ ἱππάδι καὶ
ἐν τῷ βουλευτικῷ φλαύρους ἄνδρας εἶναι, ἕως μὲν
μηδένα μήτε κατηγορηθέντα μήθ' ἁλόντα διαγράψαι
σφίσιν ἐξῆν, οὐδεμίαν τῶν οὐκ ἀπαλειφομένων αἰτίαν
εἶχον. Ἀπολαβόντες δὲ τὴν ἀρχαίαν ἰσχύν, (ὑφ' ἧς αὐτοῖς
καὶ καθ' ἑαυτοὺς τὸν ἑκάστου βίον ἐξετάζουσι τοῦτο
ποιεῖν ἐδέδοτο) οὔτε πολλοῖς προσκρούειν ὑπέμενον, οὔτ'
αὖ ἐν μέμψει τινὶ, ὡς μὴ διαγράφοντες τοὺς οὐκ
ἐπιτηδείους, γίγνεσθαι ἤθελον, καὶ διὰ τοῦτο οὐδὲ ἐφίετο
ἔτι τῆς ἀρχῆς τῶν ἐμφρόνων οὐδὲ εἷς. Περὶ μὲν δὴ τοὺς
τιμητὰς ταῦτ' ἐψηφίσθη.
| [40,57] Quant à Scipion, il ne proposa aucune loi, et abrogea celle qui
avait été faite par Clodius, au sujet des censeurs. On crut qu'il avait
voulu leur plaire en leur restituant leur ancien pouvoir ; mais
l'événement prouva le contraire. Il y avait dans l'ordre équestre et dans
l'ordre sénatorial un grand nombre d'hommes méprisables ; mais, tant
qu'il n'était pas permis aux censeurs d'effacer le nom d'un membre
sans qu'il eût été accusé et condamné, on ne pouvait les rendre
responsables de ce que de tels hommes n'étaient pas éliminés.
Lorsqu'ils eurent recouvré leur ancien pouvoir, qui leur permettait de
faire eux-mêmes une enquête sur la vie de chaque citoyen et de les
noter d'infamie, ils n'eurent pas le courage de s'attirer de nombreuses
inimitiés, et ne voulurent pas non plus s'exposer au reproche de ne
point faire disparaître de l'album des noms indignes d'y figurer : il arriva
par là qu'aucun homme sensé ne demanda plus la censure. Voilà ce
qui fit décrété au sujet des censeurs.
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