HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XL

Chapitre 48-49

  Chapitre 48-49

[40,48] Τοιαύτης οὖν τότε τῆς ἐν τῷ ἄστει καταστάσεως οὔσης, καὶ μηδενὸς τοῖς πράγμασιν ἐπιτεταγμένου, σφαγαὶ καθ' ἑκάστην ἡμέραν, ὡς εἰπεῖν ἐγίγνοντο· τάς τε ἀρχαιρεσίας, καίτοι σπεύδοντες ἐπὶ τὰς ἀρχὰς, καὶ δεκασμοῖς καὶ φόνοις δι' αὐτὰς χρώμενοι, οὐκ ἐπετέλουν. γοῦν Μίλων ὑπατείαν αἰτῶν, τὸν Κλώδιον ἐν τῇ Ἀππίᾳ ὁδῷ συντυχόντα οἱ, τὸ μὲν πρῶτον ἁπλῶς πως ἔτρωσεν· ἔπειτα δὲ φοβηθεὶς μὴ ἐπεξέλθῃ τῷ γεγονότι, κατέσφαξεν· ἐλπίσας, ἐπειδὴ πάντας τοὺς οἰκέτας τοὺς τοῦτο ποιήσαντας εὐθὺς ἠλευθέρωσε, ῥᾷον τοῦ φόνου, τελευτήσαντος αὐτοῦ, τοῦ τραύματος, εἰ περιγίγνοιτο, ἀφεθήσεσθαι. Ἀκούσαντες οὖν τοῦθ' οἱ ἐν τῇ πόλει πρὸς ἑσπέραν, δεινῶς ἐταράχθησαν. Ταῖς τε γὰρ στάσεσιν ἀφορμὴ πολέμου καὶ κακῶν ἐγίγνετο, καὶ οἱ διὰ μέσου, εἰ καὶ ἐμίσουν τὸν Κλώδιον, ὅμως διά τε τὸ ἀνθρώπινον καὶ ὅτι καὶ τοῦ Μίλωνος στερηθῆναι ἐπὶ τῇ προφάσει ταύτῃ ἤθελον, ἠγανάκτουν. [40,48] Tandis que Rome était dans cet état et que personne n'avait en main le gouvernement de la République, chaque jour, pour ainsi dire, était marqué par des meurtres, et les comices ne pouvaient élire des magistrats malgré l'ardeur des candidats, qui n'épargnaient ni les largesses ni les assassinats, pour obtenir les charges publiques. Milon qui briguait le consulat, ayant rencontré Clodius sur la voie Appienne, le blessa d'abord légèrement et le tua ensuite, dans la crainte qu'il ne cherchât à se venger. Il espérait, en affranchissant sur-le-champ tous les esclaves associés à son crime, être plus facilement absous de ce meurtre, quand Clodius ne serait plus, que de sa blessure, s'il survivait. La nouvelle de cet événement, répandue vers le soir, excita dans la ville un tumulte effroyable, et fut pour les factions un signal de guerres et de forfaits. Les citoyens neutres, malgré leur haine pour Clodius, éclatèrent eux-mêmes d'indignation par un sentiment d'humanité, et parce qu'ils voulaient saisir cette occasion pour se débarrasser aussi de Milon.
[40,49] Παραλαβόντες δὲ αὐτοὺς οὕτως ἔχοντας τε Ῥοῦφος καὶ Τίτος Μουνάτιος Πλάγκος, προσπαρώξυναν. Δημαρχοῦντες γὰρ ἔς τε τὴν ἀγορὰν τὸν νεκρὸν ὑπὸ τὴν ἕω ἐσεκόμισαν, καὶ ἐπὶ τὸ βῆμα ἐπέθεσαν, πᾶσί τε ἐπεδείκνυσαν· καὶ ἐπέλεγον οἷα εἰκὸς ἦν, ὀδυρόμενοι· ὥστε τὸν ὅμιλον, καὶ ἐξ ὧν ἑώρων καὶ ἐξ ὧν ἤκουον, συνταραχθῆναι, καὶ μήτε τοῦ θείου ἔτι φροντίσαι, ἀλλὰ πάντα μὲν τὰ περὶ τὰς ταφὰς νόμιμα συγχέαι, πᾶσαν δὲ ὀλίγου τὴν πόλιν καταπρῆσαι. Τὸ γὰρ σῶμα τοῦ Κλωδίου ἀράμενοι, ἔς τε τὸ βουλευτήριον ἐσήνεγκαν, καὶ εὐθέ τησαν· καὶ μετὰ τοῦτο πυρὰν ἐκ τῶν βάθρων νήσαντες, ἔκαυσαν καὶ ἐκεῖνο καὶ τὸ συνέδριον. Οὕτω τε οὐχ ὁρμῇ τινι (οἵα που τοὺς ὄχλους ἐξαπιναία καταλαμβάνει), ἀλλὰ ἐκ προαιρέσεως αὐτὸ ἔπραξαν· ὥστε καὶ τὴν ἐνάτην τὸ περίδειπνον ἐν αὐτῇ τῇ ἀγορᾷ, τυφομένου ἔτι τοῦ βουλευτηρίου, ποιῆσαι, καὶ προσέτι καὶ τὴν οἰκίαν τὴν τοῦ Μίλωνος καταφλέξαι ἐπιχειρῆσαι. Ἐκείνη μὲν οὖν πολλῶν αὐτῇ ἀμυνάντων οὐκ ἐκαύθη· δὲ δὴ Μίλων, τέως μὲν περίφοβος ἐπὶ τῷ φόνῳ ὢν, ἐκρύπτετο, οὐχ ὑπὸ ἰδιωτῶν μόνον, ἀλλὰ καὶ ἱππέων, βουλευτῶν τέ τινων φρουρούμενος· ἐπεὶ δὲ τοῦτό τε ἐγένετο, καὶ τὴν ὀργὴν τῆς γερουσίας ἐς τὸ τῶν ἀντιστασιωτῶν μίασμα περιχωρήσειν ἤλπισεν· (εὐθὺς γοῦν τῆς δείλης ἐς τὸ παλάτιον δι' αὐτὸ τοῦτο συλλεγέντες, τόν τε μεσοβασιλέα προχειρισθῆναι, καὶ τῆς φυλακῆς τῆς πόλεως καὶ ἐκεῖνον καὶ τοὺς δημάρχους καὶ προσέτι καὶ τὸν Πομπήιον ἐπιμεληθῆναι, ὥστε μηδὲν ἀπ' αὐτῆς ἀποτριβῆναι, ἐψηφίσαντο·) προῄει τε ἐς μέσον καὶ τῆς ἀρχῆς ὁμοίως καὶ μᾶλλον, ἀντεποιεῖτο. [40,49] Rufus et Titus Munatius Plancus, tribuns du peuple, profitèrent de cette irritation des esprits pour les aigrir encore davantage. Dès l'aurore, ils portèrent dans le Forum le cadavre de Clodius, le placèrent sur la tribune aux harangues et le montrèrent à la multitude, en faisant entendre des paroles et des lamentations assorties à la circonstance. Le peuple, troublé de ce qu'il voyait et de ce qu'il entendait, ne fut plus arrêté par la religion : il foula aux pieds la sainteté des funérailles, et peu s'en fallut qu'il ne mît le feu à toute la ville. Il enleva les restes de Clodius, les transféra dans le palais du sénat, leur rendit de grands honneurs, éleva ensuite un bûcher avec les sièges des sénateurs, et livra aux flammes le cadavre et le palais. Tout cela se fit, non avec l'emportement qui d'ordinaire entraîne la multitude, mais avec réflexion. Neuf jours après, lorsque la fumée sortait encore des décombres, le peuple célébra un banquet funèbre dans le forum, et voulut même brûler la maison de Milon ; mais elle fut sauvée par un grand nombre de citoyens accourus pour la défendre. Milon, en proie à la crainte, depuis le meurtre de Clodius, s'était tenu caché jusqu'alors. Autour de lui veillaient de simples citoyens, des chevaliers et quelques sénateurs ; mais, après de semblables excès, il espéra que la vengeance du sénat tomberait sur le parti contraire ; et, en effet, le sénat se réunit sur le mont Palatin, le soir même, pour délibérer à ce sujet, nomma un interroi et chargea par un décret Milon, les tribuns du peuple et Pompée lui-même de veiller à ce que la République n'essuyât aucun dommage. Milon alors parut en public, et demanda le consulat avec autant ou même avec plus d'ardeur que jamais.


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Dernière mise à jour : 8/02/2006