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[40,34] Αὖθις οὖν ἐκεῖνοι πρός τε τοὺς Οὐιτούριγας
ἐπανῆλθον, καὶ πόλιν αὐτῶν Ἀουαρικὸν ἑλόντες, ἐπὶ
πλεῖστον ἐν αὐτῇ ἀντέσχον. Ὕστερον δὲ ὑπὸ τῶν
Ῥωμαίων πολιορκούμενοι (τό τε γὰρ τεῖχος δυσπρόσιτον
ἦν, τῇ μὲν ἑλῶν δυσδιαβάτων τῇ δὲ, ποταμοῦ ῥοώδους
αὐτὸ περιέχοντος) καὶ αὐτοὶ παμπληθεῖς ὄντες, τάς τε
προσβολάς σφων ῥᾳδίως ἀπεκρούοντο, καὶ ἐπεξιόντες,
πολλὰ αὐτοὺς ἐλύπουν. Καὶ τέλος τά τε πέριξ πάντα, οὐχ
ὅπως ἀγροὺς ἢ κώμας, ἀλλὰ καὶ πόλεις ἀφ' ὧν ὠφελίαν
τινὰ ἔσεσθαί σφισι προσεδόκων, κατέφλεξαν· εἴ τε τι
παρὰ τῶν πόρρωθεν συμμάχων ἐκομίζετο αὐτοῖς,
ἥρπαζον· ὥστε πολιορκεῖν τὴν πόλιν τοὺς Ῥωμαίους
δοκοῦντας, τὰ τῶν πολιορκουμένων πάσχειν· πρὶν δὴ
ὑετός τε λάβρος καὶ πνεῦμα μέγα προσβάλλουσί πῃ
αὐτοῖς ἐπιγενόμενον, (ὁ τε γὰρ χειμὼν ἐνειστήκει)
πρώτους μὲν ἐκείνους ἀπήλασε, καὶ ἐς τὰς σκηνὰς
ἐπανήγαγεν, ἔπειτα δὲ καὶ τοὺς βαρβάρους ἐς τὰς οἰκίας
κατέκλεισεν. Ἀπελθόντων γὰρ αὐτῶν ἀπὸ τῶν ἐπάλξεων,
οἱ Ῥωμαῖοι προσέβαλον ἐξαίφνης αὖθις αὐταῖς, ἐρήμοις
ἀνδρῶν οὔσαις· καὶ πύργον τινὰ παραχρῆμα, πρὶν καὶ
αἰσθέσθαι τοὺς πολεμίους τῆς παρουσίας σφῶν, ἑλόντες,
ἔπειτα καὶ τὰ λοιπὰ οὐ χαλεπῶς ἐχειρώσαντο· καὶ τήν τε
πόλιν πᾶσαν διήρπασαν, καὶ τοὺς ἀνθρώπους πάντας,
ὀργῇ τῆς τε προσεδρείας καὶ τῆς ταλαιπωρίας ἔσφαξαν.
| [40,34] Alors les Arvernes firent une nouvelle incursion chez les Bituriges,
s'emparèrent de la ville d'Avaricum et s'y soutinrent longtemps. Plus
tard ils furent assiégés par les Romains ; mais cette place, entourée
d'un côté par des marais difficiles à traverser, et de l'autre par un
fleuve rapide, était presque inaccessible. Les barbares, d'ailleurs très
nombreux, repoussèrent sans peine les assaillants et leur causèrent
souvent de grandes pertes par des excursions. Enfin ils incendièrent
tous les lieux d'alentour, non seulement les campagnes et les bourgs,
mais encore les villes qui leur semblaient pouvoir être de quelque
secours aux Romains. Si leurs alliés des pays éloignés leur envoyaient
des vivres, les Arvernes s'en emparaient, et les Romains, qui
paraissaient être les assiégeants, avaient à souffrir les maux qui
d'ordinaire pèsent sur les assiégés. Au moment où ils pressaient
vivement la ville, survint une pluie abondante, accompagnée d'un vent
violent (on était presque en hiver) et qui les ramena sous leurs tentes,
en même temps qu'elle contraignit les Gaulois à rentrer dans leurs
maisons. Aussitôt qu'ils se furent éloignés, les Romains attaquèrent de
nouveau à l'improviste les remparts, pendant qu'ils étaient dépourvus
de défenseurs, prirent d'assaut une tour, avant que l'ennemi se doutât
de leur présence, s'emparèrent sans peine du reste de la ville, la
pillèrent tout entière et passèrent les babitants au fil de l'épée, pour se
venger de la longueur du siège et des maux qu'ils avaient endurés.
| [40,35] Πράξας δὲ ταῦτα ὁ Καῖσαρ ἐπὶ τὴν χώραν αὐτῶν
ἐπεστρά τευσε. Καὶ ἐπειδὴ πολεμούμενοι τὰς γεφύρας οἱ
λοιποὶ Ἀρουερνοὶ προεκεκρατήκεσαν, δι' ὧν διαβῆναι
αὐτὸν ἐχρῆν, ἀπορήσας ὅπως περαιωθῇ, ἐπιπαρῆλθεν ἐπὶ
πολὺ παρὰ τὴν ὄχθην, εἴ πως ἐπιτηδείου τινὸς χωρίου,
ὥστε πεζῇ δι' αὐτοῦ τοῦ ὕδατος διελθεῖν, λάβοιτο. Κἀκ
τούτου ἔν τε ὑλώδει τινὶ καὶ {ἐν} συσκίῳ τόπῳ γενόμενος
τὰ μὲν σκευοφόρα καὶ τοῦ στρατοῦ τὸ πλεῖον προέπεμψε,
μακρὰν ἐκτεταμένῃ τάξει κελεύσας αὐτοὺς προϊέναι,
ὥστε καὶ πάντας σφᾶς ἐνταῦθα εἶναι δοκεῖν· αὐτὸς δὲ
μετὰ τῶν ἐρρωμενεστάτων ὑπέμεινε, καὶ ξύλα τε ἔτεμε,
καὶ σχεδίας ἐποίησε, καὶ ἐπ' αὐτῶν διέβη τὸ ῥεῦμα· τῶν
βαρβάρων πρός τε τοὺς ἐν τῷ πρόσθεν πορευομένους τὸν
νοῦν ἐχόντων, καὶ τὸν Καίσαρα μετ' αὐτῶν εἶναι
λογιζομένων. Καὶ μετὰ τοῦτο τούς τε προεληλυθότας
νυκτὸς ἀνεκαλέσατο, καὶ διαβιβάσας αὐτοὺς ὁμοίως, τῆς
μὲν χώρας ἐκράτησε, τῶν δ' ἀνθρώπων ἐς Γεργοουίαν
συγκαταφυγόντων, καὶ ἐκεῖσε πάντα τὰ τιμιώτατά σφισι
συγκομισάντων, πλεῖστον πόνον μάτην αὐτοῖς
προσεδρεύων ἔσχε.
| [40,35] Après cet exploit, César dirigea son armée vers le pays des
Arvernes ; mais comme les habitants avaient occupé d'avance, dans la
prévision de cette guerre, tous les ponts par lesquels il pouvait
effectuer son passage, ne sachant plus comment l'accomplir, il côtoya
longtemps le fleuve dans l'espoir de trouver un gué qui lui permettrait
de le traverser à pied. Arrivé dans un endroit boisé et couvert d'un
épais ombrage, il fit d'abord partir la plus grande partie de son armée
avec les bagages, et lui ordonna de déployer ses rangs le plus qu'elle
pourrait, afin que les ennemis crussent qu'elle était toute réunie. Quant
à lui, il s'arrêta là avec les soldats les plus robustes, fit couper du bois
et construire des radeaux sur lesquels il passa le fleuve; tandis que les
ennemis portaient toute leur attention sur la partie de l'armée romaine
qui avait pris les devants, et dans laquelle ils croyaient que César se
trouvait aussi. Puis il la rappela auprès de lui pendant la nuit, lui fit
traverser le fleuve, comme il l'avait traversé lui-même, et resta maître
du pays. Mais les barbares se réfugièrent avec tout ce qu'ils avaient de
plus précieux dans Gergovie dont le siège coûta en pure perte les plus
grandes fatigues à César.
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